Carte postale de Fort l’Ecluse par Guizmo. « Fort l’Ecluse a été érigé, à flanc de montagne, dès le XIIIe sur les contreforts du Grand Crêt d’Eau (1621m), l’un des plus hauts sommets des Montagnes du Jura.
Dans son livre « La Guerre des Gaules », César fait clairement mention de l’intérêt stratégique que représente le pas de la Cluse. Il y fait bâtir une tour en bois la « tour de César » et une enceinte.
En 1225, l’abbé de Saint-Claude, propriétaire du lieu, cède le pas de la Cluse à Amédée II, baron de Gex. Il y construit une maison forte, pour s’assurer du passage ainsi qu’un droit de péage, en réemployant les vestiges de l’ancien château.
Le conflit territorial entre le comté de Savoie et celui du Dauphinois va s’étendre jusqu’à Genève. Placée sur une voie de communication essentielle pour le comte de Savoie entre ses terres de Savoie et celles de la Bresse, la maison forte est rapidement transformée en château et se retrouve au centre de nombreuses opérations.
Au XVIème siècle, la France et le duché de Savoie sont en conflit quasi permanent (conflit sur la propriété de terres en Italie). Le duc de Savoie profite ensuite des troubles religieux en France pour tenter d’asseoir son emprise sur Genève, alliée de la France. Le pas de la Cluse est au centre des attentions des différents belligérants.
Propriété française depuis 1601, le fort connait plusieurs campagnes de renforcements . En 1720 le fort inférieur est doté d’une enceinte renforcée d’une tour ronde (la Porte de France) et d’une fausse-braie (place d’arme) qui conduit à un autre accès (la Porte de Genève).
Durant les guerres napoléoniennes, les coalisés envahissent la France et par deux fois les Autrichiens mènent une campagne vers Lyon en passant par le Pays de Gex et le fort. Trois fois, le fort est occupé pour finalement être quasi détruit en 1815.
Profondément modifié vers 1830 les défenses du fort sont relevées et, pour prévenir d’une attaque depuis le sommet de la montagne, on installe un second fort au-dessus du premier. Les deux positions sont reliées par un escalier souterrain de 1165 marches.
En 1860, par le traité de Turin, Napoléon III obtient le rattachement de la partie occidentale du royaume de Piémont-Sardaigne à la France (Ancien duché de Savoie) : l’actuelle Haute-Savoie, la Savoie et l’ancien comté de Nice. Le fort perd de sa valeur stratégique.
En 1933, afin de désengorger le trafic à l’intérieur de la fausse-braie (la route passe toujours dans le fort à cette époque-là), il est décidé de percer un tunnel. Les travaux de percement se terminent au pire moment, en 1939. Le tunnel est définitivement carrossable après la Seconde Guerre Mondiale.
En juin 1940, lors de la bataille des Alpes, le fort s’oppose à des éléments de l’armée allemande venus de Bellegarde-sur-Valserine. Réalisant une belle défense, le capitaine Favre et ses hommes tiennent le fort jusqu’au 25 juin, jour de l’Armistice
A partir de 1960, l’armée se désintéresse du fort et finit par l’abandonner totalement. Commence une longue période de détérioration.
En 1995, une nouvelle vie commence pour le fort : La Communauté de communes du Pays de Gex devient propriétaire du fort et en reprendra la gestion directe via son service culturel en 2008.
Fort l’Ecluse avec ses tourelles de guet, casemates, chambres à munitions… un labyrinthe malicieux protégé dans une zone classée de plus 1800 hectares. revit aujourd’hui dans une dimension essentiellement touristique et sportive.
Le Fort accueille aussi de nombreuses expositions et des concerts de jazz qui attirent des amateurs de toutes les régions alentours.
Le Fort l’Ecluse vous accueille tous les jours du 20 juin au 20 septembre 2020 de 10 h 30 à 18 h 30. »
Régine ⋅ Actualité 2020, Cartes postales, France 11 Comments
Charlotte (de Brie)
16 juillet 2020 @ 07:54
Que dire d’autre que merci et bravo à Guizmo ?
Voilà une intelligente réhabilitation d’un monument qui aurait pu comme tant d’autres tomber en ruines, et qui ayant été le théatre de luttes devient théatre de loisirs.
Gilles de Bise
16 juillet 2020 @ 07:59
Merci Guizmo d’avoir fait connaître ces lieux stratégiques fort (!) méconnus que l’on peut apercevoir en passant le long du Rhône, en chemin de fer ou en automobile, en reliant Bellegarde à Genève.
Baboula
16 juillet 2020 @ 08:05
Beaucoup plus qu’une carte postale ,une leçon d’histoire. Merci à vous, Guizmo.
DEB
16 juillet 2020 @ 09:54
Merci.
Beau travail car le fort a l’air en excellent état.
Menthe
16 juillet 2020 @ 10:31
Magnifiques photos, merci Guizmo.
Anastasie
16 juillet 2020 @ 11:14
Magnifique et très intéressant…. J’ai à plusieurs reprises vu ce fort depuis l’autre rive du Rhône et ai toujours été très admirative de cette bâtisse impressionnante. Maintenant j’en sais plus sur son histoire. Merci à Guizmo.
Danielle
16 juillet 2020 @ 13:40
Heureusement que ce fort a retrouvé une nouvelle vie depuis 1995.
La 3ème photo est très belle.
Merci Guizmo.
Mer déchaînée 🌊
16 juillet 2020 @ 15:18
Un grand Merci, de nous faire voyager. 👍🍀
ciboulette
16 juillet 2020 @ 15:53
Merci , Guizmo , vous m’épatez par votre mobilité et la très grande qualité , toujours , de vos reportages , textes et photos . Je ne peux que me joindre aux louanges ci-dessus !
Muscate-Valeska de Lisabé
16 juillet 2020 @ 17:06
Vous avez le don de nous faire voyager,cher Guizmo…MERCI😍🤩.
Teresa2424
16 juillet 2020 @ 21:47
Muchas gracias Guizmo!!Excelente explicación👏👏👏