Voici la carte postale de la basilique Saint-Maurice d’Epinal par Guizmo. « Sa fondation est étroitement liée à la naissance de la ville qui l’abrite : la basilique Saint-Maurice d’Epinal est atypique à plus d’un titre, ayant subi des influences architecturales et politiques diverses.
Au Moyen Âge, les terres dépendaient du seigneur de Metz, pour le religieux, elles dépendaient du diocèse de Toul, paroisse de Dogneville. C’est sur les ruines d’une église en bois qu’une église romane construite en grès des Vosges fur édifiée au Xe siècle par l’évêque Gérard de Toul sur la demande de Thierry de Hamelant, évêque de Metz.
Dans le milieu du XIe siècle, une nouvelle église romane, fut reconstruite, et consacrée par le pape lorrain saint Léon IX. On suppose qu’elle avait un aspect comparable à aujourd’hui. Les murs de la nef sont toujours ceux du XIe siècle auxquels des bas-côtés ont été ajoutés au XIIIe siècle. Les traces des ouvertures originelles sont bien visibles à l’extérieur, sur le mur sud.
Des travaux eurent lieu du XIIIe siècle au XIVe siècle. Dès le XIIIe siècle, le chœur est reconstruit, un nouveau portail ouvrant sur la ville est bâti dans le mur nord de la nef (portail des Bourgeois) et cette dernière est couverte de voûtes.
Début du 18e, elle devient collégiale dédiée à Saint-Maurice et église paroissiale pour les spinaliens.
En 1846, l’église est classée monument historique1. Au XIXe siècle, la tour-beffroi fut ouverte d’un portail néo-roman.
De même, dans les années 1990, une restauration des murs extérieurs a lieue tout comme la reconstruction du petit clocheton sur le dessus de la tour principale.
C’est le 20 février 1933 que l’église paroissiale Saint-Maurice fut consacrée basilique mineure, sous le pontificat de Pie XI. D’importantes restaurations ont eu lieu au XXe siècle. Un parasol à bande rouge et or, un écusson et une clochette, dans le chœur, rappellent ce titre.
Dotée d’une singulière tour-beffroi latérale haute de 30 m, son matériau, le grès rose des Vosges, son mélange de styles (à la charnière entre roman et gothique), ses dimensions (la nef est haute de 14 m), ses tribunes que desservent des escaliers aménagés dans des tourelles visibles de l’extérieur, étonnent. L’histoire nous livre une église à l’architecture de style rhénan, champenois et bourguignon
A l’intérieur, on peut admirer :
- Mise au Tombeau : Cette Mise au tombeau se trouvait à l’origine dans la chapelle St Michel située dans les faubourgs de la ville depuis le 15e siècle. Elle fut rachetée en 1889 pour remplacer l’ancien sépulcre détruit à la Révolution.
Ce groupe de pierre date du 15e et porte encore des traces de polychromie.
Le Christ est porté par Nicomède et Joseph d’Arimatie. Au centre la Vierge est soutenue par St Jean. Marie-Madeleine avec ses longs cheveux tient un vase de parfum. Un ange en arrière porte la croix, symbole de la mort du Christ. 2 autres femmes assistent à cette scène de 9 personnages grandeur nature. - Un tableau de Nicolas Bellot représentant la passion du Christ et le château d’Épinal (ce dernier symbolisant Jérusalem) au XVIIesiècle.
- Saint-Goéry, évêque de Metz, peint en seigneur d’Aquitaine (habit militaire, couronne et blason à ses pieds) et tenant ses attributs épiscopaux en main gauche (mitre et crosse); à droite sa fille St-Précie portant vêtement d’abbesse (manteau de laine noire à collerette d’hermine)(peut-être l’abbesse Mme de Ludres commanditaire du tableau?) et à gauche Ste-Victorine vêtue en habit de cœur comme les chanoinesses lors de cérémonies. Ce sont les deux filles de St-Goéry.
- La nécropole où reposent les anciennes chanoinesses,
- Construit en 1891 par le facteur d’orgue spinalien Henri Didier, l’orgue de chœur est resté intact pendant 124 ans sans aucune intervention. Après quatre mois de travaux, entre janvier et avril 2015, l’orgue de chœur de la basilique a retrouvé un nouveau souffle. Cette restauration a été effectuée dans le respect de l’instrument « sans le dénaturer ». Tuyauterie, mécanique, buffet… tout a été revu. Dotée d’une acoustique de qualité, la basilique accueille des concerts en été.
- Ses 6500 m² de vitraux lui ont valu le surnom de « lanterne du bon Dieu ».
Au sud de la nef, se trouvait le cloître. Au sud du chœur y était associé le premier cimetière spinalien, sur l’actuelle place de l’Âtre, comme le rappelle un crucifix appliqué sur le mur du bras sud du transept. L’évêque suivant, Adalbéron II, trouvant le monastère déserté, décida d’y installer des moniales bénédictines sous le patronage de saint Goëry. C’est vraisemblablement au cours du XIIIe siècle que les moniales sont remplacées par un chapitre de chanoinesses qui subsistera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. De nouveau consacrée à Saint-Maurice, la collégiale servit aussi d’église paroissiale pour les habitants d’Épinal, un autel ayant été placé à cet effet à l’extrémité est de la nef. »
Régine ⋅ Actualité 2020, Cartes postales, Eglises, France 8 Comments
ciboulette
28 juillet 2020 @ 03:41
Bravo , Guizmo , mais vous auriez dû me dire que vous veniez dans ma ville !
Baboula
28 juillet 2020 @ 05:40
Guizmo, ce nest plus merci, mais félicitations ! Nous révéler cette etrange merveille qui est une étude de l’évolution des styles à elle seule . En prime un donjon .
DEB
28 juillet 2020 @ 06:52
Merci, Guizmo.
J’ignorais son existence.
J’espère qu’elle est bien protégée.
Jean Pierre
28 juillet 2020 @ 12:23
Je crains pour la statue de la Vierge à l’Enfant sur le trumeau entre les deux battants du portail. Un déboulonnage est si vite arrivé de nos jours.
Bernadette
28 juillet 2020 @ 13:05
Oui….ou un incendie !
Koko
28 juillet 2020 @ 07:56
c’est le lieu ou j’ai fait ma communion solennelle
HRC
28 juillet 2020 @ 08:46
Comme d’habitude, bravo à Guizmo !
Hervé J. VOLTO
29 juillet 2020 @ 19:16
Un monument architactural injustement méconnu.