Voici la carte postale de la cathédrale Saint-Christophe de Belfort par Guizmo. « La cathédrale Saint-Christophe domine la place d’Armes.
Cet imposant édifice classique était à l’origine une église abbatiale, dont la construction débuta en 1727 par l’entrepreneur Henri Schuller sur les plans de Jacques Philippe Mareschal, ingénieur ordinaire du roi à Strasbourg qui, appelé à la chefferie de Strasbourg, ne pouvait en assurer lui-même l’exécution.
Le 12 octobre 1727 on procéda à l’adjudication de la maçonnerie des fondations de l’église et le 16 octobre, le prévôt de la collégiale Jean-Claude Noblat, délégué de Son Altesse de Grimaldi, procéda à la bénédiction du terrain et de la première pierre de l’édifice. Les fondations furent ensuite conduites avec rapidité. Le devis s’élevait à cent quarante six mille trois cent trente quatre livres… La construction ne sera véritablement terminée qu’avec l’achèvement de la tour sud en 1845.
Elle fut élevée au rang de basilique en 1952 avant de devenir la cathédrale du nouveau diocèse de Belfort-Montbéliard en 1979. C’est la plus jeune cathédrale française.
L’édifice construit en grès rose du pays est en forme de croix latine, se composant d’une nef et de deux bas- côtés séparés par des piliers rectangulaires, d’un transept saillant et d’une abside terminée par un chevet semi-circulaire. De petites chapelles peu profondes se succèdent, quatre par côté.
Le chœur est fermé par de très belles grilles du milieu du XVIIIème.
Outre sa façade divisée en trois parties verticales avec un porche encadré par deux tours, la cathédrale est réputée pour la richesse de son mobilier et de ses décorations réalisés par des artistes de la région. De nombreuses œuvres d’art réalisées par des artistes franc-comtois ornent l’intérieur de la cathédrale. Les sculptures sont toutes de Cupillard, tandis que les tableaux sont du belfortain Gustave Dauphin.
On observera enfin que deux orgues sont installés : le premier est situé dans la tribune et date de 1752, réalisé alors par Jean-Baptiste Waltrin. Surmonté d’anges musiciens, il fait partie des plus beaux orgues de France.
L’instrument comptait trente jeux sur trois claviers et pédalier. En 1816, François Callinet de Rouffach (Haut-Rhin) restaure l’instrument. Il augmente l’étendue des claviers et avance le buffet. En 1848, Joseph Callinet, successeur de son père François, effectue une grande restauration de l’orgue. Le grand buffet est augmenté de deux plate-faces et des deux tourelles latérales et est placé sur une tribune surélevée. Le Positif conserve sa position originale et une division de Récit est implantée au-dessus du Grand-orgue.
Pendant la guerre de 1870 et le siège de Belfort, la cathédrale et l’orgue eurent à souffrir des bombardements. Claude-Ignace CAllinet effectue les réparations et romantise encore un peu plus la disposition sonore.
Dans la première moitié du 20ème siècle, l’instrument est peu ou mal entretenu. En 1966, la chute d’un mur lors d’une tempête cause de très gros dégâts à l’orgue.
C’est la maison de Curt SCHWENKEDEL de Strasbourg (Bas-Rhin) qui restaure entièrement l’instrument, sous les conseils de Michel Chapuis.
Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques en 1930.
Au sortir de la cathédrale faite un arrêt devant La statue « Quand-Même« . Elle est l’œuvre du sculpteur Antonin Mercié (1845-1916). En 1877 Thiers meurt.
En 1878, le conseil municipal de Belfort projette la réalisation « sur une place de la ville d’un monument destiné à perpétuer le souvenir de la conservation de Belfort à la France et la mémoire des grands citoyens, Adolphe Thiers et Denfert-Rochereau, auxquels elle est due. En 1880, un concours est lancé.
C’est donc Antonin Mercier (1845-1916) qui réalisera une statue de 3,80 m de haut qui, exposée d’abord au Salon de Paris en 1882, recevra une bonne critique. L’artiste a représenté une Alsacienne en costume traditionnel, soutenant d’une main un soldat, tenant de l’autre le fusil du blessé et tournant la tête en direction des auteurs de tant de malheurs.
En 1884, on l’installe Place d’Armes, devant la Mairie. En 1905, la construction d’un kiosque à musique, pour ne pas être face à la cathédrale et boucher la perspective, contraint à déplacer quelque peu le monument dédié aux défenseurs de Belfort.
« Quand Même » est la devise de la Ligue des Patriotes fondée en 1880. A noter sur le socle, les médaillons de Thiers qui n’a pas voulu céder Belfort à l’Allemagne et du colonel Denfert-Rochereau qui l’avait victorieusement défendu. »
Régine ⋅ Actualité 2022, Cartes postales, Eglises, France 16 Comments
Framboiz07
17 juillet 2022 @ 01:51
Evry (1997 ) et Créteil (2015) sont plus récentes…Pardon et merci !
Annabelle
17 juillet 2022 @ 08:47
À Framboiz07. Cathédrale d’Évry 1995.
Jour de Pâques. 16 avril 1995.
J’y étais. Je fêtais mes 20 ans, cela ne s’oublie pas.
Antoine
18 juillet 2022 @ 13:36
L’église St-Charles-Borromée de Saint-Etienne a été élevée au rang de cathédrale en 1971, date de création du diocèse par démembrement de l’archidiocèse de Lyon.
Mimine
17 juillet 2022 @ 02:08
Merci Guizmo pour ce post très intéressant. Je trouve le vitrail vraiment beau.
Laurent
17 juillet 2022 @ 06:35
Merci pour ce très interessant article
Juste un petit rectificatif la plus jeune cathédrale de France est celle d’Evry
1992
Éléonore
17 juillet 2022 @ 08:30
Laurent, fin des travaux 1995.
Claude patricia
17 juillet 2022 @ 07:02
Merci, très intéressant.
Aldona
17 juillet 2022 @ 08:03
Merci pour cette carte postale, visite très intéressante
Beque
17 juillet 2022 @ 09:20
Cinq membres de la maison de Mazarin (qui avait été fait comte de Belfort en 1659) se succèdent en tant que comtes de Belfort. Le 15 juillet 1777, Louise d’Aumont, duchesse de Mazarin, épouse Honoré-Charles-Anne-Maurice Grimaldi, prince héréditaire de Monaco. Honoré IV deviendra, en 1814, le septième prince souverain de Monaco, transmettant à ses successeurs l’ensemble de ces titres.
Albert II de Monaco est donc comte de Belfort et de Rosemont.
Beque
17 juillet 2022 @ 12:01
Trois sièges ont été soutenus héroïquement, en 1814 et 1815, par Lecourbe contre l’archiduc Ferdinand et, surtout en 1870-1871, par Denfert-Rochereau contre les Prussiens.
Un gouvernement provisoire devait être installé en Alsace, le 30 décembre 1821, avec comme chefs La Fayette, d’Argenson et Koechlin (qui pourrait être l’ancêtre du collaborateur de Gustave Eiffel, celui qui dessina la Tour Eiffel) mais le « complot » échoue et La Fayette brûle l’uniforme qu’il devait revêtir.
Le siège de 1870 dure trois mois, du 3 novembre 1870 au 18 février 1871. C’est grâce à Thiers que Belfort peut rester française mais à condition de laisser les troupes prussiennes entrer dans Paris.
Jean Pierre
18 juillet 2022 @ 10:41
Et en contrepartie de céder la Haute Vallée de la Bruche qui faisait partie du département des Vosges.
JuLise
19 juillet 2022 @ 17:47
Sauf erreur, le titre de comte de Belfort comme beaucoup d’autres revendiqués par les princes monégasques, n’est pas transmissible par les femmes. Albert II n’est pas « comte de Belfort. »
Danielle
17 juillet 2022 @ 11:28
Très belles photos, merci Guizmo pour ce reportage.
Lunaforever
17 juillet 2022 @ 15:54
Je n’aime pas la façade.
Baboula
19 juillet 2022 @ 09:39
Dans les années 1750 et plus ,les colonnades étaient à la mode ,Saint Sulpice ,la Madeleine ,le Panthéon .
Jean Pierre
17 juillet 2022 @ 19:36
Belfort, l’alsacienne, était au XVIII une frontière religieuse puisque Montbéliard était protestante rattachée à la maison de Wurtemberg.