Voici la carte postale de la Soufrière en Guadeloupe par Pistounette. « Familièrement baptisée « La Vieille Dame », point culminant des petites Antilles (1467m), la Soufrière est en réalité un très jeune volcan : son dôme actuel, émergé d’un ancien volcan âgé d’environ 120 000 ans, serait apparu tout à fait récemment, à l’occasion d’une violente éruption autour de 1530 selon les spécialistes.
Certains pensent que lorsque Christophe Colomb aborda la Guadeloupe en 1493, le dôme tel qu’il se présente aujourd’hui n’existait pas encore.
Elle se drape souvent pudiquement dans les brumes. Sur ses pentes, il tombe près de 10 m d’eau de pluie par an, ce qui constitue un des records de pluviométrie dans le monde ! Et puis, sans crier gare, le sommet se dégage, parfois soudain, quelques instants.
C’est alors un merveilleux spectacle, surtout si vous n’êtes pas loin de l’atteindre. En revanche, il vous faudra respecter impérativement les consignes de sécurité.
La Soufrière possède plusieurs bouches éruptives actives. Le cratère sud, le plus puissant, est interdit d’accès.
Le volcan connut plusieurs éruptions au cours des derniers siècles (au 20è siècle : en 1956 et 1976) toutes phréatiques, c’est-à-dire faites d’émissions violentes de vapeurs et de gaz mélangés à des roches et de cendres projetées à la surface par accumulation de la pression et de la chaleur, sans apparition de magma en surface… des conséquences géophysiques extrêmement spectaculaires.
La 1ère éruption décrite date de 1696. La dernière, qui dura 8 mois de juillet 1976 à mars 1977, fut une des plus violentes… 800 000m3 de matériaux furent libérés !
Le 8 juillet 1976 : la Soufrière entre en éruption
La crise avait commencé dès le milieu de 1975, avec une augmentation sensible de l’activité sismique : de 30 secousses en juillet 1975 à 747 en avril 1976 .
Le 8 juillet 1976, une violente explosion se produit. Le dôme du volcan est pris de tremblements. Des geysers jaillissent et d’importantes coulées de boues dévalent la montagne.
Dans les jours qui suivent, d’autres explosions sont entendues. Des nuages de poussières s’élèvent au-dessus du sommet et la cendre recouvre Saint-Claude et ses environs à plusieurs reprises.
15 août 1976
Le 15 août, sur les conseils des experts, tout le périmètre exposé est déclaré interdit et plus de 70.000 personnes sont évacuées de la zone dangereuse.
L’intensité de l’éruption faiblit progressivement et, le 1er mars 1977, chacun put rentrer chez soi.
La Soufrière reste aujourd’hui le centre d’activités « fumerolliennes » permanentes, qui dégagent des odeurs soufrées caractéristiques (oeuf pourri, autrement dit !)
Un réseau d’une centaine de stations d’observations permet d’étudier les déformations géophysiques, d’être à l’écoute de son activité sismique et de connaitre les modifications chimiques de gaz qui circulent à l’intérieur du volcan. C’est le rôle des scientifiques de l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe, qui sont à l’écoute de son activité volcanique 24h sur 24.
Tout au long de la randonnée, le visiteur sera accompagné par le chant cristallin des quatre espèces de petites grenouilles que l’on trouve en Guadeloupe. Deux espèces sont endémiques, spécifiques de la Basse-Terre : l’hylode de Pinchon et l’hylode de Barlagne.
Elles sont classées « espèces en danger » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, pour deux principales raisons : la pollution humaine (déforestation, réchauffement climatique…) et l’introduction de nouvelles espèces envahissantes (rainette X-signée et rainette de Cuba) qui peuvent devenir des prédateurs et, en outre, leur transmettre un champignon cutané mortel.
Aussi plusieurs insectes caractéristiques de ces zones : le scarabée noirâtre, desphasmes(8 espèces en Guadeloupe), dont le lamponius guerini.
Le phasme est un insecte nocturne : le jour il reste le plus longtemps immobile, la nuit il se déplace et se nourrit. Il est phytophage : il mange le feuillage de différentes espèces végétales et reste à proximité des ses plantes nourricières.
Deux petites araignées, de la famille des Mygales, viennent d’être découvertes sur les flancs de la Soufrière… mais elles ne dépassent pas quelques millimètres et sont totalement inoffensives.
Les oiseaux sont généralement de petite taille, dont les colibris, notamment le falle-vert.
Sans oublier la mangouste, en quête de nourriture non loin des lieux de stationnement des visiteurs.
La température, souvent située autour de 19°c, explique la croissance difficile de certaines plantes en altitude.
L’arbre dominant est le mangle-montagne, aux feuilles coriaces et épaisses. Epiphyte à plus basse altitude, il forme sur les sommets des fourrés denses et impénétrables.
Parmi les plantes à fleurs, on peut trouver sur les pentes du volcan l’ananas-montagne rouge ou jaune,
le thym-montagne, le fuschia-montagne…
La végétation de la Soufrière est remarquable pour sa beauté, aux couleurs chatoyantes, et par sa capacité d’adaptation à la rudesse des conditions de vie. «
🇨🇦 Mer Limpide 🌊
28 août 2021 @ 00:59
Merci, Pistounette. 👍 très intéressant votre documentaire.
* si je puis me le permettre, votre métier :
Ne serait t’il pas « guide touristique »
Merci bonne journée ? *⚘
Pistounette
28 août 2021 @ 17:44
Pas du tout, chère Mer Limpide… je suis scientifique avec depuis toujours une passion pour l’Histoire… et j’ai la chance de pouvoir voyager.
Et, quand j’aime, j’aime faire partager… au point que ma meilleure amie me dit parfois que « je la saoûle ! » . 😂😂😂
Mimi
29 août 2021 @ 11:39
Nous ne connaissons pas votre meilleure amie, mais nous avons donc un point en commun.
Pistounette
28 août 2021 @ 01:32
J’ai « pioché » dans plusieurs brochures des années 2011 et +, personnelles (dont une spécifique de La Soufrière éditée par le Parc National de la Guadeloupe)… que j’ai récupérées lors des mes différentes visites dans l’île. Il y a évidemment (et heureusement) des infos communes avec celles trouvées sur Internet, dont j’ai utilisé les photos…
Marie Francoise
28 août 2021 @ 07:07
Merci chère Pistounette pour cette magnifique leçon de sciences naturelles du pays cher à votre coeur. Je ne savais pas grand chose des éruptions racontées et rien du tout sur les plantes et animaux qui vivent sur le volcan. J’ai passé un moment passionnant grâce à vous et j’espère que personne ne vous cherchera des noises pour vos photos ! J’attends avec impatience votre prochaine parution et vous souhaite une belle journée !
Aldona
28 août 2021 @ 07:50
Passionnant Pistounette, les photos sont de toute beauté, j’avais vu un reportage sur ex » France Ô » , les habitants de Saint-Claude étaient relativement fatalistes, et vénéraient la Vieille Dame
louise
28 août 2021 @ 07:55
merci pistounette ; souvenirs : souvenirs :
Annie
28 août 2021 @ 08:40
Toujours un plaisir ! Merci !
Léa 33
28 août 2021 @ 08:41
Bonjour
Pour avoir vécu plusieurs années à La Réunion, je peux témoigner que cette île est superbe et très diversifiée autant pour les paysages que pour sa population. Alliant plages et cirques montagneux il y a de quoi visiter et apprécier autant la flore que la faune. J’ai beaucoup aimé le contact avec la population très riche dans son histoire et ses traditions et surtout j’ai trouvé des sourires, des bonjours même sans se connaître ce qui est rare. Les amoureux de la nature et des randonnées ont de quoi faire, la plaine des sables et le volcan sont autant d’endroits étonnants et à découvrir. Bref ce ne sont que de bons souvenirs malgré quelques cyclones qui ne sont pas des parties de plaisir mais ce sont les aléas de la nature. A l’époque nous avions une carte pour suivre le trajet du cyclone qui arrivait, c’était vraiment une grande aide pour se préparer à affronter la tempête.
Pistounette
28 août 2021 @ 18:15
Bonjour Léa 33,
Je ne connais pas La Réunion, mais je vous crois volontiers quant à la beauté des paysages de cette île et de son Piton de La Fournaise… encore que (si je ne me trompe pas) leurs éruptions ne soient pas de même nature : La Fournaise avec magma et La Soufrière phréatiques
Esquiline
29 août 2021 @ 12:16
Pistounette svp, qu’est-ce qu’une éruption phréatique?
Riche en vapeur d’eau?
Merci
Pistounette
30 août 2021 @ 14:20
Esquiline,
Je l’ai expliqué dans le texte.
Ciboulette
28 août 2021 @ 15:00
Je n’imaginais pas ce volcan aussi haut ni aussi massif . La flore et la faune sont remarquables , surtout l’oiseau et les plantes rouges .
HRC
29 août 2021 @ 11:59
Ciboulette,
Sur le Kronprinz : vous pensiez que je n’avais pas identité la croix gammée sur le bras gauche ?
😅
Sur le bouquin, j’ai lu que son descendant plaidait la sottise de son arrière grand père, comme l’a écrit Anne Cécile. Et de son entourage.
Danielle
28 août 2021 @ 18:20
Un lieu que j’aimerais découvrir, merci Pistounette pour cette visite virtuelle.
Anna D
28 août 2021 @ 18:26
Merci Madame Pistounette, c’est toujours un réel plaisir de vous lire !
Guizmo
29 août 2021 @ 05:51
Merci beaucoup pistounette surtout pour les paragraphes sur la faune et la flore et les jolies photos.
Teresa2424
29 août 2021 @ 06:06
Muchas gracias Pistounette
Vitabel
29 août 2021 @ 09:11
Merci Pistounette, toujours très intéressants vos reportages.
Baboula
29 août 2021 @ 12:38
Merci Pistounette pour ce beau voyage dans cette île inaccessible – pour l’instant .
Valerielabelle🌺
29 août 2021 @ 23:10
Je monte au sommet a chaque fois que j’y vais. Merci pour votre beau reportage.