Voici la carte postale de l’église Saint Martin d’Ansouis par Septentrion. « Ansouis, village perché, situé dans le Vaucluse, au pied du Luberon, est un des plus beaux villages de France.
Au Moyen Age, Ansouis occupa une place idéale pour contrôler la route entre Aix en Provence et Apt. L’histoire de son église est intimement liée à celle du château qu’elle jouxte d’ailleurs.
Le château, qui domine le village, et une partie de la plaine de la Durance, a appartenu jusque 2008 à la famille des ducs de Sabran Pontevès.
Dressée sur le versant Sud du piton, l’église surplombe le village, elle fut un temps cour de justice du château.
L´église n´est probablement pas antérieure à la fin du XIII ème siècle, car elle est adossée à l´intérieur de la première enceinte urbaine (édifiée en forme d’amphithéâtre au cours des XII ème et XIII ème siècles).
On retrouve des traces de l’édifice vers la fin du XI ième siècle, en tant que dépendance du chapitre cathédral d’Aix. On ne peut cependant être très précis sur la date de construction réelle.
L’église n’a pas été agrandie par la suite et n’a subi que quelques remaniements de détail. Les murs Ouest, Sud et Est ont été relevés par-dessus la toiture avec des pierres à bossages rustiques provenant selon toute probabilité du château, lui donnant un aspect fortifié.
Elle arbore un clocher-mur à 4 baies. Les deux cloches les plus anciennes portent les noms de Sainte Delphine et Saint Elzéar en référence aux seigneurs des lieux au XIV ième siècle.
On accède à l’église par un bel escalier en pierres, en demi-cercle. L’intérieur est frais en cette chaude journée d’août (43°dehors) et paraît tout petit au regard de l’aspect extérieur. A droite, on trouve le bénitier, une cuve gravée, taillée dans la pierre.
Les murs et le plafond mériteraient d’être ravalés, on aperçoit encore des teintes très douces de bleu et de vert. On peut voir des traces de fresques romaines à motifs fleuris. La voûte est en berceau brisé.Le chœur abrite une magnifique statue en bois du Christ et une gloire qui a été restaurée.
Le retable en bois date du XVII ième siècle. De chaque côté du chœur se trouve une chapelle, l’une dédiée à la Vierge, l’autre à St Elzéar de Sabran et Ste Delphine avec leurs bustes reliquaires. Sur le mur voisin, des ex-voto, le tout complété par des panneaux de bois (XVIII ième siècle).
En 1299, le jeune seigneur Elzéar de Sabran et Delphine de Signes se marient. Les mariés échangent en secret un serment de chasteté. Tous deux ont vécu leur vie d’époux dans l’ascétisme et la virginité, selon des principes très rigoristes. Le comte Elzéar de Sabran a vécu quelques années au château d’Ansouis, ( il a été canonisé par l’Eglise catholique, sous le pape Urbain V, en 1369), avec sa femme Dauphine ou sainte Delphine (proclamée Bienheureuse).
Les fonts baptismaux qui portent la date de 1672, sont placés du côté de la porte Est. En décembre c’est à cet endroit qu’est installée la crèche.
Au milieu de l’église, on peut voir des signes gravés sur une dalle du sol et même un anneau de fer scellé.
Du XVI ème au XVIII ème siècle, les procès verbaux des visites pastorales successives montrent que l’église fut régulièrement entretenue, les réparations les plus fréquentes et les plus onéreuses concernant la toiture en lauzes et l’ornementation des autels dont le nombre s’éleva progressivement jusqu’à neuf (en 1920)
Cette église est inscrite à l’Inventaire des Monuments historiques depuis 1925, et classée avec son perron semi-circulaire depuis 1988.
En 1997, lors de la réfection de la toiture en lauzes, deux nouvelles cloches, Sainte Roselyne (hommage à la duchesse née Roselyne Manca-Amat de Vallambrosa (1910-1988), épouse du duc Fouques) et Saint Martin, réalisées par la fonderie Granier Père et Fils à Magalas sont venues rejoindre les deux premières.
Tous les ans, en septembre, les Ansouisiens organisent un pèlerinage en l’honneur de Saint Elzéar et de Sainte Delphine.
L’église, toujours ouverte, se visite tous les jours. Gersende de Sabran Pontevès s’y maria en 1969 avec le duc Jacques d’Orléans, en présence de nombreux membres du Gotha. »
clémentine1
9 septembre 2017 @ 06:28
merci Régine pour cette belle visite.
Bambou
9 septembre 2017 @ 06:33
À propos du Duc d’Orléans et de son épouse Gersende de Sabran-Pontevès, j’aimerais savoir si vous savez ce que devient leur fille Diane, veuve depuis quelques années du vicomte de Noailles, ainsi que leurs trois filles ?
Charles
9 septembre 2017 @ 11:32
La Princesse Diane, vicomtesse de Noailles vit désormais à Paris avec ses trois filles.
Mary
9 septembre 2017 @ 19:35
Je me posais la question cet après- midi même !
ml
9 septembre 2017 @ 07:02
Merci Septentrion, pour cette encore belle et instructive carte…Rien que le nom si charmant d’Ansouis me fait rêver…tout comme vos belles photos !
ml
DEB
9 septembre 2017 @ 07:50
Merci Septentrion.
Récit très intéressant et photos montrant bien les détails.
Étonnant de voir une icône au pied d’une statue de la vierge sur un autel.
Actarus
9 septembre 2017 @ 08:13
Je croyais que les villages perchés se trouvaient dans le Perche. ;-)
Histoire de croquer la pomme, j’espère qu’il y a un verger ! ^^
Gérard
9 septembre 2017 @ 08:40
Merci pour ce beau reportage Régine et Septentrion.
Leonor
9 septembre 2017 @ 08:42
Beau reportage, merci.
Et curieuse église. Si j’ai bien compris, elle a été construite contre le rempart, et en partie avec des pierres de récupération , d’où l’aspect d’église-forte ?
J’aime pour ma part cet aspect rugueux.
Pierre-Yves
9 septembre 2017 @ 10:17
Vraiment sympathique cette idée des cartes postales d’été.
On a ainsi visité des lieux intéressants, qu’on connaissait parfois mais qu’on revoyait sous un angle différent. Et on a fait des découvertes.
Mais surtout, elle a donné la possibilité à tous ceux d’entre nous qui le souhaitaient de devenir, à titre exceptionnel, rédacteur de N&R et de contribuer à la vie du site.
J’adresse donc un grand merci à Régine d’avoir permis cela.
Danielle
9 septembre 2017 @ 10:18
Merci pour ce beau reportage d’un village que j’aimerais connaître et dont le nom me renvoie immédiatement à Gersende d’Orléans.
JAusten
9 septembre 2017 @ 10:55
Ayant de la famille qui habite à 5mn en voiture de ce village, autant dire que j’y vais souvent ainsi que dans son église pour tenter de trouver un peu de fraîcheur.
CAROLINE VM
9 septembre 2017 @ 10:56
Très beau village en effet dont j’avais visité le château il y a quelques années. Très bel article merci! Le neveu de Gersende (duchesse d’Orléans), maître Foulques de Sabran-Pontevès est notaire non loin de là , à Lourmarin.
Un petit Belge
9 septembre 2017 @ 13:58
Et qui est le propriétaire actuel du château? Est-il ouvert à la visite?
AnneLise
9 septembre 2017 @ 16:51
Un couple de passionnés, les Rousset-Rivière et le château est ouvert à la visite.
Corsica
9 septembre 2017 @ 18:20
Petit Belge, depuis 2008 il est la propriété de la famille Rousset-Rouvière.
https://www.anticstore.com/videos/demeures-collectionneurs/chateau-ansouis
Haut-Landaise
10 septembre 2017 @ 16:01
Très beau, merci. J’aime beaucoup ces décors pastel. HL
Gérard
9 septembre 2017 @ 19:16
Le château se visite à nouveau. L’appartement du second étage va à son tour être restauré. Évidemment le mobilier n’est plus celui des Sabran et des Montebello mais c’est une belle réussite pour les propriétaires Gérard et Frédérique Rousset-Rouvière. On trouve un beau reportage dans le Point
de vue spécial Images du monde Art & Patrimoine de ce mois-ci dont la couverture est occupée par le Maharadjah de Jaipur.
On y retrouve une célèbre belle photographie en noir et blanc du duc de la duchesse d’Orléans sortant de l’église après leur mariage.
ML
9 septembre 2017 @ 20:09
Il appartient à la famille Rousset-Rouvière , originaire de Marseille .
Le château est ouvert à la visite .
Charles
9 septembre 2017 @ 10:59
Merci pour ce beau reportage, on peut ajouter que le baptême du Prince Charles-Louis d’Orléans, actuel Duc de Chartres y fut célébré le 23 septembre 1972, jour de la fête de Saint Elzéar et de Sainte Delphine de Sabran.
Neoclassique
9 septembre 2017 @ 15:27
Si j etais vous je tairais ces evocations des souvenirs familiaux des Sabran car je crois savoir que c est précisément l’ appât du lucre des enfants Orléans qui est à l origine de cette vente qui doit faire se retourner dans sa tombe le vieux duc de Sabran, Foulques, qui toute sa vie, s était efforcé de redonner tout son lustre à cette vieille demeure familiale
Gérard
9 septembre 2017 @ 19:19
À Ansouis il est absolument impossible de faire l’impasse sur les Sabran, tout le village et le château en témoignent.
Le reste est une affaire de famille comme il en existe partout et qui ne met en cause que d’un côté la duchesse d’Orléans et de l’autre côté ses frères.
Charles
9 septembre 2017 @ 21:41
J’évoquais une cérémonie qui a été célébrée dans cette église, rien d’autre. Quant aux Princes d’Orléans, ils n’ont rien fait qui puisse faire retourner le defunt duc de Sabran dans sa tombe. Quant à la vente du château d’Ansouis, elle était inéluctable compte tenu du nombre d’héritiers et compte tenu des dettes importantes de l’indicvision au moment du décès de la Duchesse. Il ne faut jeter la pierre à personne puisqu’il n’y avait aucune autre solution. Du vivant de leur mère, la vente du château avait été envisagée par la Duchesse elle-même, puis le projet avait été annulé mais chacun savait que cela arrivenait à plus ou moins long terme.
Veronick B ?
10 septembre 2017 @ 11:32
Merci Charles,
Pour ces précisions dont certains avaient besoin.
Cordialement
Veronick
Neoclassique
10 septembre 2017 @ 20:16
Chacun surtout savait que la duchesse d Orleans entretenait des relations plus que difficiles avec son frère qui lui habitait Ansouis mais avait eu le malheur de n épouser qu une demoiselle de la petite bourgeoisie marseillaise et que Gersende estimait que leurs enfants n étaient pas dignes de fréquenter leurs altesse royales de cousins.
Il suffit d avoir vu l excellent documentaire qui est passé à la télévision au moment de la vente du château pour savoir combien étaient exécrables les relations que SAR entretenait avec ses frères.
La vérité obligé à dire que SAR s imaginait qu elle allait obtenir des ponts d or d Ansouis mais tel n a pas été le cas loin s en faut …. le château s est très mal vendu au grand dam de SAR.
Et si la succession était si endettee pourquoi ne pas s être contenté de vendre la place Vauban pour sauver le château familial que le vieux duc avait sauvé à force d efforts???
La vérité est de dire que l entente chez les Sabran était aussi exécrable que chez ses beaux frères Orléans.
La vérité est enfin de dire que la chateau d Ansouis à aujourd hui enfin trouve des proprietaires digne de lui ce qui était loin d être le cas avec les consorts Orléans Sabran.
Charles il ne faut pas chaque fois des que vous nous parlez des Orléans nous décrire le monde des bisounours alors que c est plutôt Règlement de compte à Ok Coral dont il s agit tant l appât du lucre et la cupidité sont forts chez tous ces princes qui son tous oisifs et n ont jamais de leur vie su ce que c était de travailler tout simplement …
Gauthier
11 septembre 2017 @ 11:47
Néoclassique,que vous détestiez la duchesse d’Orléans ne vous autorise pas à écrire des contre-vérités:Ansouis n’a jamais été destiné à être relevé par le duc et la duchesse d’Orléans,qui résidaient place Vauban. Ansouis était destiné à l’actuel duc,qui a juste accumulé les dettes et a ainsi hypothéqué toute la succession,qui n’a été tranchée que 30 ans après la mort de sa mère pour éponger des dettes…. abyssales!
Roch
12 septembre 2017 @ 15:41
Ce que vous dites est faux, c’est Elzéar et personne d’autre qui a mis en péril le patrimoine des Sabran-Pontevès.
Veronick B ?
9 septembre 2017 @ 16:12
Merci Charles,
de rajouter cet événement de la Famille de France ….!
Cordialement
Veronick
Philibert
10 septembre 2017 @ 07:50
Dans l’Eglise catholique, on dit souvent que Louis et Zélie Martin, au XIXème siècle, forment le premier couple canonisé de l’Histoire.
C’est faux, à deux titres.
Tout d’abord, dans les premiers siècles, il y eut au moins une quinzaine de couples canonisés, dont le plus « récent » est celui formé par saint Blandin et sainte Salaberge, au VIIème siècle.
Et ensuite, il y eut le couple « un peu spécial » formé par sainte Delphine et saint Elzéar, dont il est question ci-dessus.
Veronick B ?
10 septembre 2017 @ 11:35
Merci Philibert,
Je ne savais pas……!
Car on parle effectivement que du couple Zélie et Louis Martin.
Par contre c’est certainement le seul à avoir été canonisé ensemble…..!?!
Cordialement
Veronick
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:31
Exact Veronick.
Naucratis
9 septembre 2017 @ 11:03
Ansouis reste hélas marqué par la cupidité de Gersende d’Orléans…
gone
9 septembre 2017 @ 12:10
Ce post ne concerne pas le château d’Ansouis mais l’église et plus Gersende de Sabran Pontevès que d’Orléans.
Si vous appelez cupidité le bon sens et le réalisme de ne pas vouloir, au XXI° siècle, partager avec 3 frères la propriété d’un tas de pierres, il faut d’urgence mettre votre montre à l’heure.
AnneLise
9 septembre 2017 @ 16:59
L’église et le château sont indissociables, gone.
Certes ici la carte postale évoque l’église Saint Martin, mais le souvenir d’Elzear et de Delphine ou Dauphine y est profondément inscrit, de même que dans le château.
Maintenant appeler un tas de pierres un monument, témoin de notre histoire, vite, vite que tous les propriétaires de vieilles pierres les vendent aux Chinois, aux Qataris etc
Et vive les barres de béton et de verre, et les maisons préfabriquées pour lesquels il n’y aura pas de partage à faire car après une génération…voire allons deux…
gone
10 septembre 2017 @ 11:53
Peut-être n’avez-vous jamais vécu dans une telle maison. Peut-être n’avez-vous jamais épuisé votre carnet de chèques à régler des factures.
De plus, entre le tas de pierres et la maison préfabriquée il y a beaucoup de solutions.
AnneLise
10 septembre 2017 @ 14:46
Eh bien si, justement !
gone
11 septembre 2017 @ 12:40
Eh bien tant mieux, votre portefeuille est plein et vous n’êtes pas frileuse.
Neoclassique
12 septembre 2017 @ 23:22
Merci mais ma montre marche très bien et elle m indiqué parfaitement le sens des valeurs , de l entente familiale et du maintien patrimonial!
Haut-Landaise
9 septembre 2017 @ 14:11
Comme disait quelqu’un de ma proche famille « tout a une fin », hélas quelquefois ! HL
l'Alsacienne
11 septembre 2017 @ 12:22
Haut-Landaise, Je rejoins votre commentaire.
Un notaire de ma ville disait « le bon Dieu appelle tout le monde ».
« Tous les patrimoines changent de main tôt ou tard ». Oui pour différentes raisons : enfants, dettes, successions… et les temps changent, la conjoncture change.
Tout a une fin.
Gauthier
9 septembre 2017 @ 14:48
L’honnêteté oblige à reconnaître que c’est surtout l’actuel duc de Sabran qui dilapida intégralement la fortune familiale pour les beaux yeux d’une maîtresse dépensière lorsqu’il était jeune,et que le château allait finir vendu tôt ou tard.
Charles
9 septembre 2017 @ 17:33
C’est hélas la vérité et c’est bien l’actuel duc qui a ruiné sa pauvre mère l’obligeant à vendre des terres et des appartements familiaux pour combler les dettes du fils coupable. Gersende était la fille preférée de ses parents et il semblerait que les trois frères se soient vengés après la mort de leurs parents. Chez les Sabran, la succession est devenu un chemin de croix pour les quatre enfants, la mauvaise foi de l’un et les ressentiments du second ont empêché tout accord acceptable et raisonnable pour chacun des enfants.
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:35
Vengeance non mais tant de frais comme vous le disiez. Le duc de Chartres a essayé de trouver un compromis mais c’était difficile.
Mary
9 septembre 2017 @ 19:45
Vous avez raison,si c’est la vérité ,de remettre les pendules à l’heure.
Le père de la duchesse d’Orléans aurait dû faire une sci où chaque enfant se serait retrouvé à parts égales et où un seul n’aurait pu tout claquer !
Charles
11 septembre 2017 @ 10:19
Ceux qui critiquent – le plus souvent sans savoir – devraient déjà se poser la question « Et moi qu’aurais-je fait à leur place? ».
Durant des années toutes les solutions ont été évoquées et aucune était satisfaisante et acceptable par les quatre enfants, la vente du château était inévitable et toute personne de bonne foi peut l’admettre.
Je crois savoir aujourd’hui que les héritiers sont soulagés car le poids du château était trop lourd compte tenu du revenu important qu’il faudrait avoir pour entretenir un tel patrimoine.
Le futur Duc fils aîné de l’actuel vicomte recevra 6.25% du patrimoine restant de ses grands parents puisqu’il a trois frères et que son père avait deux frères et une soeur. La solution prise par les quatre enfants Sabran dans la douleur était donc la seule et les chiffres parlent d’eux même.
Robespierre
11 septembre 2017 @ 11:37
Je suis d’accord avec vous, Charles.
gone
11 septembre 2017 @ 12:38
Charles tous ceux qui comme moi vous taquine sur vos commentaires relatifs aux Orléans apprécieront l’objectivité et le réalisme de celui-ci.
Gérard
9 septembre 2017 @ 20:24
Il faut reconnaître que ce fut malheureux pour Géraud et Stéphanette de Sabran et leurs trois fils, pour cette famille qui avait été l’âme du château, une famille intelligente, intellectuelle, brillante et qui n’eut pas peur de relever ses manches.
AnneLise
10 septembre 2017 @ 12:07
Gérard, je mets un bémol à mes regrets d’avoir vu ce château et d’autres biens vendus à l’encan.
La Loi française stipule que nul n’est tenu de rester dans l’indivision et lorsque cette indivision est devenue ingérable tant pour les uns que pour les autres, il faut y mettre fin.
Il est évident également que lorsque l’une des parties se révèle ou s’est révélée uniquement destructeur de ces biens, comme vous le soulignez, il faut en sortir.
Gersende n’est pas la seule responsable de ce désastre, c’est clair.
Mais je déplore toujours que une solution n’ait pu être trouvée. Le ressentiment des uns et des autres devait être trop fort et avoir ses racines dans une histoire familiale dont nous ne connaissons que le côté visible de l’iceberg.
Charles parle de « la fille préférée des Ducs de Sabran », elle était la seule fille , pianiste de talent et de surcroît épouse d’un « Fils de France » ce qui a peut-être provoqué un ressentiment auprès de ses frères moins mediatisés.
Réjouissons nous toutefois que le château ait été acquis par des amoureux du site, de l’histoire et du style XVIIIè siècle et que la mémoire des anciens propriétaires soit sauvegardée.
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:36
C’est vrai AnneLise.
Robespierre
9 septembre 2017 @ 21:30
Merci de remettre les pendules à l’heure. Ce que vous dites est vrai.
Gauthier
10 septembre 2017 @ 18:44
Merci à vous Robespierre!
Robespierre
9 septembre 2017 @ 21:34
C’est vrai.
Gérard
10 septembre 2017 @ 17:05
La belle Dewi Soekarno aimait le luxe. Elle est retournée dans son Japon natal. Le beau duc a épousé civilement et religieusement une charmante Croate et a une fille, Delphine comme il se devait.
HRC
11 septembre 2017 @ 11:13
ah, Dewi Soekarno, je comprends mieux, elle aimait les très beaux bijoux, je crois…
Gauthier
11 septembre 2017 @ 11:51
Dire qu’en 1977 le duc de Sabran comptait épouser cette dame….. Sa mère en était malade,heureusement que le projet échoua…. Mais les Sabran en sortirent ruinés,et comme le duc Foulques n’avait pas prévu cela,ce fût l’indivision qui épongea tout…. en ce compris le frère et la sœur du duc actuel.
framboiz07
9 septembre 2017 @ 11:07
Merci pour ce reportage !Parmi les présentes au mariage de 1969, la Princesse Grace …PDV et Jours de France avaient fait une grande publicité à Gersende , qui en 2008 fit tout pour que le château soit vendu …Peut-on le visiter ?
Son frère habite en face du château dans une vieille maison …
Les MH devraient revérifier l’état du site écclésial …
Gérard
9 septembre 2017 @ 11:20
La maison du comte de Sabran est tout de même une belle maison de maître. Une maison que je qualifierais d’ancienne plutôt que vieille qui a un côté péjoratif.
AnneLise
9 septembre 2017 @ 17:05
Je crois me souvenir également que le Duc d’Orléans et son épouse avaient, à l’époque restauré une demeure devant le château, et vous voyez je ne dénigre pas les Orléans, le Duc s’activait autour d’une bétonnière !
framboiz07
9 septembre 2017 @ 23:53
Oui , ancienne , ok !
J’ajoute que dans les Ardennes , au Nord Ouest, à la frontière belge et dans l’Aisne de l’Est, à la même frontière, vous avez des églises fortifiées ,je vous cite celle de Signy le Petit .Il en est d’autres , mais le nom ne me revient pas de suite .
framboiz07
10 septembre 2017 @ 00:11
C’est en Thiérache : Bossus, Havys, Nouvion, Tarzy , Montcornet, Aubenton ,(avec un musée Mermoz ) ,Rumigny, (qui a son château et son astronome Lacaille ) Prez , Hannappes , Fligny, Cliron, Marby ,Antheny etc , résultat d’une frontière franco-espagnole (oui , 1643 Rocroi !)qui a beaucoup bougé et de traversées des militaires , qui ravageait beaucoup …
Vous êtes **près de Chimay ,en Belgique (château à visiter, bière , fromage des moines ,chocolat ) .Le Prince boit la Chimay, la Princesse la Jupiler, qui appartient à sa famille !
Visitez Dinant , son château …
**ou de Charleville, Rimbaud et ses 2 musées , la maison des ailleurs , son festival mondial de marionnettes ,exceptionnel ,(le in, le on ) qui arrive .
** ou de Sedan , plus grand château fort d’Europe, on peut y dormir , dans la superbe partie hôtel …
N’hésitez pas à gouter le boudin blanc de Rethel, les charcuteries – pas seulement le jambon d’Ardennes – le gâteau mollet , la tarte ardennaise, les bières , le cidre de Lalobbe ,les gaufres ardennaises ou belges , allez sur la Meuse ou faites du vélo, sur ses bords ,on en loue et c’est sécurisé .Il y a des vélos à 3 et 4 roues , sympa !
Très bel artisanat de bouche …de qualité , confitures , etc
C’était ma carte postale ardennaise et belge ! Je regrette de ne pouvoir illustrer mes propos, mais un petit coup chez Mme Wiki et vous allez saliver !Puis, après , vous irez , c’est peu cher , les gens des 2 côtés sont sympa et vous enverrez …Votre carte postale !
Ghislaine-Perrynn
10 septembre 2017 @ 10:35
Framboiz07 merci pour votre carte insérée dans ce sujet mais qui m’intéresse – La région de Sedan et Sedan même recèlent des petits trésors – Si on fait une incursion proche en Belgique que dire d ela vallée de la Semoy et de la ville médiévale de Bouillon avec ce si beau château (Bouillon cela doit rappeler quelques souvenirs à certains , Godefroy …. )
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:39
Aussi Saint-Victor à Marseille, l’église des Saintes-Marie de la Mer…
Gérard
10 septembre 2017 @ 17:08
C’est d’ailleurs la Maison des consuls et elle est sur la place du Château.
Gérard
9 septembre 2017 @ 11:24
La maison du vicomte de Sabran est tout de même une belle maison de maître. Une maison que je qualifierais d’ancienne plutôt que vieille qui a un côté péjoratif.
Géraud est toujours le maire du village et soit lui-même, soit son fils aîné sera un jour le duc. Ses frères aînés n’ont que des filles.
Gérard
10 septembre 2017 @ 18:33
À Ansouis la Maison des Consuls située entre la grande rue et la place du Château fut le siège du Conseil aux XVe et XVIe siècles. Au premier niveau on remarque un cordon mouluré et une niche d’angle avec dais, au rez-de-chaussée des ouvertures en cintre surmontées de moulures dont l’une fait penser à une devanture d’échoppes d’autant qu’au rez-de-chaussée il y avait des silos à grains, un four, des étals à viandes et à poissons, sans doute pour les habitants qui pouvaient se réfugier au château en cas de siège.
La commune a la liste de ses maires depuis 1656.
Cette Maison des Consuls se compose aujourd’hui de deux maisons l’une sur la grande rue de 250 m² environ comprenant trois niveaux : au rez-de-chaussée un beau et grand salon et salle à manger de 46 m². Il y a également six chambres et 93 mètres carrés de caves dont un cellier de 42 m² et des caves voûtées. La deuxième maison comprend une pièce au rez-de-chaussée, une au premier et une au deuxième étage. L’ensemble est sans vis-à-vis et surélevé. Entre les deux maisons se trouve un jardin clos avec une piscine de 40 m².
Il faut tout de même rappeler que le fief familial siège de la baronnie d’Ansouis a été racheté par le duc de Sabran en 1836 à la marquise de Saqui de Sannes. La Maison des Consuls a été achetée par le vicomte Géraud lors de la vente aux enchères de 2008.
Cerise
9 septembre 2017 @ 11:28
Il me semble que l exterieur de cette église a servi de décor à la photo de mariage de Manon des sources dans le film.d Yves Robert.
septentrion
9 septembre 2017 @ 12:56
Oui Cerise, « Jean de Florette » et « Manon des Sources » ont été tournés en partie à Ansouis.
Cerise
9 septembre 2017 @ 16:18
Oui et aussi a Grimbous, Sommières…etc.
Bambou
9 septembre 2017 @ 15:26
Pas Yves Robert, mais Claude Berri
Cerise
9 septembre 2017 @ 16:17
Ah oui excusez moi!
AnneLise
9 septembre 2017 @ 12:25
Ansouis est un magnifique village perché dans le Vaucluse (coucou Actarus).
Quand nous allions fréquemment à Joucas, pas très loin finalement, nous nous arrêtions souvent à l’Auberge tenue par Reine Sammut, une de nos chefs étoilés,à Lourmarin
C’est drôle car l’un de nos fils encore très petit, adorait le château et notamment les oubliettes dans les caves du château avec un puits où l’on descendait les condamnés…
Non, non il n’a pas de tendance mortifère, mais cela devait l’impressionner, bref, à la rentrée scolaire il entrait en « mat sup » la maîtresse lui a demandé où il avait passé ses vacances. Réponse « à Ansouis » Ah! lui répondit l’enseignante, vous allez à la montagne en été plus qu’en hiver, vous avez raison il y a moins de monde !
Elle avait compris « en Suisse », ce qui fit dire à notre fils en rentrant : j »e crois qu’on ne va pas bien se comprendre avec la maîtresse, cette année »
Bon, petit souvenir personnel.
Mis à part cette anecdote, j’ai eu très mal lorsque le château fut vendu, je me souviens de visites guidées à l’époque, où l’on entendait Gersende jouer du piano à l’étage et la Duchesse de Sabran s’inviter lors des visites pour livrer un petit détail personnel.
Certes, il y eut peut-être des erreurs de gestion mais de là à tirer un trait sur une si longue histoire !
Pour conclure, merci Septentrion, pour ce magnifique reportage tant photographique qu’explicatif.
Gérard
9 septembre 2017 @ 19:23
La Duchesse était merveilleuse de grâce et de gentillesse, et de science et évidemment elle a fait énormément pour ce château.
Louise.k
9 septembre 2017 @ 12:33
Il y a quelques années, j’ai visité le beau château. .À l’intérieur on pouvait y voir une très belle chapelle. Ansouis, est à mon avis , un des plus, plus beaux village dit Luberon.
Gilles de Bise
9 septembre 2017 @ 13:18
Voici une découverte qui m’intéresse fortement et fera l’objet d’un futur détour, merci Septentrion! Ansouis est trop peu connu et l’évolution de son château semble en effet particulièrement passionnante.
Haut-Landaise
9 septembre 2017 @ 14:09
Une branche des Sabran Pontevès réside au château de Cazeneuve à Préchac (Gironde – France ).
Pour qui aime les châteaux-forts un numéro hors série de « détours en France » vient de sortir sur ce thème.
Merci pour ce reportage. HL
AnneLise
9 septembre 2017 @ 17:39
Oui, le Comte de Sabran Ponteves, mort il y a peu, je crois avait eu à coeur de restaurer cette forteresse.
Alinéas
9 septembre 2017 @ 14:59
Un grand merci pour ce beau reportage avec un récit détaillé accompagné de superbes photos.!
Marie de Cessy
9 septembre 2017 @ 15:11
Ils n’ont pas gardé la demeure de la famille ?
Mais pourquoi cela ?
PEKI
9 septembre 2017 @ 18:13
Bonsoir, l’argent, l’argent certains l’aiment beaucoup, comme GERSENDE, c’est elle qui a fait vendre cette belle demeure que j’ai visité à plusieurs reprises. Une année il y avait une exposition de costumes provençaux magnifique.
Gérard
9 septembre 2017 @ 19:24
Le patrimoine familial était essentiellement immobilier et il fallait liquider la succession.
Naucratis
9 septembre 2017 @ 19:58
Gersende d’Orleans a eu un comportement honteux et a forcé ses frères à vendre la demeure familiale.
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:44
Et c’est un grand classique dans les successions lorsqu’il y a plusieurs héritiers et lorsque les biens ne sont pas tous des investissements locatifs. Comment faire ? On peut pas laisser le bébé à la génération suivante celle des petits-enfants.
Il faut payer les droits de succession aussi et ce n’est pas rien.
Gauthier
10 septembre 2017 @ 18:40
Curieux qu’un agrégé d’histoire (di je me souviens bien) persiste à réécrire cette derniere!
Charles
11 septembre 2017 @ 12:28
Comment payer les droits de succession, régler les dettes de l’indivision Sabran et partager le patrimoine familial sans vendre le château qui était cerise sur le gâteau un gouffre financier?
Il n’y avait aucune solution à part vendre la demeure, ce qui fut fait dans la douleur est aujourd’hui ressenti comme un grand soulagement par l’ensemble des héritiers, ne dit t’on pas « qu’à l’impossible nul n’est tenu » ?
Personne de raisonnable aujourd’hui ne viendrait blâmer les Sabran puisque le château est aujourd’hui en de très bonnes mains et que ce dernier revit grâce à des amoureux du patrimoine qui disposent d’une fortune permettant d’assumer pleinement leur rôle de propriétaire.
Arielle
11 septembre 2017 @ 20:09
Merci pour ces précisions, Charles. Je pense aussi que ce château était un boulet, un gouffre financier pour la famille. bravo à Gersende d’avoir poussé à la vente.
ML
11 septembre 2017 @ 15:57
Ne croyez -vous pas que c’est plutôt son frère aîné qui a eu un comportement inconséquent !
Naucratis
17 septembre 2017 @ 08:58
Tous les témoignages de bonne foi disent le contraire…
Roch
12 septembre 2017 @ 15:38
C’est votre comportement Naucratis qui est honteux de calomnier ainsi une personne privée et de mentir ainsi sur toute la ligne.
COLETTE C.
9 septembre 2017 @ 15:38
C’est superbe ! Merci.
Ghislaine-Perrynn
9 septembre 2017 @ 16:05
Ah merci pour ce très beau reportage d’un lieu qui m’est uniquement connu par le renom il y a fort longtemps de la saga des Sabran-Ponteves et de leur très jolie jeune fille devenue Duchesse d’Orléans et pianiste de renom.
Qu’elle est belle cette église fortifiée ?
Quel crève-coeur cela a du être que de s’en séparer .
Alors que je sortais d’une visite d’un château en Touraine en compagnie de mon mari , je me suis arrêtée pour féliciter le jardinier , les parterres et la roseraie , dont il s’occupait justement ce jour là étant impeccables .
Nous avions échangé quelques conseils , j’adore mon jardin .
Mais il faisait chaud et malgré son chapeau de paille . L’âge venant , il manifestait quelques moments de fatigue , nous prenions congé de lui quand il nous arrêta dans notre décision de partir en nous invitant à visiter la partie privée du château .
Partagée entre mon désir de voir la suite de ma belle visite et ne désirant pas que ce Monsieur ait quelque problème à cause de nous .
N’ayez crainte , vous pouvez accepter .
En nous approchant de l’aile droite du château nous discutions et il nous disait toutes les difficultés que le propriétaire avait pour entretenir le tout . D’autant que ses enfants ne désiraient pas continuer à prendre en charge ce monument .
Là , je compatissais vraiment .
Il nous fit entrer dans un salon , d’une fraîcheur bienfaisante et s’excusa quelques instants pour se rafraîchir !
J’étais devant la grande cheminée , sur une petite table juponnée figuraient deux photos dans des cadres d’argent : Feu le Comte de Paris et feu le Duc de Séville avec ……. le jardinier !
Quand il revint , il s’aperçut que je venais de découvrir la supercherie .
Il nous remercia de notre écoute .
Je m’autorisais une question , le Comte de Paris et le Duc de Séville n’était-ce pas antinomique ?
Il y a là le coeur et la raison fut la réponse
Je n’ai jamais oublié ce charmant hôte .
Il n’est plus et le château est entre d’autres mains.
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:47
Le duc de Ségovie peut-être non plus que duc de Séville Chère Amie ?
Ghislaine-Perrynn
11 septembre 2017 @ 15:53
Gérard je suis rouge de honte !!!! veuillez bien excusez ma méprise .
AnneLise
12 septembre 2017 @ 15:40
Gone, n’ayant plus de lien pour vous répondre, je le fais ici, vous ne lirez
certainement pas, mais qu’importe !
Non, notre porte feuille n’était pas plein et ne l’est toujours pas !
Mon époux s’est trouvé dans cette situation d’indivision pas pour un château mais pour une ferme fortifiée en Ile de France, une ferme à cour carrée comme en trouvait beaucoup dans les plaines de Beauce et de Brie.
La soeur de mon époux en indivision, a déclaré en voyant ce dont elle avait « hérité », : » Ce tas de pierre , on met le bulldozer dedans on n’en parle plus et on vend en terrains à bâtir » sic
Bref, je vous passe les détails, mon époux avec mon consentement ,car compte en banque oblige ! avons décidé de dédommager sa soeur, à l’aide d’emprunts bancaires et familiaux dont nous ne sommes sortis que 30 ans après
Remarquez, cela avait un côté sympa pour la famille et les amis, pas besoin de se torturer la cervelle pour les cadeaux de Noël ou d’anniversaire :
Tiens, pour le lavoir, tiens pour le colombier, tiens pour le four à pains, tiens pour la laiterie, tiens pour la tour qui se casse la g…j’arrête là…
Mais j’ajoute les week end, les vacances avec les copains, les gens alentour avec qui nous faisions des « buffets campagnards gratuits » moyennant leurs bras, et cela a été des souvenirs inoubliables.
Alors bien sûr, rien à voir avec Ansouis , et certainement le gouffre financier que cela représentait, mais c’était juste un aparté pour dire que parfois on arrive à sauvegarder une petite partie de notre patrimoine « en pierres » qui n’est pas qu’un « tas de pierres »
AnneLise
12 septembre 2017 @ 15:54
Et j’ajoute que le salaire d’un fonctionnaire de police pas encore Commandant de Police et d’une Magistrate , en disons , début de carrière n’ont rien d’extraordinaires, mais que nous avons fait avec…
Veronick B ?
9 septembre 2017 @ 16:14
Merci à Régine et Septentrion pour ce magnifique reportage.
Très belle photos.
Veronick
Arielle
9 septembre 2017 @ 16:32
Très belle carte postale, merci beaucoup.
Gersende est une jolie femme, très douée sur le plan musical. Je comprends parfaitement qu’elle ait fait vendre le château familial, un véritable boulet.
GENSE Frédéric
9 septembre 2017 @ 16:55
Merci Septentrion pour ce voyage à Ansouis !
Corsica
9 septembre 2017 @ 18:26
Merci Septentrion pour la richesse en photos de votre carte postale qui donne envie de retourner faire une petite virée dans le Luberon.
J’ai été étonnée que seul Elzéar ait été canonisé alors que son épouse Delphine a simplement été béatifiée alors que tous deux ont fait le même vœu et mené la mise de chasteté et d’ascèse.
J’ai regardé sur Wiki l’histoire de leur vie et de ce qui suivit. J’en ai déduis que l’obsession de pureté et de chasteté du comte d’Ariano était quasi pathologique et que Jean XXII a fait preuve de sagesse en refusant une première fois la canonisation.
Pour ceux que cela intéresse :
Elzéar et Delphine firent leur vœu de chasteté en 1316 sous l’influence du franciscain François de Meyronnes. Le comte d’Ariano passa toute sa vie dans la pratique des bonnes œuvres de la pénitence et des vertus chrétiennes. Il visitait souvent les hôpitaux, soignait les malades, distribuait d’abondantes aumônes aux pauvres, et, au milieu des exercices de sa charité, il ne négligeait aucun des devoirs qu’il avait à remplir envers ses vassaux.
Ses biographes en donnent deux exemples. Le premier est un règlement pour le château d’Ansouis, longtemps conservé dans les archives des frères mineurs d’Apt, dans lequel Elzéar de Sabran explique J’ordonne à mes officiers de veiller à ce qu’on vive chastement dans mes terres et d’en bannir les sensuels et les impudiques (cité par l’Abbé Boze).
Le second concerne Puimichel où le comte d’Ariano vécu avec son épouse entre 1307 et 1310. Ce règlement établit Qu’une femme mariée ne pourra résider habituellement chez lui. Toutes devront être vierges, veuves, chastes. Quant aux hommes, qu’ils soient nobles ou domestiques, il leur faudra vivre chastement et honnêtement (cité par J. Cambell).
Par deux fois sa canonisation fut demandée à Avignon, la première auprès de Jean XXII n’aboutit point. Non seulement Elzéar était soupçonné par le Souverain Pontife d’être sensible aux thèses déviantes des franciscains (spirituels, fraticelles, etc.) mais Raymond de Bot, l’évêque d’Apt, qui présenta son dossier était peu enthousiaste. Il expliqua qu’Elzéar vécut pendant vingt-sept ans dans la même couche avec son épouse, tout en gardant son intégrité, à tel point que le caractère sublime de cette vertu paraît plus étonnant.
La seconde fut faite en 1351 sous le pontificat de Clément VI. Bertrand de Meissonier, évêque d’Apt, la fit présenter par son collègue, Georges Clariani, évêque de Sénez et par Guiraud VII de Simiane, époux de Delphine de Sabran, petite-nièce d’Elzéar et filleule de son épouse. Elzéar fut canonisé le 15 avril 1369, dans la Basilique Saint-Pierre de Rome, par le pape Urbain V qui était son filleul.
Mais les bulles de canonisation ne furent promulguées que le 5 janvier 1371 par Grégoire XI, son successeur. Dans celles-ci, le pape le citait comme le modèle des chevaliers chrétiens et insistait sur sa générosité envers les pauvres, sa vie mystique intense et son attachement indéfectible à l’Église.
Delphine de Sabran, née de Signes, son épouse, s’associa à toutes ses bonnes œuvres et vécut saintement comme lui. Entre 1372 et 1376, Louis d’Anjou, comte de Provence, décida de financer de ses propres deniers les frais de procès en canonisation de la femme de saint Elzéar, comte d’Ariano. Ce fut un échec.
À leur tour, les États de Provence, réunis à Apt, le 18 avril 1382, demandèrent à Clément VII la canonisation de la femme du comte d’Ariano qui gît céans, nommée Delphine, de qui le mari saint Alziaire fut canonisé par le pape Urbain. Le pontife accueillit leur demande et classa le dossier. Elle est toutefois nommée dans le martyrologe franciscain, et honorée le 26 novembre.
Les reliques d’Elzéar sont conservées avec celle de sa virginale épouse dans l’église d’Ansouis et dans la cathédrale Sainte-Anne d’Apt.
Corsica
9 septembre 2017 @ 18:28
Pardon, il fallait lire : mené la même vie d’ascèse.
Robespierre
10 septembre 2017 @ 11:58
Comme j’ai compris, on a bien voulu canoniser le mari mais pas la femme. On a sans doute considéré à Rome que la chasteté et l’ascèse c’était plus dur pour un homme et normal pour une femme. Ou alors c’est de la misogynie pure et dure.
ciboulette
9 septembre 2017 @ 21:23
Merci Septentrion , je savais que Jacques et Gersende s’étaient mariés à Ansouis , mais je ne connaissais pas l’endroit .
claudie
9 septembre 2017 @ 22:37
Que deviennent le duc et la duchesse d’Orléans, celle ci donne-t-elle toujours des concerts. J’ignorais qu’ils avaient une fille qui était veuve. Il faut dire qu’on ne parle pas beaucoup de cette branche de la famille Orléans!
Bernadette
11 septembre 2017 @ 15:08
Le duc d’Orléans assistait au remariage de son frère Michel …PdV en a parlé mais j’ai eu du mal à le reconnaître…il semble avoir des problèmes de santé car il a beaucoup maigri…
Carole 007
10 septembre 2017 @ 09:16
Quel magnifique reportage, merci Septentrion.
J’aime beaucoup l’histoire des mariés qui échangent en secret un serment de chasteté.
gone
10 septembre 2017 @ 12:22
Gersende de Sabran et ses frères sont des personnes privées qui disposent de leurs biens comme ils l’entendent, dans le cadre de la loi.
A deux reprises ces derniers jours on a qualifié d’aigres et d’amers mes commentaires. Et bien je qualifie, moi, de culottés les commentaires de certains qui n’apprécieraient pas que l’on juge leur façon de régler les successions dans leur propre famille.
Gérard
10 septembre 2017 @ 16:51
C’est vrai Gone même si en Provence on ne s’est pas habitué à cette vente d’autant plus que le château avait été sauvé par les parents dont il fallait régler la succession. Heureusement les acquéreurs ont fait le nécessaire pour les travaux.
gone
11 septembre 2017 @ 12:30
Ce qui compte c’est que le château d’Ansouis soit debout et entretenu. Ce qui semble le cas.
A part quelques nostalgiques du passé, de l’ancienne noblesse et de la famille de Sabran en particulier qui, en Provence se soucie du nom du propriétaire d’Ansouis ?
Il faut d’ailleurs rappeler que les parents de la duchesse d’Orléans n’ont pas toujours été propriétaires de cette maison.
…mais la vérité c’est que leur fille a commis la faute impardonnable aux yeux de certains d’épouser un Orléans. L’occasion était trop belle pour, ici, ne pas la laisser passer.
Gérard
11 septembre 2017 @ 18:29
Tout de même, tout de même il s’agit de la première famille de Provence, après l’extinction des comtes de Provence dans la maison royale, et l’on n’a pas oublié ici les noces du prince Jacques. Les Provençaux sont attachés à cette famille féodale même si les Sabran d’aujourd’hui sont agnatiquement des Pontevès qui eux-mêmes sont agnatiquement des Agoult, qui avait été la première maison de Provence, mais ce sont trois grandes familles provençales qui se sont ainsi fondues en une seule.
gone
12 septembre 2017 @ 12:30
Gérard votre commentaire me rappelle l’histoire de cette douairière qui refermait le journal dont elle ne lisait que le carnet en déclarant « personne n’est mort » car elle n’y reconnaissait aucune de ses relations.
Si vous appelez la « Provence » les familles provençales de l’ancienne noblesse et la grande bourgeoisie il est peut-être exact qu’elles se préoccupent du sort des Sabran et de leur château.
Si vous daignez appeler » Provence » l’ensemble des habitants de cette région (aujourd’hui bien vilainement nommé PACA) je doute que ce sort les empêche de dormir.
Je vous remercie de vos précisions sur la longue histoire des Sabran que je connais comme tous ceux qui s’intéressent pour diverses raisons à l’ancienne noblesse française.
Charles
12 septembre 2017 @ 12:11
Les anti-Orléans auraient mieux fait de se taire car une fois de plus on s’aperçoit que leur seul but est de taper sur le dos des Orléans dès qu’un article a un vague rapport avec cette prestigieuse famille.
Même un sujet consacré à une vieille église provençale comme celui-ci est l’occasion de dénigrer un membre de la Maison d’Orléans par alliance. C’est la Princesse Gersende qui est attaquée aujourd’hui , ces branquignols voudraient faire croire qu’elle est responsable – et tant qu’à faire seule responsable – de tous les maux de la Maison Sabran alors qu’il est si simple de prouver que c’est l’actuel Duc qui est le responsable des énormes dettes qui furent remboursés par l’indivision Sabran et c’est bien là l’origine des problèmes.
La vente aux enchères des biens Sabran a permis à chacun de recevoir sa part d’héritage sans qu’il y ait contestation. La vente du chateau était inévitable et la Duchesse de Sabran avait elle-même pris la décision avant de se rétracter en raison d’avis divergents chez certains de ses enfants.
Les attaques anti- Orléans font sourire car tous les arguments utilisés sont faux, archi-faux et mensongers. Je conseillerai plutôt à ces branquignols de service de se soucier de leur ex-pretendant , plus proche que jamais de la Maison d’Espagne, sa seule et unique famille…. Et aujourd’hui chacun s’en félicite, les égarements du passé appartiennent au passé.
delph
21 septembre 2017 @ 22:20
Le Duc de Sabran est bien discret. A-t-il eu des enfants avant celle qu’il a reconnu ?
Quel est son rôle dans la famille ?