Carte postale de l’hôtel de ville de Lyon par Guizmo. « Jusqu’en 1462, deux lieux sont connus pour recevoir les différentes assemblées de la ville : l’église Saint-Nizier pour les grandes assemblées, et la chapelle Saint-Jacquême, en face de l’église Saint-Nizier, où se tiennent les réunions des Consuls et où sont stockées les archives de la ville.
A partir de l’automne 1462, les Consuls s’installent dans la maison de Charnay, propriété de la ville depuis 1424, dans l’actuelle rue de la Fromagerie.
L’édifice devenant trop petit, la ville fait l’acquisition en juin 1604, de l’Hôtel de la Couronne, dans l’actuelle rue de la Poulaillerie et s’y installe à la fin de l’année.
L’Hôtel de la Couronne va cependant vite s’avérer trop petit pour accueillir l’ensemble des services nécessaires à l’administration d’une ville en pleine croissance et l’image qu’il véhicule n’est pas à la hauteur de ce que souhaitent les échevins.
Les consuls lyonnais souhaitent se doter d’un bâtiment plus grand et plus prestigieux. L’Hôtel de la Couronne dans lequel l’administration est installée ne présentant ni l’une, ni l’autre de ces qualités, les échevins entament alors la construction d’un nouvel édifice En 1646, les échevins de la ville de Lyon décident la construction d’un nouveau bâtiment, afin de remplacer l’ancien hôtel de ville, dans l’immeuble de l’actuel musée de l’imprimerie.
Les architectes lyonnais Simon Maupin et Girard Desargues construisent l’hôtel de ville entre 1646 et 1672 sur la place des Terreaux qui devient le centre administratif de Lyon. Simon Maupin est architecte-voyer de la Ville, premier architecte du roi (auteur de la Sorbonne et du palais Royal) et du lyonnais Girard Désargues, mathématicien et architecte réputé, établi à Paris. On attribue à ce dernier le dessin du grand escalier et de l’escalier ovale du nord-ouest. L’Hôtel de Ville s’ouvrait à l’est sur des jardins se prolongeant jusqu’au Rhône.
L’édifice s’organise autour de deux cours, dont l’une est surélevée et de quatre pavillons d’angle avec un beffroi enserrant la cour d’honneur. L’intérieur richement orné en fait un modèle de décoration. Thomas Blanchet (1614-1689) y a réalisé l’un des plus beaux décors peints baroques de France vers 1655.
L’hôtel de ville est détruit en parti en 1674 par un incendie. Le roi fait appel à Jules Hardouin-Mansart pour dessiner les plans du nouvel Hôtel de Ville. Place des Terreaux, l’Hôtel de Ville est rehaussé d’un étage décoré à l’italienne avec une balustrade et deux statues, Minerve et Hercule, représentant la Sagesse et la Force, qui se substitue à la haute toiture d’ardoises ; la toiture des pavillons est modifiée et arrondie en dôme, en harmonie avec l’architecture du couvent des Dames de Saint-Pierre, dit Palais Saint-Pierre, édifié trente ans plus tôt (l’actuel Musée des Beaux-Arts). Le beffroi est reconstruit sensiblement à l’identique, sans le campanile.
Pendant la Révolution française, la salle du consulat se transforme en tribunal révolutionnaire.
En 1792, les tableaux représentants les échevins et les prévôts des marchands sont détruits par la nouvelle municipalité souhaitant effacer toute trace de l’ancien consulat. Le 14 juillet 1803, un second incendie détruit le bâtiment et il reste délabré jusqu’en 1827 où l’on décide la reconstruction de la façade. La statue équestre du roi Henri IV est réalisée à ce moment là, afin de remplacer la précédente statue de Louis XIV détruite pendant la Révolution. D’importants travaux sont ensuite réalisés en 1852.
Ce bâtiment présente un grand balcon au niveau du premier étage; le milieu, où se trouve l’entrée, est accusé par des chaînes de pierre en bossages, et présente, à la hauteur du deuxième étage, un tympan orné d’une statue équestre d’Henri IV par Legendre-Hérald, et surmonté des armes de la ville. Au-dessus de ce second étage est une balustrade en pierre, supportant la statue d’Hercule par Fabisch, et celle de Pallas par Bonnet. Les pavillons d’angle se terminent par un fronton et par un dôme à quatre pans. Derrière la façade s’élève la tour de l’horloge ou beffroi, haute de plus de 50 m et finissant en petite coupole.
La coupole abrite un carillon de 65 cloches en parfait état, dont et une horloge lunaire. Depuis 1675, quatre cloches coulées par le fondeur Léonard Dupont étaient déjà installées dans le clocher de l’Hôtel de Ville pour la sonnerie des heures et des événements exceptionnels (tocsin, guerre etc…). Actuellement trois sont encore celles d’origine.
En 1884, l’une de ces cloches, qui était dévolue à la sonnerie des heures, se fêla, mais il fallut attendre 1912 pour qu’elle soit réparée par le fondeur lyonnais Burdin.
A l’heure actuelle, il n’y a plus de carillonneurs, c’est un ordinateur qui gère le système.
De la petite salle ronde du sommet, on peut observer un point de vue à travers quatre yeux de bœuf ouverts à tous vents, un pour chaque point cardinal.
L’Hôtel de Ville de Lyon, siège des grandes décisions, est aussi un palais d’une grande beauté. On monte à la grande porte de l’Hôtel de Ville par un perron de 14 marches. Dans le vestibule, dont la voûte en arc surbaissé est d’une grande hardiesse, on voit les groupes en bronze de la Saône et du Rhône par les frères Coustou.
La façade de la place de la Comédie a été totalement reconstruite en 1858 : elle est formée de plusieurs arcades que surmonte une galerie avec balustrade en pierre; on a placé dans le milieu un petit jet d’eau jaillissant d’une coquille.
Le salon de la conservation servait autrefois aux séances du Tribunal de la Conservation des Foires et des Privilèges de la ville de Lyon, c’est à dire le Tribunal de Commerce de l’ancien régime. La renommée de son équité était telle que les étrangers venaient se faire juger à Lyon. De renommée internationale il fit office de Tribunal de Commerce jusqu’à la construction du Palais de la Bourse.
La salle des Armoiries appelée autrefois l’antichambre. Cette salle présentait sur les murs les portraits des Echevins, tous les tableaux furent détruits en 1792, seuls les cadres furent épargnés. Lors de la restauration de 1863 les Echevins et Prévôts des marchands remplacèrent leurs portraits.
Le salon Henri IV tient à un portrait d’Henri IV destiné initialement à la cérémonie des élections consulaires. Sa décoration date de 1670 à 1675.
La salle des Archives contient, outre les archives, un musée historique.
Le grand salon d’honneur, « le salon Justin Godart », est le cadre privilégié des réceptions depuis les menuets du XVIIe siècle. Il occupe une surface de 325 m² œuvre capitale de Thomas Blanchet. Sa décoration fut détruite lors de l’incendie de 1674. Toutes ses esquisses ont été conservées et se trouvent actuellement au Musée des Beaux Art. Sa restauration fut entreprise en 1703, le projet fut exécuté après 1717 en menuiserie et toile peinte. C’est à partir de 1862 que l’on procédera à la réfection complète de ce salon. L’architecte s’inspira à la fois des décorations XIXe et de celles du salon du Consulat.
L’Hôtel de Ville de Lyon est classé au titre des Monuments Historiques par décret du 12 juillet 1886.
Hôtel de Ville de Lyon 1 place de la Comédie – 69001 Lyon 1er – Visite guidée sur réservation ».
framboiz 07
28 juillet 2021 @ 01:10
J’y ai visité le bureau d’Edouard Herriot ,il y a longtemps , en téléphonant !Merci, Guizmo ,je me régale de lire cela ,demain , je me réserve ce plaisir !
Aldona
28 juillet 2021 @ 08:26
Très intéressant, ne connaissant pas bien Lyon, une visite s’impose
Corsica
29 juillet 2021 @ 22:26
Aldona, Lyon est une très belle ville avec ses deux fleuves, ses collines, ses vestiges romains, son quartier renaissance classé au Patrimoine mondial etc. Si vous y allez, et que vous vous retrouvez sur la place des Terreaux où est situé cet Hôtel de Ville, n’hésitez pas à aller faire une pause dans les jardins du Palais Saint-Pierre, ancien couvent devenu musée des Beaux-Arts, qui borde la place sur sa plus grande longueur. Merci Guizmo.
aubert
28 juillet 2021 @ 10:03
La bonne ville de Lyon a horreur des perspectives qui font le prestige d’une grande ville. Peut-être parce qu’ici il faut cacher tout signe extérieur d’une quelconque aisance.
Guizmo signale que l’Hôtel de Ville qu’il présente s’ouvrait à l’est sur des jardins. remplacés plus tard par le grand théâtre.
Au XX° siècle Lyon disposait d’une perspective de la Saône (ouest) au Rhône(est) avec le cours de Verdun, que Zizi Pradel pour imiter San Francisco fit disparaître au profit d’une abominable verrue. Peu de voix s’élevèrent alors tant les administrés ressemblent à leur édiles.
Aujourd’hui Gérard Collomb aurait pu rectifier l’erreur en offrant une belle perspective au quartier Confluence. Pour rentabiliser son projet il a préféré entasser les immeubles.
HRC
28 juillet 2021 @ 17:34
😀
Humour gone certifié..
Pascal
28 juillet 2021 @ 10:56
Je n’en connais pas beaucoup mais Lyon est une très ,très belle ville ou elle est extrêmement agréable de flâner ou de faire des courses .
Je regrette seulement qu’elle soit tombée sous le gouvernement de certaines mouvances qui je l’espère n’imiteront pas ce que nous connaissons à Grenoble hélas.
mimily
28 juillet 2021 @ 12:55
Lyon est une très belle ville à visiter
A noter, au passage, que c’est devant cette belle bâtisse, en pleine ville, qu’ont eu lieu des rodéos sauvages.
Loffy
28 juillet 2021 @ 15:06
Merci pour cette belle visite de notre hôtel de ville. Lyon est une ville très agréable à vivre, pour se promener et faires les achats. Je suis comme Pascal, un peu inquiète de la voir sous la gouverne des écolos. J’espère qu’ils respecteront le patrimoine si riche de Lyon. Toutefois, un bon point pour eux qui ne désirent pas la construction d ‘une nouvelle tour à Lyon.
Danielle
29 juillet 2021 @ 11:13
Quelles merveilles !!
Merci Guizmo, notre excellent guide touristique.