Voici la carte postale de Moret-sur-Loing par Guizmo. « Moret-sur-Loing, est située en lisière de la forêt de Fontainebleau. L’origine de Moret-sur-Loing remonterait à l’époque gallo-romaine.
A partir du 11e siècle elle entre dans le domaine royal. C’est à cette époque que Philippe Auguste débute la construction des fortifications en pierre qui ceinturent la ville. Véritable sentinelle, Moret-sur-Loing avait pour but de protéger le Royaume de France des ambitions des puissants comtes de Champagne.
Aux 12e et 13e siècles, la cité devient l’une des résidences des rois de France. Depuis Louis VI jusqu’à Henri IV, les dynasties des rois se sont succédées : les Capétiens, les Valois et les Bourbons. Ils séjournaient alors dans le Donjon qui était une résidence royale.
A la Renaissance, la cité perd son rôle de poste frontière, mais reste le siège d’un bailliage et une résidence encore un peu fréquentée par les rois malgré la concurrence de Fontainebleau. Parmi eux donc, Henri IV, qui venait voir sa maîtresse, Jacqueline de Bueil.
Le donjon a été construit en 1160 sous le roi Louis VI. Siège du pouvoir seigneurial ce donjon roman de type normand domine la cité. C’était une demeure royale dans lequel ont séjourné Louis VI, Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe IV le Bel.
Sous le règne du roi Henry IV, le domaine est loué à son surintendant des finances, Sully, qui y entreprend de vastes travaux dont la création des jardins à la Française.
Le donjon a connu plusieurs remaniements extérieurs. Mais les plus importants ont été effectués par la comtesse de Moret, Jacqueline de Bueil, maîtresse du roi Henri IV.
Sous le règne de Louis XIV, il est transformé en prison royale. Nicolas Fouquet y est enfermé sur ordre du roi par D’Artagnan. La dernière personne de sang royal ayant séjourné au donjon a été Marie Lesczinka, la veille de son mariage avec Louis XV à Fontainebleau.
Le donjon est incendié peu après la révolution, comme beaucoup de symboles royaux en France. Il tombe en ruine jusqu’en 1880, date à laquelle il est racheté par une famille qui entreprend de lourds travaux pour lui rendre son caractère original : un lieu d’habitation. Depuis, le donjon appartient toujours à la même famille. Il est monument historique dès 1926.
Les 1 356 mètres de remparts et la vingtaine de tourelles ont disparu aujourd’hui. Cependant on peut encore voir les impressionnantes portes de Paris et de Bourgogne. Ces tours carrées, flanquées vers l’extérieur de deux imposants contreforts qui portent chacun une tourelle en encorbellement, sont percées de deux arcs en plein cintre, entre lesquels coulissait la herse.
La porte Samois est située à l’entrée de Moret-sur-Loing, jadis appelée “porte de Paris”. Cette dernière a été construite au XIIème siècle, tout comme les remparts. Quant à l’écusson placé au-dessus des meurtrières, celui-ci date du XVe siècle. La trace d’un boulet de canon sur le côté de la tour, vestige des campagnes napoléoniennes est encore visible.
La porte de Bourgogne fait face à la porte de Samois, distante d’environ 300 m. Elle fut construite au XVe siècle et est classée “monument historique” en 1840 puis en 1886. Elle se trouve sur l’axe sud-est/nord-ouest et est dirigée en direction de la Bourgogne… d’où son nom.
La façade François 1er : On doit sa création à Nicolas Chabouillé . Elle est sculptée de fleurs et de scènes tirées des travaux d’Hercule. Installée rue Grande, elle a été achetée par un colonel de cavalerie qui voulait la placer sur l’hôtel particulier de Paris qu’il comptait offrir à sa maitresse, l’actrice Melle Mars.
Mais ayant besoin d’argent, le colonel vendit son hôtel particulier et la façade. L’hôtel particulier passa ainsi de main en main jusqu’à devenir propriété d’une société immobilière qui dû renvoyer la façade à Moret-sur-Loing en 1955. Elle est aujourd’hui installée dans la cour de l’hôtel de ville.
Sur le trottoir on remarque une borne avec le numéro « 36 ». Il s’agit d’une borne de l’Ancien Régime, dont la fleur de lys fut enlevée à coup de marteau à la Révolution ! Le 36 indique simplement la distance avec Paris en demi-lieues, soit 75 km.
La rue Grande traverse la ville de Moret-sur-Loing et débouche sur le vieux pont du Loing. La Rue Grande est bordée de plusieurs jolies maisons d’origine médiévale, comme sur la place de l’hôtel de ville.
Le Prieuré de Pont-Loup est la plus ancienne construction existante de Moret-sur-Loing. En 1165, il servit de refuge à 80 moines de Vézelay, lors des menées et voies de fait du comte de Nevers. Le nom de Pont Loup (pont sur la Loue = Loing) apparait en 1175.
De l’ancien prieuré situé en dehors de la ville, il ne subsiste que l’église. Les bâtiments ont été en partie détruits au cours des guerres du 16e siècle. Et ce qu’il en reste est vendu comme bien communal en 1791. Au 19e siècle, l’église a servi de grange à écorce pour les moulins à tan. La ville la rachète en 1964 et la restaure. Aujourd’hui, l’ancien prieuré abrite des rencontres d’art contemporain.
Les Moulins à Tan et Graciot : Le tan est une matière chimique naturelle qui était utilisé pour assouplir les peaux dans la tannerie. Il était obtenu en broyant de l’écorce de chêne provenant de la forêt de Fontainebleau. On peut encore voir les grands moulins qui datent du 15e siècle. Ils sont à côté de l’immense pont en pierre qui traverse le Loing et qui date du 12e siècle.
L’Église Notre-Dame de la Nativité située Place Royale fut construite entre les XIIème et XIIIème siècles en lieu et place d’un édifice roman. Elle est souvent considérée comme un élément majeur du gothique du Nord de Loire. Elle présente une abside sans déambulatoire et un chœur inspiré de Notre-Dame de Paris. L’ample verrière rayonnante du transept révèle un art parvenu à son accomplissement au milieu du XIIIème siècle, la nef fut construite au XlVème siècle. Une dernière travée et une façade du XVème siècle achèvent l’édifice, dominé au nord par un clocher élevé en même temps sur une souche romane.
L’église Notre-Dame de la Nativité a été classée au titre des Monuments Historiques en 1840.
L’Orgue date du XVIème siècle, remanié au XVIIème Siècle et en 2000. Cet orgue Renaissance est parmi les plus anciens de France. Le style et le décor du buffet permettent de le dater du règne d’Henri II. Sa disposition en est très élégante et la rigueur du schéma de construction est adoucie par des claires-voies sculptées et un couronnement orné d’une large frise peinte et surmontée d’une belle moulure servant d’assise à 4 motifs sculptés et ajourés qui coiffent chaque plate-face.
Aux angles inférieurs, des toupies en pendentif viennent contre-buter de délicates consoles en S, sculptées et peintes, qui amortissent l’encorbellement de la partie supérieure. La tribune, d’un style différent, lui est antérieure de quelques décennies. C’est un réemploi, peut-être du jubé, dont la trace est perdue dès avant la Révolution. L’instrument, abandonné vers 1840, est reconstitué en 2000. Il a été classé au titre des Monuments Historiques en 1907.
Dans la Sacristie de l’Église Notre-Dame de la Nativité on peut voir six panneaux d’origine inconnue représentant chacun un saint. Ils ont été remontés dans une porte intérieure de la sacristie. Sur les trois panneaux du haut, sont figurés :Sainte Apolline, qui tient en ses mains la paire de tenailles avec laquelle ses bourreaux l’ont édentée ; Saint Jean-Baptiste le Précurseur et Sainte Catherine et la roue de son supplice.
Sur les trois panneaux du bas, sont figurés :un saint évêque, Sainte Barbe et la tour où elle a été enfermée et Saint Nicolas et le saloir d’où il ressuscite les enfants. Cette porte a été offerte à l’église en 1874.
Le pont surplombant le canal du Loing est inscrit aux “monuments historiques” depuis 1926. Il s’agit en réalité des restes d’un ancien poste de défense de Moret-sur-Loing. Il offre un point de vue splendide sur le lac !
Le nom de Moret-sur-Loing est aussi étroitement lié à celui d’Alfred Sisley (1839-1899), considéré comme le plus grand paysagiste impressionniste. Sisley a vécu vingt ans dans cette ville, période durant laquelle il a affirmé son style et réalisé plus de 400 toiles.
Captant les changements de lumière, les reflets sur le Loing et la beauté des paysages, ses compositions comptent parmi les plus grands chefs-d’œuvre impressionnistes et sont exposées dans les plus prestigieux musées du monde.
Ne partez pas de Moret-sur-Loing sans avoir goûté aux spécialités locales ! Le Sucre d’Orge est l’un des bonbons les plus anciens de France. Créé en 1638 par les Sœurs bénédictines de Notre-Dame-des-Anges, sa recette secrète est restée inchangée depuis lors. Apprécié des plus grands, de Louis XIII et sa cour à Napoléon, ce bonbon au goût doux et délicat a conquis également Sarah Bernhardt. Sarah Bernhardt ne pouvait pas monter sur scène sans avoir croqué quelques berlingots de sucre d’orge.
Bien que sa fabrication ne soit plus assurée par des religieuses depuis 1972, le Sucre d’Orge est toujours produit à Moret, selon la méthode du XVIIème siècle, sans ajout de colorant ni d’agent de saveur. La Maison du Sucre d’Orge et son Musée implanté au Moulin Provencher, sur une île au milieu du Loing en racontent son histoire et sa fabrication. »
Régine ⋅ Actualité 2023, Cartes postales, France 53 Comments
o
10 août 2023 @ 04:58
Merci, Guizmo, pour cette carte postale très documentée et passionnante.
Une belle invitation à la découverte de Moret sur Loing 🙏🌞🌹👍
PATRICIA
10 août 2023 @ 11:33
O, je fais mien votre commentaire.
DEB
10 août 2023 @ 05:21
Merci, Guizmo.
Texte bien documenté et illustré.
Bretonnig
10 août 2023 @ 05:52
En son temps, le Commissaire Maigret avait acheté une maison avec jardin pour profiter de sa retraite. Il aimait cultiver ses légumes mais revenait aux affaires de temps en temps quand on avait besoin de ses lumières.
😀Pistounette
10 août 2023 @ 05:53
Plus qu’une carte postale, c’est un reportage très intéressant qu’il faut lire et relire pour bien le savourer…
Merci Guizmo et bonne journée
Louise.K
10 août 2023 @ 10:23
Merci Guizmo, votre carte postale me ramène à l’été 1970, j’habitais Chartrette depuis peu, et mon époux tout neuf et moi visitions l’île de France…. Moretz-sur-Loing avait été un de nos premiers villages visité.
Actarus
10 août 2023 @ 10:29
J’abonde entièrement dans votre sens. C’est une belle visite virtuelle qui donne envie de découvrir ce village de façon concrète.
Val
10 août 2023 @ 06:20
J’ai habité Moret c’est une jolie petite ville mais l’été il y a un monde fou , trop de monde surtout le week-end.. comme a Fontainebleau ou les bénévoles la semaine ramassaient les ordures laissées par les promeneurs 🙃
Il y avait à Moret un festival moyenâgeux , dommage il a disparu .
Si vous passez à Moret il y a un glacier magique dans la rue qui mène à l’église .
Vous avez sans doute entendu parlé de la Mauresse de Moret une peut être fille de Louis XIV qui était au couvent de Moret et Louis XIV et sa famille venaient lui rendre visite avec Madame de Maintenon très souvent . Le mystère n’a jamais été élucidé……
Actarus
10 août 2023 @ 10:32
Ah… le monde fou. Justement le journal de France 2 hier parlait d’un village en Corrèze, Collonges-la-rouge, tellement envahi de touristes que le conseil municipal va devoir renforcer sa réglementation pour éviter le grand n’importe quoi. Des résidents ont raconté aux journalistes qu’ils ont dû faire installer des portails opaques car les gens vont partout et qu’ils ont parfois trouvé des touristes dans leur cour et même dans leur maison ! 🙄
Passiflore
11 août 2023 @ 12:30
Actarus, ce que vous dites ne m’étonne pas mais il n’y a pas grand monde quand il pleut, alors que le village est le plus beau, la pluie mettant en valeur le rouge de la pierre.
Lady
11 août 2023 @ 17:41
Collonges-la-Rouge est un magnifique village valant le détour.
Babelou
10 août 2023 @ 10:57
Merci pour le glacier magique, mais mieux vaut s’ armer de patience. Le we de l’ascension apres 30 min pour trouver à se garer, encore 30 min de queue pour avoir enfin la possibilité de manger une glace. Donc oui c’est un petit village très joli et tres agréable mais à fuir le we.
Val
11 août 2023 @ 12:15
Babelou ,
Oh que oui en semaine c’est génial, comme Fontainebleau, comme Barbizon , comme Vaux le Vicomte ! Vous allez me dire j’ai de la chance , oui je le reconnais de pouvoir profiter la semaine étant su place .
Mais la forêt c’est pareil , envahie le week-end c’est une horreur et comme toujours derrière des immondis laissés partout je suis en colère …
MARGUERITE
11 août 2023 @ 14:10
Merci pour ce véritable reportage si bien illustré. Bravo pour la qualité de vos photos et de vos textes. Merci pour ce travail.
Pacific
10 août 2023 @ 11:25
Reportage très intéressant.
Il faudrait faire un test ADN pour a Mauresse de Moret.
Julise
22 août 2023 @ 18:26
Oui, sinon à quel endroit récupérez-vous le matériel génétique?
Sûrement pas à Saint-Denis ou Moret!
Le cercueil du roi a été profané le 14 octobre 1793, en même temps que les sépultures des autres rois et reines de France, puis sa dépouille, conservée mais noirâtre, fut jetée directement en fosse commune. Lors de l’ouverture de cette fosse, les restes du monarque n’ont pas été formellement identifiés (même si certains prétendront l’inverse), ce qui les rend donc inexploitables dans le cadre d’une analyse génétique.
Quant au corps de la Moresse de Moret, s’il ne me semble pas que sa tombe ait été profanée à la Révolution, il ne reste plus rien depuis longtemps.
Un peu de magie, peut-être?
Perlaine
10 août 2023 @ 13:26
Oui Val merci de rappeler ce mystère que personne, à ma connaissance , n’a essayé d’éclaircir.
Julise
22 août 2023 @ 18:29
À votre connaissance, car l’histoire de la Moresse de Moret a été plusieurs fois étudiée. PataClems confirmera mais il me semble que l’affaire est l’objet de plusieurs thèses de doctorats. En tout cas, des travaux ont été menés par des établissements tout à fait sérieux.
Aristocrate
10 août 2023 @ 07:27
Très mignon tout ça. Une ville d’art et d’histoire. J’aime beaucoup la façon dont l’architecture se marie avec la rivière.
Aristocrate
10 août 2023 @ 07:29
L’architecture et la nature, car tout ce vert est très plaisant aussi, une ville à taille humaine, un village même.
Claudia
10 août 2023 @ 07:39
Moret sur Loing est vraiment une jolie ville chargée d’histoire. Je me souviens avoir visité le musée du sucre d’orge lors d’une journée du Patrimoine (je ne sais pas trop s’il est ouvert tout le temps). Je conseille à tous s’ils le peuvent d’aller y faire un petit tour. Merci Guizmo pour ce reportage très complet.
Perlaine
10 août 2023 @ 13:28
Je me demande Claude si les sucres d’orge que la reine Elizabeth avait dans son fameux sac noir ne venaient pas de Moret . Elle ne pouvait s’en passer souffrant d’aérophagie !
Perlaine
10 août 2023 @ 07:47
Merci Guizmo , cette ville est classée site remarquable à juste raison. Beau reportage.
Pierre-Yves
10 août 2023 @ 07:58
Tres joli tout cela .. et si près de Paris !
Merci Guizmo pour ce nouveau reportage.
Virginia
10 août 2023 @ 08:00
Moret-sur-Loing : une belle inconnue en ce qui me concerne. Je suis totalement sous le charme grâce à l’itinéraire si soigneusement tracé par Guizmo que je remercie.
JAusten
10 août 2023 @ 10:27
Merci Guizmo toujours aussi passionnant et instructif!
Passiflore
10 août 2023 @ 08:19
Nous avions visité la « maison de Clemenceau » à Moret-sur-Loing, guidés par Madame Michel Clemenceau, belle-fille du « Tigre ». Au bord du Loing, cette maison rurale couverte en chaume avait été imaginée par Michel pour y recevoir son père mais elle n’a été achevée qu’après la mort du « Tigre » en 1929.
Son fils s’était employé jusqu’à sa mort, en 1962, à réunir des objets, des souvenirs et des écrits de son père. Madame Michel Clemenceau a continué son oeuvre et est décédée en 2004.
Visite-t-on toujours cette maison ?
Aristocrate
10 août 2023 @ 10:39
J’ai vu la maison de Clemenceau à Jard-sur-Mer en Vendée, très sympa aussi. J’ai d’abord eu du mal à croire votre commentaire à cause des dates très éloignées, je me suis dit que madame Clemenceau aurait été très âgée lorsque vous l’avez rencontrée, alors qu’elle était surtout bien plus jeune que son mari, si j’en crois Wikipédia.
Passiflore
11 août 2023 @ 12:18
Aristocrate, en principe je n’invente jamais rien et j’ai moi-même vérifié les dates de Mme Clemenceau qui avait reçu très aimablement les membres de l’association « Les Auxiliaires des Aveugles ». De la maison de Jard sur Mer on a, surtout, une vue « époustouflante » sur l’Océan.
,
Aristocrate
11 août 2023 @ 14:14
👍
Julise
22 août 2023 @ 18:35
Il s’agit en effet de Margaret Grunewald (1914-2005), seconde épouse de Michel Clemenceau (1873-1964).
plume
10 août 2023 @ 08:30
Très beau reportage. Merci de nous faire voyager intelligemment à travers la France.
aubepine
10 août 2023 @ 08:40
Très jolie région qui vaut qu’on la visite .
Charlotte (de Brie)
10 août 2023 @ 08:44
Bien jolie carte postale. Etant un peu régionale de l’étape, vous me pardonnerez j’espère, d’apporter quelques petits compléments.
En parlant d’étape, il y a à Moret un Musée du vélo qui retrace l’histoire du cycle de sa création à nos jours avec également quelques anecdotes savoureuses sur de grands figures du Tour de France.
Les sucres d’orge étaient au départ des médicaments contre les maux de gorge d’où leur consommation par les acteurs et chanteurs à titre préventif pour adoucir ladite gorge. Ce qui n’empêche pas qu’ils aient parfois pris ce prétexte pour user voire abuser de ces berlingots.
On ne peut pas visiter la maison de Sisley, rue Montmartre, elle appartient à un privé, on peut voir la façade. Sisley et son épouse, morts dans la misère, reposent au cimetière de la commune .
Et puis un mystérieux personnage : la Mauresse de Moret sur Loing. Soeur Louise Marie de sainte Thérèse, religieuse bénédictine, amenée au couvent, parait-il par Bontemps, valet de Louis XIV, dotée par le roi. Ses voeux en présence du couple royal, visites régulières de membres de la famille royale… toutes les suppositions dont la plus farfelue à mon sens, celle d’une enfant illégitime de Marie-Thérèse, je vois mal la reine qui accouchait en public avoir mis au monde une enfant de couleur et s’en justifier par l’abus de la consommation de chocolat ! plus vraisemblablement une fille illégitime du roi. avec une femme de couleur certainement pas n’importe qui, non plus.
Sans rapport mais cocasse non ? sur les armoiries de la ville figure une mauresse aux yeux bandés.
Encore merci pour cette belle invitation à visiter ce joli coin de Seine et Marne.
Julise
22 août 2023 @ 18:44
Il existe bien sûr un rapport. Cette « tête de maure au féminin » dans le langage héraldique conventionnel, ou mauresse de façon plus commune, est bien lié à la Mauresse de Moret. Les fleurs de lys forment une référence à Antoine de Bourbon-Bueil, fils naturel légitimé d’Henri IV et Jacqueline de Bueil, comtesse de Moret (1589-1651) qui épousa ensuite René Crespin du Bec, second du nom, marquis de Vardes.
Ce blason est assez récent et la commune ne l’a semble-t-il, jamais fait enregistrer. L’ancien blason de Moret se décrivait ainsi : « D’azur à deux chabots d’or enlacés par une cordelière d’argent. »
Antoine1
10 août 2023 @ 09:08
Reportage très complet et très bien illustré. Commentaire érudit et intéressant. Un grand merci ! J’irai découvrir cette ville à la première occasion.
Lady
10 août 2023 @ 10:11
Merci Guizmo pour ce souvenir.
Nous sommes souvent passés à Moret-sur-Loing et y avons séjourné un week-end.
J’ai oublié le nom de l’hôtel mais les chambres portaient toutes le nom d’un peintre.
Un endroit magnifique où je retournerais volontiers passer un peu de temps.
Lady
10 août 2023 @ 10:50
Mon époux et sa mémoire d’éléphant ont retrouvé le nom de l’hôtel à savoir Le Cheval Noir. Nous avons divinement bien mangé à l’Hostellerie du Cheval Noir. Je précise qu’il y a plus de dix ans.
Après une petite visite sur leur site, il semble que les chambres ne portent plus les noms des peintres et que le restaurant ne fasse plus partie de l’ensemble et soit fermé.
Jean Pierre
10 août 2023 @ 10:28
Attention la gare est un peu loin du centre….prévoir une petite marche !
Lady
11 août 2023 @ 17:45
En voiture, pas de problème !
Julise
22 août 2023 @ 18:45
En principe, si l’on arrive à Moret en train, c’est que l’on a pas de voiture.
Leonor
10 août 2023 @ 10:32
Mais, quel beau reportage, contenu et contenant.
Merci, Guizmo.
Je ne connaissais pas cet endroit, et vais donc l’inscrire sur mes tablettes .
lila🌷la vraie
10 août 2023 @ 12:28
Merci Guizmo , merci Charlotte (de Brie ) pour cette agréable promenade et complément d’information . C’est toujours enrichissant ces cartes postales .
Sylviane
10 août 2023 @ 13:15
Merci je suis passée malheureusement sans m’arrêter à Moret sur Loing et votre article vient de me fasciner Encore Merci
Pascale
10 août 2023 @ 18:12
Merci Guizmo pour ce fascinant article richement documenté. J’ai visité plusieurs fois Moret et ses environs dans mon enfance. Même si cela remonte à plus de 50 ans, cette ville superbe et intéressante m’a beaucoup marquée. En bordure de la ville, il y avait une magnifique propriété donnant sur le Loing ou un autre cours d’eau, dont on n’apercevait évidemment qu’une petite partie. Elle s’appelait « Les méandres d’Orvanne » (avec 1 ou 2 n). La connaissez-vous et savez-vous à qui elle appartenait ?
luigi
10 août 2023 @ 22:08
Très belle découverte, merci Guizmo !
Catherine
10 août 2023 @ 22:12
Charmante endroit que j’espère visiter.
kalistéa
11 août 2023 @ 08:38
Au sujet de la mystérieuse mauresse e Moret, j’avais lu que comme il était de mode que certaines dames de la cour de Louisxlv eussent un page ramené d’Afrique par des expéditions marines, pour tenir leur traine , ces jeunes Africains forcément grandissaient et devenaient souvent de forts beaux jeunes hommes…je n’insisterais pas sur les convoitises que de grandes dames oisives ont sûrement eues , sans compter la curiosité. La religieuse noire de MOret dont on ne sut jamais l,identité aurait été le fruit de rencontres d’alcôve d’une princesse avec un de ces serviteurs noirs.
Calliopé
12 août 2023 @ 21:30
Une autre théorie avance que Louise Marie-Thérèse, la Mauresse de Moret, pourrait être le fruit d’une aventure de Louis XIV avec une comédienne à la peau sombre. Une fillette de couleur avait en effet été vendue à un comédien de Louis XIII pour interpréter des rôles de « sauvagesse ». Devenue adulte, elle aurait pu attirer l’attention de Louis XIV, et une petite fille serait alors née de cette union.
Il est intéressant de savoir qu’une autre religieuse noire vivait à la même époque ! Elle se prénommait Dorothée et avait pris le voile au couvent des Ursulines d’Orléans. Tout comme pour Louise Marie-Thérèse, la Maison du Roi lui faisait verser une pension. Et Louis XIV lui rendit visite lorsqu’elle séjourna brièvement dans un couvent de Paris en 1700. Dorothée et Louise Marie-Thérèse auraient-elles pu être sœurs ou demi-sœurs ? Voilà un second mystère à ajouter au premier 😊.
Danielle
11 août 2023 @ 10:42
Merci Guizmo pour ce reportage qui me donne très envie de visiter cette ville.
beji
11 août 2023 @ 20:39
Guizmo ,grâce à vous je découvre cette belle cité que je ne connaissais pas;merci.
france 75
13 août 2023 @ 06:44
merci Guizmo je suis emerveillee mon dieu que la france est belle pour ceux qui savent l aimer
Hervé J. VOLTO
16 août 2023 @ 16:33
Merci Guizmo de nous faire (re)découvrir un peu la France rurale.
Celà nous chez des grandes villes remplis de déchets en tout genre…
Au moins, là, vous donnez du beau. Merci encore…