Voici la carte postale de Nogent sur Seine par Elodie. « Nogent sur Seine dans le département de l’Aube, est une petite ville des bords de Seine, située à moins de 100 kilomètres de Paris.
Dans son voisinage immédiat ou proche, plusieurs hauts faits ont marqué la mémoire collective (tel l’assassinat du duc de Bourgogne Jean Sans Peur, à Montereau).
Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui ce sont les personnages illustres ont marqué l’histoire de la ville. Napoléon bien sûr, passé par Nogent sur Seine lors des campagnes de 1814 : il y affrontât les armées coalisées dirigées contre lui par le prince autrichien Schwartzenberg, qui reprit le passage de la Seine précisément à Nogent sur Seine, après la bataille de Provins et avant l’affrontement décisif d’Arcis-Sur-Aube.
Mais bien longtemps avant que les armées de l’Empereur n’y sauvent la capitale au prix de pertes effroyables, Henri IV (1553 – 1610) y aurait dit-on rencontré à plusieurs reprises celle qui fut sa favorite « officielle » de 1591 à 1599, la belle Gabrielle d’Estrées.
On peut toujours visiter en bordure de la Seine « le pavillon Henri IV », témoin préservé – on nous l’assure, témoin authentique, même si l’on aura un léger doute – des rencontres amoureuses royales mais clandestines. Henri IV était toujours marié à Marguerite de France. Le pavillon Henri IV se visite toujours et abrite des expositions temporaires.
Plus près de nous, la ville a conservé des traces du passage de Gustave Flaubert puis surtout le séjour de Camille Claudel (1864 – 1943). A l’automne 1876 Louis-Prosper Claudel, le père de l’artiste, fut promu conservateur des hypothèques à Nogent-Sur-Seine. La famille, composée de Camille (12 ans à l’époque), Louise (10 ans), et Paul (8 ans), s’installe à Nogent-Sur-Seine dans une maison bourgeoise du XVIII ième siècle, qui sera plus d’un siècle plus tard toujours intégrée au remarquable musée Camille Claudel de Nogent-Sur-Seine.
C’est là, à Nogent, en effet, que Camille découvre le modelage, qu’elle pratique immédiatement avec assiduité, puis la sculpture sous l’égide d’Alfred Boucher qu’elle rencontre à Paris 3 ans plus tard.
Le musée Camille Claudel de Nogent sur Seine, qui existait de longue date, a ouvert un tout nouvel ensemble le 26 mars 2017 et présente dans une belle scénographie une très belle collection de sculptures de la deuxième moitié du XIX ième sculpture dont des œuvres d’Alfred Boucher, Camille Claudel, Auguste Rodin, Paul Dubois, ainsi que de nombreux autres sculptures.
De nombreuses représentations magistrales de Jeanne d’Arc valent le détour. Le lien avec les royautés ? On retiendra particulièrement cette sculpture de Théodore Rivière représentant Charles VI et Odette de Champdivers (1897), et ces œuvres d’Emmanuel Fremiet ont retenu notre attention : « Entrée triomphale de Mérovée à Châlons-sur-Marne » (1867), puis « Homme en costume Henri II » (œuvre non datée).
Visiteuse régulière du musée, je pensais que l’œuvre représentait un roi de France si vite oublié, mal aimé pour sa lutte contre les Protestants, resté dans l’ombre de son illustre paternel François Ier, souvent réduit à sa seule histoire d’amour avec Diane de Poitiers puis à sa fin tragique en 1559, mais qui fut pourtant l’homme qui fit la paix avec l’Espagne et le Saint Empire Romain Germanique lors du traité du Cateau-Cambrésis (traité qui restera en vigueur pendant près d’un siècle).
Mais je devais découvrir que l’homme représenté par Fremiet était en fait l’amiral Gaspard II de Coligny, ce que la présentation du Musée ne disait pas, et qu’il tenait à la main un parchemin rappelant Marguerite d’Angoulême, sœur de François 1er, protectrice de la Réforme, future reine de Navarre, grand-mère … d’un certain Henri IV…
Ainsi la boucle fut bouclée, et c’est alors que s’achève notre visite à Nogent sur Seine dont les méandres de la Seine y dessinent de merveilleuses promenades, l’occasion d’y méditer sur les ironies et les rappels que nous adresse l’Histoire ! »
Régine ⋅ Actualité 2021, Cartes postales, France 15 Comments
Baboula
30 août 2021 @ 06:23
L’histoire c’est magnifique ,mais pas un mot ni un clin d’œil sur le » Nogent « de réputation mondiale qui remonte au XIV ème siècle et le Musée de la Coutellerie .Ce n’est pas grave ,Élodie ,😙
HRC
30 août 2021 @ 12:01
Elodie annonce d’emblée qu’elle a choisi un thème dans l’histoire de la ville, pas toute l’histoire.
Baboula
31 août 2021 @ 02:13
Élodie,je vous prie de m’excuser,je me suis emballée sans vérifier que je parlais du même Nogent que vous .
Beque
30 août 2021 @ 08:37
Je me demande si Pont sur Seine est proche de Nogent sur Seine ?
Lorsque Madame Mère fut titrée Altesse Impériale, il fallut lui attribuer une habitation et une « Maison ». Et Napoléon acquit pour elle le château de Pont-sur-Seine, en Champagne. Pour sa Maison, l’Empereur mélangea les grands noms de l’ancien et du nouveau régime. En plus de la Dame d’Honneur, Mme de Fontanges, les Dames pour accompagner furent : Mme de Saint-Pern, Mme de Fleurieu, Mme Davout, Mme Soult et Laure Junot. Sa lectrice était Mademoiselle Delaunay. Alain Decaux raconte que le jeune Bonaparte, se rendant en 1784 de Paris à l’école de Brienne, avait remarqué ce château construit sous Louis XIII. C’était « l’une des plus belles maisons de France », selon Mademoiselle de Montpensier. Le prince Xavier de Saxe [oncle maternel de Louis XVI et grand’oncle paternel de George Sand] y mena grand train jusqu’à la Révolution, révèle une notice écrite par Henri Jeannet. Dès 1806, Madame Mère avait fait demander aux Ponts et Chaussées de réparer les chemins, ainsi que les deux églises du village. En mai 1813, elle se retire à Pont, rejointe par la Reine Catherine, épouse de Jérôme. En 1814, pendant que Napoléon ordonne la manoeuvre qui aboutira aux batailles de Champaubert et de Montmirail, le château est incendié, sur ordre de Frédéric-Guillaume, prince royal de Wurtemberg, frère de Catherine, arrivé à Nogent avec le 4e corps de l’armée de Bohême.
aubépine
30 août 2021 @ 08:46
C’est toujours intéressant et bucolique de faire des promenades dans les régions profondes ou au fil de l’eau ; dans cette parcelle de Champagne ,je me souviens de la présence de Camille Claudel naturellement mais un peu plus loin dans la campagne existe encore le lieu le Paraclet où Abélard avait installé Héloise mère abbesse ; À leur mort ils ont reposé au pied de l’ancien autel avant d’être inhumés au Père Lachaise ;on peut encore y voir l’entrée du tombeau ; ce lieu se situe à Quincey sur Ardusson .
Gilles de Bise
30 août 2021 @ 09:01
Un grand merci, Elodie, de nous avoir présenté cette petite ville et son histoire intéressante. Le site doit être beau et reposant; c’est noté pour un détour lors d’un prochain voyage!
Dominique-Aurélie
30 août 2021 @ 10:37
Pour la coutellerie, c’est Nogent dans la Haute Marne.
Si vous vous rendez à Nogent, au cimetière vous verrez une très belle tombe de l’épouse d’Alfred Boucher. Je n’ai pas encore visité le musée Camille Claudel.
Près de Nogent vous avez également le château de La Motte Tilly qui vaut le détour.
Marie Francoise
30 août 2021 @ 10:57
Merci Élodie pour cette passionnante carte postale. Grâce à vous je me suis instruite de faits historiques dont j’ignorais tout.
Pétillante
30 août 2021 @ 11:02
Il y a également l île olive qui est merveilleuse
Beque
30 août 2021 @ 11:05
Merci, Elodie. Le musée Camille Claudel doit être intéressant à visiter. Dans un autre genre il me semble qu’il y a une centrale nucléaire à Nogent qui emploie un personnel important, non ?
tristan
30 août 2021 @ 11:52
Un bon début de journée ces ravissants bords de Seine, merci Élodie. J’apprécie beaucoup cette rubrique, donc merci aussi à Régine.
Ciboulette
30 août 2021 @ 16:58
Merci , Elodie , pour cette charmante promenade dans le temps , dans la ville et sur les bords de la Seine , bien jolie à cet endroit .
Leonor
30 août 2021 @ 16:55
Des paysages pleins de douceur. Je ne connais pas cette région. Merci, Elodie.
Guizmo
30 août 2021 @ 20:18
Merci pour cette carte postale. J’ai appris pas mal de choses.
Hervé J. VOLTO
31 août 2021 @ 13:40
Belle maison d’époque.