Voici la carte postale de Notre-Dame de Pipet à Vienne par Guizmo. « Pour visiter la petite église de Notre Dame de Pipet il faut monter sur la colline. De là haut on a une vue superbe sur Vienne et la vallée du Rhône.
Occupant une place privilégiée dans le paysage viennois à l’à-pic de la colline de Pipet, le site fut aménagé dès l’époque romaine en surplomb du théâtre antique. Il accompagna les transformations de la ville, logeant d’abord un sanctuaire sacré, une forteresse puis l’actuelle chapelle.
Sous l’antiquité, une plate-forme, longue de plus de 120 m, constituait une aire sacrée avec temples, statues de divinités, formant alors un espace culturel relié architecturalement au théâtre dont les gradins sont adossés sur les affleurements du rocher en contrebas. L’importance des maçonneries qui soutenaient cette esplanade est encore visible montée Saint-Marcel et rue de la Gère.
Le site, transformé par les rois de Bourgogne au début du moyen-âge en forteresse avec un donjon carré, fut remis à l’église de Vienne en 1023. A partir de 1285, il fut possession des chanoines de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne, alors que, sur le mont Salomon, le nouveau château de la Bâtie appartenait à l’archevêque. Sa position dominante en fit aussi une place disputée au cours des époques.
Aux XIVème et XVème siècles, la forteresse fut un enjeu dans les conflits entre les chanoines, l’archevêque et le dauphin. Au XVIème siècle, elle fut disputée au cours des guerres de religion et pendant la guerre entre les ligueurs et le roi Henri IV.
La politique du cardinal Richelieu contre les féodaux et les huguenots aboutit à un arrêt de 1633, ordonnant la destruction des places fortes du Dauphiné : les fortifications de Pipet et de la Bâtie seront abattues. épargnant les murs romains et malgré les protestations des chanoines viennois qui en étaient les détenteurs depuis le XIIIe siècle.
Au XIXe siècle, les Viennois désirèrent consacrer ce haut-lieu à la Vierge Marie : une tour en brique surmontée d’une statue en pierre de Volvic fut d’abord élevée (1857-1858) ; puis une chapelle de pèlerinage fut construite en l’honneur de Notre-Dame de la Salette en 1873, œuvre de l’architecte viennois Abel Jouffray.
Ce nom est celui sous lequel les catholiques désignent la Vierge Marie telle qu’elle est apparue à deux enfants (Mélanie Calvat et Maximin Giraud) le 19 septembre 1846 en haut du village de La Salette-Fallavaux, en Dauphiné. À l’intérieur, les vitraux font référence à l’histoire de la chrétienté viennoise, notamment les origines, les saints, les martyrs et les évêques.
Aux pieds de la tour est scellé un khatchkar (kar=pierre, kahtch=croix), une croix en pierre sculptée arménienne. La croix symbolise l’arbre de vie, victoire de la vie sur la mort. Ils se trouvent par milliers en Arménie : de hauteur variable, en moyenne 1mètre 50, ils sont orientés vers l’est. Ils servent à commémorer un évènement important.
Réalisé par le sculpteur Liova Arakélian à Erevan, il a reçu la bénédiction de Mgr. Norvan Zakarian, évêque de Lyon et sa région, lors d’une messe célébrée par le père Haroutounian. Derrière le belvédère de Pipet que chacun connaît, la chapelle, sa tour et sa vierge dominant la cité, vivent quatre religieux, les missionnaires de la Salette.
Le pélé des Motards à La Salette est organisé régulièrement depuis plusieurs années en lien avec l’Association des Motards Chrétiens et le Service de l’Accueil Pastoral du Sanctuaire, ce pèlerinage haut en couleurs est suivi par de nombreux passionnés de la moto.
Régine ⋅ Actualité 2021, Cartes postales, Eglises, France 12 Comments
Pistounette
6 août 2021 @ 05:32
Très beau reportage, merci Guizmo.
Je connaissais un peu les vestiges gallo-romains de Vienne, mais n’étais jamais montée sur le Mont Pipet
Philibert
6 août 2021 @ 07:32
Merci pour cette intéressante visite virtuelle.
Comment explique-t-on l(existence du khatchkar en ce lieu ? Est-ce un hasard ou la région a-t-elle accueilli de nombreux réfugiés arméniens ayant fui le génocide ?
athenais
6 août 2021 @ 09:53
et l’église surplombe le théâtre antique de Vienne, si majestueux !
Le château de la bâtie en ruine se trouve sur un terrain privé et à côté de l’hôpital, on distingue bien les ruines quand on se positionne au bord du Rhône.
Ciboulette
7 août 2021 @ 11:54
Merci , Guizmo , pour Notre-Dame du Pipet !
Jean Pierre
6 août 2021 @ 10:23
Oui, Vienne se trouvait dans le royaume de Bourgogne (ou d’Arles) au tournant de l’An Mil, un des trois royaumes du Saint Empire Romain.
Beque
8 août 2021 @ 15:06
Jean Pierre, je ne sais pas si je suis hors sujet mais vous savez sans doute que la famille de La Tour du Pin descend de plusieurs dauphins du Viennois, Humbert 1er de La Tour du Pin étant devenu Humbert Ier de Viennois entre 1282 et 1306, suivi de son fils Jean II de la Tour du Pin ou de Viennois entre 1306 et 1319 né d’ Anne d’Albon, sœur du dernier dauphin du Viennois Jean d’Albon.
Jean II aura deux fils dauphins de Viennois de Béatrice de Hongrie : Guigues VIII jusqu’en 1333, puis Humbert II de Viennois jusqu’en 1349.
D’où les descendants actuels : les La Tour du Pin-Gouvernet, La Tour du Pin- Verclause, La Tour du Pin Chambly de La Charce.
Le château de Combourg est la propriété de Sonia de La Tour du Pin-Verclause, épouse de Géraud.
Mini
6 août 2021 @ 13:36
Pour ma part, découverte du Khatchkhar arménien… peut être lié à la présence d’une nombreuse communauté arménienne à Vienne, tout comme à Décines, près de Lyon où un splendide musée- mémorial arménien, plus récent que celui de Valence, est à visiter.
Agnese
6 août 2021 @ 16:24
En effet Philibert, une grande communauté arménienne habite Vienne.
Ils représentaient fut un temps la majorité des commerçants.
Hervé J. VOLTO
7 août 2021 @ 12:04
Notre-Dame de Pipet, Patronne et Protectrice des Arméniens.
Danielle
7 août 2021 @ 12:51
Cette ville qui possède de beaux sites vaut un arrêt.
Merci Guizmo pour ces belles photos de l’église, dont le baptistère.
Trianon
7 août 2021 @ 19:20
Je connais l’endroit, mais j’ignorais qu’il y avait un pèlerinage de motards .
Sympa comme idée !
Merci pour vos reportages .
Beque
8 août 2021 @ 13:16
Le message de la Vierge Marie à Mélanie et Maximin à La Salette, le 19 septembre 1846, était le suivant : « On ne respecte plus le dimanche, jour du Seigneur, on jure sans cesse en ne respectant pas le nom de mon Fils. Si mon peuple ne se convertit pas, il lui arrivera de grands malheurs. Le bras de mon fils est de plus en plus lourd ».