Quatrième et dernière partie de la carte postale du Palais royal de Turin par Pistounette.
La Salle de Bal. Charles-Albert conçoit la réalisation de cette pièce, autrefois occupée par les salles dénommées Salle des Princesses et Salle de la Concorde. Entre 1835 et 1842, Pelagio Palagi projette un ensemble décoratif dans le goût classique.
Le sujet de la danse revient sur la frise décorée par Carlo Bellosio et Francesco Gonin avec des danseuses inspirées par les peintures de Pompei. Vingt colonnes en marbre blanc, à l’imitation des temples grecs, scandent l’espace du périmètre de la salle.
Dans les glaces aux encadrements en bronze doré, les lustres en cristal de Bohême se reflètent dans un jeu de multiplication de lumière et d’espace. Participent à l’élégance décorative le plancher marqueté de Gabriele Capello, les vitres et la loge pour l’orchestre, soutenue par de minces piliers en fonte.
La dynastie des Savoie s’est installée, vers l’an 1000, dans les Alpes entre l’Italie, la France et la Suisse, avec Chambéry comme capitale.
En 1563, après la victoire de Saint-Quentin, Emmanuel-Philibert déménage la capitale à Turin. Ici il commence à travailler sur le palais ducal, avec des artistes et des architectes, recrutés localement ou dans d’autres villes, qui ont constamment agrandi et remodelé les pièces pour satisfaire les besoins de la cour, ainsi que ceux des modes changeantes.
En 1453, les Savoie achètent le Saint Suaire, une toile de lin portant l’image d’un corps que les croyants considèrent être celui de Jésus-Christ. Au 17è siècle, les travaux commencent pour la construction de la chapelle qui serait sa ‘maison’, avec accès direct au palais royal.
A l’intérieur, la raison complexe des symboles est assez étonnante : les étoiles et les hexagones rappellent l’empyrée, le plus haut des cieux, les croix symbolisent la Rédemption, et les clous, les épines et les feuilles d’olivier font référence à la Passion du Christ.
Le concepteur en est Guarino Guarini, un des plus grands architectes européens baroques, qui travaille pour le Duc à partir de 1668.
Dans le dôme, les trois grands arcs du tambour tronqué réduisent la largeur de l’anneau sur lequel reposent les structures supérieures, afin d’en réduire le poids.
Les six grandes fenêtres du tambour réduisent le poids des murs et laissent entrer la lumière, et ils sont accentués par les six rangées d’arcs qui deviennent graduellement plus petits jusqu’à ce qu’ils convergent vers l’étoile/soleil avec la colombe du Saint-Esprit.
Durant la nuit du 11/12 avril 1997, un terrible incendie endommage gravement le bâtiment et un projet de longue et difficile restauration commence.
A la fin des travaux en 2018, le chef-d’œuvre de Guarini avec son dôme audacieux est de nouveau revenu à la vie. Défiant apparemment les lois de la physique, c’est un endroit de symbole et de foi, de lumière et de fascination, maintenant réuni au Palais Royal et aux musées royaux
Vue du Palais Royal et de la Chapelle depuis les jardins. »
Régine ⋅ Actualité 2022, Cartes postales, Châteaux, Italie 11 Comments
Frederic
21 juillet 2022 @ 04:37
Un immense merci à la personne qui a réalisé ces articles, sur le palais royal de Turin.
Très bien expliqué et documenté , un excellent travail de recherches et un plaisir de lecture
Pistounette
21 juillet 2022 @ 10:43
Merci Frédéric
J’ai « simplement » visité le Palais, traduit les panneaux explicatifs se trouvant dans chaque salle et choisi mes photos personnelles… ce n’est vraiment pas sorcier !
Mais je l’ai fait avec plaisir et suis contente que cela ait plu à quelques personnes.
Carole 007 - Carolus
21 juillet 2022 @ 08:06
Merci Pistounette.
Agnese
21 juillet 2022 @ 08:42
Merci Pistounette, grâce à vous de nombreuses personnes vont découvrir Turin et ses palais.
Tout était parfait et bien documenté.
JAusten
21 juillet 2022 @ 10:28
Merci Pistounette, j’hésitais à aller à Turin car ceux qui m’en ont parlé n’étaient pas très enthousiastes, mais peut-être vais-je me laisser tenter finalement.
Aldona
21 juillet 2022 @ 10:51
Merci Pistounette, j’aime tellement cette ville, et toutes les photos sont bien choisies
Jean Pierre
21 juillet 2022 @ 10:58
On dirait que Pistounette a eu le palais pour elle toute seule.
Sigismond
22 juillet 2022 @ 09:03
N’est-ce pas 😃
Berlioz
21 juillet 2022 @ 15:17
Pistounette, merci pour ce bel article.
Je connaissais vaguement l’existence d’un palais royal à Turin (ici les gens parlent davantage du marché de Turin ou de la Saint Ours que du palais royal).
J’avais vu une photo de l’extérieur qui ne m’avait pas encouragée à faire des recherches.
Dans l’émission consacrée à Victor Emmanuel ll un passage était relatif à ce monument et j’avais été agréablement surprise car je ne l’imaginais pas aussi fastueux ,mais j’étais restée un peu sur ma faim.
Merci donc.
Sigismond
21 juillet 2022 @ 16:58
Toutes ces splendeurs symbolisées aujourd’hui par Vittorio Emanuele et son fils Emanuele Filiberto. La Savoie et la Sardaigne peuvent être fières de leur histoire.
Maria
21 juillet 2022 @ 22:26
Merci