En cette année qui marque le centenaire de sa mort, une messe sera célébrée en sa mémoire dans la basilique, le 3 avril prochain.
Charles Ier d’Autriche, IV de Hongrie et III de Bohème (Karl François Joseph Louis George Otto Hubert Maria), (Persenbeug, 17 août 1887 – Funchal, Madère, 1 avril 1922) fut le dernier empereur d’Autriche, le dernier roi apostolique de Hongrie et le dernier roi de Bohême.
L’assassinat de son oncle et héritier au trône, l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo en 1914 fera de Charles l’héritier direct de son grand-oncle l’empereur François-Joseph 1er.
L’empereur et roi Charles a régné sur l’empire austro-hongrois de 1916 à 1918, après avoir « renoncé à la participation aux affaires de l’État », mais n’a jamais abdiqué. Il a passé les dernières années de sa vie à essayer de rétablir la monarchie jusqu’à sa mort en le 1er avril 1922.
Après sa béatification par le pape Jean-Paul II en 2004, il est connu comme le Bienheureux Empereur Charles d’Autriche ou Bienheureux Charles d’Autriche et fêté le 21 octobre, jour de son mariage avec la princesse Zita de Bourbon-Parme.
Le 1er avril 2022, le centenaire de la mort du Bienheureux Charles sera commémoré dans le monde entier par la Ligue de Prière du Bienheureux Empereur Charles d’Autriche pour la paix des peuples – Gebetsliga. En la basilique de Tongre-Notre-Dame (entité de Chièvres, Belgique), une messe sera célébrée en sa mémoire le 3 avril à 16h30. Elle sera suivie de la vénération de sa relique. (Merci à Florence-Marie – (Source: site internet de la Ligue de prière du Bienheureux Charles d’Autriche pour la paix des peuples)
Manon M.
29 mars 2022 @ 03:54
Magnifique couple d’amoureux mais quelle vie difficile après la chute de l’empire. Une veuve bien courageuse, cette ravissante Zita.
Camille
29 mars 2022 @ 07:23
Quels ont été les arguments pour cette béatification ? Je m’excuse pour cette ignorance, mais si j’ai bien été élevée dans le catholicisme cela fait un bon moment que je me suis tournée vers une autre spiritualité et je n’ai jamais vraiment compris (ni trouvé intéressant) ce domaine des saint/bienheureux. Je peux comprendre pour les premiers martyrs et des auteurs importants comme St-Augustin, mais pour les autres ?
Beque
29 mars 2022 @ 09:23
En principe, il faut un miracle attribué à la personne en question pour qu’elle puisse être béatifiée. On doit reconnaître, d’abord, ses vertus héroïques. Mais il y a toute une enquête faite par le postulateur de la cause et qui peut durer des années, avec maints témoignages et écrits. Je ne connais pas bien la question pour l’Empereur Charles mais j’imagine que d’autres internautes pourront vous répondre… sinon je ferai une recherche.
Ciboulette
29 mars 2022 @ 10:09
Comme ils étaient beaux le jour de leur mariage ! Leur vie est devenue ensuite bien difficile .
La béatification , et éventuellement ensuite la canonisation doit faire la preuve de vertus héroïques et d’une vie irréprochable au service de Dieu et du prochain .
Pour la béatification , un miracle est nécessaire , pour la canonisation , deux .
Beque
29 mars 2022 @ 10:37
Camille, voici ce que je trouve sur la béatification de l’Empereur Charles.
La cause de sa canonisation a commencé en 1949 lorsque le témoignage de sa sainteté a été recueillie dans l’archidiocèse de Vienne.
En 1954, Le procès en béatification a été ouvert et il a été déclaré « Serviteur de Dieu », première étape du processus.
Au début du procès, en 1972, sa tombe a été ouverte et l’on a découvert que son corps était incorruptible.
Le 14 avril 2003, la Congrégation pour les Causes des Saints du Vatican, en présence du pape Jean-Paul II, a promulgué les « vertus héroïques » de Charles d’Autriche qui a reçu le titre de “Bienheureux”.
Le 21 décembre 2003, la Congrégation a certifiée sur la base de trois avis d’experts médicaux qu’en 1960, un miracle se produisit par l’intercession de l’empereur Charles d’Autriche. Ce fut le miracle scientifiquement inexplicable d’une religieuse brésilienne avec des varices débilitantes. Elle put sortir du lit après avoir prié pour sa béatification.
Le 3 octobre 2004, l’empereur Charles a été béatifié à Rome par le pape Jean-Paul II. Le pape a également déclaré le 21 octobre – la date du mariage de Charles en 1911 à la princesse Zita – comme la fête du Bienheureux Empereur Charles d’Autriche.
Aldona
29 mars 2022 @ 16:45
Beque, une question, que veut dire « corps incorruptible » dans ce cas présent, car en français cela veut dire que l’on ne peut soudoyer; merci d’avance pour une réponse
Beque
30 mars 2022 @ 08:40
Aldona, dans le cas présent, cela signifie « conservé en parfait état », non décomposé.
Aldona
30 mars 2022 @ 15:04
J’ai compris le sens de cette expression , merci à vous Beque
Camille
30 mars 2022 @ 12:16
Bonjour Beque, encore merci pour vos explications très complètes !
Beque
30 mars 2022 @ 15:03
Merci, Camille
MlleGiuliana
29 mars 2022 @ 13:37
Il y a quelques années, dans un petit cimetière normand, les services des pompes funèbres ont relevé le corps « non corrompu », d’un homme décédé en 1920 des suites d’une blessure de guerre. Ecclésiastique et combattant, son service de Dieu ne commet aucun doute, et je ne serai pas étonnée qu’il ait été loué pour ses bienfaits par la population locale, et qu’on puisse lui prêter une série de miracles.
En tout cas, il s’en est allé en laissant à la postérité, des écrits intéressants pour l’histoire locale.
Peut-être devrais-je demander à SS le Pape François d’introduire le procès en béatification de ce brave curé de campagne et ancien combattant de 1914-1918, ayant par ailleurs connu le conflit franco-prussien lorsqu’il était enfant.
Pensez-vous que j’ai une chance, vu que cet homme n’était pas empereur et toi, seulement un bon mais pauvre abbé ?
MlleGiuliana
29 mars 2022 @ 13:39
* empereur et ROI
Beque
29 mars 2022 @ 16:16
Mlle Giuliana, vous pourriez peut-être prier, parmi tant d’autres, deux prêtres ni empereurs ni rois, afin qu’ils vous exaucent avant de vous lancer dans des démarches souvent ingrates.
Le saint curé d’Ars (Ain) Jean-Marie Vianney (1786-1859), pauvre parmi les pauvres, simple curé de campagne, fils de cultivateur. Il confessait 16 heures par jour. Béatifié en 1905, il est déclaré la même année, “patron des prêtres de France”. Canonisé en 1925 par Pie XI, il est proclamé en 1929 “patron de tous les Curés de l’univers”.
le Père Spiritain Daniel Brottier (1876-1936), un des 23.000 prêtres aumôniers pendant la Guerre de 14, revenus défendre la France malgré leur expulsion lors des persécutions religieuses de la fin du XIXe siècle. Il a restauré l’oeuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil et a été béatifié en 1984.
Karabakh
31 mars 2022 @ 00:04
Tiens, un ancien confrère et maître de stage, avant de renoncer à l’art vétérinaire (mais je n’y suis pour rien), était apparenté au père Brottier. Son lien exact m’échappe aujourd’hui mais je sais qu’il en parlait.
Les prêtres béatifiés et canonisés, ayant mené une existence et conduit un ministère discrets, sont quand même rares. Beaucoup d’ecclésiastiques ainsi « distingués » étaient de sacrés comédiens.
Bon, Zita et Charles étaient sincères. C’est tout à leur honneur.
Beque
31 mars 2022 @ 12:17
Je n’ai pas le temps de faire des recherches mais je sais qu’un certain nombre de prêtres victimes des massacres de Septembre ont été béatifiés et vont l’être cinq prêtres martyrs de la Commune. Ils étaient tout sauf comédiens. Il y a aussi de nombreux fondateurs d’Ordres qui ont vécu très modestement et ont voué leur vie aux pauvres.
Beque
31 mars 2022 @ 16:36
Je continue. Dans le genre tout sauf comédiens, on peut citer :
le père Damien, belge, apôtre des lépreux, mort de cette maladie à Hawaï, béatifié ;
Vingt-trois religieux de la Société des Missions Etrangères de Paris servant les Églises du Vietnam, de Corée ou de Chine, martyrisés et canonisés ;
Jerzy Popieluszko, jeune prêtre polonais aumônier de Solidarnosc retrouvé mort dans la Vistule, affreusement mutilé, béatifié ;
85 Carmes de la Guerre d’Espagne, béatifiés ;
Les moines de Tibéhirine, béatifiés en 2018, cérémonie plus que délicate d’un point de vue diplomatique. A ce propos, un autre moine (que je connaissais) aurait dû, lui aussi, être enlevé, puis assassiné mais il n’avait pas obtenu son visa pour l’Algérie car il avait un visa d’Israël sur son passeport. Le consul d’Algérie à Nantes lui avait dit : « vous avez été miraculé ».
Il y aurait des milliers et des milliers de cas de simples religieux de par le monde.
Karabakh
4 avril 2022 @ 19:16
Beque,
Je respecte naturellement vos convictions et ce faisant, votre position. Néanmoins, j’estime que beaucoup d’ecclésiastiques canonisés l’ont été assez légèrement, parfois uniquement par le fait de croire plus que les autres. A moi, cela me parait léger.
Bien à vous.
Pascal 🍄
29 mars 2022 @ 18:39
Je crois que l’Église Romaine est marquée par un fort juridisme, c’est à la fois sa force et sa faiblesse, je pense qu’une canonisation n’est pas une récompense posthume pour celui ou celle qui est canonisé, c’est une reconnaissance accordée pour celles et ceux qui croient ,qui vivent sa sainteté.
Alors si des gens ressentent une présence, une protection de votre curé normand,s’ils en retirent force et bienfait ,si en plus son corps s’est bien conservé il est probablement saint ou bienheureux et si personne d’autre que vous ne s’en soucie il fait sans doute partie de l’immense cohorte des saints anonymes .
Le Saint ou la Sainte incarne un idéal vers lequel il nous est demandé de converger,chacun à son allure et selon ses possibilités.
Ce n’est pas un championnat .
Zulma
29 mars 2022 @ 23:20
Le curé d’ars, saint Jean-Marie Vianney donc canonisé, et saint patron des prêtres du monde entier, était tout sauf roi et empereur. Donc si vous le souhaitez, eh bien, parlez-en à l’évêque du lieu et lancez-vous.
aubepine
29 mars 2022 @ 13:49
C’est un homme qui a vécu d’une façon remarquable sa foi chrétienne ,le peu qu’il a régné montre un personnage humain , priant sans gêne à même le sol avec l’impératrice , visitant les soldats pendant la guerre et finissant ses jours éloigné de tout ,sans confort , dans la gêne sans se plaindre , donnant à ses enfants l’exemple même de l’abnégation !
Beque
29 mars 2022 @ 15:44
Aubépine, dans le salon de Marie-Valérie au château de Gödöllö, en Hongrie, est accroché un tableau très émouvant intitulé « Le roi Charles fait sa prière » (sur un champ de bataille couvert de neige).
Pascal HERVE
30 mars 2022 @ 16:11
En fait le couple royal aurait été victime d’un escroc (un comte je ne sais plus quoi ) à qui il avait confié certains objets précieux (dont le diamant Florentin) pouvant assurer leur vie en exil et il s’est effectivement retrouvé sans le sou , dépendant de la générosité de ses parents en Europe.
YOM
31 mars 2022 @ 22:46
C’était des fanatiques, trop de religiosité c’est dangereux.
Leonor
1 avril 2022 @ 10:53
Peut-être pas des fanatiques quand même.
Mais des bigots, ça , oui.
Remarquez bien, ça ne les a pas empêchés de concevoir huit enfants pendant leurs dix ans et quelques mois de mariage.
ABER
29 mars 2022 @ 18:24
Je ne suis pas du tout favorable à ces béatifications… Je trouve que cela nuit au sérieux de l’Eglise.
Trianon
30 mars 2022 @ 22:08
Moi j’aime bien, cela ( me ) montre que de simples individus , comme tout un chacun , ont su vivre chrétiennement , cela ( me ) rappelle que nous sommes tous appelés à la sainteté , quelle que soit notre vie , riche ou pauvre , célèbre ou modeste ,mariés ou célibataires , religieux ou laïques ..j’aime bien .
Ce qui l’a le plus impressionnée , c’est la sainteté chez certains enfants , je pense entre autres à Saint Dominique Savio.
Beque
31 mars 2022 @ 20:57
Trianon, je connais mal la vie de Saint Dominique Savio mais je me souviens avoir vu une chapelle à lui dédiée dans la basilique de Marie Auxiliatrice à Turin. Je découvre qu’il est mort de tuberculose à 14 ans. Son père l’avait confié à Don Bosco. Celui-ci lui avait dit : « il y a en toi de la belle étoffe pour faire un bel habit pour le Seigneur » et l’adolescent avait répondu : « Je suis donc l’étoffe et vous le tailleur ! »
Trianon
1 avril 2022 @ 09:44
En fait, nous avions à la maison, mes frères et moi, toute la collection de « belles vies belles histoires « ,qui racontaient les vies des Saints , je suis certaine que si vous en voyiez d’un exemplaire vous connaîtriez ,c’était vraiment connu comme petite lecture religieuse .
J’aimais bien, c’était un peu l’ancêtre de la bd..:)
Laure-Marie Sabre
7 avril 2022 @ 08:25
Moi aussi !
Cosmo
1 avril 2022 @ 22:00
Nous sommes tous appelés à la sainteté. Mais combien répondent à l’appel ? Avoir conscience qu’elle existe est déjà énorme car la majorité vit dans l’ignorance ou le refus du dépassement de soi. Le sublime, surtout s’il est religieux, hélas, prête à rire aujourd’hui. Et c’est bien triste. Je dois avouer, et je vais en faire hurler beaucoup, mais j’aime la Foi du charbonnier.
Trianon
2 avril 2022 @ 10:11
Oui, Cosmo, c’est vraiment plaisant de lire votre avis , ce côté un peu humble de la Foi ( je crois, même si je ne comprends pas tout ) est , à mon avis , à la base .
Nombreux Saints d’ailleurs n’étaient pas érudits .
Elisa2
29 mars 2022 @ 19:22
avec la permission de Regine une vidéo du mariage du prince Charles avec la princesse Zita, dans la vidéo aussi l’empereur François-Joseph et si je ne me trompe pas aussi l’archiduc François-Ferdinand
https://www.youtube.com/watch?v=UOWQC7bZb2w
Beque
30 mars 2022 @ 09:17
Merci, Elisa 2, quelle merveille que ce film ! On voit bien, en effet, et l’empereur François-Joseph et l’archiduc François-Ferdinand (je suis allée à Sarajevo en sa mémoire).
Pascal HERVE
30 mars 2022 @ 16:14
Cette vidéo est très précieuse , les Bourbon-Parme pouvaient encore recevoir …
Aldona
31 mars 2022 @ 07:56
Magnifique cette vidéo, toute une époque, un style de vie, merci à vous Elisa2
Manon M.
30 mars 2022 @ 18:28
Merci beaucoup Élisa! On remarque la magnificence du mariage. La mariée était tout simplement adorable sans parler des demoiselles d’honneur. Les femmes étaient corsetées mais les robes étaient splendides et très féminines. J’aime beaucoup leur coiffure aussi.
Karabakh
31 mars 2022 @ 00:13
La Sainteté n’est pas une championnat mais, pour Charles et Zita, je ressens quand même une once de compétition ; pas de leur part mais de ceux qui, enfants compris (ce qui froissait pas mal Otto), se sont escrimés pour cette glorification des derniers empereurs autrichiens. De mon point-de-vue, d’autant que j’ai eu le plaisir de connaître Zita, ils furent deux personnes valeureuses. Néanmoins je rejoins ma fille dans sa conclusion : notre monde est rempli de personnes valeureuses mais que l’on ne porte pas ainsi, à grands renforts communicationnels, au plus haut des cieux. Ils le méritent sûrement mais ils auraient surtout mérité que cela se fasse un peu plus discrètement. Telle est mon opinion.
Robespierre
31 mars 2022 @ 16:27
Je suis d’accord
Leonor
31 mars 2022 @ 20:39
Karabakh, permettez-moi, je vous prie, de partager et votre exposé, et votre conclusion.
Beque
1 avril 2022 @ 10:04
Leonor, qu’un saint ne le soit pas reconnu officiellement ne change pas grand chose, sauf qu’on ne le prie pas mais Dieu seul sonde les reins et les coeurs. Ca me fait penser aux miracles de Lourdes : très peu sont reconnus officiellement, il y en a beaucoup plus, pas seulement physiques. Le problème c’est que la Sécu ne croit pas aux miracles donc on continue à vous verser votre allocation d’handicapé mais vous n’avez pas le droit de re-travailler alors que vous êtes totalement guéri.
Karabakh
4 avril 2022 @ 19:21
Si je puis me permettre, les cas de guérison spontanée sont admis par la médecine conventionnelle. Qu’ils ne soient pas attribués à Bernadette ou quelconque autre saint catholique est une chose, les médecins comme la sécurité sociale ne peuvent se permettre de consacrer ce qui relève en grande partie de la croyance ; cependant, ces cas sont régulièrement admis, et le constat fait permet aux patients concernés de retravailler. Là encore, si ce n’est pas une généralité, je crois que beaucoup adoptent une solution de confort à l’égard des dispositifs d’invalidité, et des aides qui en découlent.
Ne me sautez pas dessus, je suis intimement concerné par le handicap.
Cosmo
1 avril 2022 @ 21:52
Je crois que beaucoup se sont servis de la béatification de l’empereur Charles et du procès en cours de l’impératrice Zita pour se faire une bonne publicité et bien engranger. Certains en ont même fait un acte de foi…politique. Je pense que vous me comprenez.
Beque
2 avril 2022 @ 08:55
Cosmo, honnêtement je ne sais pas du tout de qui vous parlez ?
Dans ses mémoires, l’archiduc Rodolphe raconte une confession faite par Jean Paul II lors de l’audience privée au Vatican à laquelle il avait convié toute sa famille et surtout sa mère, l’impératrice Zita. À un moment donné, visiblement heureux, il s’approche de l’impératrice Zita. Cette dernière s’agenouille et baise son anneau pontifical. À la surprise de tous, le Pape, de son côté, fait de même en expliquant qu’il est face à « son impératrice ». Et le pape polonais demande : « Savez-vous pourquoi je m’appelle Karol ? Parce que mon père était très admiratif de l’empereur Charles d’Autriche dont il était un soldat ! Il m’a donc prénommé Karol en son hommage. »
Lors de la béatification de l’Empereur Charles, le Pape déclara : « Le devoir décisif du chrétien consiste à chercher en toute chose la volonté de Dieu, à la reconnaître et à la suivre. L’homme d’Etat et le chrétien Charles d’Autriche se fixa quotidiennement ce défi. Il était un ami de la paix. A ses yeux, la guerre apparaissait comme « une chose horrible ». Arrivé au pouvoir dans la tourmente de la Première Guerre mondiale, il tenta de promouvoir l’initiative de paix de mon prédécesseur Benoît XV. Dès le début, l’Empereur Charles conçut sa charge comme un service saint à ses sujets. Sa principale préoccupation était de suivre la vocation du chrétien à la sainteté également dans son action politique. C’est pour cette raison que l’assistance sociale avait une telle importance à ses yeux. Qu’il soit un exemple pour nous tous, en particulier pour ceux qui ont aujourd’hui une responsabilité politique en Europe ! »
Karabakh
4 avril 2022 @ 20:03
Beque,
Nombreux furent les hommes, de pouvoir ou de simple condition, à réprouver la guerre sous toutes ses facettes, à toute époque et qui, dans leur rejet, ont accompli des actes guidés par leur foi. Dans la même veine, Charles ne fut pas le seul chef d’état qui gouverna en s’inspirant de sa foi profonde. Pourtant, il n’y a pas autant de saints dans ce « lot ».
J’abonde le discours de Jean-Paul II, citant Charles d’Autriche comme un exemple, devant rester vivant. Néanmoins, doit-on canoniser pour que l’action de l’homme reste dans les mémoires? Pour ma part, je ne crois pas, même si je respecte les positions de chacun.
Je rejoins Cosmo qui, en faisant référence à des personnes dont je connais les identités, ayant eu des actes et des paroles dont j’ai connaissance, explique qu’il y a eu une large récupération des processus autour des procès canoniques de Charles et Zita. La récupération politique par l’un des enfants, a été assez notable pour amener à regarder tout ceci sous un angle critique. Encore une fois, que l’on porte les deux derniers souverains autrichiens au firmament, cela ne me pose aucun problème, même si je reste convaincu qu’ils n’auraient (peut-être pas), de leurs vivants, souhaité être portés aussi haut mais simplement qu’on les respecte comme les bons chrétiens, qu’ils ont été sans une once de contestation possible. Pour moi, ils ne méritaient pas tout ce ramdam autour de leurs procès.
Zita était une personne sympathique mais assez mystique sur ses derniers jours. Une fois de plus, je ne critique pas la foi dont cette femme a fait preuve ; elle a été élevée dans un cadre qui favorisait cette foi, elle a vécu des épreuves qui ont renforcé cette foi, ce n’est pas discutable et personnellement, j’aspirerais toujours à ce que ce soit respecté. Parce que j’ai apprécié Zita, parce que je pense que j’aurais apprécié Charles s’il avait vécu, et parce que plus simplement, j’ai beaucoup aimé Otto, que j’ai toujours considéré à l’image de ses valeureux parents.
Otto n’aimait quand même pas beaucoup le « bruit » autour des procès de ses parents. Il m’a toujours été avis qu’il a été pris dans un cercle dont il ne maîtrisait pas toujours bien la circonférence. C’est toujours un risque lorsque l’on s’attaque (au sens figuré) à des personnalités d’une envergure aussi grande que celle de Charles et Zita.
Je reviens au personnage de Zita, devenue très mystique sur ses derniers jours. Personnellement, je ne l’ai connue que comme ça, l’impératrice étant un souvenir d’enfance, une image enfantine très prégnante mais une représentation d’un âge où l’on ne s’attache pas toujours à tout. Cependant, j’ai connu plusieurs personnes qui lui ont été plus contemporaines que je ne l’ai été, et qui m’ont rapporté les étapes de son évolution vers ce mysticisme, assez palpable même pour un enfant – encore une fois, je ne qualifiais pas cela ainsi dans mon jeune âge, c’est le recul et les témoignages reçus qui me portent à formuler cela comme ça, aujourd’hui. Aussi, je nuance beaucoup la rencontre avec Jean-Paul II en avançant qu’il aurait été anormal qu’une personne aussi empreinte de religion, pour ne pas dire de religiosité, ne soit pas ainsi transcendée devant le Saint-Père. Lorsque le pontife polonais est venu en France en 1997, en créant la surprise, j’ai moi-même profondément marqué de le voir ; pourtant, il était loin de moi, puis déjà à cette époque, j’avais un certain recul sur la foi mais cet homme était marquant. Alors pour une personne empreinte d’une foi aussi vaste que celle de Zita, bah oui, c’est normal d’être emportée par une « sainte émotion » devant celui qui reste le pape du XXe siècle, et l’un des plus fameux évêques de Rome. Et je ne vois rien qui soit de l’ordre de l’exceptionnel, uniquement quelque chose de normal quand on est Zita de Bourbon-Parme, femme élevée dans de hautes valeurs de chrétienté, impératrice d’Autriche, reine de Hongrie par le mariage, veuve très jeune, moteur d’une famille nombreuse au même âge, et livre ouvert sur bien des sujets.
Quant à Jean-Paul, c’est vrai qu’il s’appelait Karol en hommage à l’empereur Charles. Il l’a rappelé lors de sa rencontre avec Zita, il l’avait déjà expliqué plusieurs fois avant cela, alors qu’il n’était même encore que l’archevêque de Cracovie. Comme Zita, cet homme a été animé d’une foi exceptionnelle, comme Charles, il lui a bien fallu toute cette puissance spirituelle pour affronter ce qu’il a affronté. Et comme tous deux, je crois qu’il a mérité les hommages de l’église catholiques.
Bref. Loin de moi l’idée de remettre en question la grandeur d’âme de Charles et Zita mais je tempère beaucoup tout ce qui s’est construit autour. Autant la foi de ce couple fut sincère et réelle, et mérite des hommages tout aussi aboutis, que le raffut autour de cela n’avait pas lieu d’être. En tout cas, pour moi.
Quant aux mérites d’autres personnes, cela reste un constat pointé d’un peu de regrets face au manque d’hommages, mais un constat tout de qu’il y a de plus simple.
Bien à vous.
Hervé J. VOLTO
4 avril 2022 @ 00:04
Tout à fait daccord avec Beque, qui a bien dit les choses.
L’empereur Charles d’Autriche fut l’incarnation d’un mode de gouvernement Catholique, alliant la vocation du Chrétien à la Sainteté également dans son action politique, concevant sa charge comme un service sacré à ses sujets.
Gérard Crohin
5 avril 2022 @ 19:59
Merci d’ avoir prévenu de cette messe à la basilique Tongres-Notre-Dame. J’ y ai participé. C’ était une magnifique cérémonie en mémoire du bienheureux empereur Charles d’ Autriche.