Le Prince Charles Ferdinand Louis-Philippe Emmanuel d’Orléans, 8ème enfant de Louis-Philippe, alors Duc d’Orléans et de la Princesse Marie-Amelie de Bourbon des Deux-Siciles, est né le 1er janvier 1820 au Palais-Royal à Paris. Le jeune Prince, filleul du futur Charles X et de Madame Royale, Duchesse d’Angoulême, a été titre Duc de Penthièvre par le Roi Louis XVIII.
Le Duc de Penthièvre a vécu son enfance dans une ambiance chaleureuse et familiale entre le Palais-Royal et le château de Neuilly, la résidence de campagne du Duc d’Orléans située aux portes de la capitale. Le jeune Prince est décédé prématurément à l’âge de huit ans au château de Neuilly le 25 juillet 1828 de la tuberculose après une année de souffrance.
Le corps du jeune Prince repose pour l’éternité en la chapelle Royale Saint-Louis de Dreux. Le gisant du Duc de Penthièvre réalisé par James Pradier est un chef d’oeuvre de la sculpture française. Le portrait du jeune Prince en tête de cet article, qui se trouvait à l’origine dans la chambre de la Reine Marie-Amélie, vient d’être acquis par le musée Louis-Philippe afin d’enrichir les collections du Château d’Eu. (Merci à Charles – Copyright photos : DR)
Aramis
20 novembre 2017 @ 06:21
Mort à 8 ans on se demande pourquoi il serait connu ….quand ses frères se sont illustrés de hauts faits au cours de plus longues vies …
Kalistéa
20 novembre 2017 @ 15:22
ce jeune enfant a un regard d’adulte .
Jul
20 novembre 2017 @ 06:34
Bonjour Charles
Heureuse nouvelle que cette acquisition.
D’une lecture je crois me souvenir que sa grand-mère la duchesse douairière d’Orléans lui avait donné les restes (qui n’avaient pas été vendus) du marquisat d’Albert.
Charles
20 novembre 2017 @ 23:56
Bonjour Jul
Vous avez raison, la Duchesse douairière d’Orléans a laissé à son petit-fils Penthièvre le reste du duché de Penthièvre, cher à son coeur, et la terre d’Albert. La Duchesse adorait ce petit-fils attachant et fragile légèrement infirme que la famille royale appelait affectueusement « Pimpin ». Charles était l’enfant chéri de la Reine Marie-Amélie car le petit Prince malade et infirme était particulièrement affectueux avec sa maman.
Damien B.
20 novembre 2017 @ 08:00
Belle évocation, Charles, de ce prince qui porte votre prénom et dont j’apprends avec plaisir que son portrait a été acquis par le musée Louis-Philippe.
Je suppose qu’étant donné la maladie qui l’a atteint dès l’âge de sept ans il n’a pas été scolarisé hors la cellule familiale, mais peut-être bénéficiait-il des leçons d’un gouverneur …
Robespierre
20 novembre 2017 @ 11:30
Avec « méconnu » dans le titre, j’ai cru que ce prince avait fait de grandes choses, mais non, c’est un drame strictement familial.
Charles
20 novembre 2017 @ 11:52
J’ai toujours espéré qu’un Prince d’Orléans de la nouvelle génération se prénomme Charles. Après deux Philippe, Gaston, Joseph, Pierre et Constantin, peut-être verra t’on un jour à nouveau un petit Charles d’Orléans.
Robespierre
20 novembre 2017 @ 13:15
Un peu de patience, le Charles d’Orléans viendra. Le couple est parti pour faire une famille nombreuse .
Padraig
20 novembre 2017 @ 13:33
Cher Charles,
Vous oubliez Charles-Louis d’Orléans duc de Chartres et Charles-Philippe d’Orléans duc d’Anjou ! Cela m’étonne…
Padraig
20 novembre 2017 @ 15:18
Excusez moi Charles, je vous avais mal lu il s’agissait dans votre intervention de la toute dernière génération !…
Charles
21 novembre 2017 @ 13:25
Je vous en prie Padraig, je parlais effectivement de la toute dernière génération Orléans.
Serez-vous présent à la prochaine réunion de Dreux?
Padraig
22 novembre 2017 @ 13:12
Bonjour cher Charles,
Non malheureusement, j’ai reçu trop tardivement l’invitation du 30 novembre et j’étais fermement engagé ailleurs. Je le regrette et espère que de prochaines réunions soient envoyées plus précocement.
À bientôt de vous voir cher Charles.
Kalistéa
20 novembre 2017 @ 15:22
Et il sera peut-être un grand poête : L’histoire est un éternel recommencement .
Bernadette
20 novembre 2017 @ 15:54
Foulques et Robert ne sont pas mariés…il reste donc encore quelques possibilités !
Ellen
20 novembre 2017 @ 17:06
@ Qui donc se prénomme Constantin dans la jeune génération ?
Charles
21 novembre 2017 @ 12:55
C’est le second fils du Duc et de la Duchesse de Chartres qui se prénomme Constantin, le prénom est un hommage au grand-père maternel du jeune Prince.
Gérard
21 novembre 2017 @ 20:19
Le deuxième fils du duc de Chartres et ce prénom lui vient de son grand-père maternel.
framboiz 07
21 novembre 2017 @ 02:19
J’espère, Charles , que votre fidélité sera ainsi récompensée .C’est possible , le prénom est élégant et historique !
J’ai regardé ce week-end les prénoms d’un journal municipal des Hauts de Seine :Triste , trop de créations ridicules , de prénoms de » bandes dessinées « J’aime le classique !
Charles
21 novembre 2017 @ 23:25
Moi également j’aime les prénoms classiques traditionnels, je n’arrive toujours pas à comprendre qu’un Prince catholique de la Maison de Luxembourg puisse se prénommer Liam.
framboiz 07
22 novembre 2017 @ 14:02
Nous sommes ,donc, deux , au moins , mais j’ai lu, ici , des remarques à ce sujet … »Ma » ville des Hauts de Seine est pourtant bien bourgeoise et classique …
Philippe Gain d'Enquin
20 novembre 2017 @ 12:25
Beau gamin et sympathique portrait comme nous en avons dans nos familles… Pour le reste, une fois encore, un grand merci à Charles, en toute sympathie, Philippe !
Pierre-Yves
20 novembre 2017 @ 12:42
Duc de Penthièvre est un joli titre, depuis longtemps en jachère. Il parait qu’il ne porte pas bonheur, idée qui, à mon avis, relève d’une espèce de supersitition assez absurde.
Mayg
20 novembre 2017 @ 14:07
Un prince méconnu. Et pour cause, il est décédé très jeune.
Ellen
20 novembre 2017 @ 17:05
Quelle drôle d’idée de faire poser un enfant avec un fusil !
Louis-Philippe et son épouse ont connu bien des épreuves, il ont perdu un enfant jeune et d’autres alors qu’ils étaient de jeunes adultes
Contrairement à la famille du comte de Paris, les enfants de Louis-Philippe ont eu des parents unis et attentionnés, alors qu’il y a beaucoup de rancoeurs envers leurs parents de la part des enfants du comte de Paris
corentine
20 novembre 2017 @ 18:02
Merci beaucoup Charles pour ce portrait d’un petit prince mort très jeune
un autre petit Charles d’Orleans, pourquoi pas ?
Ghislaine-Perrynn
20 novembre 2017 @ 19:06
Très joli portrait quine préfigure pas la fin tragique de cet enfant . Il est possible que je sois hors sujet mais effectivement Penthièvre est un nom tragique , un lieu tragique , ce fort situé dans la partie la plus étroite de la presqu’île de Quiberon a vu un carnage pendant la Chouannerie (je ne reviens pas sur cette partie de l’Histoire que j’ai déjà bien trop évoquée ) et surtout pendant la Seconde Guerre Mondiale par les supplices
A l’époque de la Chouannerie il s’appelait le fort Sans-Culotte !
Il servit de prison à des allemands fait prisonniers pendant la guerre de 14-18 .
Les allemands en firent (par représailles) un lieu donc de torture pour 59 Résistants , 50 furent fusillés le 14 Juillet 1944 , pour les 9 autres j’ignorent la date de leur mort .
Il me semble qu’un Orléans a été dans ce fort pour une période de service militaire .
Charles
21 novembre 2017 @ 13:01
C’est le Duc de Vendôme qui a effectué un stage au fort de Penthièvre lors de son service militaire. Le Prince a d’ailleurs montré à ses enfants et à la Princesse Philomena le monument qui porte le nom de leur ancêtre lors d’un séjour récent en Bretagne.
COLETTE C.
20 novembre 2017 @ 20:27
Merci pour ce récit de cette vie trop courte.
Une petite fille, Françoise d’Orléans, est aussi morte très jeune (1816-1818). Elle repose aussi dans la Chapelle Royale de Dreux.
Gérard
22 novembre 2017 @ 12:36
Le duc de Penthièvre dans ses premières années montrait des signes de santé fragile.
Il avait été un enfant un peu prématuré. Le 1er janvier 1820 la duchesse d’Orléans assistait à la cérémonie du nouvel an au palais de justice et resta debout toute la journée alors qu’elle était enceinte de huit mois et dès la naissance de l’enfant ce soir-là le duc d’Orléans fut inquiet et plutôt pessimiste sur ses chances de vie.
Son état de santé et sa langueur chronique seront un souci constant pour Louis-Philippe et Marie-Amélie et le duc d’Orléans s’était résigné donc à une fin précoce : « Vois-tu, Amélie, ce sont des arrêts du sort qu’on ne peut empêcher ». Pimpin souffrant constamment à la fin de spasmes et de suffocation mourut dans des souffrances pénibles le 25 juillet 1828 à midi et dix minutes au château de Neuilly-sur-Seine. Son altesse royale (depuis septembre 1824) très haut et puissant prince Charles Ferdinand Louis Philippe Emmanuel d’Orléans duc de Penthièvre fut conduit le 30 à la chapelle royale Saint-Louis alors en cours de construction et provisoirement placé dans la crypte principale jusqu’à la fin des travaux où il fut transféré le 23 avril 1844 face à l’autel de la chapelle de la Vierge à l’entrée de l’aile nord du déambulatoire.
Il était né donc avant terme au Palais-Royal à 22 h15 le 1er janvier 1820, il fut titré et prénommé sur ordre du roi et ondoyé le jour même à 11 h 45 par l’abbé Jean-Joseph Jauffret, chapelain de la duchesse, assisté de Claude Mardruel, curé de Saint Roch.
Il fut baptisé le 30 mai 1820 avec l’agrément du cardinal de Talleyrand-Périgord, archevêque de Paris, grand aumônier, en l’appartement de la duchesse de Berry au palais des Tuileries, par Jean-Baptiste de Latil, évêque de Chartres, depuis comte-pair de France, archevêque de Reims et cardinal, assisté de Claude Mardruel, et d’Étienne Charles Magnin curé de la paroisse royale de Saint-Germain l’Auxerrois qui rédigea l’acte sur les registres de la paroisse. Il était filleul donc du comte d’Artois et de la duchesse d’Angoulême.
La duchesse d’Orléans douairière qui était malade et d’une nature difficile aimait plus Penthièvre que tous ses autres petits-enfants. Il avait besoin de la tendresse exclusive de sa grand-mère.
Il avait depuis toujours de légers handicaps physiques mais aussi un retard mental dont on se rendit compte au fur et à mesure, cependant il était très attachant et chacun de ses proches le couvrait de baisers. Pour Penthièvre Marie-Amélie s’en été remise à un domestique de confiance Joseph Uginet un ancien hôtelier qui avait été au service de Madame de Staël laquelle l’avait recommandé.
Joseph Uginet, dit Eugène (1771-1853), était l’homme d’affaires et majordome de Germaine de Staël au château de Coppet et il était marié avec Jeanne-Anne-Olive Complainville, sa femme de chambre. Ils avaient eu au moins deux enfants. Il fut contrôleur du service intérieur de la maison du roi Louis-Philippe et termina sa carrière comme surintendant aux Tuileries puis fonda la bibliothèque de l’hôpital Sainte-Périne en 1839 où il s’installa après la révolution de 1848.
L’homme était avec Penthièvre d’une infinie gentillesse qui lui avait valu l’affection de tous. On ignorait cependant alors qu’il était aussi une « mouche » c’est-à-dire un agent de renseignements de la préfecture de police qui après avoir espionné Madame de Staël espionna les Orléans sous le règne de Louis XVIII.
C’est la duchesse douairière qui avait laissé à Penthièvre le reste du duché de ce nom et la terre d’Albret en exposant que c’était à cause du nom qu’il portait et non pas par préférence à ses frères.
Dans son testament elle écrivait : « Je donne et lègue à mon petit-fils, le duc de Penthièvre, qui porte le nom de mon père chéri, le duché de ce nom ; mais, attendu que le revenu de ce duché est à peu près nul, je lui donne et lègue le marquisat d’Albret, tel qu’il est actuellement administré par M. Danicourt, notaire à Péronne, pour mon dit petit-fils, le duc de Penthièvre, être propriétaire dudit duché de Penthièvre et dudit marquisat d’Albret, à compter du jour de mon décès, pour n’en commencer la jouissance qu’à compter du jour de sa majorité, ma volonté étant d’en réserver la jouissance à mon fils jusqu’à cette époque. »
La duchesse avait ordonné la fondation de messes à perpétuité pour le repos de son âme et pour celle du duc de Penthièvre son père.
On pouvait penser alors que le retard de Penthièvre était momentané. Avec le temps on s’aperçut que ses infirmités étaient grandes et qu’intellectuellement il ne se développait pas convenablement. Il était néanmoins infiniment aimable dans sa candeur enfantine. Son père connaissait son extrême fragilité et déjà en 1823 il avait failli mourir d’une terrible angine, peut-être une forme de diphtérie.
Joinville dans ses Vieux souvenirs écrit notamment : « Nous étions trois sœurs et six frères, bientôt réduits à cinq par la mort de mon frère Penthièvre, vivant tous ensemble, mangeant ensemble, souvent associés dans les leçons, toujours dans les récréations et les parties de plaisir. On devine quelle bande joyeuse nous faisions. Chacun des garçons était pourvu d’un précepteur, deux gouvernantes avaient charge de mes sœurs. Quand précepteurs et gouvernantes n’avaient affaire qu’à leurs propres élèves cela allait, mais quand tous les frères et sœurs étaient réunis influencés par l’esprit d’insubordination et les gamineries que les aînés rapportaient du collège, nous rendions la vie dure au corps préceptoral. »
Au printemps 1828 Amélie ne se rendit pas compte immédiatement de la dégradation de la santé de l’enfant. Les médecins parlaient d’une maladie de langueur ce qui était vague. Mais en juillet tout se précipita. Le 24 juillet 1828 Charles fut pris de convulsions violentes et brutales et les médecins furent pessimistes. Amélie ne quitta plus le chevet de l’enfant. Elle-même était malade depuis le mois de janvier d’une bronchite mal soignée qui avait dégénéré. Elle avait gardé la chambre plusieurs semaines et était amaigrie par une diète. Elle ne se ménagea pas en veillant son fils. Tard dans la nuit du 25 juillet on parvint à contraindre la duchesse de s’étendre un peu et de laisser Uginet auprès de l’enfant. Elle avait une parfaite confiance en cet homme qui était en adoration devant Penthièvre. À 7h 30 du matin le valet se rendit compte que l’enfant était dans le coma. Il réveilla la duchesse qui se précipita dans la chambre de son fils. Il ne se réveillait pas. Uginet à son tour l’appela : « C’est votre maman Monseigneur, Monseigneur… C’est Maman ! » Penthièvre alors sortant de sa torpeur répondit : « oui Maman oui. »
Il s’accrocha à la main de sa mère qui sanglotait et ne la quitta plus, pendant six heures il se battit, secoué de spasmes et Amélie le berçait. Elle priait : « Ô mon Dieu, je vous en supplie, laissez-le mourir ! Laissez-le mourir ! Par pitié, mon Dieu rappelez-le ! Ayez pitié de mon pauvre petit ange, laissez-le mourir ! » On avait laissé Chartres entrer, il avait 17 ans et n’avait jamais vu quelqu’un mourir. Il parut impassible. Il devait écrire à sa tante : « Je sais que j’ai le malheur de passer pour impassible. Je crois que cela vient beaucoup de ce que je ne sais pas expliquer mes sentiments et que je n’aime pas faire aux autres part des émotions que j’éprouve, ce qui me donne l’air indifférent. »
Uginet écrivit : « Pimpin est mort dans d’horribles spasmes, 25 juillet 1828. »
Penthièvre mourut donc dans les bras de sa mère qui lui ferma les yeux puis elle sortit épuisée de la chambre murmurant : « Mon cher petit ange, ma pauvre chère petite créature… Et plus il était malheureux, plus je l’aimais ! Et il m’aimait ! Il m’aimait tellement ! » Ferdinand eut le désir le désir de courir vers sa mère pour la prendre dans ses bras mais il n’osa pas. Les préparatifs des obsèques en blanc, les répétitions de la manécanterie, tout cela fut très difficile pour Marie-Amélie.
Pour jeune et malade qu’il ait été on aurait cependant envisagé le mariage du prince plus tard avec la princesse Marie-Caroline des Deux-Siciles qui était née la même année que lui et qui devait épouser l’infant Carlos comte de Montemolin et mourir sans enfant en 1861 du typhus ainsi que son mari à Trieste.
DEB
22 novembre 2017 @ 13:18
Merci Gérard pour ce récit poignant.
Jul
22 novembre 2017 @ 18:04
Grand merci pour ce texte Gérard. J’ai beaucoup apprécié
Jul
Gérard
23 novembre 2017 @ 17:26
Merci DEB et Jul. Ce n’est qu’un enfant dont on ne parle pas beaucoup bien sûr mais qui certainement a ému la comtesse de Paris dans sa biographie de Marie-Amélie.
Gérard
22 novembre 2017 @ 16:01
Le portrait que nous voyons d’un enfant armé, le portrait du Duc de Penthièvre enfant est une huile sur panneau de 33 × 25 cm peinte en 1827 ou 1828 par Alexandre-Jean Dubois-Drahonet (Paris 1791-Versailles 1834) qui est conservée au Musée Condé à Chantilly. On doit à ce peintre également par exemple un portrait du Duc de Bordeaux qui est conservé au Musée de Bordeaux.
Il a peint beaucoup de militaires en uniforme et certaines de ses œuvres sont conservées au château de Windsor.
En principe les jeunes garçons aime bien être représentés portant des armes je pense depuis l’Âge de pierre, ici on aura voulu montrer au jeune Charles qu’il était égal aux autres. À côté de lui le tambour porte les armes royales de la Restauration.
Gérard
23 novembre 2017 @ 16:13
Un moule à gâteau en cuivre étamé a été vendu 500 euros aux enchères il y a un an et portait la marque DP sous une couronne ; il a été attribué à Charles d’Orléans duc de Penthièvre.
Il provenait de la collection de la comtesse de Bruce née Sylviane de Mortemart (1940-2002), fille du 14e duc et épouse de Charles, comte de Buce (1933-2017).
Le duc de Chartres poursuivait ainsi sa lettre à sa tante Madame Adélaïde peu avant le décès de son frère, puisqu’elle est du 7 juillet 1828 : « mais si l’on pouvait voir combien je suis oppressé quand je vois Maman et Pinpin ensemble, on ne me jugerait plus de même ».
Charles
24 novembre 2017 @ 12:44
Gérard,
Je pense que l’attribution de la marque DP n’a rien à voir avec le petit Duc de Penthièvre. Pensez-vous réellement qu’un enfant même princier avait une cuisine et donc une batterie de cuisine à son chiffre?
Les ustensiles de cuisine sous Louis-Philippe avaient la marque LPO couronnée dans tous les châteaux.
L’expert de la vente a cherché une attribution qui puisse correspondre à DP, mais l’attribution trouvée n’est absolument pas crédible.
Merci encore pour toutes vos informations
Bien à vous
Charles
Gérard
23 novembre 2017 @ 18:20
Je ne crois pas que Joseph Uginet ait été hôtelier. Mais il avait été l’occupant d’un hôtel particulier de la rue du Mont-Blanc autrefois rue de la Chaussée-d’Antin au numéro 7, que Jacques-Rose Récamier et son épouse Juliette achetèrent le 16 octobre 1798 pour 37 383 piastres d’argent métal (c’était le prix des deux vastes propriétés de Necker voisines), et qu’ils firent réaménager d’une manière somptueuse par Louis Martin Berthault. Leur vie y fut brillante jusqu’à un revers de fortune en 1805 et l’hôtel fut vendu le 1er septembre 1808 au riche banquier François Mosselman. C’est aujourd’hui un hôtel pour voyageurs, l’hôtel du Mont-Blanc ou hôtel Necker.
En 1775, Jacques Necker avait acheté deux terrains à la Chaussée d’Antin, sur lesquels il chargea Mathurin Cherpitel de construire un hôtel. Les Necker ajoutèrent quelques années plus tard à leur propriété un petit hôtel relié par un cul-de-sac à la rue Basse-du-Rempart.
Gérard
25 novembre 2017 @ 22:00
Françoise Orléans mourut aussi en bas âge. Elle était née à Orleans House, à Twickenham, dans le Middlesex, le 28 mars 1816 à cinq heures un quart, et était prématurée ce qui inquiétait beaucoup, mais elle vécut et l’on pensait qu’elle était tirée d’affaire.
Françoise Louise Caroline, princesse du sang de France, fut titrée Mlle de Montpensier et prénommée sur ordre du roi, et ondoyée lors de sa naissance. Les cérémonies de baptême furent suppléées le 20 juillet 1816 en la chapelle particulière de Mgr le duc d’Orléans, audit Orleans House, par Claude-Jérôme Hugot, aumônier du duc et de la duchesse d’Orléans, ayant pour parrain François Ier, empereur d’Autriche, roi de Hongrie et de Bohême, cousin germain de sa mère et veuf en secondes noces de Marie-Thérèse de Naples et de Sicile, sœur de sa mère, la marraine n’est pas mentionnée dans l’acte de baptême. Le parrain était représenté par Paul-Antoine III Esterházy de Galántha (1786-1866), prince, conseiller intime et chambellan actuel, lors ambassadeur d’Autriche à Londres qui sera brièvement en 1848 ministre à côté du roi c’est-à-dire ministre des affaires étrangères hongrois (un homme immensément riche et très intelligent mais dont la prodigalité et la somptuosité parvinrent à mettre en péril la prodigieuse richesse de sa famille au point qu’il dut être mis sous tutelle).
Françoise était fragile, facilement malade, moins joueuse et moins gaie que ses frères et sœurs, néanmoins elle était là.
Mais en avril 1818 elle fut fiévreuse, toussa, maigrit, sa mère Amélie ne quittait pas son chevet, les médecins se relayaient avec un air de plus en plus sombre. Ils diagnostiquèrent une maladie pulmonaire qui paraissait ancienne et ne donnèrent guère d’espoir aux parents. Ils préconisaient le changement d’air mais on ne pouvait pas beaucoup voyager avec elle qui était trop faible pour aller à la montagne ou à la mer et Amélie était enceinte de son septième enfant et ne pouvait voyager. On décida de s’installer à Neuilly et les médecins pensèrent que Françoise pourrait vivre dans l’étable car la proximité des vaches et l’atmosphère des crèches avaient la réputation d’avoir des vertus salvatrices chez certaines personnes malades des poumons. Le duc et la duchesse ne croyaient pas beaucoup à cette cure médiévale mais ils acceptèrent. Le 29 avril Amélie installa sa fille « dans l’étable des vaches où les médecins veulent qu’elle passe la nuit afin de sauver cet être très cher. On lui a arrangé une petite chambre, un peu surélevée de terre et ouverte du côté des vaches dont elle respire les émanations ». Et au bout de quelques jours Françoise fut un peu mieux en sorte que la duchesse put désormais partager son temps entre Paris et Neuilly et c’est à Neuilly qu’elle se trouvait le jour de la Fête-Dieu le 21 mai 1818 lorsque la fillette mourut. On n’eut pas le temps de réveiller ses parents. Amélie note dans son Journal : « Nous avons été réveillés avant sept heures par ma belle-sœur qui nous apportait la triste nouvelle qu’à cinq heures, Françoise avait encore demandé à boire et quelques instants après, Monsieur Auvity [le chevalier Auvity, chirurgien, qui sera médecin ordinaire du roi Charles X] l’avait trouvée morte. Si préparés que nous soyons à ce triste événement, il n’en est pas moins douloureux. Je suis mère et c’est la première fille que je perds ! Et juste 12 ans, jour pour jour après ma bien-aimée sœur Toto [Marie-Antoinette, princesse des Asturies, épouse du futur Ferdinand VII, morte le 21 mai 1806 au palais royal d’Aranjuez de la tuberculose à 21 ans] ! Le duc s’est immédiatement levé pour écrire et donner tous les ordres nécessaires à la suite de ce douloureux événement. À onze heures, il est parti pour Paris afin d’en faire part au roi et à tous les membres de la famille royale. Notre cher ange a été transportée au Palais-Royal où elle a été déposée dans la chapelle. Sauf pour la messe, je suis restée toute la journée dans ma chambre. Le roi et tous les princes nous ont fait transmettre leurs sympathies. Monsieur, ainsi que le duc et la duchesse d’Angoulême, sont venus en personne et se sont montrés très affectueux. »
La duchesse d’Angoulême souffrait discrètement de ne pas avoir eu d’enfant, elle serra sa cousine longuement dans ses bras et toutes deux étant très pieuses, elles parlèrent de soumission à la volonté de Dieu et de l’espérance du Ciel où, à cette heure, la chère petite Françoise rappelée dans l’innocence du premier âge et la grâce de son baptême avait déjà rejoint les anges et de là-haut veillait sur les siens. Et puis il y avait cet autre enfant (François, prince de Joinville qui devait naître le 14 août 1818 à Neuilly), qu’Amélie attendait et qui ne la remplacerait pas mais qui était pour ses parents une grâce consolatrice.
Dès après le décès de Mademoiselle de Montpensier à cinq heures un quart du matin sa dépouille fut donc conduite dans la chapelle du Palais-Royal où un service fut célébré, puis le 28 elle fut menée à Dreux où elle fut inhumée dans la chapelle royale Saint-Louis en cours de construction et provisoirement placée dans la crypte principale le temps des travaux, jusqu’à son transfert le 23 avril 1844 face à l’autel de la chapelle de la Vierge, à l’entrée sud du déambulatoire et son gisant fut exécuté par James Pradier (1792-1852) qui devait faire aussi celui de son frère Penthièvre.
Notons que lors de la naissance du duc de Penthièvre, le curé de Saint-Roch, appelé en hâte au milieu de la nuit, omit de porter l’acte d’ondoiement sur ses registres, mais le registre de catholicité au 30 mai 1820 contient l’acte de baptême qui en fait bien mention.