Le 9 mars, veille du quatrième anniversaire de l’archiduc Charles-Louis, l’empereur part à vélo avec ses deux aînés pour Funchal où il doit procéder à quelques achats. Il y fait chaud et l’empereur prend froid, probablement lors du retour à travers la région brumeuse de Monte qui est plus froide. Charles ressent la forte différence de température.
Le lendemain, on fête l’anniversaire de l’archiduc Charles-Louis. Ce fut la dernière fête familiale, à laquelle l’empereur Charles participa. Mais le petit Charles-Louis malade, doit s’aliter. C’est d’ailleurs au lit qu’il reçoit son gâteau d’anniversaire et ses cadeaux, des meubles miniatures en bois.
Le 14 mars, l’empereur sort pour la dernière fois faire des achats. A peine rentré, il est saisi de frissons. Des quintes de toux et d’autres problèmes respiratoires le forcent à garder le lit. Le jour de la Saint-Joseph, on lui fait le plaisir d’installer un autel dans sa chambre et de dire la messe. Mais la maladie empire. Afin de réaliser des économies, l’empereur ne veut d’abord pas faire appel à un médecin et n’accepte qu’une semaine plus tard de se faire examiner par le Dr Monteiro. Le Dr Monteiro juge la situation critique. Il estime que les poumons sont atteints et exige l’avis d’un deuxième médecin. Le Dr Porto de Vasconcellos arrive le lendemain et confirme l’extension de la maladie dans le poumon droit.
Entre-temps, le comte hongrois Josef Károly arrive à Funchal avec des nouvelles de la patrie. Il est introduit immédiatement. C’est le tout dernier visiteur que l’empereur pu recevoir.
Le 23 mars, on décide de transporter le malade de sa petite chambre exiguë du premier étage vers une chambre plus grande et plus ensoleillée au rez-de-chaussée, que l’archiduchesse Marie-Thérèse occupait jusqu’alors. D’abord, l’empereur Charles refusa cette offre « pour ne pas chasser grand-maman de sa chambre ». On devine les chambres mansardées du premier étage sur la photo, et les fenêtres du rez-de-chaussée de la chambre où fut certainement transporté l’empereur.
Le 25 mars, la fièvre monte à 40°. Toute la nuit, le malade est gêné par des quintes de toux qui se répètent toutes les trois à cinq minutes, mais rien n’est capable d’ébranler la patience et la gentillesse naturelle de l’empereur. Au début, l’impératrice lui donne tous les soins et effectue toutes les gardes de nuit et ce n’est que bien plus tard qu’elle accepte l’aide de la Comtesse Mensdorff, qui est une infirmière professionnelle.
Le dimanche 26 mars, on célèbre la messe dans le salon à côté de la chambre du malade avec la porte entrouverte.
La température ne baissant pas, on lui fait, dans la jambe droite, une injection de térébenthine, très douloureuse, en vue de faire naître une tumeur et absorber l’infection des poumons. Au début, une bonne réaction s’en suivit, et le malade se montre très content et apaisé. Plus tard cependant, toute la jambe enfle et devient extrêmement sensible.
Ce jour là, le quatrième dimanche du carême, les habitants de Funchal organisent, comme chaque année, leur procession vers l’église de Monte en l’honneur du Sauveur portant la croix. La participation à celle-ci était cette fois consacrée à « la guérison du bon Roi Charles ». Après la procession, beaucoup de gens vinrent à la villa pour s’enquérir de la santé du malade.
Par la fenêtre de sa chambre, l’empereur peut entendre ses enfants jouer et l’appeler ce qui est pour lui une grande joie. Le 27 mars, les crises d’étouffements deviennent insupportables. Il faut administrer de l’oxygène. L’après-midi, on diagnostique une double pneumonie, affection très sérieuse à une époque où n’existent pas les antibiotiques. Les médecins ont recours aux injections de camphre et de caféine et décident que l’un d’eux restera de garde dans une maison voisine.
Les derniers jours de l’empereur sont ceux d’un saint. Très conscient, il demande à recevoir l’extrême-onction, se fait lire par son épouse les prières liturgiques, et demande à se confesser: « j’ai fait une confession générale, déclare-t-il en souriant, je pardonne à tous mes ennemis, à tous ceux qui m’ont offensé, et à tous ceux qui ont travaillé contre moi. »
Selon son souhait, on fait venir Otto: « ce sera un exemple pour toute sa vie: il faut qu’il sache ce que doit faire en pareil cas un roi, un catholique, un homme. »
Le 29 mars, puis le lendemain à nouveau, l’empereur est victime d’une crise cardiaque. Les médecins pratiquent aussitôt une injection de caféine. « Je dois beaucoup souffrir, dit-il, afin que mes peuples puissent se retrouver tous ensemble. »
Durant l’après-midi du 31 mars, son état s’aggrave, et les médecins savent que son état est perdu. Le docteur Machado dos Santos, appelé en renfort, pratique pour la première fois à Madère, des injections intradermiques et sous-cutanées d’oxygène pour aider le malade à respirer. Le père Zsambóki apporte la communion à Charles, puis laisse le Saint-Sacrement exposé sur le petit autel dressé dans le grand salon. Le souverain regarde fixement l’hostie et dit: « j’offre ma vie en sacrifice pour mon peuple », puis: « mon Sauveur, que Votre volonté soit faite ».
Il demande ensuite à faire venir le prince héritier, âgé de neuf ans, pour qu’il voit « comment un chrétien retourne à son Créateur ». Se souvenant de sa mère à cet instant présent, Otto dira: « ce fut la dernière fois que je la vis dans un vêtement de couleur ». A 12 heures 23 minutes, le 1er avril 1922, s’éteint le dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie, en tenant un crucifix à la main et murmurant le nom de Jésus. Il avait 34 ans.
La comtesse Kerssenbrock se charge de la toilette funèbre. Le soir, le corps est embaumé afin de le conserver pour une durée de trois ans minimum. Le cœur est prélevé par le docteur Machado dos Santos et déposé dans un vase de verre et dans un coffret d’argent: il accompagnera l’impératrice sur les routes de l’exil, jusqu’à ce qu’elle le confie au monastère de Muri en Suisse, en 1975. L’empereur est revêtu de son uniforme de maréchal, qu’un tailleur, appelé en toute hâte, a ajusté à partir d’anciens vêtements du souverain. On lui met un crucifix dans la main, et on lui épingle l’ordre de la Toison d’Or sur la poitrine.
Des fleurs ne cessent d’arriver en l’honneur de Charles: elles sont déposées autour du lit, dans des récipients très ordinaires. Les enfants tressent des couronnes de branches de chêne et de sapin, et les ceinturent de banderoles en papier qui portent leur nom. L’évêque de Funchal est l’un des premiers à venir s’incliner devant la dépouille mortelle et propose l’église de Monte comme lieu de sépulture.
Les obsèques sont fixées au 5 avril. Dès 7 heures, le père Zsambóki célèbre une première messe devant la dépouille du souverain. Peu après 10 heures a lieu la mise en bière: cercueil d’acajou, cercueil de cuivre, cercueil de plomb. Ces trois cercueils ont été prévus pour rendre plus facile un éventuel rapatriement. Le corps est transporté, par le jardin, dans la chapelle de la villa. C’est le couple impérial qui avait transformé le vaste hall d’entrée en chapelle, car la quinta en était dépourvue. Charles y est exposé jusqu’à 14 heures 30, entouré d’un drapeau vert-blanc-rouge de Hongrie, à la lumière des candélabres d’argent prêtés par la cathédrale. Un très nombreux public défile, se recueille et pleure « il rei santo », selon l’expression locale.
Un masque mortuaire est moulé avant la fermeture du cercueil. Zita emportera avec elle ce cher souvenir de celui qu’elle aimait tant depuis 11 ans.
L’un des médecins qui a soigné Charles est bouleversé: « devant cette mort édifiante, dit-il, on est obligé de retrouver la foi perdue. »
Mgr Antoine de Ribeira, escorté de 40 prêtres, vient présider à la levée du corps à 16 heures. Une petite procession se forme pour emmener l’empereur vers sa dernière demeure. Le cercueil est porté par des proches du souverain: le comte Almeida, le comte hongrois Joseph Karoly, le père Zsambóki, le curé de Monte, et deux serviteurs. Il est transporté sur les chemins tortueux des jardins luxuriants de la quinta. Charles, qui s’y était promené si souvent et y avait joué avec les enfants, les traverse une dernière fois.
Derrière le cercueil, en tête du cortège, l’impératrice Zita, très digne, et en grand deuil, tient la main de celui qu’elle vient de reconnaître comme Sa Majesté Otto II de Hongrie, puisque la monarchie n’y est pas encore abolie. Derrière-elle, l’archiduchesse Marie-Thérèse est entourée de l’archiduchesse Adélaïde et du petit Robert qui tient la traîne de sa mère. Suivent la comtesse Mensdorff et la comtesse Kerssenbrock, puis les domestiques portant des couronnes de fleurs.
Arrivé à la sortie du jardin, devant le portail de la quinta, le cercueil est placé sur le corbillard du village: un char noir à deux roues, surmonté d’un petit baldaquin. Quelques 30000 personnes (soit le tiers de la population de l’île à l’époque) attendent là, pour accompagner ce souverain venu d’Europe et que tous estimaient. Le cortège se forme donc à nouveau: les écoliers portent des drapeaux en berne, puis viennent les étudiants de Funchal, les scouts, les dames de Saint Vincent de Paul, les séminaristes… et l’immense foule qui vient lui rendre un dernier hommage. Des forts de l’île, sont tirés 101 coups de canon.
Le cortège serpente sur le flanc de la montagne. Trois quarts d’heure sont nécessaires (au lieu d’un habituellement), pour parvenir à l’église Nossa Senhora, où va être célébrée la messe de funérailles. Auparavant, sur la place de la fontaine, en contrebas, Otto, un bouquet de fleurs dans les bras, rend les derniers honneurs à son père. Les autorités portugaises avaient proposé à Zita que l’armée rende les honneurs dus à un souverain. Mais elle avait poliment refusé: si le roi ne reçoit pas ceux de sa propre armée, il était impossible d’accepter ceux d’une armée étrangère.
Le cercueil arrive enfin aux portes de l’église: venant juste derrière, le comte Károly porte sur un coussin, l’ordre de la Toison d’Or dont Charles était le grand maître. C’est le seul signe de sa grandeur passée.
L’impératrice et Otto, l’archiduchesse Marie-Thérèse et les autres enfants attendent qu’il soit entré, pour pénétrer à leur tour dans l’église.
Le cercueil est déposé devant le maître autel, sur un petit catafalque. Devant celui-ci, deux couronnes: l’une d’Autriche, l’autre de Hongrie. Une autre figure en bonne place: celle que, par télégramme, le général von Straussenburg, dernier chef de l’état major, a demandé au comte Károly « au nom des officiers, sous-officiers et soldats de l’armée impériale et royale ».
La cérémonie se déroule devant une assistance fervente présidée par l’évêque de Funchal. Mais l’immense majorité des fidèles doit rester à l’extérieur, groupée autour de l’église, et sur la volée d’escalier qui y conduit.
L’église est ensuite fermée pour permettre la soudure du sarcophage. La translation de la dépouille de l’empereur dans la chapelle de l’Immaculée Conception, a lieu en présence de Zita, d’Otto, de l’archiduchesse Marie-Thérèse, du comte Karoly, et du comte Almeida. Les restes du roi y reposeront jusqu’à ce que soit prêt le mausolée prévu.
Sur le sarcophage de plomb sont sculptées les armes impériales d’Autriche et royales de Hongrie.
En dessous, on peut lire: IV . K . I . Imperator et Rex et sous la croix: 17-8-1887 1-4-1922 Fiat voluntas tuas
Au bas du sarcophage, est représentée une couronne d’épine.
Une plaque de marbre surmonte le tombeau, portant cette inscription en lettres d’or:
Carolus I.D.G. Austriae Imperator, Bohemia Rex, etc…, Apostolicus Rex Ungariae, nomine IV, Natus Persenbeug, XVII-VIII-MDCCCLXXXVII, Mortuus Madeira, I-IV-MDCMXXII, Adorans S.S.Sacramentum praesens Dicens: « Fiat voluntas tuas »
Ce qui signifie: Charles Ier, par la grâce de dieu, Empereur d’Autriche, Roi de Bohême, etc…, Roi Apostolique de Hongrie, quatrième du nom, Né à Persenbeug le 17-8-1887, Mort à Madère le 1-4-1922, En adorant le Saint Sacrement présent Et en disant: « Que votre volonté soit faite ».
A la sortie, la famille impériale est acclamée par la foule, et Zita reçoit les condoléances des personnalités officielles. Puis, elle est reconduite en voiture, avec ses proches, à la quinta do Monte. Le 7 avril, arrivent à Madère sa mère, la duchesse de Parme, sa sœur Isabelle et ses frères, Félix, Sixte, René et Xavier.
Le jeudi de Pâques, 27 avril, un service solennel est célébré à la cathédrale de Funchal pour le repos de l’âme de l’empereur, en présence de toute la famille impériale, des autorités civiles de Madère et des consuls des nations représentées dans l’île.
Un impressionnant cénotaphe, ponctué à ses angles de quatre statues d’anges, a été érigé à la croisée du transept, devant l’autel. Des drapeaux de l’Autriche et de la Hongrie y ont été déposés.
En signe de gratitude pour son dévouement, l’impératrice offre au docteur Nuno de Vasconcelos Porto, la montre en or de l’empereur. Sa famille est de vieille noblesse portugaise et son père avait été le médecin de la famille royale du Portugal.
Cette montre porte le monogramme de l’empereur: un K incrusté de diamants et surmonté de la couronne de Saint-Étienne, elle aussi incrustée de diamants. Elle fut réalisée au début du XXe siècle par la maison Bréguet, fondée à Paris en 1775. Héritée par la fille aînée du médecin, celle-ci la lègue ensuite, à sa mort en 2009, à la Région autonome de Madère « car ce cadeau original était non seulement un geste de gratitude, mais également un hommage à la terre qui l’a tendrement aimé dans l’heure amère de son exil », précise-t-elle dans la lettre de donation.
Son époux étant décédé, l’impératrice prend conscience que l’exil à Madère n’est plus nécessaire.
Le 19 mai, elle fait une dernière visite à l’église de Monte avec ses enfants, comme elle le faisait tous les jours depuis les obsèques de Charles. Puis, elle descend au port de Funchal et embarque à bord d’un bateau en partance pour l’Espagne. Si elle emporte le cœur de son cher défunt, elle a demandé à l’évêque de Funchal d’accepter la garde des restes de l’empereur. Celui-ci accepte la charge pour lui, et pour ses successeurs.
Arrivée au terme de sa grossesse, elle a accepté l’offre du roi Alphonse XIII qui propose de recueillir la jeune veuve et ses 7 orphelins et met le palais du Pardo à leur disposition. C’est là qu’elle donne naissance à son huitième enfant, la petite Élisabeth, le 31 mai 1922, deux mois après la mort de l’empereur.
(Un grand merci à Francky – Photos: Francky, Perestrellos photographos: Collections photographiques du Musée Vicentes (Funchal), et DR. / Bibliographie: Michel Dugast Rouillé, Charles de Habsbourg, Le dernier empereur (1887-1922), Editions Duculot, Paris, 1991/Erich Feigl, Zita de Habsbourg, Mémoires d’un empire disparu, Criterion, Paris, 1991/ Jean Sévilla, Zita, Impératrice courage, Perrin, Paris, 1997/ Erik Cordfunke, Zita, La dernière impératrice, 1892-1989, Editions Duculot, Paris, 1990.)
jul
20 octobre 2011 @ 06:23
ça fait tellement mal au coeur !
J’aime comme l’Empereur Roi parlait de « ses peuples » On est bien loin du monde des nationalistes.
merci beaucoup Francky
June
20 octobre 2011 @ 06:41
Bouleversant!
Merci à vous,Francky pour ce travail de recherche.
Vassili
20 octobre 2011 @ 06:49
Merci Francky et Regine. C’est une histoire tres emouvante. Bonne journee. V
Suzanne
20 octobre 2011 @ 08:29
Un grand merci pour ce reportage dont on attendait la suite avec impatience. Je n’ai pas pu atteindre les amis à qui j’ai demandé de faire un compte rendu de la cérémonie de ce soir à la Basilique NOtre Dame de Fribourg. J’espère qu’ils verront mon message en dernière minute ou que quelqu’un d’autre parmi les internautes helvètes pourra s’y rendre?
Francky
20 octobre 2011 @ 12:15
Merci Suzanne d’avoir essayé !
Et je n’aurait qu’un mot: ESPÉRANCE !
Sylvie
20 octobre 2011 @ 12:41
Surtout malgré son hospitalisation !
Suzanne
20 octobre 2011 @ 15:20
Merci Sylvie pour votre pensée. Mais il est vrai que de se déplacer péniblement avec deux cannes n’empêche pas de manier le clavier avec dextérité!!
Francky
20 octobre 2011 @ 17:56
J’ ai dû rater une information: qui est hospitalisé ?
Suzanne
21 octobre 2011 @ 15:15
Ce n’est que moi pour remplacer une hanche! Je vais mieux, mais il faut une patience de séraphin avant de pouvoir à nouveau se déplacer correctement!
Francky
21 octobre 2011 @ 22:41
Tous mes vœux de bon rétablissement, Suzanne !
Voilà un peu de temps favorable à la lecture ! ;)
Suzanne
22 octobre 2011 @ 10:47
Un grand merci Francky. Je lis effectivement beaucoup!
philippe gain d'enquin
20 octobre 2011 @ 08:42
Merci! L’on quitte votre reportage sur la pointe des pieds tant la gravité exsude du propos et de la dignité du traitement. Les mânes de Clemenceau peuvent s’en trouver moins honorables; à chaque « calvaire » il se trouve un ordonnateur et sans conteste ce dernier fut bien le fossoyeur dela Double Monarchie.
Francky
20 octobre 2011 @ 12:23
Merci Philippe.
Clemenceau, par sa haine des Habsbourg et son acharnement à anéantir la double monarchie, a remis en question la stabilité en Europe centrale. Il n’a pas vécu assez longtemps pour connaître les conséquences de son aveuglement, mais je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’aurait été l’Histoire de l’Europe si la fédération des peuples d’Europe centrale souhaitée par l’empereur Charles avait abouti…
Jean Pierre
20 octobre 2011 @ 13:16
Cher Franky
On ne va pas contre l’histoire.
pierre-yves
20 octobre 2011 @ 09:20
Merci à Francky pour le travail qu’il a accompli.
Lisant la scène où à son dernier souffle, l’empereur fait venir à son chevet son fils aîné de 10 ans à peine, et lui dit: »Vois comme un chrétien retourne à son créateur », je suis saisi.
Geste d’extrême piété, évidemment, mais que je trouve d’une rigueur et d’une dureté presque choquantes.
Francky
20 octobre 2011 @ 12:27
L’archiduc Otto confiera plus tard que ce souvenir restera gravé dans sa mémoire toute sa vie.
Je pense que Charles voulait montrer à son fils qu’il quittait ce monde en paix et sans esprit de vengeance… Afin que son fils construise un nouvel avenir pour la dynastie, sans chercher coûte que coûte des réparations envers les outrages subis. Ce que fit, très dignement, le nouveau chef de la famille impériale.
veronique
20 octobre 2011 @ 09:26
magnifique article!!!!!!!! un grand merci
patricio
20 octobre 2011 @ 09:38
merci Francky,
magnifique travail
amities
patricio
MoniqueDN
20 octobre 2011 @ 09:42
Très beau et émouvant récit Francky. Merci mille fois !
lucile
20 octobre 2011 @ 10:16
Merci infiniment Francky pour ce récit historique passionnant et tellement émouvant.
Jean I
20 octobre 2011 @ 11:27
Merci Francky pour ce nouveau chapitre. Comme il est émouvant de voir les jeunes archiducs orphelins
Francky
20 octobre 2011 @ 11:46
Il y aura 100 ans demain que Charles et Zita se sont mariés…
Je profite de cet article pour rappeler que cet événement sera commémoré samedi, en l’église Sainte Elisabeth de Hongrie à Paris. Le programme de la journée a été publié sur ce site et peut être consulté en allant dans la rubrique « Autriche ».
Si quelqu’un peut s’y rendre, ce serait vraiment très gentil de nous en faire un compte-rendu, avec quelques photos, si ce n’est pas trop lui demander… D’avance MERCI !!!!!
Sophie LbM
20 octobre 2011 @ 15:12
Francky,
Permettez-moi de vous féliciter pour votre excellent travail.
Je vais me rendre à Ste Elisabeth, je ferai un compte rendu.
Amicalement,
Francky
20 octobre 2011 @ 17:57
Oh, quelle bonne nouvelle !!!
Je serai en pensée avec vous…
Merci beaucoup !!!!!
laure2
20 octobre 2011 @ 11:58
Edifiant . Merci pour ce travail.
Hope
20 octobre 2011 @ 12:03
Très très intéressant. Merci beaucoup.
Palatine
20 octobre 2011 @ 12:14
Merci Francky. Votre récit est tres emouvant. Nous avons mon mari et moi des aieuls qui prirent froid apres avoir eu chaud et y laissèrent la vie. Ce genre d’histoire me serre toujours le coeur. L’empereur Charles evidemment avait un terrain favorable, car il etait en mauvaise santé et mangeait mal. Mais quand on lit ce genre de récit on se dit que l’inventeur de la pénicilline ( Fleming ?) est un bienfaiteur de l’humanité auquel on ne rend pas assez souvent grace.
Francky
20 octobre 2011 @ 13:13
Vous avez raison, Palatine.
L’origine de la maladie de l’empereur Charles est un coup de froid, tout bête… Mais la situation dans laquelle il vivait entraîna une dégradation rapide et sa fin… Une fin d’autant plus douloureuse qu’il est mort d’asphyxie, ses poumons étant atteints, après plusieurs jours d’agonie…
Merci pour votre commentaire.
marianne
21 octobre 2011 @ 14:24
Une double pneumonie , ce n’ est pas rien . Mais enfin , des injections de térébenthine , de camphre , d’ oxygène , quelle médecine !
Je pense que cela a contribué à la fin .
corentine
20 octobre 2011 @ 12:21
merci beaucoup Francky
c’est bouleversant cette 3eme partie
Claude MARON
20 octobre 2011 @ 13:06
Quelle vie, et quelle fin admirable, s’il peut en exister une… J’ai une monumentale admiration pour l’Empereur Charles qui, sans l’opposition de cet imb… de Clémenceau, qui ne supportait pas ce qui porte une couronne, aurait pu conclure une paix séparée avec la France dès 1916. Je ne savais pas non plus que l’on pouvait s’adresser à feu l’archiduc Otto en tant que Roi de Hongrie…, ce que je pense il aurait refusé. Existe-t-il une association des membres de la famille de Habsbourg, car je souhaiterais avoir un exemplaire de la superbe photo en buste de l’Impératrice Zita le jour de son couronnement comme reine de Hongrie, avec cette somptueuse couronne malheureusement aujourd’hui disparue. Quelqu’un peut-il me renseigner. Merci.
Jean Pierre
20 octobre 2011 @ 13:18
Je ne suis pas d’accord avec vous, Clemenceau était un grand ami de l’archiduc Rodolphe. On sait ce qu’il advient de ce pauvre diable. Et je pense que la haine de Clemenceau pour les Habsbourg date du suicide de l’archiduc héritier.
Claude
21 octobre 2011 @ 08:09
Quand je dit qu’il n’aimait pas ce qui porte une couronne… Après la guerre, l’impératrice Eugénie lui à fourni des courriers que le roi Guillaume de Prusse avait envoyés avant la guerre de 1871 et mentionnant qu’il ne considérait pas l’Alsace et la Lorraine comme des territoires allemands. Grâce à ceux-ci, la France a pu récupérer ces 2 territoires. Pour la remercier, le gouvernement a interdit, après son décés, que son corps traverse la France pour rejoindre l’Angleterre où elle devait être inhumée aux côtés de son époux. C’est beau la reconnaissance… En ce qui me concerne, je pense que les anciens souverains inhumés à l’étranger devraient être rapatriés en France : Charles X et Napoléon III. Le roi pourrait être enseveli à Saint-Denis et l’empereur dans la nécropole qu’il s’était lui même attribuée à Paris, mais je ne sais plus où…
Palatine
20 octobre 2011 @ 14:03
Il faudrait poser cette question à Cosmo. Il connait bien les Habsbourg.
Francky
20 octobre 2011 @ 18:07
Claude Maron
Voici les coordonnées de l’Association pour la béatification de l’Impératrice Zita: peut-être dispose-t-elle de photos ou reproduction du couple impérial à l’occasion du couronnement de Budapest…
Association pour la béatification de l’Impératrice Zita
Abbaye de St. Pierre
1, place Dom Guéranger
F-72300 Solesmes – France
Courriel: association.zita@gmail.com
Nana
20 octobre 2011 @ 13:57
Merci Francky. Récit, photos, tout est passionnant ! Cela nous change des « monégasqueries » et autres fadaises !
Mayg
20 octobre 2011 @ 14:01
Merci à Francky pour se très beau reportage.
Vous avez fait un travail de recherche remarquable.
Merci aussi pour les photos souvenirs de l’époque.
J’ai hâte de lire votre prochain reportage.
Encore une fois, un grand merci à vous.
*Gustave
20 octobre 2011 @ 14:18
Des photos étonnantes que je n’avais vues. La mort de l’Empereur ressemble à celle de l’Aiglon au dernier acte de la pièce de Rostand. Ces médecins avec leurs horribles injections de thérébenthine de camphre et de caféine ont contribué à l’achever.
corentine
20 octobre 2011 @ 14:57
un petit complément
extrait du livre d’Antoine Redier « Zita, princesse de la paix » 1931
« Mercredi, écrit une autricheinne résidant à Funchal, nous avons enterré le pauvre empereur. je n’ai jamais vu spectacle plus tragique et cette mort dans la misère m’a profondement émue.
le matin j’allais sur le Monte pour le voir exposé dans son cercueil. Tout est triste et misérable. Il etait couché dans une mauvaise eptite bière déposée sur le sol; il n’y avait là aucun prêtre; un seul assistant, qui devait être, à mon avis, le professeur des enfants. l’empereur était revêtu de son uniforme de campagne et portait la Toison d’Or. Près de sa tête, une couronne entourée d’un ruban jaune et noir, offerte par la colonie autrichienne. Des fleurs à profusion : seule chose qui atténuât quelque peu l’horreur et la tristesse de la scène.
l’enterrement lui même fut solennel. Le corps fut transporté dans la vieille église des pélérinages sur le Monte. Le cercueil était placé sur une petite charrette basse à deux roues, trainée par une des personnalités de notre colonie, aidée par les serviteurs autrichiens de l’empereur, car, ici, il n’y a pas de chevaux de trait. Venait ensuite toute la société de Funchal. Devant l’église, une masse noire de gens du peuple. L’impérattice assista à la cérémonie avec ses trois aînés.
Après le service funèbre, un des autrichiens présents a pris la garde jusqu’au soir, jusqu’au moment où l’on scella le cercueil. L’impératrice est revenue à ce moment avec l’héritier du trône. Cette femme est vraiment admirable. Elle n’a pas eu un moment de défaillance, les enfants non plus. Ils étaient seulement très pâles et tristes. Je n’en ai vu pleurer aucun. En quittant l’église, ils ont salué de tout coté. L’impératrice s’est encore entretenue avec toutes les personnes qui ont pris part à la cérémonie funèbre. Tous l’on trouvée charmante.
Le cercueil était recouvert de l’ancien drapeau austro-hongrois : ce sera sans doute la dernière fois q’on l’aura déployé. Qu’adviendra t-il maintenant de cette pauvre famille ? »
Francky
20 octobre 2011 @ 18:03
Merci Corentine pour ce témoignage complémentaire.
Je ne connaissais pas le livre d’Antoine Redier
« Zita, princesse de la paix ». Il doit comporter beaucoup de témoignages de contemporains de ces tristes événements et être une mine d’informations.
Savez-vous s’il est réédité et disponible en librairie ?
corentine
21 octobre 2011 @ 00:31
Francky,
ce livre est ancien, et semble avoir été tiré en très peu d’exemplaires d’après les indications données en 3eme page. Je l’ai trouvé dans une brocante. Il ne comporte aucunes photographies et est divisé en 8 chapitres retraçant la vie de l’impératrice de sa naissance à l’année 1930.
Par contre, on y trouve de nombreux témoignages, des retranscriptions de rapports de l’action des princes Xavier et Sixte de Bourbon Parme pour rétablir la paix, ainsi que des retranscriptions de lettres de l’empereur à ses beaux frères et au Kaiser Guillaume II.
Voici, l’explication du choix du prénom Zita, peu commun dans les familles royales.
Sainte Zita née à Lucques en Toscane était une servante (domestique) qui avait choisi comme devise « les mains au travail, le coeur à Dieu ».
L’évèque qui siègeait à Lucques vers 1891 portait un tel culte à la petite servante protectrice de son diocèse, qu’il dit au maître du château voisin (le duc Robert de Parme) : « si Dieu vous donne encore une fille, il me plairait que vous l’appeliez Zita ». Ce qui fut fait.
On apprend aussi que la princesse Zita a parlé le français pendant toute son enfance et qu’elle était nommée par ses frères et soeurs non pas Zita mais Zite.
Vous évoquiez l’archiduchesse Marie-Therese (1855-1944), 3eme épouse de l’archiduc Charles-Louis que l’empereur considérait comme sa grand mère. Elle était née princesse de Bragance et elle était la soeur de la duchesse de Parme (Maria-Antonia de Bragance) et donc la tante de l’impératrice. Le livre d’Antoine Redier précise que c’est l’archiduchesse Marie-Therese qui s’est beaucoup occupée depuis sa naissance du futur empereur. Elle était également une « tante exquise pour ses neveux Parme ».
C’est l’archiduchesse Marie-Annonciade (future religieuse) , la fille de Marie-Therese qui se fit la complice du roman d’amour de Charles (son neveu, fils de son demi-frere) et de Zita (sa cousine germaine)
j’ai également un autre livre sur cette période de Philippe Amiguet intitulé « la vie du prince Sixte de Bourbon Parme » datant de 1934.
je me tiens à votre disposition pour plus de renseignements et pour des photocopies éventuellement
en tout cas permettez moi de vous remercier et de vous féliciter pour vos remarquables articles
Francky
21 octobre 2011 @ 22:45
Merci Corentine, pour votre délicate attention !
Votre proposition me touche, mais peut-être que scanner les passages les plus intéressants serait plus pratique, pour les envoyer par mail…
Vous pouvez demander mon adresse e-mail à Régine pour en discuter plus directement.
Bien amicalement.
Francky
Charlanges
20 octobre 2011 @ 17:50
Un grand merci, Francky pour ce récit poignant, conté avec beaucoup de talent et superbement illustré. Un tel article est un enrichissement. J’ai revu avec émotion la photo du jeune archiduc héritier, son bouquet dans les bras. Il eut une longue vie exemplaire mais il avait de qui tenir !
Francky
20 octobre 2011 @ 18:17
INFORMATION DE DERNIÈRE MINUTE:
Vendredi 21 octobre 2011
Soirée Impériale à Rouen
En mémoire du Bienheureux Empereur Charles d’Autriche et de son épouse la Servante de Dieu Zita.
Mémoire liturgique du Bx. Charles et 100e anniversaire du mariage de Charles et Zita (21
octobre 1911 à Schwarzau, Autriche)
PROGRAMME:
18h00-18h50 : Messe du Bx. Charles avec vénération
des reliques
accompagnée par des membres du Chœur St. Rémi de Dieppe, dirigé par
Mme. Bernadette Vincent.
Chapelle des Sœurs de St. Joseph de Cluny, entrée au 7 rue d’Ernemont,
76000 Rouen (à 5 min à pied de la gare)
19h-20h20 : Cocktail dînatoire
Centre diocésain (« Espace du Moineau »), 41 route de Neufchâtel, 76000
Rouen (à 5 min à pied de la chapelle)
Inscription obligatoire : envoyez votre chèque de 29,50 €/pers tout compris
à l’Assocication Peregrinationes ad Sanctos, 11 Chemin du Prieuré, 76130
Mont-Saint-Aignan, 02. 35 71 69 75 ; cyrille.debris@gmail.com
20h30-22h30 : Conférence sur la vie et les vertus de la Servante de Dieu l’Impératrice Zita (1892-1989) par l’Archiduc Rudolf et l’Abbé Debris
Centre diocésain, 41 route de Neufchâtel, 76000 Rouen. Entrée libre
lorraine
20 octobre 2011 @ 18:24
Prions ce bienheureux en tant que patron de l’Europe. La vraie…
Sophie2
20 octobre 2011 @ 18:36
très émouvant
JAusten
20 octobre 2011 @ 18:48
Tout simplement : Merci Francky
Toutes ces injections de produits (que l’on s’imaginerait même pas boire, même dilués dans l’eau) !
COLETTE C.
20 octobre 2011 @ 20:34
Un grand marci, Francky, votre récit serre le coeur. Il est émouvant de voir que les habitants appréciaient tant l’empereur, on comprend pourquoi les Habsbourg ne veulent pas rapatrier les cendres à Vienne, ce serait faire offense à Madère !
Pauvre petit archiduc, on comprend que ce souvenir ne l’ait jamais quitté, il a du être mûr de bonne heure !
MIKA
20 octobre 2011 @ 20:41
Formidable reportage ; merci beaucoup…
*Gustave
20 octobre 2011 @ 22:42
N’y a-t-il pas une erreur dans l’année du décès ? on lit MDCMXXII, 1922 donne MCMXXII
Francky
22 octobre 2011 @ 11:09
Bonjour Gustave !
Vous avez un œil de lynx et parfaitement raison !
J’ai mis un peu de temps à vous répondre car je voulais vérifier sur les photos d’origine: c’est moi qui est fait cette erreur en transcrivant les inscriptions difficiles à lire, il est vrai, de cette plaque de marbre.
Je crois que vous habitez au Canada: il y aura un petit clin d’œil pour vous dans le prochain article consacré à l’empereur !
Très bonne fin de semaine !
Francky
stef34
20 octobre 2011 @ 23:18
Merci pour ce magnifique reportage et pour les photos d’époque .
je connaissais l’histoire » en gros » mais là je l’ai vécu pleinement .
quelle triste fin pour cet homme mais quelle dureté que de montrer cette mort à son jeune enfant ! autre époque …..
mais qu’a fait cet homme pour être » saint » ? est ce juste sa souffrance avant sa mort , sa piété ?
philippe gain d'enquin
21 octobre 2011 @ 10:51
il n’est pas saint mais bienheureux, ce qui n’est pas même concevable pour Louis XVI. Deux souverains profondément chrétiens et deux attitudes semblables face à leur chute, leur approche de la mort et m’exemplarité de leurs derniers instants. L’un est aux marches de la sainteté, pas l’autre. La politique du Saint-Siège vis à vis du roi Très Chrétien n’est hélas pas celle adoptée pour le roi Apostolique. Mais, bref, tel n’était pas votre demande.
Caroline
21 octobre 2011 @ 10:06
Francky,mille fois merci pour cet article tellement interessant et tellement pathetique a la fois!
aubert
21 octobre 2011 @ 11:46
On ne peut qu’être sensible aux actions diplomatiques de l’empereur Charles, à son désir de réformer l’empire comme à l’exemplarité de sa vie privée.
Mais critiquer la conduite de Clémenceau est un peu rapide et oublier son rôle dans la victoire. Que ses rancoeurs et les méconnaissance de l’Europe du Pdt Wilson aient contribué à faire une mauvaise paix est tout à fait possible.
Il reste que j’ai un peu de peine à admirer les macérations monastiques du couple impériale. Etaient-elles vraiment nécessaires face à leurs enfants ? dire à son fils comment meure un chrétien n’est-ce pas faire preuve d’orgueil. Porter toute sa vie le deuil d’un mari et s’imposer ainsi à ses enfants n’est-ce pas excessif.
Certainement pas répondront certains puisque l’Eglise catholique vient de béatifier l’empereur.Mais l’Eglise catholique a toujours apprécié le mysticisme et c’est pour cela qu’elle a glorifié plus de religieux que de laics. De plus lorsqu’on compare le délai mis à reconnaître les mérites du fondateur de la Conférence de St Vincent de Paul par exemple, d’autres questions ne manquent pas.
aubert
21 octobre 2011 @ 11:52
Corrections: couple impérial et monacales plutôt que monastiques
philippe gain d'enquin
21 octobre 2011 @ 23:00
Cher Aubert, concernant le noir porté par l’Impératrice, beaucoup de femmes de nos familles s’y sont astreintes dés le veuvage atteint. Autres temps, autres moeurs.
Michèle
21 octobre 2011 @ 18:35
Francky avec beaucoup de retard merci pour ce magnifique reportage.
J´ai passé une information à Régine il y a quelques jours sans savoir que vous en parleriez ici. Si Régine me le permet et bien sûr vous aussi voici un condensé de l´article:
La montre du dernier Empereur d´Autriche.
En avril 2010, Gerhard Huwiler, petit-neveu de Fritz Huwiler, a remis au musée du cloître de Muri en Suisse, une montre précieuse de l’empereur Charles Ier d´Autriche.
Fritz Huwiler venait de Meienberg près de Sins. C´est l´ancienne ville des Habsbourg à l’administration libre.
Huwiler était détective à la police cantonale de Lucerne et avait la tâche de surveiller la famillle impériale qui était en exil en 1921 pour un temps court au Château d´Hertenstein près de Weggis. On ne faisait pas confiance au monarque déchu qui avait déjà tenté en mars de revenir dans l´empire perdu et de remonter sur le trône.
Huwiler interprétait si généreusement sa tâche de protection que l’ex-empereur réussi facilement à s’enfuir d’Hertenstein,mais malheureusement il était immédiatement arrêté en Hongrie après un courte escarmouche. L´ empereur Charles Ier et l´impératrice Zita d´Autriche doivent de nouveau revenir en Suisse où le 6 novembre, ils sont expulsés vers la Turquie et enfin, Gibraltar et Madère le 16 novembre où l´Empereur s´éteint le 1er avril 1922.
Avant le départ de l’empereur Charles Ier vers la Hongrie le maréchal de Cour, sur ordre de l’empereur, lui a présenté le 20 octobre 1921 une montre de poche en or, la couronne de l´empereur et la lettre K gravées et serties de diamants sur le couvercle du cadran, en remerciement des services comme aide de sa fuite.
Elle a été héritée par son neveu Joseph Huwiler et son fils Joseph Gerhard l’a racheté et il en a fait don au Conseil des Arts de Saint-Martin. Elle est aujourd hui exposée au musée du cloître de Muri en Suisse.(photos 1.2.et.4)
Le cadeau de la montre de l´Empereur Charles Ier fait au musée du cloître de Muri montre la profondeur de la relation avec la Maison de Habsbourg.
Dans le cloître de l´église du monastère de Muri, en face de l´entrée de la chapelle Lorette et tombeau des Habsbourg, se trouve le buste de l´Empereur Charles Ier, dévoilé en février 2010. (photo 5)
Traduit de l´article Aargauer Zeitung et celui du Cloître de Muri
liens pour les photos :
http://www.aargauerzeitung.ch/altdaten/vermischtes/kaiser-karl-i-bewegt-muri-immer-noch-7504709
http://www.murikultur.ch/museen/habsburger.asp
Michèle
Francky
21 octobre 2011 @ 22:33
Merci beaucoup Michèle, pour vos informations complémentaires.
Je ne connaissais pas cette montre, mais elle est différente de celle conservée à Funchal… Avez-vous noté la différence…? Celle de Muri porte la couronne impériale tandis que celle de Funchal porte la couronne royale de Saint-Étienne.
A part ce détail, elles sont identiques et ont toutes deux été fabriquées par la maison Bréguet.
Si une hypothétique exposition parvenait à les réunir, nous aurions à travers elles un symbole de la double monarchie !
Pour l’heure (c’est le cas de le dire…), elles sont chacune conservées près du lieu où repose le corps et le cœur de l’empereur… J’aime bien ce symbole: elle comptent les minutes dans l’attente de la Résurrection !
Michèle
23 octobre 2011 @ 03:36
En effet vous avez raison. En aggrandissant les photos on peut bien voir qu´il s´agit de la couronne impériale d’Autriche,couronne de Rodolphe II, pour la montre donnée au musée de Muri
http://storage.canalblog.com/39/96/495998/42542206.jpg
et de la couronne de Saint-Etienne pour celle de Funchal
http://storage.canalblog.com/26/39/345560/59988778.jpg
En observant ces deux montres il y a quelques différences
la première : les chiffres arabes dont l´écriture diffère.
la deuxième : l´aiguille ne ressemble pas à celles des montres Breguet
et même le boitier est différent.
Si la montre de Funchal est réalisée par la maison Bréguet, la montre du musée de Muri est une montre de Franz Morawetz, dont signature.
Franz Morawetz
Wien
Franz Morawetz était horloger officiel de la couronne d´Autriche.
En 1914, il a reçu le titre -KuK- Horloger Imperial de la cour de l’empereur Franz Joseph.
Francky
23 octobre 2011 @ 12:30
Merci Michèle pour vos renseignements complémentaires !
Cosmo
22 octobre 2011 @ 15:08
Francky,
Vos reportages si bien faits ont vraiment ému la plupart des internautes de N&R. Et ce n’est que juste!
Le temps est enfin venu de rendre l’hommage qu’il convient à l’Empereur Charles et à son action pour le bien de ses peuples et pour la paix.
Brigitte Hamman, l’historienne autrichienne bien connue, avait écrit au moment de la béatification de l’Empereur « On béatifie n’importe qui…pourquoi pas un saint des perdants? » On peut lui répondre, en effet pourquoi pas un saint des perdants? L’Empereur Charles a tout perdu sur terre, il est mort dans la misère. Si l’on est Chrétien, on ne peut qu’admirer sa confiance en Dieu et sa Foi et si l’on n’est pas Chrétien, on peut facilement se réferer au renoncement stoïcien, source de toute philosophie.
Et les pauvres, les humbles, ceux qui ont tout perdu – et il y en a beaucoup – ne méritent-ils pas un intercesseur?
Vous nous avez permis d’être tous ensemble dans la souffrance de l’Empereur et dans le souvenir de ce que François Fejtö a appelé « L’empire défunt ».
Si vous le souhaitez, en demandant mon adresse à Régine, j’aimerais vous faire un petit cadeau, lié directement au souvenir de l’Empereur.
Encore merci
Cosmo
Francky
23 octobre 2011 @ 12:15
Cher Cosmo,
Votre message me touche beaucoup…
Dans le dernier article qui paraîtra la semaine prochaine, je livre l’analyse que fit son fils l’archiduc Otto, de l’œuvre de son père…
Et elle se rapproche de votre pensée…!
Cosmo
23 octobre 2011 @ 20:35
Cher Francky,
J’ai beaucoup travaillé sur l’histoire de l’Empereur Charles et j’ai participé à sa béatification dans la dernière phase.
C’est pour cela que je désire vous en faire parvenir un souvenir émouvant.
J’attends, comme nous tous, avec impatience votre prochain article.
Cordialement
Cosmo
Francky
24 octobre 2011 @ 10:15
Cher Cosmo,
J’ai demandé votre adresse à Régine, et vous pouvez en faire autant si vous le désirez. Je pars en déplacement cette semaine et ne pourrai donc vous contacter que le week-end prochain.
Bien cordialement à vous.
erwan
23 octobre 2011 @ 17:26
Je reste très perplexe quant à la béatification du dernier empereur, malgré l’éclairage apporté par Cosmo. Francky, je vous remercie pour ce nouvel et triste épisode. Dieu sait si je me suis interessé dans mes années de révolte à ce destin tragique et injuste. Les récits les plus courts et tellement bien illustrés sont les meilleurs. Merci.
Cosmo
24 octobre 2011 @ 15:14
Chère Erwan,
Beaucoup sont perplexes quant à la béatification de l’Empereur Charles.
Si l’on n’est pas catholique, c’est un non-évènement et si l’on est catholique c’est une décision de l’Eglise à laquelle nul n’est obligé d’adhérer.
Parmi l’ensemble des canonisés, l’Empereur Charles n’est ni plus ni moins « méritant » que d’autres. Le problème est qu’il a été souverain commandant en chef en temps de guerre. Pour beaucoup il y a contradiction entre la foi chrétienne et l’exercice du pouvoir sous toutes ses formes.
L’Eglise a choisi de le béatifier pour l’ensemble de ses vertus privées et publiques mais aussi pour le mysticisme – un amour du Christ comme celui éprouvé par Sainte-Thérèse de Lisieux- dont il a fait preuve une grande partie de sa vie.
C’est un destin tragique et injuste. Je crois que l’Eglise a eu raison de béatifier un homme au destin exceptionnel, à la foi profonde et exprimée, un coeur pur tel que l’Evangile nous en parle.
Je suis beaucoup plus sceptique quant à la béatification de l’Impératrice Zita.
Cordialement
Cosmo