Le 19 novembre 1921, le dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie, Charles Ier, et son épouse, Zita de Bourbon-Parme, arrivent en vue des côtes de Madère. L’île portugaise, plantée dans l’Atlantique, à 500 kilomètres du continent africain, est réputée pour la douceur de son climat. Ce n’est pourtant pas un séjour d’agrément en vue d’y rechercher les douceurs de l’hiver, mais une terre d’exil, que les souverains viennent y trouver…
Répondant aux sollicitations de nombreux hommes politiques, de chefs militaires et aussi de simples citoyens, mais plus encore à celle de Benoît XV qui s’était prononcé à plusieurs reprises en faveur de la restauration de la monarchie en Hongrie, Charles avait tenté par deux fois, de remonter sur le trône, en mars et en octobre 1921. Mais il s’était heurté au régent du royaume, l’Amiral Horthy, qui ayant pris goût au pouvoir, préféra le garder et l’exercer de manière autoritaire, plutôt que de le rendre. Les puissances occidentales, alertées par ses soins, décident ainsi de déporter les derniers souverains d’Autriche-Hongrie à Madère.
En cet après-midi de novembre, le croiseur anglais « Cardiff », sur lequel Leurs Majestés avaient embarqué, contourne la presqu’île de Sao Lorenzo, puis, devant un arrière-plan de montagnes ondulantes, la ville et le port de Funchal apparaissent.
Le consul britannique monte à bord pour saluer les souverains qui sont accompagnés du comte et de la comtesse Hunyady. Charles porte un chapeau de feutre gris et un imperméable. Zita est vêtue d’un tailleur bleu marine et coiffée d’un chapeau de voyage. Une fois à quai, ils sont accueillis par le chanoine Honem de Gouveia, représentant l’évêque de Madère, qui salue le couple impérial avec le mot allemand « Willkommen ». Le maire est présent, ainsi qu’une foule nombreuse et compatissante.
Par l’intermédiaire de l’autorité britannique, il a été convenu que soit mise à la disposition des souverains, au tarif habituel de location, la Villa Victoria. C’est une annexe de l’hôtel Reid’s, le palace de l’île, qui est à l’époque, le premier du Portugal, et où le Gotha commence à affluer pour goûter à la douceur du climat de Madère. Antonio Vieira de Castro, financier et propriétaire de l’hôtel, attend le couple sur le quai avec sa voiture personnelle, pour les conduire à la villa.
La demeure est proche du centre de Funchal, et ceinturée par le chemin qui dessert à la fois le Reid’s Palace, et d’autres hôtels. Un grillage peu élevé la sépare de la route. C’est une bâtisse moderne, comprenant 20 chambres meublées en salon que le couple impérial est seul à habiter avec les Hunyady. Quelques jours plus tard, l’évêque de Funchal, Mgr Antonio Pereira de Ribeira, rend visite aux souverains et, à leur demande, les autorise à installer une chapelle dans la villa.
Coïncidence de l’Histoire, c’est dans la quinta Vigia, située à proximité, que l’impératrice Élisabeth, la grand-tante de Charles, était venue passer l’hiver 1860-1861. 60 ans plus tôt, c’est en plein âge d’or de l’histoire de la dynastie, que l’impératrice était venue soigner ses blessures de l’âme.
Une statue (la plus éloignée de Vienne, parmi toutes celles qui existent de l’impératrice), commémore aujourd’hui, le séjour de Sissi. Mais en cet automne 1921, la situation est catastrophique et l’empire a disparu dans le cataclysme de la Grande Guerre.
Dès le lendemain de leur arrivée, le dimanche 20 novembre, Charles et Zita se rendent à la messe à la cathédrale de Funchal, la capitale. La villa est située à 800 mètres du sanctuaire, et ils doivent pour s’y rendre, traverser le centre-ville. Tout au long du parcours, ce ne sont que des acclamations et des salutations sur leur passage, autant de signes de sympathie qui touchent le cœur des pauvres exilés. L’empereur fait, d’ailleurs, souvent le trajet pour aller s’y recueillir dans la chapelle du Saint-Sacrement.
La sympathie compatissante, que la population leur manifeste au début, se transforme très rapidement en réel enthousiasme. L’empereur fait remarquer un jour, en souriant « j’aimerais presque dire : ma fidèle ville Funchal depuis toujours ».
Le 8 décembre 1921, jour de la fête de l’Immaculée Conception, le couple se rend à la célébration présidée par l’évêque de Madère. A son arrivée, il est accueilli par divers ecclésiastiques et par les paroissiens avec beaucoup de déférence. Et c’est une véritable haie d’honneur qui se forme sur leur passage, à la sortie de la messe.
Mais très vite, Charles se préoccupe des frais de location de l’habitation qui leur a été destinée. La Conférence des Ambassadeurs des Nations Alliées a fixé sa dotation annuelle à 20000 livres, mais cette somme ne lui fut jamais versée, l’Italie et les autres pays ayant refusé de l’acquitter.
Il se met donc en quête d’un logement moins onéreux, et plus tranquille aussi. Il ne se sent pas en sécurité à la villa Victoria, proche de la route, et craint surtout, avec l’arrivée prochaine des enfants, un enlèvement possible de son fils aîné, Otto. Il apprend, en outre, que des curieux proposent de payer l’occasion de l’entrevoir. En effet, chaque paquebot amène de nombreux étrangers à Madère, et les curieux stationnent à proximité de la villa, cependant que les deux policiers chargés de la garde du souverain, ne se montrent que très rarement.
Bien vite, l’empereur et l’impératrice commencent à visiter la ville et les alentours. Le Comte et la Comtesse Hunyady, qui les avaient accompagnés dans leur voyage vers l’exil, restent longtemps leur seul entourage du pays natal. Dans les rues de Funchal, les habitants croisent une impératrice qui va faire elle-même ses courses, et un empereur qui achète son journal au kiosque du coin. Les Madériens connaissent tous le triste sort du souverain: ils l’aiment très sincèrement. Tous se découvrent devant lui qui leur répond par un sourire triste.
Le 31 décembre, Charles et Zita descendent au fort Saint-Jean Baptiste pour assister au feu d’artifice qui marque traditionnellement à Funchal, le passage d’une année à l’autre. Ils pourraient être comme deux amoureux, heureux et sans insouciance, mais cette nuit de la Saint-Sylvestre, ils sont encore séparés de leurs enfants restés en Suisse, et espèrent, sans nul doute, que l’année 1922 qui commence, leur sera plus favorable…
Début janvier, Zita a enfin obtenu des gouvernements alliés (au bout d’un mois d’attente), l’autorisation de se rendre à Zurich, au chevet de son fils, Robert, qui, à 6 ans et demi, a été hospitalisé à cause d’une crise d’appendicite. Elle retrouve ses autres enfants au château de Wartegg où réside sa mère, la duchesse de Parme.
Le 2 février 1922, Zita est enfin de retour à Madère avec ses enfants. Seul Robert est resté en convalescence en Suisse. Il est 7 heures du matin lorsque le navire est en vue du port de Funchal. L’empereur, trop impatient de retrouver ses enfants dont il était séparé depuis plus de trois mois, emprunte une navette pour aller à leur rencontre et monter à bord. Le paquebot arrivé à quai, il descend de la passerelle en les tenant par la main.
La voiture d’ Antonio Vieira de Castro attend toute la petite famille pour la ramener à la villa Victoria. Charles et Zita, dépourvus de tout moyen de locomotion, se déplacent le plus souvent à pied. Mais, par commodité et après un si long voyage, ils acceptent la proposition du propriétaire de l’hôtel Reid’s. Ceux qui voient l’empereur à ce moment diront plus tard avoir eu l’impression d’un homme brisé par la fatigue et l’émotion, amaigri, voûté, vieilli, aux cheveux grisonnants.
Durant l’absence de Zita, et en raison de sa situation financière difficile, il avait pris la décision d’emménager sans tarder dans une quinta à Monte, sur les hauteurs de Funchal. Elle appartient à un patricien de l’île, mais les hivers sur les hauteurs de Madère sont très humides, et les proches du couple impérial lui conseillent sagement d’attendre l’été pour s’y installer. Dépourvue de chauffage, elle n’était destinée et aménagée que pour des séjours estivaux. La situation financière du couple, qui maintenant doit subvenir aussi aux besoins des enfants, explique sa détermination à quitter la villa Victoria, beaucoup trop chère. L’impératrice profite donc des derniers jours au bord de l’océan pour se promener sur le port avec Otto, Adélaïde et Félix, avant le déménagement à Monte, prévu à la mi-février. (Merci à Francky pour cet article qui se déclinera en 4 parties – Copyright photos: Francky, Perestrellos photographos, Collections photographiques du Musée Vicentes (Funchal), et DR. – Bibliographie: Michel Dugast Rouillé, Charles de Habsbourg, Le dernier empereur (1887-1922), Editions Duculot, Paris, 1991/ Erich Feigl, Zita de Habsbourg, Mémoires d’un empire disparu, Criterion, Paris, 1991/ Jean Sévilla, Zita, Impératrice courage, Perrin, Paris, 1997/ Erik Cordfunke, Zita, La dernière impératrice, 1892-1989, Editions Duculot, Paris, 1990.)
jul
6 octobre 2011 @ 06:22
Un grand merci Francky
Votre article raconte tellement bien les moments méconnus de la vie de l’Empereur Charles et de l’Impératrice Zita. Les photos sont touchantes. J’ai hâte de lire la suite.
Je suis en même temps désolé de voir dans quelle précarité matérielle vivait le couple impérial. C’est injuste de leur avoir pris tous leurs biens, quand on pense qu’en Allemagne, les princes ont pu garder un important patrimoine, leurs biens privés ont été distingués des bien de l’Etat.
Vassili
6 octobre 2011 @ 07:08
Merci Francky, votre recit est fascinant!
Damien B.
6 octobre 2011 @ 07:38
Excellent article Francky !
Quelle bonne idée d’évoquer ces jours difficiles pour le couple impérial autrichien en mêlant photographies contemporaines et documents d’archives.
J’attends la suite avec impatience :)
Bonne journée,
Amicalement,
Damien
JAY
6 octobre 2011 @ 09:14
Bien sur tout cela est tres triste.
En revanche on se demande pour quoi les Souverains n ont pas un peu anticipé leur problemes financiers.
Toutes les familles en exil prévoit de mettre de cote etc ….
Luc
6 octobre 2011 @ 09:30
Article très intéressant.Merçi beaucoup.
Luc
MoniqueDN
6 octobre 2011 @ 09:37
Très bel article Francky ! Félicitations ! J’attends impatiemment la suite. Merci mille fois !
corentine
6 octobre 2011 @ 10:10
merci Francky et félicitations, c’est passionnant
j’ai beaucoup d’affection pour Charles et Zita d’Autriche
DAVID
6 octobre 2011 @ 10:14
Bonjour,
Merci pour cet article remarquablement documenté. J’en profite pour vous inviter au 100° anniversaire du mariage de Charles et Zita à Paris le 22 octobre à Ste Elisabeth du Temple.
L’association pour la Béatification de Zita de Bourbon Parme
La Ligue de la Prière pour la canonisation du Bx Charles d’Autriche
L’abbé Xavier Snoëk
Vous invitent à célébrer
Le 100ème anniversaire du Mariage
du Bienheureux Charles de Habsbourg
et de la servante de Dieu Zita de Bourbon Parme,
épouse et mère
Samedi 22 Octobre
A l’église Sainte Elisabeth de Hongrie
195 Rue du Temple 75003 Paris
16h Conférence par Jean Sévilla, Elizabeth Montfort
et le Père Daniel Ange
18h30 Messe solennelle présidée
par Mgr Yves Le Saux , évêque du Mans
avec la participation du chœur le Parnasse Français
20h Veillée d’adoration
En présence de S.A.I et R. l’Archiduc Rudolf d’Autriche
http://www.beatification-imperatrice-zita.org
Francky
6 octobre 2011 @ 19:20
Je me réjouis que le 100ème anniversaire de leur mariage, célébré le 21 octobre 1911, soit ainsi commémoré !
Cette année 2011 a été marquée par la disparition de leurs derniers fils survivants… Le flambeau de la double monarchie est ainsi transmis aux mains des petits-enfants et ne s’éteindra pas.
DOUBLE ESPÉRANCE !!!
Jean I
6 octobre 2011 @ 10:24
Francky,
Un grand merci pour ce premier volet qui laisse augurer une suite tout aussi intéressante. Il est émouvant de voir l’empereur déjà probablement très las et affaibli par les dernières années de guerre et de tourmente, tenir tendrement la main de ses enfants ou encore de voir se promener Charles et Zita dans les rues de Madère. Quelle dignité pour ceux qui avaient connus les ors de la Hofburg. Je me suis toujours demandé ce qu’il en aurait été si l’empereur n’était pas mort si jeune. En tous cas, l’impératrice a ensuite élevé avec énormément de courage et de dignité ses 8 enfants. Si je ne suis pas trop curieux, quels seront les prochains chapitres ? Seront-ils mis en ligne chaque jeudi ?
Francky
6 octobre 2011 @ 20:34
Merci Jean !
J’ai proposé à Régine de faire paraître un article par semaine, car vu leur nombre et leur densité, je ne voulais pas monopoliser le site 4 jours consécutifs… et laisser de la place aux autres. Je pense que c’est la solution qu’elle aura retenue, mais c’est elle qui est « souveraine » dans ce domaine !
Quand aux titres des prochains chapitres, je vous laisse un peu de suspens et d’attente… Mais comme de toute manière, vous en connaissez la triste fin, ce n’est que la manière de l’aborder qui a son originalité…
Allez, je vous donne un indice: l’approche reste chronologique et s’achève en 2004…
Bien à vous.
Francky
patricio
6 octobre 2011 @ 10:37
bravo Francky !
ecxelent comme d’habitude
amities
patricio
Audouin
6 octobre 2011 @ 10:39
Excellent travail, cher Francky. Si vous le permettez, j’ajouterai à la bibliographie que vous avez donnée, un autre livre de Jean Sévillia: « Le dernier empereur », publié chez Perrin l’an dernier.
La Quinta do Monte sur les hauteurs de Funchal a été mise gracieusement à la disposition de la famille impériale par Luis Rocha Machado qui n’était autre que le beau-frère du propriétaire de l’Hôtel Reid’s, Vieira de Castro.
Audouin
Francky
6 octobre 2011 @ 20:25
Merci Audouin,
Il existe en effet, d’autres ouvrages excellents sur les derniers souverains.
Ceux que j’ai cités ici sont ceux que j’ai lus et qui m’ont inspirés pour cette série d’articles.
Bien à vous.
Francky
Lydie
6 octobre 2011 @ 11:27
Un très grand merci Francky !
Votre article est émouvant et passionnant et les photographies qui l’accompagnent le rendent encore plus pathétique.
Je repense à cet instant tragique, raconté par Stefan Zweig dans « le monde d’hier », où le train qui emmène l’empereur Charles et l’impértrice Zita vers leur exil s’arrête quelques instants en gare de Feldkirch avant de quitter définitivement l’Autriche. « Je voyais le dernier empereur d’Autriche quitter le pays en proscrit » écrit Zweig, « je savais que je rentrais dans une autre Autriche, dans un autre monde ».
Merci Francky
Francky
6 octobre 2011 @ 20:35
Merci Lydie
Vous me donnez envie de lire Stefan Zweig !!!
Anais
6 octobre 2011 @ 11:35
Ce sujet est très émouvant. On sent bien que les derniers mois ont été durs pour la famille impériale avant son arrivée à Madère où elle mène une vie bien éloignée du protocole de Vienne
Caroline
6 octobre 2011 @ 11:38
Francky,votre article n’est pas uniquement fascinant,mais fort interessant et malheureusement pathetique!Les autres royautes n’avaient-t-elles pas envie d’aider financierement la grande famille de Charles 1er et de Zita d’Autriche? A mon avis,le Gotha d’autrefois n’etait guere solidaire!
Silvia
7 octobre 2011 @ 02:26
Caroline, vous vous souvenez du contexte historique, non? La plupart des royautés européenes avaient lutté contre l’empire Austro-Hongrois dans la première guerre mondiale… et les familles royales qui avaient combattu du même côté – comme celle d’Allemagne – avaient perdu, elles aussi, leur trônes après la guerre….
aubert
6 octobre 2011 @ 11:43
Il est évident que le sort réservé au couple impérial est désolant. Cela dit on peut se poser des questions:
.les initiatives politiques de l’empereur ont-elles été judicieuses ?
.le dénuement d’un couple, sur un trône jusque là, est certainement réel mais en comparaison de sa précédente situation et non de celle de simples particuliers ?
.qu’elle a été la solidarité des monarchies ou des familles aristocratiques ayant vécu des prébendes de l’empire d’Autriche ?
Cosmo
6 octobre 2011 @ 14:07
Aubert,
Le dénuement de la famille impériale était réel, même comparé à la vie de simples particuliers. Ils n’avaient tout simplement pas d’argent et deux familles hongroises, les Hunyadyi dont ont parle ici, et le comte Joseph Karolyi les ont aidés.
La Conférence des Ambassadeurs ayant mis la rente à leur verser à la charge des Etats successeurs de la Double Monarchie, aucun ne l’a fait.
Les Bourbons-Parme, qui connaissaient la précarité de leur situation, empêtrés dans leurs affaires familiales n’ont rien fait. Les autres familles royales ou aristocratiques ignoraient ce fait car l’empereur Charles, par dignité, refusait que cela se sache.
Il n’est pas juste de dire que les familles aristocratiques de l’empire vivaient de prébendes. Il n’y avait pas, comme en France, de fonctions de cour rémunérées en Autriche. Ces familles rendaient les services imposés par leur rang à la Famille Impériale, sans aucune contrepartie financière.
Bien à Vous
Cosmo
aubert
7 octobre 2011 @ 13:00
Merci Cosmo de ce commentaire, je trouve que ce site serait tellement plus intéressant si nous faisions tous un effort pour donner nos idées non seulement sur des futilités, ce qui est souvent amusant et nous permet de passer un bon moment, mais aussi sur des sujets plus sérieux.
J’ajoute une remarque: le sort réservé à l’Empereur allemand,vivant et mourant tranquillement aux Pays-Bas, parait avoir été bien plus favorable que celui réservé à l’Empereur d’Autriche. Qu’elles peuvent en être les raisons politiques ?
Cosmo
7 octobre 2011 @ 19:36
Aubert,
Je vous rejoins sur l’intérêt qu’il y a échanger sur des sujets sérieux. Mais la futilité fait aussi partie du charme du site.
Pour répondre à votre question sur le sort de Guillaume II, il faut revenir et sur les conditions de la fin des deux empires et les buts poursuivis par les vainqueurs.
L’empire allemand s’est effondré car la guerre était perdue et à la suite de différents mouvements révolutionnaires, rapidement réprimés par la nouvelle république. Les souverains allemands, et pas seulement le Kaiser, ont su négocier leur sortie, en acceptant d’abdiquer tout en conservant leurs fortunes.
L’empire d’Autriche-Hongrie a éclaté en novembre 1918, chacun des états le composant ayant déclaré son indépendance. L’Empereur Charles a refusé d’abdiquer. Il a seulement signé un document par lequel il acceptait de se retirer en attendant que le parlement se prononce sur la forme de l’état. La république a été proclamée en Autriche avec un souverain encore officiellement chef d’état. Il y avait à Vienne une certaine rancune vis-à-vis des Habsbourg, qu’il serait un peu d’expliquer ici, qui a permis au chancelier Karl Renner de faire passer immédiatemment des lois spoliant la dynastie de ses biens. En réalité tout membre de la Famille de Habsbourg-Lorraine qui ne faisait pas allégeance au nouveau régime voyait ses beins immédiament confisqués. Benès a fait de même en Tchécoslovaquie.
En ce qui concerne les buts de guerre,
Vis-à-vis de l’Allemagne, il fallait pour la France récupérer l’Alsace-Lorraine et pour l’Angleterre mettre fin au développement de la puissance navale allemande. Ce fut fait.
Vis-à-vis de l’Autriche, il fallait, du moins pour une partie de la classe politique, mettre fin à un empire catholique supranational incarné par une dynastie, en clair débarrasser les slaves du joug Habsbourg ( je ne partage pas l’analyse du joug, loin de là) mais c’est comme cela que fut présentée la chose; il fallait aussi satisfaire l’Italie, la Roumanie et la Serbie pour elur aide. Par une grande hypocrisie, on mit la dotation à verser en dédommagement à la Famille Impériale à la charge des états successeurs de la Double-Monarchie, en sachant qu’aucun d’eux n’y satisferait. Le but de guerre contre l’Autriche-Hongrie étant atteint, l’Empereur n’ayant pas officiellement renoncé, il fut laissé à son sort. Charles & Zita furent considérés et traités comme des malfaiteurs, surtout après les tentatives de restauration en Hongrie, faites avec l’accord tacite d’Aristide Briand, seul homme d’état français à avoir une vraie sympathie et pour le système austro-hongrois et le couple souverain.
En résumé, Guillaume II après une attitude de matamore meurtrier finit sa vie en gentleman-farmer. Charles d’Autriche après avoir mené la guerre avec beaucoup de dignité mourut dans la misère.
j’espère avoir répondu un peu à votre question
Cordialement
Cosmo
JAY
6 octobre 2011 @ 15:04
Aubert: je me suis posé les meme questions que vous!
L empereur avait il vraiment la carrure ? Le coté romanesque du derniere empereur est « joli » mais je pense qu il etait faible et ne savait s entourer et avoir suffisement de soutien…
Milliers de leurs citoyens se sont retrouvés dans un réel denument sans aide et sans attention particuliere .. alors relativison….
Le gouvernement des Monarchies ont ils interdi aux familles royales d intervenir pour des raisons de géopolitique…
Les liens directs avec les autres Monarchies europeennes etaient ils forts et importants ou juste de facade ??
Sous ses airs de Sainte Zita avait elle vraiment des soutiens ou etait elle tres marginale en fait ?
Jean Pierre
6 octobre 2011 @ 15:09
Vous posez les bonnes questions. L’empereur et roi Charles était un piètre politique. En plus il occupe les trônes par hasard (assassinat de Fraçois Ferdinand). Il n’avait pas compris que le monde avait changé en 1918.
Cosmo
6 octobre 2011 @ 20:10
Jean Pierre,
Il n’est pas juste de dire que l’Empereur Charles était un piètre politique et qu’il n’avait pas compris que le monde avait changé.
Bien au contraire, l’empereur savait qu’une nouvelle donne était nécessaire au sein de son empire. Il l’a écrit. Mais d’une part il était difficile de réformer l’empire en pleine guerre et de sucroît le comte Tisza, premier ministre du royaume de Hongrie, s’est opposé de toutes ses forces à la modification de la double monarchie qui aurait permis soit un trialisme, avec les slaves le voeu de François-Ferdinand, soit un véritable fédéralisme le voeu de Charles.
Qu’aurait donc pu faire le nouvel empereur face aux alliés gagnant la guerre à son propre allié, l’Allemagne qui visait déjà l’Anschluss et aux forces conservatrices de son empire choisisant la politique du pire?
Il commit deux erreurs graves:
– choisir le comte Czernin comme ministre des Affaires Etrangères
– ne pas reconnaître en 1918, lors du scandale entre Czernin et Clemenceau, que lui l’empereur avait ouvert des négociations de paix en 1917.
Pour le reste, il sut épargner des vies sur le front, aider les plus pauvres souffrant de la guerre, créer le premier ministère des affaires sociales en Europe.
Ce n’est peut-être pas beaucoup mais combien d’autres chefs d’état ou de gouvernement l’ont fait?
Bien à Vous
Cosmo
Jean Pierre
7 octobre 2011 @ 13:41
Peut-être avez-vous raison Cosmo.
Pour ma part je ne pense pas que les vues sur une paix séparée de Charles et de Czernn étaient si éloignées que cela. Je pense que l’empereur a dupé et doublé son ministre en s’adressant au prince de Bourbon Parme.
La diplomatie secrète de Charles a échoué, elle a humilié son ministre des affaires étrangères et braqué encore plus Clémenceau qui sût être l’ami de Rodolphe….. mais pas de Charles……..
Cosmo
8 octobre 2011 @ 12:25
Jean Pierre,
Czernin n’avait aucune offre de paix en tête.
Il a été tenu au courant de la tractation et de la venue du Prince Sixte à Vienne, au château de Laxenburg, au printemps 1917.L’Empereur avait pris la précaution de le convier aux rencontres.
De plus l’initiative est venue de France et non d’Autriche, par une lettre du Prince Sixte transmise par la duchesse de Parme, mère de l’impératrice et du prince, le tout en accord avec le Président Poincaré et Aristide Briand.
Clemenceau n’est pas à blamer dans son échange avec Czernin au printemps 1918, sauf d’avoir révélé ce qui devait rester secret. Sa responsabilité fut autre au moment de la signature des traités à laquelle refusa d’assister Aristide Briand qui avait la préscience de leurs effets pervers, et dont Clemenceau lui-même, plus tard, regretta ces effets.
Bien à Vous
Cosmo
Francky
8 octobre 2011 @ 15:13
Merci Cosmo, de ce complément dinformations, et de rendre hommage à l’action de Charles Ier au cours de ce conflit mondial…
Il est, je pense, le chef d’État qui a le mieux essayé d’abréger la guerre et les souffrances qu’elle engendrait, avec toute son énergie et les moyens dont il disposait. C’est regrettable que l’Histoire ne l’ait pas mis davantage en lumière…
Francky
8 octobre 2011 @ 15:14
Merci Cosmo, de ce complément d’informations, et de rendre hommage à l’action de Charles Ier au cours de ce conflit mondial…
Il est, je pense, le chef d’État qui a le mieux essayé d’abréger la guerre et les souffrances qu’elle engendrait, avec toute son énergie et les moyens dont il disposait. C’est regrettable que l’Histoire ne l’ait pas mis davantage en lumière…
Francky
6 octobre 2011 @ 21:02
JAY et Jean Pierre,
Vos questions sont compréhensibles concernant l’empereur Charles. Il est vrai que les circonstances de son arrivée au pouvoir et la fin de la guerre ne lui ont pas permis de montrer ce dont il était capable.
Il avait pourtant de très bonnes idées, mais difficiles à réaliser en pleine guerre mondiale.
Son projet était de créer une fédération de peuples à l’intérieur de l’Empire mais cela supposait une restructuration totale de la double-monarchie, que seule la paix pouvait lui permettre.
C’est pourquoi, à 2 reprises, en 1917, il a négocié une tentative de paix séparée avec la France et l’Angleterre.
Mais il avait un « défaut »: celui d’accorder sa confiance à toute personne lui donnant sa parole d’honneur, jusqu’à se retrouver trahi par celle-ci. C’est ce qui arriva pour les tentatives de paix séparées (auxquelles Clemenceau donna le coup de grâce), c’est ce qui arrivé aussi pour les tentatives de restauration en Hongrie (alors que le régent Horthy lui avait dit qu’il laisserait sa place), c’est ce qui arriva enfin avec les bijoux de famille, qu’il avait confiés à l’exécuteur testamentaire de François-Ferdinand, et qui se révéla un véritable escroc.
Charles avait le sens de l’honneur et de la parole donné qui devrait inspirer plus de responsables politiques !
J’ajoute que dès son arrivée au pouvoir, Charles avait interdit que l’on bombarde les villes et les populations civiles pendant la guerre et interdit l’usage du lance-flamme dans les tranchées…
Je ne peux m’empêcher de penser ce qu’aurait été le destin de l’Europe si son projet de fédération avait abouti… Mais on ne refait pas l’Histoire…
On se contente juste de la commenter !
Francky
HRC
7 octobre 2011 @ 10:09
c’est même étrange de voir que la carte d’aujourd’hui reprend des aspects qu’elle aurait pu avoir si… à quelques nuances près, dont une très importante : la Hongrie, justement !! encore plus petite qu’elle ne craignait de l’être…
Mayg
6 octobre 2011 @ 13:23
Merci à Francky pour ce très bel article, on attend la suite avec impatience.
Cosmo
6 octobre 2011 @ 14:08
Bravo à Francky pour ce reportage et la superbe iconographie qui l’accompagne!
Martine
6 octobre 2011 @ 14:27
Un très beau et émouvant documentaire Francky…on attend la suite qui promet d’être aussi belle…
félicitations pour le récit et les photos..
Palatine
6 octobre 2011 @ 14:36
Patrick Germain a écrit un livre sur ce sujet « Charles et Zita, derniers souverains d’Autriche Hongrie ».
Ce livre est préfacé par un des fils du couple imperial et est tres bien écrit. Je ne peux que vous le recommander, car je l’ai lu il y a quelques mois et il m’a fait bcp d’impression. Il m’a aussi rendue triste car ce couple très uni fut terriblement malchanceux. Toutes leurs tentatives pour terminer la guerre échouèrent. Et la maladie, comme on le sait mit un point final à un mariage heureux qui avait résisté à toutes les tempetes.
Palatine
6 octobre 2011 @ 14:36
Le livre précité peut etre commandé sur Amazon sans probleme.
lucile
6 octobre 2011 @ 14:45
Merci Francky pour cet article passionnant, je suis étonnée du peu de solidarité des autres maisons royales laissant dans le dénuement le plus complet cette famille cousinant pourtant avec la plupart des royautés européennes.!!!!
Sophie LbM
6 octobre 2011 @ 15:49
Article très intéressant, merci beaucoup à Francky pour cet article. Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je conseille la passionnante biographie écrite par Patrick Germain, intitulée « Charles et Zita, derniers souverains d’Autriche-Hongrie ». L’auteur a choisi de raconter l’histoire sous formes de descriptions très vivantes et de dialogues.
Charlanges
6 octobre 2011 @ 17:33
Merci, Francky, pour votre très émouvant reportage. Lors de notre voyage de noces, nous nous étions recueillis devant le tombeau de l’empereur Charles et avions découvert la quinta où il passa ses dernires mois.
L’attitude des puissances victorieuse envers l’emperteur Charles, due notamment et pas seulement à la haine aveugle de Clemenceau pour la monarchie austro-hongrois catholique, fut aussi inhumaine que stupide cat le dépeçage de l’empire autrichien et son explosion en petits états fragiles alors même que l’unité de l’Allemagne était confirmée ouvrirent la voie à Hitler et constituent une des principales causes de la seconde guerre mondiale. La catastrophe était prévisible et d’aucuns, comme Jacques Bainville, l’avaient bien pressenti.
Francky
6 octobre 2011 @ 17:35
JAY, Caroline, aubert et tous les autres internautes qui ont gentiment commenté cet article…
Merci pour vos commentaires !
Je vais essayer de répondre à vos interrogations concernant l’aide éventuelle des autres familles royales à l’égard des Habsbourg… Il ne faut pas oublier une chose: en 1921, l’Europe sortait d’un cataclysme sans précédent et beaucoup de monarchies amies des Habsbourg se trouvaient dans le camps des alliés, opposés à l’Autriche. Beaucoup de souverains de l’époque étaient liés de près à Charles et Zita: les Belges, les Luxembourgeois, les Espagnols… mais leurs gouvernements respectifs (pas plus que leurs peuples qui pensaient encore leurs plaies) n’auraient pas permis une aide de leur part aux ennemis d’hier… Pour preuve: Zita dû attendre un mois l’autorisation de la conférence des ambassadeurs d’aller en Suisse au chevet de son fils malade. Les tentatives avortées pour remonter sur le trône de Hongrie et la haine que vouaient certains politiques (dont Clemenceau) aux Habsbourg, n’a fait que compliquer les choses…
Même après la mort de Charles, quand la question s’est posée du pays d’accueil pour l’impératrice enceinte et ses enfants, le roi d’Espagne dû menacer d’envoyer une flotte de guerre pour la chercher si les Anglais ne lui donnaient pas l’autorisation de partir !
Concernant les biens privés des Habsbourg, beaucoup se trouvaient disséminés dans le vaste empire: en Autriche, en Bohême, en Hongrie, et à Trieste (château de Miramar) et tous les pays nouvellement créés à l’issue de la guerre se sont empressés de confisquer ces biens.
Enfin, la conférence des Ambassadeurs avait prévu une pension à destination de Charles pour subvenir à ses besoins, mais l’Italie s’y étant opposée, rien ne lui fut finalement envoyé…
Francky
Mayg
6 octobre 2011 @ 20:48
Merci Francky pour ce complément d’informations.
Mais pourquoi l’Italie s’est elle opposée au versement de cette pension au profit de l’empereur ?
Francky
6 octobre 2011 @ 22:38
L’Italie était l’ennemie jurée de l’Autriche dans cette guerre puisqu’elle revendiquait des territoires autrichiens peuplés d’Italiens. Alliée aux Empires centraux en 1914, elle a finalement changé de camp pour entrer en guerre aux côtés de la France qui lui promettait de nombreux territoires de la monarchie (dont la Dalmatie qui finalement fut donnée à la Yougoslavie en 1919 à sa grande fureur !). Elle haïssait donc les Habsbourg qui étaient un obstacle à ses ambitions et n’avait que faire du sort de Charles Ier…
Mayg
7 octobre 2011 @ 19:02
Merci Francky.
JAY
6 octobre 2011 @ 21:31
merci !!!
CAROLINE VM
6 octobre 2011 @ 17:43
Frédéric Mitterrand relate très bien ces épisodes dans son excellent ouvrage « Les aigles foudroyés »
stef34
6 octobre 2011 @ 17:48
que c’est pathétique !
j’attends la suite avec impatience !
merci !
COLETTE C.
6 octobre 2011 @ 19:33
Merci beaucoup, Francky, de traiter pour nous ce sujet douloureux. Récemment, dans une brocante, j’ai acheté un journal « le Miroir » de 1912, où j’
COLETTE C.
6 octobre 2011 @ 19:39
C’est parti trop vite !
Un journal, donc, daté de juillet 1914, avec une photo du futur empereur d’Autriche et de son fils aîné (bébé), et une autre avec le couple et ses deux premiers enfants (Otto et Adélaïde), ç’est très émouvant.
Silvia
7 octobre 2011 @ 02:29
Un énorme merci, Francky, pour cet excellent article sur un sujet passionnant!
Nemausus
7 octobre 2011 @ 09:02
Félicitations Francky pour ce reportage très instructif et magnifiquement illustré… c’est une période bien sombre en effet pour la famille d’Autriche.
Il me semble avoir lu (dans le livre de Jean Sevilla) que le roi Alphonse XIII fut le seul à assurer une protection à l’impératrice et sa famille après le décès de son époux… peut être par solidarité entre Bourbons régnants et non régnants ….
Francky
7 octobre 2011 @ 13:41
Merci Némausus
Vous avez parfaitement raison !
Palatine
7 octobre 2011 @ 09:03
Merci Francky pour ce reportage. Mon grand père s’est battu dans le Frioul contre les Autrichiens, il fut blessé et décoré 55 ans plus tard (…) de l’ordre de Vittorio Veneto, avec grade de chevalier. Une nuit, en 1916, ses soldats et lui furent très étonnés de voir sur la crète de la colline d’en face, occupée par l’ennemi, des petites lumieres, bougies ou lampions. Les Autrichiens faisaient ainsi savoir que leur empereur était mort. Les soldats italiens furent impressionnés et plusieurs d’entre eux se signèrent.
Francky
7 octobre 2011 @ 13:39
Merci Palatine, pour votre témoignage.
Votre grand-père a dû vous raconter mieux que personne les horreurs de cette guerre…
Je sais que dans un village du Trentin ou de la région de Triste (j’avoue avoir oublié le nom…), l’anniversaire de l’empereur François-Joseph est toujours commémoré aujourd’hui… En avez-vous entendu parler, et pourriez-vous m’en donner le nom ?
Merci d’avance !
Francky
Palatine
8 octobre 2011 @ 11:26
Helas je ne peux vous renseigner Francky, car j’habite loin du Trentin. Ce que je sais c’est que dans cette region ils ont continué à parler allemand, donc si un village est resté attaché à Fr. Joseph, cela ne m’étonne pas. En Belgique aussi il y a une communauté .
germanophone à cause des rattachements de territoires relativement récents.
pierre-yves
7 octobre 2011 @ 09:13
Merci à Francky pour son travail et ce pour ce récit mélancolique et crépusculaire.
Cependant, pour une raison qu’il faudrait que je devrais peut-être approfondir, ce couple impérial ne m’inspire guère. Et l’odeur de sainteté qui émane d’eux pas davantage.
pierre-yves
7 octobre 2011 @ 09:13
Merci à Francky pour son travail et ce pour ce récit mélancolique et crépusculaire.
Cependant, pour une raison qu’il faudrait peut-être approfondir, ce couple impérial ne m’inspire guère. Et l’odeur de sainteté qui émane d’eux pas davantage.
Louise.k.De France
7 octobre 2011 @ 16:10
Bonjour, j’avais acheté à sa sortie le livre de Jean Sévilla qui m’avait fait mieux connaître Zita et Charles son époux, ainsi que sa très nombreuse famille.Je connaissais des Habsbourg que François Joseph, Sissi et leurs enfants.
Merci à vous Francky pour cet excellent reportage, j’ai hâte de lire les autres volets.
Excellent Week-end.
erwan
7 octobre 2011 @ 22:58
Merci Francky pour ce premier épisode. J’aime beaucoup ce couple éphémère, un peu moins ceux qui le célèbrent aujourd’hui pour défendre d’autres intérêts que sa mémoire. Et cette idée de récit-feuilleton est excellente.
marianne
9 octobre 2011 @ 09:12
Merci à TOUS , pour ce document et pour les commentaires .
Ce genre de débats est toujours enrichissant .