Le château d’Arenenberg a été construit au XVIème siècle par le maire de Constance. Il est situé sur la rive méridionale du lac de Constance dans le canton de Thurgovie en Suisse.
En 1730, le château fut acquis par le baron von Rüppllin qui le légua à son gendre Anton von Streng. Il reste alors dans cette famille jusqu’en 1817, date de l’acquisition par la reine Hortense, épouse (séparée) du roi Louis de Hollande (frère de l’empereur Napoléon I) et fille de l’impératrice Joséphine.
La reine Hortense, mère du futur empereur Napoléon III, ne lésina pas sur les moyens pour l’aménagement, la décoration et l’engagement d’un architecte paysagiste.
A la chute de l’empire, Hortense en fit son domicile principal, recevant nombre d’invités. C’est à Arenenberg que l’ex-reine Hortense, que l’on appelait aussi la duchesse de Saint-Leu (une autre de ses propriétés en France) s’est éteinte le 5 octobre 1837.
En vue de reconquérir le pouvoir, son fils Louis-Napoléon vendit le domaine en 1843.
En 1855, son épouse l’impératrice Eugénie racheta Arenenberg pour le lui offrir. Après la mort en exil en Angleterre de Napoléon III, l’impératrice Eugénie séjourna à plusieurs reprises au château avant de le léguer au canton de Thurgovie.
Aujourd’hui, Arenenberg abrite un musée Napoléon III.
Francois
12 septembre 2017 @ 04:26
Quel site merveilleux
Pauline
12 septembre 2017 @ 04:50
A visiter si vous passez dans ce coin de Suisse pour y vivre un moment imprégné d’histoire, tant ce lieu est resté dans son jus.
DEB
12 septembre 2017 @ 07:19
Je ne savais pas que l’impératrice Eugénie avait racheté le château et légué au canton.
On apprend tous les jours.
LPJ
13 septembre 2017 @ 09:52
L’impératrice Eugenie; outre les donations faites à sa famille (à la descendance de sa sœur la Duchesse d’Albe et au Prince Napoleon (Victor)), légua divers biens d’importance notamment à la France ; et bien sur Arenenberg a la Suisse.
Pour l’anecdote, divers biens et œuvres d’art, firent l’objet de procès a l’instigation de l’Etat Francais qui en contestait la propriété a l’Imperatrice. Celle-ci dût souvent tenace et les Tribunaux lui donnèrent raison. Pas rancunière elle fit souvent don des biens contestés a l’Etat (ou à d’autres collectivités comme la Ville de Marseille pour un château).
A son décès tous les procès n’étaient pas clos et ce fut le Prince Napoleon (Victor) qui dût achever les procédures (notamment pour faire valoir les droits de sa fille Clotilde, mineure, qui avait fait l’objet de legs particuliers (tableaux dont la propriété etait contestée et deux immeubles à Paris).
DEB
14 septembre 2017 @ 08:16
Merci pour ces informations LPJ.
Mary
12 septembre 2017 @ 07:48
Une belle maison au bord d’un lac…un rêve !
Mary
12 septembre 2017 @ 07:52
Une belle maison au bord d’un lac…un rêve !
La reine Hortense n’a -t-elle aucune descendance,rien du côté du duc de Morny ? Sa petite-fille,amante de Colette ne lui a pas donné de petits-enfants,je suppose,mais pas de petits -enfants illégitimes de ses fils ?
Gérard
13 septembre 2017 @ 10:32
La descendance de la reine Hortense est moins nombreuse que celle de son frère le prince Eugène. Néanmoins il faut y compter tous les descendants naturels de Napoléon III c’est-à-dire les descendants en ligne féminine du comte d’Orx qui sont relativement nombreux dans le sud-ouest.
La descendance masculine de ce fils d’Éléonore Vergeot s’est éteinte avec le deuxième comte en 1948.
Et naturellement il y a également les descendants du duc de Morny, le demi-frère de Napoléon III. Le dernier duc est décédé en 1943 mais la descendance se poursuit avec celle de Léopoldine Le Hon, princesse Poniatowski, fille naturelle non reconnue mais certaine de Morny, ce qui nous donne les princes Poniatowski actuels qui sont relativement nombreux et les lignes féminines qui en sont issues notamment en France dans les familles de Maigret ou de Louvencourt.
Voyez à cet égard aux Éditions Christian par Gérald Gouyé et Michel Sementéry : La descendance de Joséphine, impératrice des Français (1994), chez le même éditeur Michel Sementéry : Les présidents de la République française et leur famille (1981), et chez l’auteur, Eddie de Tassigny, La descendance de Napoléon III, dernier souverain de France (2011).
Mary
13 septembre 2017 @ 16:19
Comme toujours…merci Gérard !
Jean Pierre
13 septembre 2017 @ 19:00
Merci Gérard de rappeler l’existence des comtes de Labenne et d’Orx deux communes chères à mon cœur.
JAY
12 septembre 2017 @ 08:03
Superbe demeure !
Et quelle vue sur le lac !
Robespierre
12 septembre 2017 @ 08:14
On voit très bien l’intérieur de ce petit château dans le « Secret d’Histoire » de Stephane Bern sur la Reine Hortense. Elle est tout de même morte jeune, comme la plupart des gens de sa famille, son frère, sa mère, et deux de ses fils.
framboiz 07
12 septembre 2017 @ 12:43
Exception, Eugénie de Montijo, qui survit après la Guerre de 14-18 ! Dates 1826 -1920 !Elle offrit à Reims , ville martyre ,le talisman de Charlemagne , exposé au Trésor du Palais du Tau , 2 minutes de la cathédrale, en sortant à gauche !
Ce château me plait, en Suisse, belle vue, lac et dimensions humaines !
framboiz 07
13 septembre 2017 @ 00:11
C’est la famille , par alliance, mais 94 ans , en 1926 , beau record, non?
Chez les Bonaparte , l’enfance, pauvre a été difficile , ça peut expliquer …Avec Joséphine, on remonte à la démographie d’Ancien Régime et dans les Antilles , donc , mourir jeune , alors, c’est presque la norme …Elle n’est déjà pas morte en couches …
clement
12 septembre 2017 @ 08:57
Que de souvenirs ce château doit renfermer ! pour moi ,il incarne la mélancolie , de plus il fut le témoin de l’affreuse agonie de la reine Hortense !
ciboulette
12 septembre 2017 @ 18:24
De quelle maladie la reine Hortense est-elle décédée ?
Le château est très beau , et le site , magnifique .
Gérard
13 septembre 2017 @ 19:40
La reine a souffert de nombreux mois d’un cancer de l’utérus et est décédée le 5 octobre 1837, il va y avoir 180 ans.
Le docteur Henri Conneau craignait pour elle et l’avait suivie de Rome en Suisse et il avait diagnostiqué ce cancer. Il sollicita une consultation de quatre grands médecins dont un célèbre chirurgien, et qui vinrent donc à Arenenberg. Le 3 avril 1837 la reine écrivait à son fils qu’une opération pourrait être tentée mais elle lui envoyait déjà sa bénédiction, elle lui disait qu’il était son seul regret au moment de quitter le monde et qu’il avait tout fait pour lui rendre la vie la plus heureuse possible. Elle était résignée et disait que la volonté de Dieu devait être accomplie. C’était avant la consultation du 7 avril qui constata que la maladie avait trop progressé et rendait l’opération impossible. Elle espérait passer encore un hiver en Italie et écrivit à sa cousine Stéphanie de Bade pour lui demander si elle pouvait lui procurer un passeport.
Sa chambre au château a été restaurée dans l’état qui était le sien au moment de sa mort, avec son papier peint à bandes verticales jaune doré et bleues et meublée de sièges aux tissus en accord et de son lit en fer monté sur roulettes et rails pour le faire coulisser afin de tourner autour pour soigner la malade.
Prévenu de l’imminence du décès par son ami le docteur Conneau le prince Louis, futur empereur, avait pu rentrer de son exil aux États-Unis et sa mère mourut dans ses bras.
Il y avait là Henri Conneau, Valérie Masuyer, la dame de compagnie. Dans ses Mémoires elle évoque le 26 septembre 1837 :
« Conneau à tout ce qu’on lui demande répond : « très mal ». Il est jaune de souci. La reine est tellement faible, qu’on ne saurait s’en faire une idée ; elle ne prend que quelques grains de raisin avec des cuillerées de fleur d’oranger, de thé ou d’eau et de vin. Ou bien elle succombera dans quelques jours ou bien elle reprendra des forces pour souffrir encore quelque temps. Elle désire être enterrée auprès de sa mère. J’espère qu’on ne lui refusera pas cette triste faveur ! »
Le 29 : « […] M. Conneau a dormi sur le canapé du petit salon et moi, je suis restée assise à côté du lit de la Reine. Elle a été fort agitée, mais pourtant sans qu’aucun incident soit survenu. Le prince est venu de bonne heure et voulait m’envoyer reposer […].
Après déjeuner, pendant que je respirais dehors avec Mme Vieillard et son ami, on cherchait partout le Prince pour recevoir un visiteur qui le demandait. C’était M. Walewski. La reine en souvenir de l’Empereur son père a voulu le voir et lui a parlé étonnamment bien, elle nous semblait un peu moins à l’agonie que la veille […]. »
Le 2 octobre 1837 :
« Le chanoine Kissel est venu nous dire que la reine avait demandé et reçu tous les sacrements. Malgré cela on le fait coucher ici de crainte d’accident pour cette nuit […] »
Le 4 :
« […] J’ai passé toute la nuit à genoux, à côté de son lit, à la frotter, à la soutenir, je suis brisée. Elle avait toute sa présence d’esprit. J’ai réveillé le docteur Conneau qui dormait dans le petit salon. Voyant qu’il ne pouvait rien, je l’ai renvoyé dormir. Mais les douleurs allaient toujours croissant […]. Le pouls allait tellement en déclinant qu’il a cru que nous touchions au dernier moment et, à une heure, il a été réveiller le Prince, M. de Tascher et l’abbé Kissel, qui s’est mis en prière dans le petit salon. Le Prince seul est entré […]. La crise s’étant calmé, il est allé dormir […]. Je suis restée seule près de cette pauvre femme jusqu’à sept heures et demie. De temps en temps, elle m’appelait. Comme j’étais à genoux : « Vous êtes mal, me disait-elle, vous êtes assise par terre ». Charles Thélin venait de temps à autre s’informer des nouvelles. Il a été à Constance s’occuper du deuil, je trouve cela inconvenant et déchirant à la fois. J’ai peur que M. Tascher, à qui le Prince a donné carte blanche, ne lui attire du blâme en se pressant trop…»
Le 6 octobre 1837 :
« Je ne l’ai pas encore perdue entièrement tant que je puis m’occuper d’elle… la reine est encore dans sa chambre. Le pauvre Conneau va l’embaumer. On fera les cérémonies religieuses à Ermatingen, et puis on attendra réponse de
Paris. »
Une messe de requiem fut donc célébrée dans l’église d’Ermatingen le 11 octobre puis le corps fut ramené dans la chapelle du château en attendant l’autorisation du gouvernement français pour son inhumation au côté de l’impératrice Joséphine sa mère dans l’église de Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison selon son désir. C’est le 19 novembre que le corps de la reine Hortense fut déposé dans l’église de Rueil. Le 9 janvier 1838 il fut placé dans trois cercueils de plomb, d’acajou et de chêne. Le 11 janvier un service fut célébré dans l’église en présence de la reine Caroline et des cousins Tascher de la Pagerie. Ce n’est que le 16 décembre 1856 que la dépouille de la reine fut placée dans la crypte. Il y eut plusieurs projets de mausolée présentés par David d’Angers puis un monument réalisé par Bartolini qui ne donna pas satisfaction. Enfin l’empereur Napoléon III donna son accord pour un monument de marbre blanc dû à Jean-Auguste Barre et la dernière cérémonie de translation eut lieu en présence de l’empereur et de l’impératrice le 27 juin 1858.
Toute sa vie l’empereur garda dans son portefeuille la dernière lettre de sa mère.
Charles Thélin le compagnon de tous les instants de Napoléon III, des moments joyeux et des moments tristes ou inquiétants, fut le trésorier de la cassette privée de l’empereur.
Le prince Jérôme Napoléon s’est occupé pendant plusieurs années d’Arenenberg.
Vitabel
12 septembre 2017 @ 10:04
Même si il n’est pas toujours parfait, nous avons la chance d’habiter un beau pays et bien des royaux ont séjourné chez nous, c’est peut-être une des raisons qui fait que nous aimons beaucoup l’histoire de France en particulier et l’histoire des autres royautés en général.
Mélusine
12 septembre 2017 @ 17:52
Et sans doute aussi pour cette raison que de très nombreux Français aiment visiter votre beau, intéressant et accueillant pays, Vitabel.
framboiz 07
13 septembre 2017 @ 00:12
Vitabel, d’autres lieux à visiter? J’ai envie de me faire la Suisse des châteaux, des rois , sous peu, suite à ce reportage !
clement
12 septembre 2017 @ 11:58
La fille du duc de Morny aurait bien eu du mal de conserver cette propriété vu qu’elle est morte dans la misère !
Lars de Winter
12 septembre 2017 @ 12:09
Magnifique!
Aper
12 septembre 2017 @ 12:47
Merveilleux domaine, chateau intéressant à visiter, vue magnifique sur le lac & l’un des rares musées napoléoniens situé hors de France.. encore une belle action de l’Impératrice Eugénie qui vaut tellement mieux que les caricatures de ses ennemis politiques & même de certains membres moins nobles de caractère de la famille Bonaparte…
Danielle
12 septembre 2017 @ 13:15
Une belle villa plus qu’un château et une bonne idée que l’installation de ce musée.
COLETTE C.
12 septembre 2017 @ 14:50
Ce musée Napoléon III doit être intéressant à visiter !
CLEMENT: de quoi donc est décédée le reine Hortense ?
Alinéas
12 septembre 2017 @ 18:48
Quel merveilleux endroit pour y avoir une demeure.!
Gilles de Bise
12 septembre 2017 @ 21:57
Magnifique château, magnifique site sur les bords du lac de Constance, merci de nous l’avoir fait partager. Pas loin se trouve l’île de Mainau, propriété d’une branche cadette des Bernadotte, de la famille royale de Suède. Il s’y trouve un très beau château et des espaces merveilleusement fleuris. Cela pourrait faire l’objet d’un reportage pour N&R…
Gérard
13 septembre 2017 @ 01:02
Les souverains alliés firent une rente de 400 000 francs à la reine Hortense, dite comtesse de Saint-Leu, et achetèrent pour elle les terrains environnant son domaine de Saint-Leu, et ils demandèrent, et surtout le tsar Alexandre, à Louis XVIII de l’en faire duchesse ce qu’il fit par l’ordonnance 4 du 30 mai 1814 sur expectative d’institution d’un majorat de 400 000 F. de rente en domaines (celui ici de Saint-Leu) ou en rente sur l’État, le roi la confirma donc duchesse de Saint-Leu avec
transmission à ses enfants de mâle en mâle par ordre de primogéniture. Il n’y eut pas cependant de lettres patentes.
Tout ceci venait à la suite du traité du 11 avril entre le roi et les puissances de la Sainte-Alliance.
Gérard
13 septembre 2017 @ 11:52
Le Traité de Paris entre le roi et les Puissances alliées (Autriche, Russie, Grande-Bretagne, Russie, Suède et Norvège, Portugal) était signé le même 30 mai 1814.
Le Traité de Fontainebleau, lui, a été signé par Napoléon le 11 avril 1814, mais il avait été conclu à Paris le 6 avril par ses plénipotentiaires, le général Caulaincourt, duc de Vicence et les maréchaux Ney, prince de la Moskowa, et Macdonald, duc de Tarente, et les ministres d’Autriche (le prince de Metternich), de Russie (le comte de Nesselrode) et de Prusse (le baron de Hardenberg). Ce traité entre l’Autriche, la Russie et la Prusse d’une part et l’empereur Napoléon de l’autre, ratifié le 14 avril, prévoyait notamment dans son article VI :
« Il sera réservé dans les pays auxquels l’empereur Napoléon renonce, pour lui et sa famille, des domaines ou des rentes sur le grand-livre de France, produisant un revenu annuel net, et déduction faite de toutes charges, de 2,500,000 fr. Ces domaines ou rentes appartiendront en toute propriété, et pour en disposer comme bon leur semblera, aux princes et princesses de sa famille, et seront répartis entre eux, de manière à ce que le revenu de chacun soit dans la proportion suivante : à Madame mère, 300,000 fr. ; au roi Joseph et à la reine 500,000 fr. ; au roi Louis, 200,000 fr. ; à la reine Hortense et à ses enfants, 400,000 fr. ; au roi Jérôme et à la reine, 500 000 fr.; à la princesse Elisa, 300,000 fr. ; à la princesse Pauline, 500,000 fr.
Les princes et princesses de la famille de l’empereur Napoléon retiendront, conserveront, en outre, tous les biens meubles et immeubles, de quelque nature que ce soit, qu’ils possèdent à titre de particuliers, et notamment les rentes dont ils jouissent également comme particuliers sur le grand-livre de France et le Monte-Napoleone de Milan. »
L’article VII prévoit un traitement annuel pour l’impératrice Joséphine d’un million de francs et l’article VIII un établissement convenable hors de France pour le prince Eugène.
Jean Pierre
13 septembre 2017 @ 11:55
C’est ce qui explique que Napoléon III parlait parfaitement l’allemand et lorsqu’il s’exprimait en français il le faisait avec un léger accent allemand.
Mayg
13 septembre 2017 @ 14:24
L’extérieur est très jolie.
clement
13 septembre 2017 @ 18:10
La reine Hortense est morte d’un cancer de l’utérus dans les bras de son fils ( futur Napoléon III ) revenu juste à temps pour ce triste événement; on dit qu’il ne put se détacher du corps un long moment après que la mourante ait rendu le dernier soupir ! En souvenir de celle qu’il aimait tant , il choisit comme hymne impérial une composition de sa mère ( ? ) « partant pour la Syrie » .