La construction du château débute à la fin du XVIe siècle, sur ordre d’Henri de Saint-Nectaire (ou Sénectère) selon les plans de l’architecte Théodore Lefebvre, et se poursuit avec son fils. Plusieurs grandes familles se sont succédées au château: le maréchal de la Ferté, qui se distingua à Rocroi, grand amateur de chasse et de chevaux, et le maréchal de France, Ulrich de Löwendal, contemporain du maréchal de Saxe (son ami et voisin de Chambord), qui l’acquiert en 1748. Il est confisqué à son fils lors de la Révolution française. François Victor Masséna, fils du maréchal d’Empire, rachète le château en 1827. Jacques Guyot acquiert le château en 1987, le restaure, et l’ouvre au public.
Bâti sur les bords du Cosson, il apparaît comme un édifice majestueux, bien que dissymétrique. A gauche, le « petit château » n’a gardé du XVIe siècle que son appareillage de briques en losanges. A droite, le « grand château » élevé au milieu du XVIIe, impose sa façade classique surmontée de lucarnes sculptées.
Deux bâtiments identiques, construits à la fin du XVIIe, délimitent la cour d’honneur. Celui de gauche abrite l’orangerie, aujourd’hui louée pour des réceptions. Celui de droite abrite de magnifiques écuries et la sellerie.
Le Maréchal de la Ferté Saint-Nectaire a fait construire deux magnifiques corps de bâtiments à destination de Petites et de Grandes Écuries, pour accueillir d’une façon distincte chevaux de selle et chevaux d’attelage. C’est très rare à l’époque, pour des écuries privées, car c’est un privilège réservé au roi et aux princes du sang.
Les écuries sont toujours en état de fonctionnement comme au 19ème siècle. Elles ont retrouvé leur vocation d’origine et abritent des étalons de race espagnole ainsi que des chevaux de sport.
Le petit château est toujours habité par la famille Guyot, mais le grand château permet de s’imprégner du mode de vie aristocratique. Le hall d’honneur est gardé par deux statues de déesses antiques et dessert les salons de réception du rez-de-chaussée.
Le grand salon a conservé ses meubles du XVIIIe siècle, ainsi que quelques portraits intéressants. Celui du marquis de la Carte de La Ferté-Sénectère, attribué à Largillière, y voisine avec celui de Louis XV à l’âge de 54 ans.
Dans la salle à manger, la table a été dressée pour présenter l’art de recevoir au XVIIIe siècle. Selon les saisons, son ornementation change, et au mois de décembre, elle revêt tous les aspects des Noëls d’antan.
A l’étage, les chambres d’apparat conserve un mobilier des XVIIIe et XIXe siècles. C’est à La Ferté Saint-Aubin que fut tourné le chef-d’œuvre de Jean Renoir, La Règle du Jeu, en 1939.
La chambre Lowendal, avec son lit à baldaquin, a été restaurée grâce à l’heureuse initiative de la famille Guyot qui veille depuis 25 ans à la destinée du château. Elle est utilisée comme chambre d’hôte et permet au visiteur de goûter, pour une nuit, à la vie de château.
Les combles permettent d’admirer la charpente et le savoir-faire des artisans qui ont accompli là, une œuvre maîtresse. Une salle y expose, grâce aux objets, outils, et meubles d’autrefois, les vieux métiers de Sologne.
Dans les sous-sols, les caves, le fruitier et surtout les cuisines datent du XVIIe siècle. De fréquentes animations initient les gourmets aux secrets de fabrication des madeleines au miel que l’on déguste toutes chaudes, à leur sortie du four. Elles comptent ainsi parmi les rares cuisines historiques encore en activité, et font revivre l’effervescence qui régnait en ces lieux lors des grands banquets.
Elles permettent de découvrir, à travers les objets, l’évolution des modes de cuisson du 17ème siècle à nos jours : cheminée monumentale, four à pâtisserie, tournebroche et son mécanisme d’horlogerie du 18ème siècle, potager de pierre ou encore piano de fonte de la Belle Époque.
Cette cuisine fourmille de multiples objets culinaires comme un casse-sucre du 18ème siècle, des moules à gâteaux et à sorbets, des potences à gibier, une poissonnière, un cueille fruit, un bourre saucisse, ou un « couffiniot » sorte de robinet en zinc pour se laver les mains…
Le parc couvre une superficie de quarante hectares, dont sept de bras d’eau et plusieurs îles qui en font le charme. Sur l’une d’elles, a été construite la chapelle. Il a été aménagé en jardin à la française dès les années 1630, puis modifié en parc paysager à partir de 1822. Les eaux canalisées du Cosson isolent différents terre-pleins et créent un réseau de parterres réguliers et symétriques et de grandes perspectives avec allées, bois et bassins. On y trouve des charmilles, des cyprès chauves ainsi qu’un araucaria.
Le parc réserve une surprise: on y découvre la reconstitution d’une gare des années 1930 et de son ambiance d’époque, témoignant de la passion du propriétaire, monsieur Guyot, pour les locomotives. Le bâtiment de la gare abrite toujours la billetterie, la salle d’attente, et la bagagerie mais aussi la lampisterie et sa collection de lanternes. Tous les détails et objets utilitaires ont été ici retrouvés et réunis à nouveau dans leur contexte d’origine.
On peut y découvrir, arrêtés définitivement sur le quai, une locomotive à vapeur de 1917, la 140-C-287, la dernière à avoir roulé sur le réseau SNCF, suivie d’une collection privée de wagons de la Compagnie Internationale des Wagons Lits. On peut ainsi monter dans les fameuses voitures bleues de « l’Orient-Express » chères au cœur d’Agatha Christie. A la Ferté, sont présentées deux voitures-restaurant de 1928, de 48 places chacune, et une voiture-lits à onze compartiments en acajou datée de 1939. Les voitures de 1928 sont classées monuments historiques. Le plus beau wagon présenté est une voiture salon PLM de 1907. (Un grand merci à Francky pour cet article – Copyright photos : Franbcky & DR)
MG
23 avril 2012 @ 07:52
trés beau reportage,merci Régine.
Damien B.
23 avril 2012 @ 08:29
Merci Francky de nous faire partager vos découvertes. L’iconographie est superbe !
Patricia C
23 avril 2012 @ 08:36
Ce château est un véritable petit trésor. Il semble que la famille Guyot maintenant propriétaire s’atttache avec bonheur à recréer une ambiance fidèle aux différentes époques traversées par le château. La collection de trains est orignale. L’équipement de la cuisine est intéressant et le fait de faire fonctionner l’ensemble occasionnellement doit être authentique. Merci pour ce beau reportage.
pierre-yves
23 avril 2012 @ 09:42
je connais cet endroit et l’ai visité il y a quelques années. Vous nous le restituez avec exactitude et enthousiasme, ce qui permet de juger de la qualité et de l’harmonie de sa restauration. On peut y organiser des réceptions si on dispose du budget adéquat.
Soyez remercié, cher Francky, pour cette belle promenade à la Ferté St Aubin qui est un lieu plein de charme.
Jean I
23 avril 2012 @ 09:47
Merci Francky pour ce superbe reportage. Près de quelle ville est situé le château ?
Un grand bravo à la famille Guyot pour l’entretien et la conservation de cette demeure. Les cuisines sont superbes et que dire de la gare. Somptueux ! Cela fait plaisir de voir que certains ont à coeur de préserver de la sorte le patrimoine, surtout lorsque l’on sait le coût que cela représente.
aggie
23 avril 2012 @ 13:12
Jean, comme le titre l’indique ce château est situé à la Ferté St Aubin en Sologne.
Ce beau reportage me ramène bien des années en arrière, quand je partais en vacances avec mes parents et que nous nous retrouvions coincés dans les embouteillages homériques de la RN20 ; on apercevait à chaque fois, derrière le porche, le château qui avait -me semble-t-il de gros travaux de restauration à effectuer.
Marie-T
23 avril 2012 @ 13:14
C’est en Sologne, près de Lamotte-Beuvron (la ville de la tarte tatin)
Francky
23 avril 2012 @ 13:23
Jean,
La Ferté Saint-Aubin se trouve au sud d’Orléans.
Charlanges
23 avril 2012 @ 14:56
Le château de La Ferté-Saint-Aubin est situé en Sologne, à 23 kms d’Orléans. Sa visite est passionnante.
A noter que la famille Guyot qui aura beaucoup et avec succès oeuvré pour le sauvetage de châteaux en péril a récemment acquis celui de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher), abandonné et vandalisé pendant une dizaine d’années. Après les premiers travaux de restauration, il devrait rouvrir ses portes le 28 avril prochain.
Helka
23 avril 2012 @ 09:53
La famille Guyot s’est fait une spécialité dans l’achat et la restauration de châteaux: ils ont commencé par le châteaux de St-Fargeau, dans l’Yonne et il faut louer de telles entreprises qui sauvegardent, avec efficacité et bon goût, notre patrimoine historique. Merci de nous avoir présenté ce beau château qui revit ainsi.
Caroline
23 avril 2012 @ 09:57
Francky,in grand merci de ma part pour ce beau article ‘touristique’!
En effet,’toute une journée de bonheur en famille’! A voir le site http://www.chateau-ferte-st-aubin.com/ !
Sophie
23 avril 2012 @ 11:51
Je suis époustouflée par la reconstitution de la gare. Merci Francky de nous avoir fait découvrir ce magnifique château.
*gustave
23 avril 2012 @ 12:56
Oh la belle locomotie 240.
Cosmo
23 avril 2012 @ 12:57
Merci Franky pour ce reportage fort intéressant qui donne vraiment envie de visiter le château et les wagons quasi mythique de la collection!
Milbrea
23 avril 2012 @ 13:38
Superbe château, superbe domaine.
Et les chevaux… Pratiquer l’équitation
dans un endroit pareil c’est comme vivre
sur une autre planète, quelque chose de
paradisiaque! Hmmm!
Suzanne
23 avril 2012 @ 17:21
Un grand merci Francky pour ce sublime reportage. Un plaisir de chaque instant pour les yeux
corentine
23 avril 2012 @ 17:37
merci Francky pour ce joli reportage
Mayg
23 avril 2012 @ 19:06
Merci à Francky pour ce beau reportage, qui nous permet de découvrir un très beau château.
HRC
23 avril 2012 @ 22:49
et celui de Bridoire en Dordogne.
agnes
24 avril 2012 @ 05:58
Bravo pour le temps consacré à élaborer cet article
COLETTE C.
24 avril 2012 @ 17:46
Merci pour cet intéressant reportage, j’aime be
COLETTE C.
24 avril 2012 @ 17:49
J’aime beaucoup l’architecture de ce château; ses intérieurs sont superbes, et j’admire les cuisines, et surtout la remarquable charpente.
lorraine 1
24 avril 2012 @ 18:19
Ce château servit de cadre extérieur au très beau film de Jean Renoir : « la Règle du Jeu ».
marion
7 mai 2012 @ 10:51
je suis ravie de voir un article sur ce château que j’ai eu l’occasion de visiter, lors de vacances en Sologne. la visite est libre, on peut ainsi se projeter dans les pièces, les cuisines sont fabuleuses. la famille guyot mérite nos félicitations pour leur dévouement et leur passion. il est précisé à la billeterie que les entrées permettent d’acheter X tuiles pour refaire la toiture (je ne me souviens pas du chiffre exact !)
Fatima
12 novembre 2019 @ 14:26
Merci Francky ct cool ca m’a aidé merci la miff