Le 24 juillet 1982, le roi Juan Carlos d’Espagne signait le décret qui concédait le titre de marquis de Dali de Pubol à l’artiste.
Pourtant le château de Pubol – au coeur de la Catalogne – était celui de son épouse Gala. Ce fut même l’un des cadeaux les plus généreux de Salvador Dali.
Il lui offrit cette demeure afin qu’elle puisse s’éloigner de lui, vivre la jeunesse qu’il lui restait, avoir un refuge de solitude, une cachette.
Et il proclama bien fort à tout le monde qu’il s’agissait du château de Gala auquel il ne pouvait se rendre sans sa permission.
Gala y vécut et y mourut le 10 juin 1982. Elle est enterrée dans la crypte du souterrain. On peut s’y promener aujourd’hui à travers les pièces majestueuses et austères, admirer les robes de Gala (Schiaparelli, Balenciaga et Jean Dessès) et toute la décoration à l’esprit surréaliste de la demeure. (Merci à Bertrand Meyer)
framboiz07
17 juillet 2016 @ 04:41
Dali est enterré au Musée Dali de Figueras , non?
cyril-83
17 juillet 2016 @ 15:58
Effectivement, framboiz07.
Caroline
17 juillet 2016 @ 21:16
Framboiz07, effectivement dans la crypte de son théatre-musée à Figueras!
C’est fort intéressant de lire sa biographie très détaillée chez Tonton Google!
A part ses oeuvres et ses tableaux connus, on peut se rappeler de la création de son fameux canapé rouge Boca en forme de bouche!
framboiz07
18 juillet 2016 @ 07:52
Merci, je lui en veux un peu, car j’aime Eluard — Liberté , même chanté par les gens des restos du cœur , poème de toute actualité ! La poésie, un soutien , comme la beauté, quand le monde s’amochit , je crée un mot moche , pour la cause ! –& Dali est parti avec Mme Eluard , mais ça devait être spécial, ce groupe …
Mary, qui a élevé la fille des deux ?
Amanda Lear parle bien de Dali …
ZEUGMA, Franco avait une fille adoptive ?Etonnement , l’homme, qui garrotait les Basques, adoptait ?Raison de cœur ou pour se refaire une image , après 2 ou 3 assassinats ? MERCI , Juan Carlos ! Que tout cela est loin & revient, mais Juan Carlos est arrivé , portant la lumière, le droit, la liberté , avec classe , prestance , dignité , humour & proximité .
Dommage qu’il soit allé à la chasse, pendant la crise & qu’il soit tombé (on peut le dire ).
Dommage que les Espagnols aient été sévères avec Lui .
S’il avait démissionné avant , il eut été un saint …
Je Lui garde , malgré tout, tout mon respect, l’Histoire le jugera mieux que ses contemporains , un peu sévères , prompts à critiquer !
Et … pardon, je suis historienne , je commence la réhabilitation !
framboiz07
18 juillet 2016 @ 08:00
Quand je vois Juan Carlos, je pense à la torche, porteuse de lumière , dans Guernica !
Felipe sera un bon roi , Juan Carlos est un grand Roi, car il a su se faire une place, comme prince , puis faire la transition ,recréer l’Espagne & ce n’était pas si facile, avec les forces de l’ancien régime …
Il avait compris les forces vives de l’Espagne , la jeunesse , mais il fallait s’affirmer , face à ces vieux nantis du régime , qui vénéraient le caudillo & voulaient garder postes , avantages ,se moquaient de l’Espagne, qui avait changé , rêvait d’Europe, Juan Carlos a tout compris , a eu une vertu rare , le courage politique ,il a fait .ET VITE !
Mary
19 juillet 2016 @ 09:50
Framboiz07,
n’en veuillez pas à Gala,Eluard la poussait à être libre et à coucher avec qui lui chantait…c’est beau ou bête ou malsain d’ignorer la jalousie ?
En tout cas,il lui a toujours écrit,très tendrement.
Leur fille est très âgée (vit-elle toujours ?) et je ne sais trop qui l’a élevée après le départ définitif de Gala,mais elle a sûrement continué à voir sa mère puisque ses parents n’ont jamais coupé les ponts.
J’ignore si elle a une descendance.
Bonne journée.
Gérard
20 juillet 2016 @ 18:02
Gala Dalí, Elena Ivanovna Diakonova (1894-1982) n’eut d’autre postérité que la fille de Paul Eugène Grindel, c’est-à-dire d’Eluard, Cécile, qui est née le 10 mai 1918. Gala ne fut pas une bonne mère. Cécile fut élevée par sa grand-mère maternelle et le deuxième mari de celle-ci.
Cécile fut l’amie des surréalistes, et c’est grâce à elle que furent publiées les lettres que son père écrivait à Gala et que lui-même ne souhaitait pas publier.
En 1989 un accord fut trouvé entre l’État espagnol et Cécile pour le partage de l’héritage de sa mère, qui était en usufruit entre les mains de Dali, et le partage se fit conformément aux souhaits du peintre.
Cécile Eluard-Valette qui a donc 98 ans a épousé en premières noces le poète, écrivain et critique Luc Decaunes, né à Marseille en 1913 et décédé en 2001, dont elle divorça et dont elle n’eut pas d’enfant. Elle a épousé en deuxièmes noces le 9 février 1946 le peintre, tour à tour abstrait et surréaliste, Gérard Vulliamy (1909-2005), né à Paris mais de nationalité suisse, dont elle divorça le 21 janvier 1953. Elle a enfin épousé l’écrivain et libraire, avec lequel elle collabora, Robert D. Valette, un des plus célèbres connaisseurs d’Eluard. Cécile a eu trois enfants.
Sa fille aînée Claire Sarti est celle qui est le plus en relation avec les médias à l’occasion le cas échéant de l’héritage moral d’Eluard. Elle a deux frères cadets Michel et Pierre Dreyfus nés en 1953 et 1955 qui ont géré la librairie Eluard. Pierre est également un grand spécialiste de son grand-père.
On a parlé des droits sur l’œuvre d’Eluard qui sont partagés entre les Éditions de Minuit et la fille et les trois petits-enfants du poète, à propos en 2016 du poème Liberté adapté par les Enfoirés ce qui a donné lieu à un procès par les Éditions de Minuit contre l’association et d’un autre conflit la même année où les Éditions de Minuit étaient associées aux héritiers par le sang, à propos du même poème et contre les producteurs du film américain Maps to the Stars (2014) qui avaient utilisé ce poème dans un film qui ne paraissait pas correspondre à la vision pacifique du monde d’Eluard.
DEB
18 juillet 2016 @ 07:58
Caroline,
Je viens de visiter au musée d’art moderne d’Edimbourg une exposition » surreal encounters » ( très interessante car beaucoup d’œuvres venant de collections privées et jamais ou peu vues) et ce canapé y figurait justement.
Calou
17 juillet 2016 @ 09:24
C’est exact, et sous une dalle toute simple, inhumé donc dans son propre musée !
Zeugma
17 juillet 2016 @ 10:03
Je lis sur « internet » que l’ancien roi d’Espagne – Juan Carlos – attribua cinquante cinq titres de noblesse pendant son règne.
J’ignore la proportion des titres transmissibles et de ceux qui sont viagers.
Sans évoquer les titres qui furent donnés à ses gendres – et pour ne prendre que quelques exemples – Adolfo Suárez fut fait duc en récompense de son action essentielle dans la transition démocratique qui suivit la mort de Franco, duchesse la fille adoptive de Franco, marquis l’immense écrivain Vargas Llosa et bien sûr Dali qui fait l’objet de cet article de « Noblesse & royautés ».
Dali est un des plus grands peintres du XXe siècle.
Il y a quelques mois, j’avais longuement admiré son « Christ de saint Jean de la Croix » – exposé au musée de Glasgow – où Jésus sur la croix est vu d’au-dessus de la tête.
Sans que le titre de marquis n’ajoutât évidemment rien à sa gloire,
le roi avait voulu que l’Espagne porte ainsi le témoignage de son admiration et de la reconnaissance de son génie.
Gérard
18 juillet 2016 @ 09:51
Presque tous les titres accordés en Espagne sont héréditaires ou le deviennent.
Gérard
19 juillet 2016 @ 09:42
Le roi Juan Carlos a conféré trois titres de duchesses à vie pour des infantes, Soria, Lugo et Palma de Majorque. Il a également conféré à son fils les titres traditionnels des héritiers de la Couronne et il a pris deux décisions en ce qui concerne les titres d’infantes de ses sœurs et de ses filles et des enfants du prince des Asturies, et il a conféré la dignité d’infant à Don Carlos.
Il a par ailleurs créé sous son règne à titre héréditaire : six ducs (les ducs sont toujours grands d’Espagne), six grandesses dont le support est le titre déjà porté par le récipiendaire, à savoir deux marquis, trois comtes et un vicomte, il a créé quatre marquis et grands d’Espagne et 31 marquis non grands, il a créé un comte et grand d’Espagne et cinq comtes non grands, il a créé un baron non grand, et il a créé un titre de seigneur, en l’espèce de dame, celui de Meiras pour Mme Franco, titre qui était viager et accompagné de la grandesse d’Espagne, et qui est devenu, avec la grandesse, héréditaire après la mort de Mme Franco pour son petit-fils Francisco sur la demande de celui-ci.
Donc en dehors de la famille royale, les titres sont tous héréditaires ou le sont devenus (Meiras) à l’exception de celui de Dali devenu viager et donc éteint aujourd’hui.
Gérard
19 juillet 2016 @ 20:26
Notez que le roi n’a pas donné des titres à ses gendres et à ses beaux-frères mais qu’ils portent les titres de leurs épouses selon la tradition espagnole.
Gérard
17 juillet 2016 @ 11:46
Oui Salvador Dali repose dans la crypte de sa demeure.
Il avait été créé marquis de Dalí de Púbol à titre héréditaire par décret du 24 juillet 1982.
Il testa en faveur de l’État espagnol le 20 septembre 1982.
À sa demande le titre fut converti en titre viager par décret du 20 avril 1983.
Le décret royal du 10 février 1989 accepta la succession de Dali au nom de l’État.
Ogier le Danois
17 juillet 2016 @ 14:39
Napoléon trouvait les titres de vicomte et de marquis ridicules; être marquis devrait avoir plu au surrealiste Dalí.
Gérard
18 juillet 2016 @ 20:56
Les petits marquis avaient tant été moqués.
Muscate
17 juillet 2016 @ 15:46
« YÉ SOUIS Z’OUNE ARTISTE,OUNE GÉNIE..!! »Voui-voui…
Le Dali public et sont oeuvre ne m’étaient pas très sympathiques, mais peut être était-il agréable à côtoyer en privé.
Son château par contre,enfin celui de sa femme, est très à mon goût de l’extérieur.
COLETTE C.
17 juillet 2016 @ 16:32
Intéressant à découvrir.
Mary
17 juillet 2016 @ 16:36
Gala fut la première épouse d’Eluard et la mère de leur unique enfant,une fille.
Caroline
18 juillet 2016 @ 10:52
Qui est cette fille? Est-elle artiste?
Gibbs ?
18 juillet 2016 @ 12:40
Merci Mary !
Voici Wiki car je l’ignorais totalement.
Nougaro a dû reprendre la phrase pour sa chanson.
« Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard, est un poète français né à Saint-Denis le 14 décembre 1895 et mort à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952.
En 1916, il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et devient l’un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée.
Il est connu également sous les noms de plume de Didier Desroches et de Brun.
Une grave crise hémoptysique l’oblige à prolonger son séjour et il est alors contraint, à l’âge de seize ans, d’interrompre ses études, car il est atteint de tuberculose. Il reste hospitalisé jusqu’en février 1914 au sanatorium de Clavadel, près de Davos. Il y rencontre une jeune russe de son âge en exil Helena Diakonova qu’il surnomme Gala. La forte personnalité, l’impétuosité, l’esprit de décision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : « Je suis votre disciple ». Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire.
Devenu majeur le 14 décembre 1916, il épouse Gala dès le 21 février suivant.
Le 11 mai 1918, il écrit à l’un de ses amis : « J’ai assisté à l’arrivée au monde, très simplement, d’une belle petite fille, Cécile, ma fille ». »
Claire Sarti
31 août 2016 @ 09:21
On peut aussi consulter le site officiel de Paul Eluard : Eluard.org
Il est très riche en renseignements.
Gibbs ?
18 juillet 2016 @ 12:21
Indépendamment de Dali, je dirai que la première robe sur le porte-manteau est très jolie.
Ghislaine
18 juillet 2016 @ 15:04
Un maître, j’aime ses oeuvres de la première manière à la dernière .
Leonor
18 juillet 2016 @ 18:03
Coexistent en Dali le véritable artiste d’une part, le clown Avida Dollar d’autre part.
Les oeuvres graphiques du véritable artiste sont une merveille.
Ses oeuvres en matière de joaillerie aussi.
Tapez sur votre moteur de recherche » bijoux dali ».
JAusten
18 juillet 2016 @ 18:24
la gare de Perpignan, « le centre cosmique de l’univers », l’inspirait plus que cette belle maison ; mais se faire enterrer près d’une gare devait être compliqué.
Claire Sarti
30 août 2016 @ 23:56
Cécile, la fille de Paul Eluard et de Gala, fut élevée en partie par sa grand-mère paternelle, Jeanne, qui ne s’était jamais remariée. Mais ses parents continuèrent bien entendu à S’occuper d’elle aussi. Cécile est née le 11 mai (et non le 10) 1918. Elle est décédée le 10 août de cette année.
Les lettres d’Eluard à Gala ont été publiées lorsque leur fille en a hérité. Bien entendu ses parents ne s’étaient jamais exprimés sur leur publication….
L’accord a eu lieu en 1982 sur l’héritage de Gala, entre Cécile et Dali (et non l’État espagnol).
Divorcée de Robert Valette, Cecile s’était remariée avec Ange Boaretto, donc elle était veuve.
Enfin les Editions de Minuit et Cécile Eluard non jamais intenté de procès aux Enfoirés ; elles avaient au contraire toutes deux donné leur accord et abandonné leurs droits pour que les Restos du Coeur – et les Enfoirés – puissent mettre en musique le poème « Liberté » et en faire leur hymne 2016. Elles ont bien en effet par contre poursuivi les producteurs du film de Cronenberg – bqui avait utilisé très largement le même poème sans aucune autorisation de leur part.
zabot
21 janvier 2017 @ 17:47
A écouter une émission culturelle sur arte, Dali n’est pas enterré dans la crypte avec Gala.Elle est seule à y reposer,.La question n’a pas de réponse du pourquoi de son absence dans la crypte.
Une belle émission à revoir ou à voir en streaming.
marie balu
7 octobre 2019 @ 10:04
non ,Gala est enterrée au joli château moyen-âgeux de PUBOL (à visiter!