A la fin du régime communiste l’Etat hongrois, à la différence de la République Tchèque, décida de ne pas restituer les biens confisqués en 1945. La restitution a toujours posé problème en raison des conflits de droits qui en découlait. Que faire avec les nouveaux propriétaires, qui, bien souvent, s’étaient investis dans ces biens certes mal acquis mais dont ils ne pensaient pas se voir dépossédés un jour ? Quel droit appliquer, celui de l’ancien régime, c’est-à-dire le droit d’aînesse ? Ou celui du nouveau régime, soit l’égalité des héritiers ?
Pour résoudre ce problème, on donna en Hongrie des bons du Trésor aux anciens propriétaires. C’est à dire que l’on échangea des pièces d’or contre des assignats. Et on laissa les nouveaux dans les lieux.
Il faut dire qu’en ce qui concerne les grandes demeures, le nouveau propriétaire était l’Etat hongrois lui-même. Comme il a été vu dans des articles précédents à propos du château de Fehervarcsurgö, une solution fut adoptée : louer la propriété pour une durée de 99 ans, aux anciens propriétaires à défaut de le restituer, s’ils manifestaient l’intention de revenir vivre en Hongrie.
C’est la solution choisie pour le château de Iszkaszentgyörgy, pas très loin de Fehervarcsurgö, et aux portes de Sėkesfehėrvar, capitale de la Hongrie royale au Moyen-Age. Mais cette fois-ci, les anciens propriétaires ne se manifestèrent pas et il fallait trouver un amateur.
Ari Kupsus, Finlandais vivant en Hongrie depuis une quinzaine d’années, ami du comte et de la comtesse Georg Karolyi, tomba amoureux de ce château. Ari est un mécène dans l’âme, comme le furent Desmond et Mariga Guinness. Il sait mettre son talent au service d’une cause. A Helsinki tout d’abord, où il créa “ Ari Kupsus Salon Concert Society Scholarship”. Cette organisation a but non lucratif a pour objet de lever des fonds en vue d’aider à la scolarité d’étudiant en musique. Ses affaires l’ayant amené à Budapest, en 2000, il décida de s’investir dans la capitale hongroise.
Et chacun sait combien la musique y tient une part importante. “ Ari Kupsus Salon Concert Society Scholarship” fut désormais installée. Eva Marton, la sublime soprano hongroise qui a interprété les héroïnes de Wagner ou de Puccini sur les plus grandes scènes du monde du Metropolitan de New-York à la Scala, sans oublier Vérone et Bayreuth, est la marraine des “Salon Concerts”.
Avec l’aide de Laszlo Nemes, de l’Institut Kodály, Ari Kupsus organise depuis chaque mois des concerts où viennent se produire des étudiants de l’Institut Franz Liszt de Budapest, une des académie de musique les plus prestigieuses au monde.
Le baron Perenyi et la comtesse Lazslo Karolyi
Les fonds levés lors de ces concerts permettent de financer des bourses d’études. L’ambassade de Finlande contribue également de façon généreuse à cette entreprise philanthropique. Les bourses d’études sont attribuées par un jury qui se réunit chaque année. Les “Salon Concerts” sont désormais un évènement incontournable de la vie musicale et sociale de Budapest. Ari Kupsus donc tomba amoureux du château de Iszkaszentgyörgy et décida de lui donner une nouvelle vie.
Le corps principal du château fut construit vers 1735 par le baron Antal Amade, dans le style baroque que l’on trouve un peu partout en Europe centrale. La famille Amade eut un rôle très important au XVIIIe dans la reconstitution de l’Eglise catholique en Hongrie après le Traité de Karlowitz en 1699 qui vit la fin de l’emprise ottomane sur la Hongrie qui durait depuis la défaite de Mohàcs en 1526.
Les Amade comptèrent des conseillers et des chambellans à la Cour de Vienne, ainsi que des conseillers privés mais aussi des poètes et des amateurs de musique. On doit à l’un d’entre eux, le théâtre de Zagreb, construit en 1797.
Des difficultés financières les emmenèrent à vendre la propriété et en 1800 l’évêque de Veszprém, Joseph Bajzáthde Peszak, en fit l’acquisition. Mais il mourut deux ans plus tard laissant le château à son frère, Jean,qui le laissa à son propre fils Georges Bajzáthde Peszak (1791-1869) qui en 1820 entreprit d’importants travaux d’agrandissement. Il agrandit le corps principal en ajoutant deux ailes aux extrémités.
Baronne Valeria Bajzath de Peszak, comtesse von Pappenheim
Sa fille Valeria Bajzáth (1827-1920) épousa en 1865 le comte Alexandre von Pappenheim (1819-1890). Les Pappenheim sont une des plus anciennes familles de la Franconie bavaroise. Comtes médiatisés du Saint-Empire, ils ont droit au prédicat d’Altesses Illustrissimes, “Erlaucht”. Leurs alliances sont illustres et nombreuses, avec des familles comme les Leiningen, les Stadion, les Furstenberg, les Stauffenberg, les Lobkowicz etc…toutes dans la première ou la seconde partie de l’Almanach de Gotha. Les Bajzáth de Peszak étaient eux-mêmes parents de toutes les grandes familles hongroises, comme les Karolyi ou les Zichy.
Armes des Pappenheim
Le couple fut sans doute le premier à vraiment aimer la propriété et leur fils Siegfried (1868-1936) procéda à de grand travaux aux début du XXe siècle en ajoutant une aile, dans les style français du XVIIIe siècle. Siegfried von Papppenheim avait épousé en 1903 Erzsébet (Elisabeth) Karolyi de Nagy-Karoly (1872-1954).
Erzsébet Karolyi de Nagy-Karolyi, comtesse von Pappeheim vers 18 ans
La dot de la comtesse fut bien utile pour financer les travaux voulus par son mari. Il faut rappeler que les Karolyi de Nagy-Karoly possédaient la plus grande fortune terrienne de Hongrie, soit plus de 500 000 hectares entre leurs différentes branches.
Erzsébet Karolyi de Nagy-Karolyi, comtesse von Pappeheim
Ils eurent quatre enfants. Alexander von Pappenheim (1905-1995) qui veuf de Maria Zeyk de Zeykfalva (1912-1974) une aristocrate de Transylvanie, épousa Eduarda, princesse de et à Liechtenstein (1903-2001). Sa soeur, Maria-Dorothea (1908-1991), épousa en 1933 Clemens von Schönborn (1905-1944) Comte de Schönborn-Wisentheim. Sybil(1903-1996) épousa le baron Heinrich von Manteuffel-Szoege (1893-1946), dont la famille est originaire de Courlande.Le plus jeune Georg (1909-1986) épousa Karinvon Weltheim (1913-2008) puis Elisabeth Blankenburg (1924-2008).
Vestibule du rez-de-chaussée
Par ses alliances familiales le couple se trouvait au coeur du réseau princier qui constitue les deux premières parties du Gotha, celui des familles souveraines et des familles médiatisées du Saint-Empire. Dans sa descendance par ses quatre enfants, le couple continua cette série d’alliance prestigieuse avec les Waldburg-Zeil, les Metternich, Les Esterhazy, les Liechtenstein et les Bourbons des Deux-Siciles.
Mais ces ancêtres prestigieux, ces alliances superbes durent s’incline devant la dure réalité de 1945. La Hongrie ayant été libérée par les troupes de Staline fut intégrée au bloc soviétique.
Le superbe domaine d’Iszkaszentgyörgy fut saisi par le gouvernement communiste. Alexander von Pappenheim et son épouse durent le quitter laissant la place aux nouveaux occupants, les enfants d’une école installée dans les locaux du châteaux. Les écuries virent les magnifiques chevaux de chasse remplacés par des gymnases. Le jardin à la française disparut. Les terrasses desquelles on peut voir des kilomètres de plaine hongroise se délabrèrent. Les fontaines se tarirent.C’en était fini de la splendeur aristocratique de la demeure.
Enfilade de salons
La municipalité d’Iszkaszentgyörgy, à la fin du régime communiste, se vit attribuer la propriété sans but précis. Le bâtiment ne convenait plus aux besoins d’une école contemporaine, ils risquaient de disparaître car devenant inutiles à court terme.
Grand salon
Il n’était pas question de le restituer à la famille Pappenheim, qui d’ailleurs n’aurait pas su quoi en faire car partie en exil en 1945, ils avaient refait leur vie dans l’Allemagne de leurs ancêtres. Ils n’avaient plus les moyens de remettre le château en état.
Ari Kupsus en tomba amoureux, et après de nombreuses tractations avec les autorités hongroises, obtint le droit de le louer pour une durée de 99 ans. Chacun y mit du sien. La participation de l’Etat hongrois et de l’Union européenne, ainsi que de la Finlande, permit de faire effectuer les travaux nécessaires pour rendre le château à sa nouvelle destination.
Ari Kupsus et Son Exc. l’ambassadeur de Finlande, Mr Jari Vilén
Ari Kupsus, soutenu également par les autorités municipales d’Iszkaszentgyörgy, avec à leur tête, Attila Gáll, pasteur de la communauté protestante de la commune, prit l’engagement de donner à la demeure une dimension artistique internationale. Une solution identique à celle du château de Fehervarcsurgö fut donc trouvée.
Les appartements furent restaurés et meublés grâce à la formidable collection d’Ari Kupsus qui donne l’idée de ce qu’était un château dans la Hongrie aristocratique. Il est d’ailleurs le seul château entièrement meublé en Hongrie, à ce jour. En 1945, tous les châteaux ont été mis à sac et le mobilier détruit ou volé.
Un petit salon avec les fresques d’origine au mur
Depuis six ans des Master Classes musicales, sont organisées, à côté d’ateliers de peinture. Au mois de juin, chaque année, douze artistes sont les hôtes du châteaux pour dix jours. ils viennent de Hongrie, bien sûr, mais aussi d’Allemagne, de Finlande, de Biélorussie, d’Ukraine, de Slovaquie ou de Slovénie, tous pays proches, mais aussi de beaucoup plus loin, comme l’Inde ou les Etats-Unis.
Des classes de chant sont organisées pour des enfants venant de Finlande avec le concours de la “Virtus Music School”d’Helsinki. La soprano Mervi Sipola-Maliniemi dirige ces classes. Des concerts sont régulièrement organisées dans le grand salon.
De mai à septembre la “Kempele Gardening School” de Finlande envoie des jeunes jardiniers pour trois semaines afin de travailler dans le jardin baroque et le jardin anglais du château et y apprendre l’art de restaurer des jardins.
L’Institut Kodaly ( http://kodaly.hu/ ) y organise son séminaire annuel, fin août. Et les participants viennent d’Australie, de Hollande, de Grèce, d’Allemagne etc…
“Ari Kupsus Art Gallery” y expose aussi des artistes plasticiens contemporains.
Cette année au début août, Ari Kupsus organisera le 90ème anniversaire de la baronne Sybil von Manteuffel-Szoege, la dernière des Pappenheim par sa mère, qui vécut au château. Elle avait 18 ans, quand le 16 octobre 1944, elle le quitta. Elle y revient régulièrement désormais. Son ancien appartement, restauré et meublé, est en permanence à sa disposition.
Ari Kupsus et la baronne Sybil von Manteuffel-Szoege
Chambre de Sybil von Manteuffel-Szoege
Les villageois se sentent aussi chez eux car ils y sont accueillis avec chaleur. Sans leur concours rien n’aurait été possible. La passion d’un homme, Ari Kupsus, permet de faire vivre ce bâtiment vestige d’une époque révolue mais qui a retrouvé toute sa raison d’être. Musique, peinture, jardinage, vie sociale sont désormais la nouvelle vie du château d’Iszkaszentgyörgy, somme toute pas très différente de celle qu’il connut autrefois.
Ari Kupsus et Attila Gàll, maire d’ Iszkaszentgyörgy
Venir en juin passer quelques jours à Iszkaszentgyörgy et y jouir d’une atmosphère tout-à-fait particulière au milieu de la campagne hongroise, à proximité du Lac Balaton, peut être une superbe étape dans la Hongrie de l’éternelle Sissi. (Un tout grand merci à Patrick Germain pour cet article – Crédit photos : Patrick Germain – Pentti Väistö – Tous droits réservés)
Sylvie-Laure
22 février 2016 @ 06:16
Ce reportage est vivement intéressant. Au delà des vicissitudes politiques, on peut vouloir faire revivre de belles propriétés. Ici on en lit un bel exemple. La passion de Mr Ari Kupsus pour ce grand domaine avait de quoi être bien employée.
Et la région parait être de toute beauté. Merci pour cet excellent article, Photos et commentaires.
racyma
22 février 2016 @ 07:46
j aime le chateau son histoire enfin tout . superbe reportage
neoclassique
22 février 2016 @ 08:52
bravo à l’auteur pour la rédaction remarquablement fouillée de cet article.
L’évocation de l’histoire de cette belle demeure qui retrouve son lustre et sa mémoire fait plaisir à lire d’autant qu’elle s’accompagne par une iconographie exceptionnelle
Pierre-Yves
22 février 2016 @ 09:53
Merci beaucoup, cher Cosmo, pour ce voyage en Hongrie. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de me rendre à Budapest, ville que j’ai beaucoup aimée, et une fois au Lac Balaton, mais ne connaissais pas ce lieu.
On voit que ici qu’Ari Kupsus possède les moyens de ses ambitions. Mais s’il vient à décéder, sont-ce ses héritiers, si toutefois il en a, qui devront assurer la charge du domaine ? Et s’ils ne peuvent ou ne veulent pas, l’Etat hongrois le récupère t-il ?
Cosmo
22 février 2016 @ 14:33
Cher Pierre-Yves,
Je ne connais pas les détails juridiques du contrat passé entre Ari Kupsus, l’Etat hongrois et la commune d’Iszkaszentgyörgy. Je suis certain que les héritiers d’Ari Kupsus, qui vivent en Finlande, ne seront pas intéressés à poursuivre. Cependant comme il s’agit d’une passion personnelle à l’origine, si le temps est donné à Ari Kupsus, qui n’a pas 50 ans, d’y intéresser d’autres personnes, il est probable qu’une fondation sera mise en place pour perpétuer l’oeuvre commencée. La commune y est très attachée car c’est pour elle une vitrine magnifique. La création d’un centre culture international est aussi un atout pour la Hongrie. La pérennisation de son travail est certainement le souci d’Ari Kupsus et il fera tout en conséquence.
Amicalement
Patrick
mary71
22 février 2016 @ 09:59
magnifique restauration !
Dommage que cela n’existe pas partout
beji
22 février 2016 @ 11:29
article très intéressant;je renonce à essayer de prononcer le nom du château!
Gérard
22 février 2016 @ 12:08
Magnifique !!!
patricio
22 février 2016 @ 12:57
Merci Regine et patrick Germain.
Magnifique reportage.
amities
patricio
Berthold
22 février 2016 @ 13:46
Merci Patrick Germain.
Je ne sais pas trop quoi en pensé…
Bien dommage en tout cas pour ce qui a été de la guerre, de tout ces morts et des spoliations qui ont été faites!
Rétablir ce qui revient de droit à la famille me paraît normal.
Déjà que plus rien ne sera pareil et c’est bien plus qui a été perdu dans tout ça!
J.B.
*Gustave de Montréal
22 février 2016 @ 15:00
Excellent. Ces régimes communistes n’étaient que des bandes de pillards.
Francine du Canada
24 février 2016 @ 07:46
En effet Gustave; récupération, conservation, développement, etc. On ne pourrait souhaiter davantage. Merci Régine et Patrick Germain pour ce reportage et ces photos. FdC
Mayg
22 février 2016 @ 15:14
Un grand merci à Cosmo pour ce beau reportage.
Il est dit l’article que Ari Kupsus est baron. Fait-il partie de la noblesse Finlandais ?
Cosmo
23 février 2016 @ 09:54
Il s’agit d’un oubli lors de la correction de l’article. Ari Kupsus ne fait pas partie de la noblesse.
Merci pour votre appréciation.
Jean Pierre
22 février 2016 @ 15:15
C’est trés fino-ougrien en somme….
clement
22 février 2016 @ 15:33
reportage très intéressant ,château agréable à visiter sur le site !
Danielle
22 février 2016 @ 15:35
Quelle histoire pour ce château !! heureusement que des personnes se sont vouées corps et âme pour le faire revivre !
La photo avec la neige est particulièrement belle.
ciboulette
22 février 2016 @ 15:48
Je suis très admirative devant les travaux réalisés , c’est splendide ! Merci à Cosmo et Régine pour cet article intéressant !
Charles
22 février 2016 @ 16:45
Merci Patrick pour ce sujet passionnant particulièrement bien illustré.
Des sujets comme celui-ci, j’en redemande…!
encore merci et bravo !
Helka
22 février 2016 @ 18:05
Très intéressant reportage sur ce château qui a la chance de perdurer, en dépit des vicissitudes qu’il a connues. Il faut espérer que ce mécénat se poursuivra dans le futur. Merci, Régine, de nous faire connaître ainsi ce que sont devenues les grandes propriétés d’Europe Centrale.
Robespierre
22 février 2016 @ 19:01
Très beau reportage, belles photos, mais le nom de ces châteaux est imprononçable.
Les meubles sont amusants, ils sont une version hongroise des styles français du 19e et début du 19e.
Leonor
23 février 2016 @ 09:20
Ah la la, Robespierre… ;-) Tout ce qui n’est pas français semble imprononçable aux Français …..
Et pourtant, réfléchissez voir : comment voulez-vous qu’un non-Français sache comment prononcer le mot français » eau » ( la flotte !) ?
Le mot contient trois lettres ( trois graphèmes) : E – A – U, et on n’en prononce aucun.
Par contre, on prononce [o] , mais ce graphème-là, o, ne figure pas dans l’écriture du mot .
Et encore, c’est à dessein que j’ai utilisé pour l’exemple un mot très simple et très courant.
Et que dire de nos lettres muettes, de nos liaisons et non-liaisons ( des z-hôpitaux, mais des hhharicots ) ?
La langue française est parfaitement imprononçable …… ! ;-)
Pierre-Yves
23 février 2016 @ 13:36
Allez savoir pourquoi le mot seconde s’écrit avec un c et se prononce comme s’il y avait un g ?
le Français est truffé de trucs ineptes et arbitraires dans ce genre. On comprend que certains aient des vélléités de le simplifier, même si nous, qui avons intégré ses pièges et ses difficultés, contestons que cela soit souhaitable …
emy
24 février 2016 @ 17:54
C’est pourquoi ce sera pour la génération d’après… Pour ma part, je ne pourrai pas modifier mon orthographe, j’aime tant la langue française, telle que je l’ai apprise, ma langue maternelle ! Mais je conçois qu’on veuille la simplifier, seulement ce sont mes petits-enfants qui écriront les « oignons » sans le « i » et les mots sans accent circonflexe…
Marc
23 février 2016 @ 21:21
J’ai fait un tout petit peu de hongrois (je ne le parle malheureusement pas mais j’arrive à le lire à peu près).
C’est une langue que je trouve magnifique (mais bon, des goûts et des couleurs …)
Pour prononcer le nom du château d’Iszkaszentgyörgy, il suffit de le diviser en quatre.
1) Isz = « Iss »
2) Ka = « Ka » (le « a » hongrois se prononce entre le « a »et le « o » français : vous ouvrez la bouche comme pour émettre un « a » et vous dites « o » – ou l’inverse) –
3) Szent = « Sent » (toutes les lettres se prononcent) – Pièges du hongrois : le « sz » se prononce « s »,comme dans « passoire », mais le « s » se prononce « ch » comme dans Charles et le « zs » se prononce « j » comme dans dans « jouet » !
4) « Dyeurdy(e) » – avec un e muet pour terminer.
Le « g » devant un « y » se prononce « d ».
Le « ö » se prononce eu (comme en allemand).
On a donc tout simplement
Iss-ka-ssent-dyeurdy(e)
Enfin, si vous voulez écoutez des Hongrois prononcer ce nom comme il faut, vous pouvez visionner cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=390djpfKMN4
(Pour bien entendre le nom, il vaut mieux lancer la vidéo deux ou trois secondes avant lr temps donné
A 0:15 par le présentateur
A 1:09 par la dame qui interviewe
A 4:21 par le monsieur qui est interviewé
A 4:31 par la dame qui interviewe
A 4:35 par le monsieur qui est interviewé
A 4:48 par le monsieur qui est interviewé (j’ai l’impression qu’il y rajoute un suffixe car on peut rajouter des suffixes aux mots hongrois)
A 6:53 par le monsieur qui est interviewé
Comme exercice de hongrois, vous pouvez essayer de trouver dans la vidéo le mot « köszönöm » (merci) !
Qui a dit que le hongrois était imprononçable ?
Leonor
24 février 2016 @ 09:56
Woaw ! J’adore votre message, Marc.
Szeretnek tanul ( je désire apprendre). Köszönöm.
Réf.: Michel Malherbe, parlons hongrois, Ed. de l’Harmattan, 1988.
Marc
24 février 2016 @ 22:20
Merci Leonor.
Je trouve que ce site est très bien pour avoir quelques bases de hongrois.
http://www.loecsen.com/travel/0-fr-67-3-46-cours-gratuit-hongrois.html
Cosmo
24 février 2016 @ 17:52
köszönöm szépen, Marc, pour cette explication fort brillante sur l’art de prononcer ce qui semble imprononçable.
emy
24 février 2016 @ 17:55
Un grand merci !
JAusten
22 février 2016 @ 19:35
heureusement qu’il existe des amoureux de châteaux et d’histoire qui ont les moyens de réaliser leur rêve pour ne pas se laisser abattre par des problèmes juridico-administratifs ! La demeure est immense, il y a de quoi faire un immense B&B de luxe, et ces salons en enfilades, ça fait un peu rêver.
Merci Cosmo pour cette balade en Hongrie …. je vous soupçonne d’avoir fait de cette endroit votre CDA (clin d’œil)
Claude-Patricia
22 février 2016 @ 19:41
Bonsoir à tous,
Merci cher Patrick pour ce reportage!
Leonor
22 février 2016 @ 20:09
Merci, Cosmo. Je n’avais pas tout de suite réalisé que le reportage était de vous.
M’en vais cuisiner une goulash, un de ces jours, une vraie de vraie. Elle sera accompagnée de Tokay.
ML
22 février 2016 @ 20:58
Superbe ,merci Cosmo .
Corsica
22 février 2016 @ 22:26
Cosmo, mille mercis pour cet article très bien illustré et tout aussi passionnant que celui que vous aviez écrit sur le mécénat de Desmond Guinness et son épouse. Mais si je trouve l’idée du bail emphythéotique excellente, je peux comprendre que certains anciens propriétaires n’aient pas eu envie d’investir argent et énergie pour maintenir ces bâtiments dont ils n’auraient été que locataires.
Trianon
23 février 2016 @ 15:21
un régal de vous lire!
merci pour cet article!
COLETTE C.
23 février 2016 @ 21:30
Merci pour cette superbe visite !