Le Mont de piété est un établissement de prêt sur gage qui a pour mission de faciliter les prêts d’argent. Dans le langage populaire, le Mont de piété est souvent appelé « chez ma tante« . En voici la raison.
L’expression vient directement du Prince de Joinville, l’un des fils du Roi Louis-Philippe, qui prétexta un jour auprès de sa mère la Reine Marie-Amélie avoir oublié chez sa tante Adélaïde la montre qu’elle lui avait offerte.
La vérité était tout autre, le jeune Prince d’Orléans avait en réalité mis en gage sa montre au Mont de piété afin de régler une dette de jeu. Cette histoire fit le tour de la famille royale et de là vient la célèbre expression « aller chez ma tante ».
Le portrait représentant Madame Adélaïde et son neveu François, Prince de Joinville est aujourd’hui conservé au château d’Amboise. (Photo DR – Merci à Charles)
hugo
27 février 2018 @ 09:02
Jolie histoire
Volisya
27 février 2018 @ 09:10
Le principe du Mont de Piété a une origine italienne, je crois me souvenir, mais c’est Théophraste Renaudot qui l’a instauré à Paris, le premier. (anecdote recueillie à Loudun ville natale du créateur de la première Gazette et patron des journalistes).
Damien B.
27 février 2018 @ 11:19
Cette anecdote est savoureuse. C’est Joseph Court qui a réalisé ce portrait d’un goût exquis du jeune Joinville et de sa tante Madame Adélaïde.
Charles
27 février 2018 @ 15:46
Joseph-Désiré Court était un excellent portraitiste. Madame Adélaide n’a pas oublié son neveu Joinville puisqu’elle lui transmis à sa mort le château d’Arc en Barrois et son immense forêt.
Bien à vous,
Charles
framboiz 07
28 février 2018 @ 20:03
Et maintenant , qu’en est-il devenu? Ce n’est pas loin de chez moi , pour une visite …
AnneLise
1 mars 2018 @ 20:02
C’est devenu un hôtel, framboiz !
William
27 février 2018 @ 11:36
Belle petite histoire.
L’histoire du mont de piété est narrée en français; est ce à dire que l’établissement existe toujours? Sinon qu’en est il advenu?
Margaux ?
27 février 2018 @ 14:55
Le Mont de Piété, alias « Chez ma Tante » dans cette petite histoire est actuellement le Crédit Municipal de Paris. Il existe d’autres Monts de Piété en province (Toulouse et Lyon notamment).
AnneLise
27 février 2018 @ 15:07
Il n’a jamais autant existé qu’à présent !
On l’appelle plus communément le Crédit Municipal.
MMDehove
27 février 2018 @ 15:26
Hélas oui, il existe toujours… et il rend encore service à de nombreuses personnes . Un reportage lui a été consacré à la télévision, il y a quelques temps.
Corsica
27 février 2018 @ 15:31
Depuis 1918, le Mont de Piété a changé de nom pour devenir le Crédit Municipal, établissement public et social géré par les municipalités. Que ce soit dans la capitale ou dans d’autres villes de France, on peut déposer des objets pour une durée illimitée à condition de payer les frais annuels de garde qui vont de 9 à 15% du montant du prêt. Sinon la durée maximum de garde est de deux ans. À Paris, selon la valeur de l’objet, les sommes prêtées vont de 30 à un million d’euros.
Laure2
27 février 2018 @ 15:54
Le credit municipal de Paris . Aujourd’hui toujours en activité .
stiernon
27 février 2018 @ 18:04
Ça existe toujours mais sous le nom de « crédit municipal » en France
Laurent F
27 février 2018 @ 18:53
C’est maintenant le crédit municipal
Clément II
27 février 2018 @ 21:05
http://www.creditmunicipal.fr/le-credit-municipal-de-paris/histoire/theophraste-renaudot.html
Faites défiler, vous aurez un rapide résumé historique.
William
1 mars 2018 @ 13:39
L’histoire est narrée au temps présent je voulais dire.
Merci pour les réponses?.
Y en a jamais eu au Canada. Beau concept.
Pierre-Yves
27 février 2018 @ 11:46
Le prince de Joinville était un coquin et je suppose que personne n’a cru à son excuse. Mais que celui qui n’a jamais raconté de carabistouilles pour tenter de faire passer une bêtise ou une négligence lui jette la première pierre. Et ce ne sera pas moi.
Actarus
27 février 2018 @ 12:15
Si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle.
Ah non, ça c’est une autre expression. ;-)
Carole 007
27 février 2018 @ 16:14
?
aubert
27 février 2018 @ 17:23
Si Adélaïde d’Orléans, princesse du Sang de France, comme toutes les petites filles de France n’avait pas ce que vous ne citez pas mais auxquelles vous pensez elle avait par contre du caractère donc on peut dire qu’elle en avait.
Actarus
28 février 2018 @ 12:54
N’est-ce pas cette dame qui s’est fait appeler la « citoyenne Adélaïde Vérité » lorsque, emportée par la ferveur révolutionnaire, toute sa famille a changé de nom ? ;-)
Gérard
1 mars 2018 @ 16:55
Naturellement Adélaïde qui était de surcroît mineure portait le nom de son père et en 1792 la commune de Paris avait pris un arrêté stipulant :
« Le conseil général de la commune de Paris arrête, sur la demande de Louis-Philippe-Joseph, prince français, ce qui suit :
1° Louis-Philippe Joseph et sa postérité porteront désormais, pour nom de famille, Égalité.
2° Le jardin connu jusqu’à présent sous le nom de Palais-Royal, s’appellera désormais jardin de la Révolution.
Louis-Philippe-Joseph Égalité est autorisé à faire faire, soit sur les registres publics, soit sur les actes notariés, mention du présent arrêté. »
Le nom d’Égalité s’était donc transmis à ses enfants.
Dans une lettre écrite en 1793 de prison à son avoué Jean-Baptiste Le Maire, datée du Fort Saint-Jean à Marseille, le 5 août 1793 Philippe note :
« Pourquoi m’appelez-vous « Orléans » nom que vous savez que je n’ai pas signé depuis le début de l’assemblée constituante qui défendait de porter aucun titre ni nom de terre ? Est-ce qu’il y a un décret qui m’ordonne de m’appeler « Orléans » ? J’ai déjà fait cette question aux citoyens Gérard et Voidel, mais je n’y ai reçu aucune réponse ; peut-être serai-je plus heureux en m’adressant à vous. Je désire le savoir car s’il y en a un, il est trop ridicule à moi de continuer à signer « Égalité ». Cependant ce ridicule serait bien involontaire puisque je n’ai aucune connaissance que je doive signer autrement. »
Actarus
2 mars 2018 @ 13:52
Ah, pardon. La citoyenne Vérité, c’était la TANTE de ma tante à Joinville ! ^^
Claude-Patricia
27 février 2018 @ 20:05
comme les relations entre « oncle et nièce » cf pretty woman…
La langue française regorge d’expressions aux origines parfois Très originales…
C’est une façon plus ou moins poétique de pratiquer le vice et la vertu qualités très humaines!!
nozzari
27 février 2018 @ 21:58
Je me suis promis de ne plus faire de commentaire sue le site mais votre message aussi éculé que rafraichissant ne peut qu’être applaudi. Merci !
Olivier d'Abington
28 février 2018 @ 08:03
Actarus,
Vous n’en loupez pas une!!!
;-))
Émilie 09
27 février 2018 @ 13:57
Le mont de piété chez nous en Belgique n’est pas seulement une institution financière; de part son ancienneté ( ouverte depuis le 28 Septembre 1618), cette Agence de la Rue Ghislain qui est la toute dernière, est aussi pour nous un « monument » historique.
Elle est une vraie concurrente des établissements de crédit et tout le monde vivant en Belgique ou dans l’UE à titre officiel, possédant une CNI peut la solliciter pour un crédit sur gage de valeur, lui appartenant.
William
1 mars 2018 @ 13:43
Donc en Belgique aussi. Je comprends mieux
Clément II
3 mars 2018 @ 17:06
Le Crédit Municipal de Paris, situé rue des Francs-Bourgeois est aussi une institution historique en France. L’Hôtel occupé par cet organisme est ancien, avec des curiosités architecturales et une histoire assez cocasse.
Danielle.
27 février 2018 @ 14:41
Cette histoire est intéressante, merci Charles.
Claudia
27 février 2018 @ 14:42
Je connaissais l’origine de l’expression mais j’ignorais qu’elle venait d’aussi haut placé !!
j21
27 février 2018 @ 15:31
Anecdote intéressante que je découvre, merci Charles.
ciboulette
27 février 2018 @ 15:40
On l’appelle aujourd’hui le Crédit municipal et il existe toujours .
Marie1
27 février 2018 @ 17:42
Merci pour cette histoire, je connaissais l’expression mais pas l’origine.
COLETTE C.
27 février 2018 @ 18:03
Je ne savais pas que l’existence de « chez ma tante » était aussi ancienne.
Kaloutine
27 février 2018 @ 18:58
Anecdote amusante, merci Charles.
claudie
27 février 2018 @ 19:25
Le Mont de Piété existe toujours et de plus en plus populaire par les temps qui courent!
Claude-Patricia
27 février 2018 @ 20:06
Merci Charles!!
Will34
27 février 2018 @ 20:07
Était ce une dette simplement de jeu ?
particule
27 février 2018 @ 20:54
Très intéressant j’ignorais totalement l’origine du surnom du Mont de Piété … sacré Prince, il a même laissé son addiction parmi les clients !
Tonton Soupic
27 février 2018 @ 21:51
Un mien cousin Foulques y allait souvent. ON fermait les zieux par poulitsse.
Charles
28 février 2018 @ 12:46
Si vous saviez le nombre de Princes ou de membres du Gotha qui ont un jour porté un objet précieux ou un tableau au Crédit municipal, vous seriez surpris.
C’est surtout un moyen commode de retrouver quelques liquidités d’une manière immédiate. L’objet est conservé dans un coffre jusqu’au jour où l’on vient récupérer son objet gagé contre une somme d’argent.
Actarus
28 février 2018 @ 12:57
Le jeune Joinville, sur ce portrait, me donne l’impression d’un joueur qui aime flamber au banco. J’y aurais volontiers joué avec lui. ;-)
Gérard
28 février 2018 @ 01:27
Ce portrait est dû à Joseph-Désiré Court né à Rouen en 1797, mort à Paris en 1865.
Descendant de Hyacinthe Rigaud par sa mère, il fut un brillant peintre d’histoire et portraitiste. Cette toile était dans la chambre des appartements de Louis-Philippe, qu’il occupa très peu et je crois se trouve aujourd’hui dans le salon de musique. Joinville porte son uniforme de marin.
Madame Adélaïde était non seulement la tante mais la marraine de Joinville auquel elle léguera le château d’Arc-en-Barrois.
Sylvie-Laure
28 février 2018 @ 06:26
là, je ne dirais pas : « tel père, tel fils ». Un père précautionneux , financièrement parlant, et un fils joueur; la famille et les fonds financiers, c’était « variable », un qui faisait rentrer l’argent et n’aimer pas dépenser, et le fils qui aimait dépenser… Cherchez l’erreur..
Robespierre
28 février 2018 @ 08:25
Il est bien jeune pour commencer des dettes de jeu. Je m’y perds dans les enfants de Louis-Philippe. N’est-ce pas lui qui a épousé une princesse brésilienne ?
Gérard
28 février 2018 @ 14:00
Il me semble que ça en est resté au péché de jeunesse.
AnneLise
1 mars 2018 @ 19:52
Quel péché de jeunesse, épouser une Princesse du Brésil ? Ou jouer ?
C’est un peu flou, Gérard !
Gérard
2 mars 2018 @ 14:39
Le jeu ce me semble.
AnneLise
3 mars 2018 @ 18:29
Il me semblait aussi !
Quoi que l’autre solution aurait pu être plausible, qui sait ?
Dans tous les cas, ce prince, si péché de jeunesse il a commis, a mené par la suite une carrière militaire fort honorable et il est, un peu, connu en Seine et Marne dont il fut élu député.
ML
28 février 2018 @ 18:50
C’est lui .
Ghislaine-Perrynn
28 février 2018 @ 09:25
C’est joli – merci Charles , Joinville était coquin.
AnneLise
1 mars 2018 @ 19:55
Vous n’allez pas me faire croire, Ghislaine que vous ne connaissiez pas cette anecdote !
Ghislaine-Perrynn
2 mars 2018 @ 15:06
Anne-Lise mais voyons vous ignoriez que je suis atteinte de sénélité que je ne qualifierais pas de précoce vu mon âge canonique . En effet , je suis sensée être kalistea !!! à l’insu de mon plein gré par une spécialiste de la chose .
Donc , si je me dédouble , voire me détriple ou me clone à l’infini , je radote forcément .
Sur ces entrefaits , quand je pose une anecdote , tagada rapplique un cru du bordelais un peu piqué et sur qui m’assaisonne de vinaigrette du style votre lectorat n’est pas dupe . Du coup , l’originale que je suis biche un maximum elle ignorait totalement qu’elle avait un lectorat ! Mais ce lectorat étant digne d’un juré d’assises , je vais me retrouver dans un cul-de-basse-fosse moi ou l’une de vous prise pour moi et cela je ne me le pardonnerai jamais .
Je finis coincée for.cément Je ne sais pus rien , je ne vois plus rien et je ne suis plus rien (rire)
Donc je me fige en un menhir breton et je revendique le terme de plouc qui est pour moi une référence .
J’aime bien les sujets de Charles et j’aime beaucoup Gaston vif, intelligent qui préfère une basse-cour à une cour . (Ce qui n’est pas le cas de tout un chacun ici)
Phoebus, il rayonne cet enfant , le soleil est dans ses gênes .
J’ajouterai que j’ai toujours appréciés les princes d’Orléans fils de Louis-Philippe , beaux , élégants dans plusieurs sens du terme , aventureux pour ne pas dire aventuriers et prenant des décisions parfois étonnantes pour leur milieu , bien avant tout le monde .
cordialement
Clément II
3 mars 2018 @ 17:09
« sénélité »
C’est plus de l’analphabétisme que de la sénilité…
Ghislaine-Perrynn
4 mars 2018 @ 15:34
rengainez vos sarcasme votre sainteté sinon je souligne vos fautes itératives sur le forum (rire)
Pour ce qui est de mon empâtement éventuel , il ne vous concerne en rien , je me plais telle que je suis et surtout je plais à mon mari qui n’est en rien un toutou à sa mémère .
AnneLise
3 mars 2018 @ 18:12
Une telle aigreur, Ghislaine est néfaste pour l’estomac et en ce moment considérant votre fragilité c’est imprudent !
Par ailleurs l’aigreur gâte le teint or comme vous êtes miraculeusement épargnée par les rides il serait dommage, qu’il en pâtisse !
Ghislaine-Perrynn
4 mars 2018 @ 15:36
Mais comme ils sont sympathiques ces « soucieux » de mon état physique .
Jememarre.com
Francois
1 mars 2018 @ 14:12
Le crédit municipal est le meilleur moyen
de s’assurer des liquidités très rapidement
Il faut savoir que 95% des objets déposés sont
récupérés par leurs propriétaires
Et savoir aussi que si un objet se vend beaucoup plus cher
que la somme très basse donnée
On donne la différence
Ainsi il y a quelques années un samovar déposé pour 300 €
à été vendu 300 000€
Il etait russe très original avec un dragon
En Argent Massif
Emporté en 1918
Les propriétaires à qui un antiquaire en avait proposé
une somme dérisoire ont dû être heureux
Ghislaine-Perrynn
1 mars 2018 @ 14:16
Régine pourquoi certains pseudos apparaîssent-ils en bleu ?
En vous remerciant par avance pour la réponse .
Régine
2 mars 2018 @ 12:36
Je l’ignore
Clément II
3 mars 2018 @ 17:12
Il faut passer la souris sur le pseudo pour le savoir.
Allez, un effort Ghislaine ! Il faut mobiliser un peu le bras. Ce n’est pas ce qui vous rendra vos neurones (puisque vous vous reconnaissez sénile) mais ça évitera que vous vous empâtiez.
Gérard
5 mars 2018 @ 15:57
C’est en 1643 que Louis XIV autorisa 58 villes de France à établir des monts-de-piété et celui de Marseille a été reconnu en 1696 (Lettres-Patentes de Sa Majesté, avec les Règlements du Mont-de-piété, ou Prest charitable, établi en la Ville de Marseille) et existe encore, il est le plus ancien car celui de Lille a été fondé en 1610 mais Lille n’a pas toujours été française et ne l’était pas encore en 1610. Les monts-de-piété ont fermé après 1789 et sont réapparus progressivement sous Napoléon Ier Louis XVIII et Charles X. L’établissement marseillais cependant existe depuis 1673 et vient d’une initiative privée de notables soutenue par l’évêque de Marseille monseigneur de Forbin de Janson, puis d’un don considérable de Jean de Puget qui a accéléré la reconnaissance de l’établissement par le roi.
C’est en 1918 que les monts-de-piété ont changé d’appellation et sont devenus des caisses de crédit municipal. Néanmoins les monts-de-piété ont une origine italienne et le premier fut créé à Pérouse par Barnabé de Terni, en 1462, c’était un moine récollet qui prêchait contre les usuriers et proposait une banque charitable. Le premier mont-de-piété cependant sur le territoire français actuel a été ouvert à Avignon en 1577 c’est-à-dire dans les États pontificaux. Une tentative parisienne de Théophraste Renaudot en 1637 échoua du fait des usuriers.