Le 28 juin prochain, il y aura 100 ans que l’archiduc François Ferdinand d’Autriche, héritier de l’empire austro-hongrois et son épouse la duchesse Sophie de Hohenberg étaient assassinés à Sarajevo. Le couple fut inhumé conformément aux dispositions prises de son vivant par l’archiduc dans la crypte de leur château d’Artstetten en Autriche.Ils laissèrent trois orphelins : Sophie, Maximilien et Ernst. Leur arrière-petite-fille la princesse Sophie de Hohenberg gère aujourd’hui le château-musée. Pour en savoir plus, consultez le site du château d’Artstetten en Autriche
Kaiserin
16 juin 2014 @ 15:17
Et en allant visiter Artstten, il ne faut pas hésiter à s’arrêter à l’abbaye de Melk
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Melk
http://www.stiftmelk.at/
Nozari
16 juin 2014 @ 16:42
Un personnage qui a finalement laissé une assez mauvaise image en grande partie imméritée. Je conseille le livre Jean-Louis Thiériot qui lui est consacré.
Caroline
16 juin 2014 @ 19:10
Nozari,seriez-vous la gérante d’un des sites de Sissi d’Autriche?
Merci pour le site détaillé du chateau d’Artstetten!A penser aux belles salles de location pour les évènements heureux!
COLETTE C.
16 juin 2014 @ 17:41
Trois orphelins, quelle tristesse !
flabemont8
16 juin 2014 @ 17:42
Triste anniversaire ! Ce double assassinat qui fit trois malheureux orphelins , annonçait un massacre plus grand encore…
Guyard
16 juin 2014 @ 18:46
On peut trouver la descendance des assassinés en ligne : http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2013/11/11/la-famille-de-hohenberg-descendance-des-assassines-de-sarajevo/
*gustave de montréal
16 juin 2014 @ 20:43
Exactement un mois plus tard, le 28 juillet 1914, l’Europe éclatait causant des millions de morts. Pendant ce temps, à Munich, un jeune soldat de 25 ans rêvassait à l’avenir de l’Allemagne…
cisca
16 juin 2014 @ 20:44
Que fait officielement l’Autriche pour commemorer ce bien triste evenement ?
cisca
17 juin 2014 @ 07:41
Je cherche depuis longtemps des documents sur Sophie de Hohenberg. Si vous en avez, pensez à moi. Quant au soldat qui revait, on peut dire que si Francois-Ferdinand avait reigné, il serait resté un citoyen néfaste mais anonyme.
beji
17 juin 2014 @ 12:26
j’ai lu le livre de Jean-Louis Thiériot;François-Ferdinand n’inspire pas la sympathie.
Claude-Patricia
25 juin 2014 @ 20:09
Bonsoir à tous,
En passant par l’Autriche
Un futur empereur qui inquiète l’Europe (21 décembre 1912).
François-Ferdinand d’Autriche-Este
Avant le drame de Mayerling, l’Archiduc François-Ferdinand aujourd’hui héritier présomptif de la couronne d’Autriche, n’était qu’un jeune prince assez effacé, perdu dans la foule archiducale de la maison de Habsbourg. La mort-aussi inopinée que tragique-de l’archiduc Rodolphe ouvrit à François-Ferdinand les plus hautes destinées. L’archiduc Charles son père, frère de l’empereur devint héritier. Mais c’était un philosophe que les charges et les soucis du pouvoir effrayaient. Il renonça bientôt à ses droits et mourut, peu à près en 1896.
L’empereur-roi François-Joseph témoigna, tout d’abord assez peu de sympathie à son neveu devenu héritier à la suite de circonstances particulièrement douloureuses pour lui. Il s’ingénia à le reléguer au second plan. Mais l’archiduc, avec une admirable ténacité sut ressaisir une influence qu’on voulait lui ravir : il fit si bien qu’aujourd’hui il est, en Autriche-Hongrie, le maître de la situation.
Tout l’avait préparé à jouer le premier rôle que la destinée lui avait réservé. Son précepteur, l’évêque Marshall, s’appliqua à ce qu’il devint un prince accompli. Très jeune encore, pour compléter son éducation, il voyagea. Successivement, il visita l’Egypte, la Syrie, la Palestine; il fit le tour du monde et séjourna plusieurs mois au Japon d’où il rapporta de magnifiques collections.
Etant officier à Presbourg, François-Ferdinand était fréquemment reçu au château de Pozsony chez son cousin l’archiduc Frédéric, duc de Teschen, marié à la princesse Isabelle de Croy. Celle-ci était tout heureuse de recevoir le jeune prince et elle espérait que, peut-être séduit par le charme de ses filles, il épouserait l’une d’elle.
Aussi son dépit fut grand quand elle s’aperçut que son cousin était attiré chez elle non par le charme de ses filles, mais par celui de sa lectrice,la comtesse Choteck de de Chotkowa et wogin. Cette jeune femme, aussi intelligente que séduisante, appartenait à une grande famille tchèque. Des revers de fortune l’avait contrainte à accepter la modeste situation qu’elle occupait auprès de l’archiduchesse Isabelle.
La passion du jeune archiduc pour la comtesse Chotek fut telle qu’elle brava toutes les oppositions, même celle de l’empereur, son oncle. Elle sut surmonter tous les obstacles, et, le 1er juillet 1900 François-Ferdinand épousait morganatiquement, à Reichhstadt, celle que son cœur avait élu.
Ce mariage fut très mal accueilli par la famille impérial d’Autriche. La comtesse Chotek, aujourd’hui duchesse de Hohemberg, rencontra à la cour d’Autriche de terribles hostilités. Mais petit à petit, à force de patience et de ténacité, elle vainquit ces hostilités. Aujourd’hui, le palais du Belvédère, à vienne, résidence du couple princier est devenu le centre dirigeant de la monarchie.
On dit que François-Ferdinand rêve malgré la Constitution autrichienne qui ne reconnait pas les épouses morganatiques de poser la couronne sur la tête de sa femme et de faire de son fils aîné un empereur d’Autriche-Hongrie. Les difficultés que présente un projet aussi audacieux sont énormes.
Le premier soin de l’archiduc-héritier, lorsqu’il eut reconquis son influence, et lorsque François-Joseph consentit à ce qu’il s’occupât activement des affaires de l’empire, fut de réorganiser l’armée et la marine. En 1905 représentant l’empereur aux armées impériales, il renvoya de sa propre autorité l’ancien chef d’état-major, baron de Beck, qu’il remplaça par un de ses fidèles, le général Conrad von Hoentzendorf. C’est ce même général avait dû, il y a quelques mois, quitter ses fonctions sur les insistances pressantes du comte d’Aerenthal. Le défunt ministre des affaires étrangères reprochait au chef d’état-major de préparer ouvertement la guerre contre l’Italie, en concentrant ses troupes sur les frontières de cette puissance.
A suivre!
Claude-Patricia
26 juin 2014 @ 18:09
Suite :
A Rome, on s’était montré très ému des mesures prises par le général von Hoentzendorf, conseillé dit-on par l’archiduc-héritier. Après quelques mois de disgrâce, l’ami de François-Ferdinand vient de reprendre son poste de confiance. A l’heure particulièrement critique où nous sommes ceci est significatif. Le général von Hoentzerdorf est un homme d’action et il passe pour être belliqueux.
François-Ferdinand, dont le constant soucis est d’améliorer l’armée, qu’il estime être l’instrument indispensable à la réalisation de ses ambitions, s’appliqua à faire aboutir avec un parfait esprit de continuité différentes réformes telles que la nouvelle répartition des corps d’armée, la création d’une artillerie pour la territoriale, l’augmentation du contingent militaire et le développement de la marine de guerre. Ces réformes ont notablement renforcé la puissance militaire de la double-monarchie.
Aussi François-Ferdinand jouit-il dans l’armée et dans la marine austro-hongroise d’une grand popularité. Et cette popularité lui donne un prestige incontestable.Il est devenu chef du parti militaire. Lors de la crise de 1908-1909, provoquée par l’annexion de la Bosnie-Herzégovine, nous avions déjà vu ce parti et son chef préparer la guerre.
(Je passerai quelques temps sur ce pays-ci afin de voir si je retrouve ce genre d’infos pour que tout le monde puisse s’y retrouver…) Je sais que l’on parlais de cette sorte de contingent dissident qui a préparé ce double meurtre, je l’ai revu par hasard sur LCP notre chaîne parlementaire en France. La Main Noire. Dites-moi si je me trompe.
Reprise du texte : Cette fois encore, l’archiduc et le parti militaire poussent ouvertement l’empire à intervenir militairement en Serbie. Cette politique d’aventures aura-t-elle raison des sentiments hautement pacifiques de François-Joseph? On peut encore espérer que non. L’Idéal poursuivi par l’archiduc-héritier est de faire de l’Autriche-Hongrie un pays aussi uni que possible, ayant des ambitions nationales. De là son soucis constant d’avoir sous la main une armée prête à combattre, si il le fallait, pour satisfaire ses ambitions. Catholique fervent, l’archiduc veut que son pays demeure, en dépit des influences protestantes et orthodoxes, un grand empire catholique. Etant donné les opinions affichées par lui jusqu’à présent, il jouit auprès de tous les conservateurs de l’empire d’une faveur exceptionnelle. Mais, fait notable, en dépit de ses idées, l’archiduc est un partisan convaincu du suffrage universel, parce qu’il croit que celle-ci est le meilleur moyen de consolider la couronne de Habsbourg.
Physiquement, François-Ferdinand qui vient d’avoir quarante-neuf ans, étant né le 18 décembre 1863, est un homme vigoureux, d’aspect un peu rude. Ses yeux , d’un bleu gris ont quelque chose de dur.Son regard est décidé et impérieux. Ses cheveux taillés en brosse grisonnent déjà. Ses mâchoires sont fortes et son menton est proéminent , ce qui dit-on est un signe d’énergie et de fixité dans les desseins.
L’archiduc-héritier et sa femme forment un ménage bien uni. La duchesse de Hohemberg s’occupe avec un zèle inlassable de l’éducation de ses trois enfants.
Ceci ne l’empêche pas de suivre les affaires politiques avec un soin particulier. Elle passe en Autriche pour être, en toutes circonstances la conseillère de son mari. Très ambitieuse, elle désire, plus peut-être que l’archiduc, qu’un jour son fils règne sur l’Autriche-Hongrie.
Comme on le voit, l’héritier de la couronne d’Autriche est une personnalité intéressante, mais, somme toute assez troublante. Son ambition de créer une plus grande Autriche, unie à son ardent désir de devenir un prince populaire, ce qui lui permettrait de faire, sans trop de difficultés, de sa femme une impératrice et de son fils aîné un prince héritier, constitue un réel péril pour le maintien de la paix.
La monarchie dualiste qui, depuis le désastre de Sadowa, pratiquait une politique de prudence et de recueillement, est devenu aujourd’hui un objet de sérieuse inquiétude pour l’Europe. Il n’est pas douteux que c’est à partir du jour où l’archiduc François-Ferdinand a tenu dans la monarchie une place prépondérante que l’Autriche-Hongrie a étonné et effrayé l’Europe.
L’archiduc François-Ferdinand et son entourage devraient bien se souvenir, avant de lancer leur pays dans une politique d’aventure que le vieil empire des Habsbourg a trop souffert de la guerre pour ne point souhaiter la paix. Mais cette fois-ci, tout geste inconsidéré serait criminel puisqu’il risquerait de provoquer une conflagration générale.
Texte d’André Mévil.
Claude-Patricia
28 juin 2014 @ 19:30
Bonsoir à tous,
Dans mon livre, j’ai réussi à trouver cette période « agitée » de 1908/1909, elle n’est pas dans la même rubrique (Bulgarie),mais je vais l’écrire ici, pour faire suite à mon autre texte.
Les évènements des Balkans (17octobre 1908)
C’est au milieux des enthousiastes ovations de son peuple et sur des jonchées de fleurs que lundi dernier 12 octobre, Ferdinand Ier, le nouveau tsar des bulgares a fait son entrée à Sofia. Déjà, six jours auparavant, dans cette ville, la proclamation de l’indépendance avait donné lieu à une grandiose cérémonie militaire et religieuse. Toute la garnison, huit milles hommes de cavalerie, d’infanterie et d’artillerie, s’était rangée au champs de Mars, une vaste plaine entourée de haute montagne où les paysans accourus des campagnes environnantes se joignaient à la population de la capitale. Un autel surmonté d’un baldaquin décoré de drapeaux bulgares se dressaient au milieu de la plaine. Le métropolite de Sofia a chanté le Te deum. Puis le général Koutintcheff, commandant militaire de la capitale, a lu la proclamation royale que les troupes accueillirent par de frénétiques hourras.
Les parades militaires se succèdent, d’ailleurs, ininterrompues et significatives, dans toute la Bulgarie, tandis que la Turquie continue les envois de munitions aux frontières et qu’en Bosnie-Herzégovine, les pays nouvellement autrichiens, une certaine agitation se manifeste comme un écho des manifestations belliqueuses de la Serbie et du Monténégro, dont les gouvernements, hier ennemis, viennent de se réconcilier pour la défense de la nationalité commune. Les craintes de conflagration immédiate néanmoins de plus en plus. Les Skouptchinas des deux états serbes réunis d’urgence, ont tout en votant des crédits militaires, résisté aux excitations populaires et ont donné leur confiance à l’action diplomatique de leurs souverains. Il n’en faut pas moins compter avec l’exaltation d’un parti de la guerre, très turbulent, qui, à Cettigne, a provoqué de regrettables incidents au consulat d’Autriche et qui, a Belgrade, se trouve encouragé par l’attitude imprudente et les paroles belliqueuses du prince héritier Georges.
Ce jeune prince, en effet, répondit, il y a quelques jours, aux ovations de groupes, manifestant devant son palais, par une allocution enflammée qui, sans doute, donna quelque embarras au gouvernement royal, en cette situation difficile, mais qui valut à son auteur, ce télégramme de félicitations du prince Pierre de Monténégro, son cousin, troisième fils du prince Nicolas : « Enthousiasmé par tes brûlantes et patriotiques paroles d’hier, prononcées devant une assemblée de nos chers frères serbes, je te salue et t’embrasse cordialement, bien aimé cousin. Dieu veuille que nous nous voyions bientôt et nous rencontrions sur le champs de bataille sanglant »
Ton Pierre
Le prince Georges a répondu immédiatement dans le même style. Cette correspondance et ces discours ne sont pas de nature, assurément, à calmer des esprits en pleine effervescence et pourraient avoir, en faisant le jeu de certains agitateurs à Belgrade, des résultats que le jeune prince héritier de Serbie ne doit pas désirer.
Pendant ce temps, une grande activité diplomatique continue à régner entre les chancelleries des grandes puissances, et, à Londres, les négociations entre M. Isvolski et sir Edward Grey se poursuivent, fructueusement, semble-t-il, en vue de la liquidation pacifique de la crise.
D’où aussi un autre petit article sur justement, la renonciation en 1909 du prince royal de Serbie :
Au moment où toute l’Europe, agitée des plus graves préoccupations , avaient les yeux tournés vers les Balkans, une nouvelle grave venait tout à coup corser l’intérêt du drame qui se jouait là-bas entre l’Autriche et la Serbie et qui menaçaient de se dénouer violemment : le 25 mars, le télégraphe nous apprenait que le prince Georges, fils aîné du roi pierre Ier et héritier présomptif, avait par une lettre au président du conseil M. Novakovitch, renoncé à tous ses droits au trône en faveur de son frère cadet Alexandre, se déclarant disposé à quitter la Serbie immédiatement.
Comme on connaissait l’esprit ardent du jeune prince, ses tendances belliqueuses, on aurait pu craindre un moment que cette décision qu’on croyait bien se rapporter aux évènements internationaux, ne vint compliquer encore une situation difficile. Il n’en était rien, par bonheur. Le prince Georges s’était déterminé à cet acte à la suite d’attaque très violentes dirigées contre lui par certains journaux serbes au sujet de la mort de son valet de chambre Kolarovitch, mort qu’on l’accusait plus ou moins ouvertement d’avoir provoqué par des violences.
Les notes officielles protestent énergiquement contre ses imputations. Elles attestent que Kolarovitch a succombé aux suites d’une chute accidentelle qu’il fit et que rendit dangereuse une infirmité dont il souffrait. Mais le prince Georges, n’acceptant pas de demeurer sous un soupçon injurieux, prit le parti de renoncer à son titre d’héritier, à ses droits, afin de pouvoir être jugé au besoin comme simple citoyen et de faire éclater son innocence. Toutes les instances n’ont pu le faire revenir sur cette décision, et après un vote de la Skouphtina, une proclamation royale notifiait à la nation le fait accompli.
Le prince Georges est né à Rijoka (Monténégro), le 27 août 1887. Tempérament très libre, très spontané, ardent patriote, il avait pris place, en ces derniers temps, à la tête du parti belliqueux.
Le prince Alexandre, qui lui succède dans ses droits, à vingt ans, était né à Cettigne le 4 décembre 1888.