Conférence en ligne de l’Ecole des Arts joailliers « L’art de l’émail » le 13 septembre 2023 à 19 heures (heure de Paris).
Descriptif : « Savez-vous vraiment ce qu’est l’émail ? Derrière ce mot se cache un savoir-faire ancestral et complexe que des maîtres-verriers n’ont cessé de réinventer au fil des siècles.
De l’émail peint à la technique du plique-à-jour, notamment adoptée par l’Art nouveau (1880-1914), bijoux et objets d’art acquièrent une dimension autre, sublimée par la profondeur et l’éclat intense de la matière colorée.
Déjà présent en Grèce, au IIe millénaire avant notre ère, l’émail résulte d’une savante alchimie de la fusion du métal et du verre.
Très apprécié en France entre le XIIe et le XVIIe siècle, le travail des émaux se transmet au sein de grandes familles d’émailleurs qui ne cessent d’innover : l’émail champlevé fort apprécié au Moyen Âge, notamment à Limoges, l’émail grisaille représentatif des réalisations de Pierre Reymond (environ 1513-1584) ou encore l’émail plique-à-jour, employé par Charles Riffault, un émailleur et joaillier parisien qui travailla pour la Maison Boucheron dans les années 1870-1880. L’émail accompagne aussi le foisonnement créatif de l’Art nouveau nourri par la diffusion des connaissances scientifiques au tournant des XIXe et XXe siècle.
Complice régulier des recherches techniques et ornementales qui ponctuent l’histoire du bijou, l’émail intrigue et inspire. Tantôt transparents, translucides ou opaques, les émaux offrent ainsi leurs subtils jeux de texture aux créations contemporaines telles que les bagues narratives des créateurs contemporains Ilgiz Fazulzyanov (né en 1968) ou Elena Okutova.
Il en est de même pour l’Automate Fée Ondine (2017), premier Objet Extraordinaire de la Maison Van Cleef & Arpels, en habit de saphirs dont les ailes translucides ourlées de diamants sont réalisées en émail plique-à-jour.
Marie Oberlin, émailleuse et professeur à L’École des Arts Joailliers, et Paul Paradis, Historien de l’Art, spécialiste des arts décoratifs et professeur à L’École des Arts Joailliers, vous initient aux mystères de l’émail qui n’aura plus aucun secret pour vous ».
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Caroline
7 septembre 2023 @ 11:37
L’ art de l’émail ou l’ art de l’émaillage ? Pas un mot sur l’ Italie fort connue par ses maîtres- verriers ?
De nos jours, l’émail est confondu avec le e- mail 🤭😉!!!
Baboula
7 septembre 2023 @ 15:45
L’émaillage est pour les carreaux de céramique.
Philippe H.
7 septembre 2023 @ 21:31
Ah bon !!! Jamais je n’aurais eu l’idée de faire l’amalgame !!!!!
Hervé J. VOLTO
17 septembre 2023 @ 16:04
Et puis l’émail à la Française, made in Limoges, n’ a rien à voir avec la verrerie italienne, made in Murano.
Hervé J. VOLTO
17 septembre 2023 @ 16:07
L’émail est une matière fondante, composée de différents minéraux, laquelle, vitrifiée et plus ou moins opaque, peut recevoir différentes couleurs et être appliquée à l’aide du feu sur certains ouvrages d’or, d’argent, de cuivre, etc…, pour les orner.
Ce mélange, proche d’une terre ou d’une pâte, se vitrifie sous l’action de la température, lors de la cuisson. La substance vitreuse résultante est appelée aussi émail de même que l’ouvrage fait de cette matière. En ce dernier sens, on l’emploie surtout au pluriel (par exemple émaux de Bernard Palissy, émaux de Limoges, émaux de Longwy).
La verrerie, faite comme son nom l’indique avec du vitre, est tout autre chose. La verrerie est l’art de la fabrication du verre. Elle désigne aussi l’atelier du verrier et l’ouvrage en verre.
Depuis l’Égypte ancienne, le verre fascine par ses propriétés étranges. Translucide ou transparent, il se travaille au feu, un peu comme un métal. Fragile, il est aussi très dur une fois figé dans la forme qu’on lui a donnée, assiette, vase, etc….
Hervé J. VOLTO
17 septembre 2023 @ 16:10
L’émail d’une céramique, appelé aussi glaçure, est l’enduit vitreux dont on la recouvre et qui est souvent orné de diverses couleurs.
L’action de recouvrir d’émail, s’appelle émaillage.
Depuis le xixe siècle, le terme s’applique également aux matériaux industriels et à de nombreux objets de consommation en métal, tels que certains récipients de cuisson, lave-vaisselle, machines à laver, éviers, baignoires. Les plaques émaillées ont été employées dans la signalisation routière et comme support publicitaire.
Comme on peut le voir au musée des traditions verrières de la ville d’Eu ou au musé de la verrerie à Venise, l’atelier contient généralement :
-un four constitué d’un ensemble de briques réfractaires capables de supporter de hautes températures obtenues progressivement ;
-une composition, soit l’ensemble des matériaux qui, en fusion, donneront du verre. Lors de démonstrations publiques, si les créations ne sont pas destinées à être conservées, le verrier mettra à fondre des fragments de verre ordinaire ;
-un jeu de cannes à souffler métalliques et d’ouvertures variables ;
-un banc de verrier, sorte de large siège en bois avec un appui métallique latéral sur lequel le verrier pose sa canne pour travailler sa paraison ; cette « goutte de verre » en fusion est « cueillée » (de cueiller, terme propre à la verrerie et non pas de cueillir) dans le four en faisant rouler la canne. Pendant cette opération de « roulage », le maître verrier utilise pleinement toute sa connaissance de la viscosité relative du verre selon sa température afin de le modeler comme il l’entend (pour obtenir un « vide » au milieu de la paraison, pour travailler ensuite un vase par exemple, le verrier va souffler dans sa canne puis faire monter l’air. Il est alors possible de voir le vide se former lors de l’arrivée de l’air. Plusieurs retours au four pour réchauffer la matière sont possibles, comme le maître verrier peut aussi se lever et imprimer un mouvement de balancement de la canne afin d’une part de refroidir son travail, d’autre part de l’équilibrer si besoin est ;
-des pinces, que le maître verrier utilise par exemple pour « serrer » une paraison afin d’obtenir un col de vase par exemple, ou pour « attraper » le verre et le façonner, par exemple pour réaliser les pattes ou la crinière d’un petit cheval ;
une sorte de taloche en bois recouverte de papier journal mouillé, qui permet à l’artiste de « lisser » son œuvre, par exemple lorsqu’il veut matérialiser le fond d’un vase. Le papier est mouillé pour ne pas s’enflammer au contact du verre ;
des émaux, c’est-à-dire des colorations que l’artiste incorpore comme il le souhaite en roulant la paraison dessus ;
-un dispositif de recuisson, c’est-à-dire un four plus calme et utilisé plus longuement. En effet, et pour éviter les chocs thermiques qui provoqueraient la cassure de l’œuvre finale, il est nécessaire de la recuire afin de la stabiliser.
Hervé J. VOLTO
17 septembre 2023 @ 16:13
Technique de façonnage du verre
Verre soufflé
Les souffleurs de verre font chauffer une boule de verre au bout d’une canne (tube métallique creux), et soufflent dans cette canne pour faire gonfler le verre et réaliser le vide intérieur. Puis, ils étirent, aplatissent, percent cette boule pour lui donner sa forme finale. Une fois durci, certains le dépolissent pour réaliser des motifs.
Pâte de verre
C’est sans aucun doute la plus ancienne des techniques verrières. Égyptiens et Phéniciens en faisaient des amulettes, bijoux et décors précieux du mobilier funéraire. Rapidement concurrencée par le soufflage, cette technique a peu à peu disparu. Vers la fin du xixe siècle, la pâte de verre est remise à la mode par Henry Cros, sculpteur symboliste passionné d’archéologie. Ses recherches suscitèrent d’autres vocations bien accueillies par les frères Daum à Nancy.
Thermo-formage.
Cette technique consiste à poser à froid une ou des feuilles de verre, éventuellement coloré, sur une forme réfractaire dont elles épouseront le relief à la cuisson. Le bombeur de verre cintre ainsi des verres pour fabriquer des lampadaires, des vitrines d’argentier, des globes d’horloges ou de couronnes de mariés qui les protègent de la poussière.
Fritte
Composition de verre, colorée à l’aide d’oxydes métalliques, portée à fusion et trempée dans un bain d’eau froide afin de la réduire en granulés servant à l’élaboration d’émaux ou de « balottes » (barres) colorées, matériaux de base des verriers. Utilisé pour colorer le verre.
Les plus belles oeuvres de verrerrie sont celles en verre soufflé de Murano, une ile de la lugune vénitienne. L’île de Murano est située au nord de Venise, dans la lagune. Les artisans, spécialisés dans le soufflage de la qualité précise du verre de Venise, ont une renommée internationale
https://fr.wikipedia.org/wiki/Murano
Hervé J. VOLTO
17 septembre 2023 @ 16:17
Pour en revenir à l’art de l’émaillage, l’émail de Limoges, ou Œuvre de Limoges (opus lemovicense en latin), est une technique de travail de l’émail, dite émail champlevé qui apparaît au milieu du xiie siècle dans la ville française de Limoges. Après avoir connu un vif succès en Europe occidentale, elle disparaît au milieu du xive siècle
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mail_de_Limoges