Mardi 18 mars à 17 heures en la grande salle de cours de l’école nationale des chartes (19, rue de la Sorbonne – 1er étage), conférence d’István Monok ayant pour thème « Les cours aristocratiques en Hongrie, XVIe- XVIIIe siècle »
István Monok, professeur et directeur général de la Bibliothèque et des Archives de l’Académie hongroise des sciences, est invité à l’École nationale des chartes par Annie Charon, professeur à l’École, et Jean-Michel Leniaud, directeur de l’École.
En voici la présentation : La cour royale de Mathias Corvin († 1490) et celle des rois jagellons jouent jusqu’au XVe siècle, dans la vie intellectuelle du royaume de Hongrie, un rôle comparable à celui des cours royales en Europe de l’Ouest. Mais l’occupation de la capitale par les Turcs (1541) et l’absence d’un souverain « national » transforment profondément le rôle des familles aristocratiques pour ce qui concerne l’organisation de la vie culturelle, et la vie de l’Église. Parallèlement, la Réforme protestante progresse au XVIe siècle en Hongrie et en Transylvanie. Cette dernière devient un duché pratiquement indépendant.
Les nouveaux acteurs autour desquels se développe dès lors la vie culturelle dans le pays sont les grands aristocrates, et les cours qu’ils réunissent à leur entour : les Bánffy, Batthyány, Nádasdy, Perényi, Rákóczi, Esterházy, et un certain nombre d’autres. En Transylvanie, le rôle de la cour princière reste dominant, grâce à sa richesse relative par rapport aux cours seigneuriales.
L’aristocratie de Hongrie et de Transylvanie se convertit très majoritairement à la Réforme au XVIe siècle. En revanche, les progrès de la Contre-Réforme et la politique des Habsbourg entraînent un vaste mouvement de reconversion, en Hongrie, au XVIIe siècle. À la fin du siècle, ces territoires sont pleinement réintégrés dans les territoires des Habsbourg : dès lors, la question de la modernité se déploie de plus en plus nettement, à laquelle se joint la nouvelle problématique de l’identité collective, puis nationale. (merci à Anne P.)
Cosmo
17 mars 2014 @ 10:24
A lire « La Trilogie de Transylvanie » de Miklós Banffy !
Cela donne une idée de la complexité de la société aristocratique hongroise à la fin du XIXème siècle et à la veille de la Première Guerre Mondiale, qui a emporté ce monde.
Un autre livre « Les Dukay » de Lajos Zilahy donne une idée de ce qu’a été la suite, dans l’entre-deux-guerres.
Il n’est pas bien sûr que ce monde ait été sympathique, tant il comportait de morgue et d’inconscience mais cela peut faire rêver les nostalgiques d’une période qu’ils n’ont pas connue.
Ces deux oeuvres sont remarquables au niveau littéraire et dans l’analyse de la psychologie des personnages.
Zeugma
17 mars 2014 @ 17:52
La lecture des « Dukay » – il y a de très nombreuses années – m’avait procuré beaucoup de plaisir ainsi que, plus récemment, les mémoires de Paul Pallfy qu’on avait évoqué sur « Noblesse et royautés ».
Nous les Français, connaissons généralement très mal l’Europe centrale et orientale, sa géographie, son histoire extrêmement complexe, sa culture …. ses cuisines.
Et, en Europe centrale, nous connaissons peu la Hongrie.
Moi-même, je ne connais que Budapest, ville superbe qui a bien changé depuis la chute du communisme
Quant à l’aristocratie Hongroise :
quelques noms apparaissent de temps en temps, Széchenyi (l’actuelle marquise de Brissac est née Széchenyi ), Bathory (Un jour, j’ai rencontré une Bathory qui m’a rappelé, d’une part, qu’un de ses ancêtres avait régné sur la Pologne et, d’autre part, que la fameuse comtesse n’était pas née Bathory), Esterházy ……
Peu en rapport de la nombreuse noblesse qui prospéra jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale.
Nostalgie d’un monde disparue.
Y-avait-il de la morgue ? Probablement.
Chacun avait la place que le destin lui avait attribuée à la naissance. Il n’y avait pas d' »ascenseur social ».
Mais sommes-nous aujourd’hui dans le meilleur des mondes ?
Cosmo
17 mars 2014 @ 23:57
Zeugma,
Nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes. Mais j’ai vécu à Budapest, je connais les personnes dont on cite les noms de famille. Rien n’est arrivé par hasard et l’aveuglement de l’aristocratie hongroise a été responsable de ses malheurs et de ceux de leur pays.
Cela dit, les malheurs de la Hongrie depuis 1945 ont été terribles et rien ne peut justifier ce qui s’y est passé. La vie aujourd’hui y est encore difficile.
Cordialement
Cosmo
flabemont8
17 mars 2014 @ 20:53
Merci, Cosmo, pour ces renseignements toujours documentés et intéressants . je vous lirais et écouterais pendant des heures ( sans flatterie aucune )
Cosmo
18 mars 2014 @ 13:58
Merci beaucoup, Chère Flabemont8 !
Amicalement
Cosmo
HRC
18 mars 2014 @ 00:32
donc 2 bonnes adresses à lire quand on veut oublier le présent.
Utile souvent….
Livia
18 mars 2014 @ 18:57
et même indispensable chère HRC …