Le 31 mars 2016 à 12h en la salle des fêtes de la mairie du 11ème arrondissement de Paris place Léon Blum aura lieu une conférence sur la marquise Arconati Visconti par Thérèse Charmasson, archiviste paléographe et conservateur en chef du patrimoine. La marquise Arconati Visconti était une « bienfaitrice » des arts et lettres.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre d’un cycle consacré au mécénat et à la philanthropie à Paris au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle, organisé par la mairie du 11e et le Comité d’histoire de Paris. La marquise Arconati Visconti, qui avait suivi en auditrice libre les cours de l’École des chartes, a en effet fondé le prix Auguste Molinier, en souvenir de ce professeur à l’École, qui récompense chaque année la meilleure thèse d’École. (Merci à Anne)
clement
19 mars 2016 @ 15:14
Visconti ,des ducs de Milan dont descendait Charles d’Orléans, fils de Valentine et plus près de nous le cinéaste du Guépard ?
Marcel
19 mars 2016 @ 18:40
Marie-Louise-Jeanne Peyrat, marquise Arconati-Visconti, née en 1840 et morte à Paris le 2 mai 1923, est une collectionneuse et mécène française.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Origines et mariage
1.2 Études et intérêt artistique
1.3 Mécénat
1.4 Décès
2 Bibliographie
3 Notes et références
Biographie
Origines et mariage
Fille du journaliste et homme politique Alphonse Peyrat1 et de Marie Pauline Thérèse Risch2, elle épouse en 1873 Gianmartino Arconati-Visconti, fils d’un sénateur italien. Le couple s’installe au château de Gaasbeek, près de Bruxelles. À la mort de son mari, dès 1876, elle s’installe à Paris et consacre la fortune qui lui échoit à l’achat d’œuvres d’art et au mécénat.
Études et intérêt artistique
Passionnée d’histoire de l’art, elle suit des cours à l’École nationale des chartes et à l’École du Louvre3. Elle achète principalement des ouvrages de bibliophilie, des œuvres et objets d’art médiéval et d’art islamique.
Elle tient par ailleurs un salon littéraire où elle reçoit des personnalités progressistes comme Georges Clemenceau, Jean Jaurès et Léon Blum, à qui on donne le nom de « jeudistes » car cette société se réunissait le jeudi. La marquise prend fait et cause pour le capitaine Dreyfus.
Mécénat
Son mécénat, qu’elle pratique avec plus d’assiduité à partir de 1892, porte essentiellement sur l’enrichissement de collections de bibliothèques et de musées, ainsi qu’en faveur de l’enseignement supérieur sous différentes formes. Dans le premier domaine, elle donne de nombreux livres à la Bibliothèque municipale de Lyon. Ses collections d’art sont majoritairement attribuées au Musée du Louvre, où il existe d’ailleurs une salle Arconati-Visconti4.
Plaque de l’Institut d’Histoire de l’Art fondé par la Marquise Arconati-Visconti en souvenir de Raoul Duseigneur
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, elle fonde un prix, à la mémoire d’Auguste Molinier, destiné à récompenser chaque année la meilleure thèse de l’École des chartes. Elle fonde aussi deux autres prix, l’un en sciences, l’autre en lettres et sciences humaines, décernés annuellement à des thèses de doctorat soutenues dans l’une des universités de Paris. Elle fait un don de deux millions de francs, complété ensuite d’un autre don d’un million, pour la création de l’Institut d’art et d’archéologie, sa principale œuvre, construite après sa mort sur les plans de Paul Bigot, rue Michelet, et destiné à accueillir les cours d’histoire de l’art de la Sorbonne5. Elle est aussi à l’origine de l’Institut de géographie de Paris, dont elle finance la construction à partir de 1914.
Elle rachète la bibliothèque du philologue Gaston Paris et la donne à l’État, pour qu’elle soit confiée à l’École pratique des hautes études6. Elle fonde par ailleurs, à Strasbourg, la Villa Arconati-Visconti, destinée à héberger les étudiants et gérée, en 2010, par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de l’académie de Strasbourg. Dans le domaine social enfin, elle institue une fondation en faveur des familles de policiers tués en service.
Décès
À sa mort en 1923, la marquise Arconati-Visconti lègue son château de Gaasbeek à l’État belge4, et le reste de sa fortune à l’université de Paris. Elle est enterrée à Rives auprès de son ami et compagnon Raoul Dusseigneur, avec cette seule inscription Bobette Arconati et ce vers de Villon : Deux étions, n’avions qu’un cœur.
rque
19 mars 2016 @ 19:43
Que d’intéressantes conférences à Paris!
Francine du Canada
21 mars 2016 @ 02:00
Quel intéressant personnage cette marquise; merci Régine et Anne. FdC
Gérard
23 mars 2016 @ 15:01
En sus de ce que nous a dit Marcel j’ajoute que la famille Arconati se trouve à Arconate près Milan dès 1186 et l’on peut y voir encore sa maison du XVe siècle.
Cette famille a possédé notamment la villa del Balbaniello sur le lac de Côme qui est parfois également appelée la villa Arconati-Visconti. En effet elle avait été acquise par Guiseppe marquis Arconati-Visconti (Milan 1797-Milan 1873), député puis sénateur du royaume d’Italie, époux en 1818 de sa cousine Costanza Trotti Bentivoglio (Vienne 1800-Vienne 1871), noble des marquis Trotti Bentivoglio.
Ils eurent trois enfants : Carlo (1818-1839) qui mourut au château de Gaasbeek, Gianmartino (Pau 1839-Florence 1876) qui succéda à son père comme marquis et avec lequel la famille s’éteignit cette année 1876, tandis que sa veuve Marie Peyrat donc (1841-1923) fut la dernière marquise de Busto Garolfo. Le dernier fils Lorenzo était né et mort à Paris en 1820.
Guiseppe était fils du marquis Carlo Arconati-Visconti, conseiller général de Milan, et de Teresa Trotti. Il fut l’une des âmes du Risorgimento, ce qui le conduisit à s’exiler en Belgique avec son épouse et le petit Carlo dit Carletto, dans leur château de Gaasbeek.
L’un des membres les plus connus de cette famille fut aussi le comte Galeazzo Arconati (né vers 1592, mort après le 4 octobre 1648) qui fut un grand collectionneur d’art et notamment de peintures de Léonard de Vinci.
On connaît aussi la villa Arconati aussi nommée il Castellazo, à Castellazo di Bollate, dans la province de Milan, propriété en 1742 du comte Guiseppe Antonio Arconati et qui est un vaste château.
La branche qui nous occupe, celle des Arconati Visconti, marquis de Busto Garolfo (près de Milan où se trouve encore la villa Arconati des XVIIe et XVIIIe siècles), trouve sa source dans le sénateur Giovanni Battista Arconati, mort en 1632, qui fut père de Guiseppe Arconati, marquis et feudataire de Busto Garolfo en 1662, feudataire d’Arconate maggiore de 1677, père de Luigi, questeur du magistrat extraordinaire en 1674, qui épousa en deuxièmes noces en 1691 Vittoria Visconti, fille de Gianbattista. Le premier fils fut Guiseppe Arconati Fabiani (1686-1761), marquis, issu du premier mariage de son père avec Bianca Franca Fabiani. Il fut cependant appelé Arconati Visconti lorsqu’il représenta le gouvernement de Milan à la cour de Vienne en 1745 et 1746. Le deuxième fils Giangaleazzo (1700-1775) fut le premier marquis Arconati Visconti. Il fut conseiller d’État en 1742, feudataire d’Arconate maggiore et minore en 1772. Il épousa en 1747 Henriette Stockaert de Tirimont de Gaasbeek qui était fille d’Alexandre Stockaert, seigneur de Gaasbeek, et de Jeanne Volckaert, petite fille de Rubens.
Ils eurent trois fils et une fille. Le dernier fils Paolo (Paul) né en 1754, mort en 1821, fut sous la République française bourgmestre de Bruxelles peu de temps, entre avril et juillet 1800, après avoir été en 1797 président du Conseil de Bruxelles. En 1816 il fut dans la première liste des personnes reconnues dans la noblesse héréditaire du Royaume-Uni des Pays-Bas, avec le titre de marquis de Busto, transmissible à sa postérité par primogéniture mais qui s’éteignit avec lui car il ne se maria pas.
Son frère, le premier fils, le marquis Carlo (1750-1816), décurion en 1776 (il y avait 60 décurions perpétuels à Milan et cette charge n’était donnée disait-on qu’aux plus hautes familles chevaleresques ou aux favoris du prince, ils constituaient une assemblée municipale, le Conseil général des 60 décurions aussi appelé « cameretta » qui exista entre le XVIe siècle et 1796), marquis et sénateur, qui épousa Costanza Trotti et que nous avons vu plus haut.
Le château de Gaasbeek près Bruxelles, après la mort du marquis Paul fut hérité par son neveu Guiseppe et son épouse Costanza et c’est Marie Peyrat qui le légua avec son contenu à l’État belge. Il est aujourd’hui à la Communauté flamande.
Les armoiries familiales sont un écartelé aux premier et quatrième Arconati qui est équipolé d’or et de sable, aux deuxième et troisième Visconti qui est d’argent à une couleuvre ondoyante en pal d’azur, (couronnée d’or) vomissant un enfant de gueules, posé en fasce, les bras étendus.
Gérard
23 mars 2016 @ 19:47
Lire pour les quartiers Arconati du blason : équipolé d’or et d’azur.