Cette table de console Second Empire vient du Grand Salon du manoir appartenant à la célèbre courtisane connue sous le nom de La Païva, qui était située au 25 avenue des Champs-Elysées. Il faisait partie d’un ensemble de quatre consoles identiques, toutes exécutées en 1864-1865 par Albert Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887).
Bambou
25 septembre 2020 @ 05:40
Les « grandes allongées » savaient profiter de leurs charmes ….!!!!!!
Regis
25 septembre 2020 @ 07:18
Un manoir ? Absolument pas : un hôtel particulier, et qui existe encore 25 Champs Elysées …
Pierre-Yves
25 septembre 2020 @ 08:33
Un décor tot à fait spectaculaire que celui de l’Hotel de la Païva, aujourd’hui siège du Travelers Club. Visite vivement recommandée si vous en avez l’occasion.
Francois
25 septembre 2020 @ 08:45
C’est toujours impressionnant que de voir ces consoles
D’une exécution remarquable.
Le luxe de l’ hôtel de Paiva avenue Champs Elysées etait époustouflant .
Muscate-Valeska de Lisabé
25 septembre 2020 @ 10:15
J’ai aimé l’histoire de la Païva,Teresa Lachman,intrigante née…aucun scrupule.Coeur de pierre sur le tard,grande amoureuse d’un beau seigneur russe,Vladimir,dans ses jeunes années…il l’a laissée tombée. Son âme aurait peut-être suivi un tout autre chemin s’il l’avait gardée.
Je l’admire et je la plains.
Cosmo
25 septembre 2020 @ 21:52
Elle épousa Guido Henckel von Donnersmarck, qui était loin d’être un pauvre manant. La Païva mourut comtesse et fort riche. Le destin dont elle avait rêvé et qu’elle s’est construit.
Quand on regarde ses photos, on a du mal à comprendre qu’elle ait pu être une ensorceleuse. Peut-être avait-elle des talents cachés ?
Muscate-Valeska de Lisabé
26 septembre 2020 @ 10:15
Je pense au CHARME ,qui n’apparaît pas forcément sur des clichés.Plus que celui du physique,il est l’appanage de la personnalité,ce petit plus qui retient l’attention et attache les sentiments. Les belles sans charme n’ont aucun attrait.Les laides charmantes en sont débordantes.
Quant aux « talents cachés »prétendus des grandes allongées,ou de Wallis Simpson,j’en ris doucement… Il n’y a pas 36 façons de s’y prendre.
Disons que leur avantage est plutôt que les autres ne font pas ce qu’elles,acceptent de faire.
Mary
25 septembre 2020 @ 11:21
Un peu lourd, mais on se…console en regardant le beau visage de la sculpture :-)
PATRICIA
25 septembre 2020 @ 19:53
Beau résumé, Mary.
JACQUES
25 septembre 2020 @ 12:32
« Qui paye…y va » !
Jean-Christophe
25 septembre 2020 @ 14:19
La marquise de PAÏVA par son mariage avec un aristocrate portugais avait été surmnommée « qui paye y va », allusion à son passé de grande horizontale.
.
25 septembre 2020 @ 15:51
L’hôtel de la Païva vaut le détour, sa visite est intéressante.
Gérard
25 septembre 2020 @ 19:51
La comtesse Guido Henckel von Donnersmarck.
PATRICIA
25 septembre 2020 @ 19:52
Le noir est une couleur très présente dans le style Second Empire.
Personnellement, ça me « fatigue » quand je vois des statuts ainsi sculptées pour simuler un effort physique : porter une lourde plaque de marbre ou de marqueterie en table ou console. J’aimerais les soulager et leur enlever ce poids.
Très belle sculpture cependant. En bronze peut-être ?
PATRICIA
26 septembre 2020 @ 16:15
des statues *
Gérard
26 septembre 2020 @ 16:34
Le deuxième mari d’Esther n’était semble-t-il pas noble. À la fin des années 1840, prenant les eaux à Baden, elle avait fait la connaissance d’Albino Francisco de Araújo de Paiva (1824-1872), héritier de deux importantes fortunes de gros de Macao, chacune fondée en partie sur le commerce de l’opium. Bien qu’il soit parfois appelé marquis ou vicomte, Araújo n’était pas un aristocrate et n’avait aucun titre, étant le fils de roturiers, Albino Gonçalves de Araújo, un marchand colonial portugais et sa femme, née Mariana Vicência de Paiva. Il est possible que le faux titre d’Araújo provienne d’une croyance selon laquelle il était lié au vicomte de Paiva, ambassadeur du Portugal à Paris dans les années 1850, qui était le véritable vicomte et dont le titre était lié au château homonyme sur le Douro.
Deux ans après la mort du premier mari d’Esther Lachmann, Antoine François Hyacinthe Villoing, tailleur (mort à Paris, en juin 1849), le père de son fils, Pauline Thérèse Lachmann (comme le disent les bans du mariage) et son riche fiancé portugais se marient le 5 juin 1851 religieusement à Passy avec Théophile Gautier comme l’un des témoins. Le lendemain du mariage, cependant, selon les mémoires du comte Horace de Viel-Castel, la nouvelle Madame de Païva donna à son mari une lettre mettant fin au mariage ou lui déclara : « Vous avez voulu coucher avec moi, et vous y êtes parvenu en faisant de moi votre femme. Vous m’avez donné votre nom, je me suis acquittée cette nuit. J’ai agi en honnête femme, je voulais une position, je la tiens, mais vous, Monsieur de Païva, vous n’avez pour femme qu’une p…, vous ne pouvez la présenter nulle part, vous ne pouvez recevoir personne ; il est donc nécessaire de nous séparer, retournez en Portugal, moi je reste ici avec votre nom, et je demeure p…»
Laissant à sa femme les 40 000 £ de titres spécifiés dans leur contrat de mariage, et tous les meubles de leur maison d’alors rue Rossini, Araújo s’en retourna au Portugal.
Au 28 de la place Saint-Georges on voit encre l’hôtel de la marquise de Païva, orné d’angelots, de lions, de statues de style néo-gothique et néo-renaissance, construit par l’architecte Renaud en 1840. Installée ici en 1851, la Païva fit donc construire par la suite son luxueux hôtel des Champs-Élysées. Selon la légende, dans sa jeunesse, elle avait été poussée hors d’un taxi par un client pressé et fut légèrement blessée. Elle se serait promis de se construire une maison sur l’avenue où elle est tombée. Après son mariage avec Albino Francisco de Araújo de Paiva, elle avait les fonds pour le faire.
Le 16 août 1871, la Païva obtint la nullité de son mariage avec Albino Francisco de Araújo de Païva. Elle se remaria le 28 octobre à la chapelle luthérienne de Paris.
Paiva revint en France mais, ruiné, il se tira une balle dans la tête le 9 novembre 1872 du fait de l’avarice de son ex-femme, de ses dettes de jeu et d’investissements qui tournèrent mal.
Ceci fut évoqué ici le 29 octobre 2015 à propos d’une belle monographie de l’hôtel Païva.
Muscate-Valeska de Lisabé
27 septembre 2020 @ 09:58
La biographie que j’avais lue la présentait comme Teresa Lachmann,et différait un peu de votre récit,cher Gérard.
Effectivement,différentes versions sont possibles avec un personnage de légende.
Gérard
28 septembre 2020 @ 15:14
Chère Muscate, il semble bien qu’Esther Pauline Blanche Lachmann, soit née le 7 mai 1819 à Moscou, déclarée comme Esther Borisovna Lachmann, fille de Martin Lachmann, un tisserand juif polonais de la partie russe de la Pologne, et d’Anna Amalia Klein, et que lors de son arrivée à Paris près de l’église Notre-Dame- de-Lorette ou près de Saint-Paul-Saint-Louis elle ait adopté le prénom de Thérèse sur les conseils d’une de ses collègues prostituées.
Muscate-Valeska de Lisabé
29 septembre 2020 @ 17:36
Merci beaucoup cher Gérard 😘.
Thérèse,Esther…c’est presque un anagramme.
Je préfère Esther.
Et vous êtes mieux renseigné que la biographe que j’ai lue.
Gérard
2 octobre 2020 @ 17:21
Merci chère Muscate.
Gérard
28 septembre 2020 @ 15:41
La notice du Musée d’Orsay précise :
» Principale pièce de réception donnant sur l’avenue des Champs-Elysées par cinq hautes fenêtres, le grand salon a gardé son magnifique décor mural. Il y manque aujourd’hui les quatre consoles, entièrement faites de marbre et de bronze, qui rythmaient les murs de chaque côté. L’exemplaire du musée d’Orsay est l’une d’entre elles.
Le plateau est supporté par deux atlantes, s’inspirant de modèles italiens du XVIIe siècle. La collaboration entre Carrier-Belleuse et le jeune Dalou fait hésiter sur l’attribution des atlantes au maître ou à son assistant. Mais le style raffiné de ces figures sensuelles et un peu maniérées évoque bien plus pourtant l’art souple et élégant de Carrier-Belleuse que les formes plus robustes de Dalou.
Dans un décor saturé d’ornements, l’espace dégagé entre les atlantes peut surprendre. En fait, les cartouches sculptés du bas lambris meublaient entièrement ce vide apparent. Un même souci d’harmonisation a conduit à assortir la mosaïque des plateaux aux marbres rouge et blanc de la cheminée. On ne peut qu’admirer avec quelle habileté le dessinateur et le sculpteur ont su intégrer ces consoles à l’architecture environnante. »
https://www.musee-orsay.fr/fr/info/gdzoom.html?tx_damzoom_pi1%5BshowUid%5D=108984&tx_damzoom_pi1%5Bzoom%5D=1&tx_damzoom_pi1%5Bback%5D=%2F&cHash=6fb602b3d3