La fondation de l’église de Rueil-Malmaison remonte au IXe siècle. L’actuelle église date de 1584 : c’est Antoine 1er, roi du Portugal en exil, qui en posa la première pierre (comme le rappelle l’une des plaques).
En 1632, sa façade actuelle fut érigée sur ordre de Richelieu, qui acheta le Château du Val à Rueil en 1633, sous la responsabilité de l’architecte Jacques Lemercier. Très abîmée, elle fut refaite en 1857 sur l’ordre de Napoléon III qui voulait ainsi honorer le lieu d’inhumation de sa mère et de sa grand-mère.
Classée Monument Historique, l’église Saint-Pierre Saint-Paul abrite, au cœur de son édifice, les tombeaux de l’Impératrice Joséphine et de sa fille la Reine Hortense (mère de Napoléon III), dans la chapelle Saint-Nicolas, cette dernière ayant formulé le souhait d’être enterrée auprès de sa mère. Largement remanié au cours des siècles, le bâtiment fut restauré sur ordre de Napoléon III en 1857.
Décédée au château de Malmaison le 29 mai 1814, Joséphine fut inhumée le 2 juin suivant en présence d’une importante assemblée. Le deuil fut conduit par les fils d’Hortense – l’étiquette interdisait en effet à ses propres enfants, Eugène et Hortense, de le faire – suivis d’un cortège composé du général Sacken, représentant du Tsar, du duc de Mecklembourg, du grand-duc de Bade, de nombre de maréchaux et de généraux de l’Empire ainsi que des Ruellois bouleversés par la perte de leur illustre concitoyenne.
Au décès de Joséphine en 1814, aucun caveau n’étant prévu, son corps est mis dans la cave du presbytère en attendant la construction du monument.
En 1825, Eugène et Hortense lui firent édifier un monument funéraire dans la chapelle Saint-Nicolas à droite du chœur. Depuis, le corps de l’Impératrice repose dans le socle de ce monument de marbre blanc, œuvre de l’architecte Berthault. Il est surmonté d’une statue de Cartellier représentant Joséphine dans la pose immortalisée par David dans le tableau du Sacre. A côté, s’élève le tombeau du comte Tascher de la Pagerie, oncle de Joséphine.
Dans la chapelle à gauche du chœur, en face de Joséphine, Napoléon III fit ériger en 1858 un cénotaphe en mémoire de sa mère, la reine Hortense de Beauharnais (1783-1837), fille du premier lit de Joséphine. Elle épousa le roi de Hollande Louis Bonaparte, devenant ainsi la belle-sœur de sa mère. Elle fut à l’origine inhumée à Arenenberg, en Suisse, avant d’être transférée dans cette église.
Ce monument, érigé de 1854 à 1857, est une œuvre de Jean-Auguste Barre, réalisée sous la direction de l’architecte Lacroix. Il est surmonté d’une sculpture, œuvre de Barre, qui représente Hortense à genoux, accompagnée d’un ange.
A ses pieds, une couronne et une lyre. Un précédent mausolée avait été réalisé par Bartolini en 1846, mais il avait été refusé par Napoléon III. Il se trouve actuellement dans la chapelle du château d’Arenenberg. Le corps de la Reine Hortense quant à lui, repose dans un tombeau-sarcophage « à l’antique », dans la crypte de l’église. (Merci à Guizmo)
Régine ⋅ Actualité 2020, Eglises, France, Napoléon 21 Comments
Bambou
12 octobre 2020 @ 05:39
Je ne me souvenais plus que Joséphine et Hortense reposaient à cet endroit.
Sur le tombeau de sa mère, le nom de Napoléon III écrit en plus gros que celui d’Hortense ! Quelle humilité !!!!
Laurent
12 octobre 2020 @ 11:20
Les lettres sont exactement de la même taille .
Karabakh
12 octobre 2020 @ 12:16
Oui, c’est un effet d’optique sur la photo.
HRC
12 octobre 2020 @ 13:08
oui Laurent, mais Bambou aime larmoyer, ça déforme un peu sa vision.
au
12 octobre 2020 @ 15:40
Mettez vos lunettes avant de dire n’importe quoi !!
Marie Francoise
12 octobre 2020 @ 06:20
Merci Guizmo pour cet article documenté et instructif !
Bien qu’ayant habité Rueil de 1972 à 1984 je ne connaissais pas toute l’histoire de mon église paroissiale où pourtant de nombreux bebes de ma famille y ont été baptisé.
ciboulette
12 octobre 2020 @ 07:51
Merci Guizmo , voici encore un endroit que je ne connaissais pas . Je suis heureuse de voir où se trouvent les tombeaux de Joséphine et Hortense .
Gwyllianne
12 octobre 2020 @ 08:49
Merci Guizmo cela m’a permis de revoir un lieu où je suis allée fréquemment .
Iankal21
12 octobre 2020 @ 08:58
Beau reportage sur les sepultures de deux femmes, dont l’elegance et le charme n’a jamais fait defaut.
Muscate-Valeska de Lisabé
12 octobre 2020 @ 10:34
Le magnifique château qu’aimât tant le Cardinal de Richelieu,où il vécut avec sa nièce Marie-Madeleine d’Aiguillon, n’existe plus:c’est devenu une résidence,et sur les terres,un laboratoire pharmaceutique…il n’en reste qu’un portique de pierre .Je connais très bien les lieux.
Quelle belle relation Joséphine avait su bâtir avec ses enfants,pour qu’Hortense souhaite être inhumée près de sa mère !…j’admire et j’envie,profondément,ces familles qui s’aiment vraiment.
Ça n’a pas été le cas avec mes parents…on n’était pas faits pour aller ensemble .Il nous manquait l’admiration mutuelle,on ne se ressemblait pas. Et sans l’Admiration…l’amour seul ne suffit pas.
septentrion
12 octobre 2020 @ 23:07
Lisabé,
Je suis très touchée par votre « confidence » si franche, qui résonne avec douleur, je partage tellement votre dernière phrase.
Muscate-Valeska de Lisabé
13 octobre 2020 @ 16:40
Vous savez,Septentrion,j’ai été élevée dans l’esprit qu’ON DEVAIT aimer et admirer ses parents,les respecter,les honorer…et je suis toujours d’accord avec ça,car être parents est avant tout une grande somme de sacrifices et de tourments..j’admire ce qu’ils ont fait pour moi en tant que parents; car ils ont agit comme ils ont pu,et Dieu sait que ce n’était pas parfait…si j’en suis où je suis aujourd’hui,ce n’est pas grâce à eux mais bien plus à cause d’eux.
J’ai réalisé,depuis quelques années,assez tardivement en fait,que je n’avais rien de commun moralement et intellectuellement,avec Papa et Maman.Non pas que je sois mieux qu’eux…mais nous étions,depuis toujours,totalement différents .Et mon enfance s’est déroulée dans un mal-être diffus et constant,où je me sentais toujours mal dans ma peau…je n’aimais pas les dimanches,je n’aimais pas rester avec Maman,depuis toute petite,j’étais oppressée en sa présence…c’était un peu plus détendu avec mon père.
Puis j’ai compris qu’on ne naissait pas toujours chez des gens qui nous correspondaient et en l’acceptant,je me suis sentie dédouanée de cette admiration forcée que je leur « devais ».
Mon père,encore maintenant et depuis toujours,à 89ans,n’est jamais content de moi…il critique tout le temps ma vie,mes choix…eh bien qu’il se rassure:Je ne suis pas contente de lui non plus.Voilà.C’est comme ça…et en fait,tout les deux…on a le droit.
Heureusement qu’il vit loin,en Serbie,et que notre relation est tellement distendue que maintenant,ça n’a plus d’importance.
Mais ça vous marque à vie,les parents.
Bises,Septentrion. 😘
Leonor
13 octobre 2020 @ 18:12
Oooh, my Muscaton …
Cela fait mal à lire, mais je comprends si bien … Quand les parents attendent quelque chose de vous, à leur idée, mais qu’on est différent de cette idée . Qu’on est autre chose, autrement, et qu’ils ne peuvent pas le concevoir, donc la plupart du temps pas l’apprécier.
Muscate, vous êtes vous-même quand vous soignez et aimez vos animaux, vos fleurs. Votre homme certainement. Et votre joie de vivre malgré tout. Et , ce faisant, la nôtre par-dessus le marché. Merci pour cela.
Muscate-Valeska de Lisabé
15 octobre 2020 @ 19:43
J’ai réussi à me construire,mais un peu bancale quand même. 😉❤
Merci mon Léo 😘.
Kalistéa
12 octobre 2020 @ 11:12
Merci de tous ces vdétails mon cher Guismo .L’église de Rueil est en effet peu connue du grand public et pourtant fort intéressante à visiter.
j’ajoute un détail qui concerne les funérailles d’Hortense qui fut ramenée d’Arenemberg afin d’être inhumée près de sa mère Chérie . On lit beaucoup ici et là que la famille Bonaparte HAISSAIT Joséphine et Hortense .Il faut mettre un bémol à cette idée . Au début certes devant ce mariagede Napoléon avec une veuve désargentée , mère de deux enfants et d’une réputation douteuse de « femme entretenue » dirions nous aujourd’hui madame mère se cabra et montra de la mauvaise humeur . Les frères et soeurs de napoléon qui devaient se pousser pour faire de la place à de nouveaux venus , également . mais par la suite , Joséphine était tellement aimable et doucereuse , les enfants Beauharnais tellement sympathiques que , la famille les accepta tous au bout d’une année ou deux …Caroline qui était jeune fut élevée avec Hortense chez madame Campan . On sait que Caroline était d’un caractère jaloux et enviait les dons d’Hortense , mais après tout , tout cela existe dans bien des familles… Elles étaient comme deux soeurs et la preuve que Caroline ne détestait pas Hortense , lorsque celle ci fut inhumée dans l’église de Rueil, elle fit le voyage depuis Florence afin d’assister aux obsèques . Et on voudra bien considérer que les voyages à cette époque pour une femme éprouvée et qui n’était plus toute jeune étaient longs fatiguants et pénibles.
HRC
12 octobre 2020 @ 13:30
Orléans plus loin, Bonaparte ici, paix et concorde dans les chaumières R§Nistes ce jour..
Le prince Eugène avait parfaitement réalisé son intégration aux familles royales européennes, après avoir servi dans tous les combats de son père adoptif. Joli sens de l’adaptation que les Bonaparte ont maintenu.
C’est rassurant, non ?
beji
12 octobre 2020 @ 14:18
La visite de l’église est la suite logique de celle du château.
Jean Pierre
12 octobre 2020 @ 15:33
Le deuil est bien affaire de culture et d’époque quand je lis que pour les enfants de Joséphine il aurait été inconvenant de le conduire lors de l’enterrement de leur mère.
Ce qui semble aller de soi n’est souvent au fond qu’une question de convenances de l’époque.
Teresa2424
12 octobre 2020 @ 16:39
Gracias Guizmo , conozco el lugar
Danielle
12 octobre 2020 @ 17:34
Le cénotaphe d’Hortense de Beauharnais est très beau, quel hommage pour la mère de Napoléon III.
septentrion
12 octobre 2020 @ 23:16
Merci Guizmo, je m’étais réservé la lecture de cet article, ce soir. Un trésor de découvertes pour moi. Je réalise que j’ignorais où était enterrée Joséphine, je savais seulement que c’était à Rueil-Malmaison. Le monument funéraire de Joséphine est romantique et tellement symbolique.