Le prince Bao Thang d’Annam, le plus jeune sur cette photo, s’est éteint le 15 mars 2017 à Paris à l’âge de 72 ans. Il était né le 30 septembre 1943 à Dalat au Vietnam. Il fut le chef très discret de la famille impériale d’Annam depuis la mort le 28 juillet 2007 à Sens, à 71 ans, de son frère aîné le prince impérial Bao Long qui comme lui n’avait pas d’enfant, et Bao Long et Bao Thang restèrent célibataires.
Ses obsèques ont été célébrées le mercredi 22 mars en l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris XVIIe à 14 heures 30. Le décès a été annoncé dans le carnet du Figaro par ses sœurs et beau-frère la duchesse Pietro Badoglio, M. et Mme Bernard Soulan, la princesse Phuong Dung et ses neveux et petits-neveux.
Il était donc le dernier des cinq enfants que Bao Dai le dernier empereur eut de sa première épouse – ils se marièrent en 1934 – l’impératrice Nam Phuong née Jeanne Marie-Thérèse (Mariette) Nguyen Huu Thi Lan (1914-1963), fille de Pierre, duc de Long My.
Ses sœurs étaient
- La princesse Phuong Mai (1937), veuve depuis 1992 du 2e duc d’Addis Abeba, marquis del Sabotino, petit-fils du maréchal Badoglio, président du Conseil italien, et mère de Flavio (1973) troisième duc, et de Manuela (1959), qui occupe des fonctions importantes dans une boîte d’architecture parisienne, EMBT,
- La princesse Phuong Lien (1938) épouse d’un banquier bordelais et mère de Valérie (1963) et Caroline (1966) qui dirige un refuge de chevaux en Corrèze,
- La princesse Phuong Dung (1942) qui est célibataire.
Le chef de la maison pourrait être maintenant le seul fils survivant de l’empereur, le prince Nguyen Phuc Bao An, né en 1951, il vit à Westminster, la ville la plus vietnamienne des États-Unis, dans le comté d’Orange en Californie, il a fait sa carrière dans le commerce, il est marié à Le Kim Lien et a deux enfants, une fille Nguyen Phuoc Si (1977), architecte aux États-Unis, et un fils Nguyen Phuoc Quy Khang (1978), marié à Bui Kim Thoa d’où deux fils jumeaux nés en 2012, Nguyen Phuoc Dinh et Nguyen Phuoc Luan.
Il a contribué au financement de la tombe de son père au cimetière de Passy qui a coûté 25 000 €.
Mais est-il issu d’un mariage légitime ou sans doute d’un concubinage ou d’une union secondaire traditionnelle ? Il est qualifié d’altesse et non d’altesse impériale.
Bao Dai aurait eu en tout treize enfants et l’on compte au moins trois fils dont deux sont décédés, l’un en bas âge, l’autre célibataire en 1987, et quatre filles de concubines ou d’épouses secondaires, et Bao An est fils de Phi An, une nièce de la mère de l’empereur. Les biens de la famille impériale, y compris de la famille non officielle, au Vietnam ont été confisqués en 1958.
Bao Dai se serait engagé vis-à-vis de l’impératrice lors de son mariage à ce qu’aucun enfant non issu d’elle ne puisse prétendre au trône. Le prince Bao Long, très marqué par le drame du Vietnam, capitaine de la Légion étrangère, saint-cyrien, ancien de l’École de cavalerie de Saumur, après avoir débuté ses études supérieures par le droit et Sciences-po Paris, mena à Paris dans le Marais et un temps à Londres une vie discrète de gestionnaire de fortune pour une grande banque privée de l’avenue de l’Opéra.
Duy Tân avait été choisi par le général de Gaulle après la Libération pour devenir le chef du nouveau Vietnam mais il mourut dans un accident d’avion près de Bangui en rentrant de La Réunion.
Bao Long avait été blessé en Afrique du Nord et il y avait obtenu la croix de la Valeur militaire avec étoiles de vermeil, d’argent et de bronze. On songea à lui un temps pour l’empire à la place de son père et sous la régence de sa mère. Toute sa vie il refusa de prendre parti en ce qui concerne la politique vietnamienne.
Sur cette photographie le prince Bao Long du 2è REP est à droite. En partant de la gauche le 10 mars 1961, le capitaine Besset, le commandant Geraud, le lieutenant-colonel Masselot.
Bao Long était un virtuose au jeu d’échecs et c’était un homme de goût. Doué pour les études, passionné de littérature, de philosophie, de voitures comme son père et de sports, individuels car il était d’un tempérament solitaire.
On songea à lui un temps pour l’empire à la place de son père et sous la régence de sa mère. Toute sa vie il refusa de prendre parti en ce qui concerne la politique vietnamienne.
Il avait épousé selon Royalark une décoratrice connue, Isabelle Marry (1935-1996), dite Isabelle Hebey, fille de l’avocat Raymond Marry et de Jeanne Guérin de Châteauneuf-Randon, elle s’était unie en premières noces à un avocat Pierre Hebey et en deuxièmes noces à l’architecte Marc Delanne et avait deux enfants. En réalité le mariage prévu pour juin 1969 n’eut pas lieu.
Bao Long, selon lui, n’avait pas été baptisé à la demande de sa mère qui était catholique depuis toujours, mais il reçut en secret une bonne éducation chrétienne tandis qu’on lui inculqua tous les principes du Bouddhisme et le résultat fut qu’il se détourna de toute religion. Bao Dai lui fut bien plus tard baptisé.
Bao Long géra aussi la fortune héritée de sa mère, qui était d’une famille riche et par sa mère était arrière-petit-fille du plus gros propriétaire de Cochinchine, et Mariette n’avait pas la prodigalité de l’empereur.
Bao Long repose auprès d’elle au cimetière de la commune périgourdine où elle habitait en son château de Chabrignac en Corrèze, le domaine de la Perche.
Mais de son cadet on sait peu de choses. Il fit ses études à Neuilly au couvent des Oiseaux, à l’École des Roches, en Normandie, et il étudia à Dalat au Vietnam sur les hauts plateaux, au collège d’Adran.
On avait pu voir les deux fils aînés de Bao Dai avec leur belle-mère depuis 1972, Monique Baudot, princesse Vinh Thuy, qui devenait alors selon la tradition l’impératrice Thai Phuong, aux obsèques de leur père le 6 août 1997 à Saint-Pierre de Chaillot.
Sur la photo Bao Long est à gauche et son frère à droite. Leur belle-mère cependant était assise seule devant. Bao Long s’était ensuite éclipsé par une porte latérale, il voyait très peu son père et avait un perdu l’usage du vietnamien. (Merci à Gérard)
PHILIPPE GAIN d'ENQUIN
3 avril 2017 @ 07:48
Merci de cette passionnante évocation.
Zorro
3 avril 2017 @ 08:55
Les vietnamiens, à l’instar des chinois, sont en général superstitieux. La numérologie vietnamienne (l’art d’interpréter les chiffres des dates de naissances et des dates du temps pour comprendre le déroulement des événements d’une vie) en particulier est très ancrée dans la vie quotidienne des vietnamiens.
Selon la numérologie vietnamienne, les personnes qui croisent souvent le chiffre 13 dans leur vie auront en particulier un parcours très difficile.
Bảo Đại est né le 22/10/1913. Il est devenu le 13ème empereur d’Annam à l’âge de 13 ans. « Marié » 7 fois, il a eu 13 enfants.
Aujourd’hui, rares sont les vietnamiens à avoir une opinion favorable de leur dernier empereur : noceur, faible, oisif, etc. En revanche, les vietnamiens ont une opinion en général très favorable de sa première épouse, l’impératrice Nam Phương (1914-1963). Convertie au christianisme (sous le prénom de Marie-Thérèse), elle dût vivre sous la coupe de sa belle-mère (une ancienne domestique devenue concubine) et avec les nombreuses infidélités de son époux dont elle se sépara à la fin des années 1950. Exilée en France, et devenue sourde, elle mourut en Corrèze d’une angine de poitrine. Elle était la mère de 5 enfants dont les princes célibataires Bảo Long (1936-2007) et Bảo Thắng (1943-2017).
Dr Tran Ngoc Quang
19 juillet 2017 @ 16:42
Selon la version officielle, elle mourut d’un croup de diphtérie (par asphyxie).
Julien
7 décembre 2019 @ 19:34
L’impératrice ne s’est pas « convertie au christianisme »… elle est née dans une vieille famille catholique fervente de Cochinchine. Le catholicisme est présent au Vietnam depuis que le Père Alexandre de Rhodes en a entrepris l’évangélisation au 17ème siècle. J’en sais quelque chose ma propre mère étant issue d’une famille de l’aristocratie catholique de Cochinchine.
Cosmo
3 avril 2017 @ 09:14
J’ai eu l’occasion de connaître le prince Bao Long, sa soeur la princesse Phuong Mai, et son mari, Pietro Badoglio, qui était le fils du Maréchal Badoglio. C’étaient des êtres charmants, exquis de politesse. La princesse est en outre une femme de grande beauté, son mari l’était aussi.
Ils m’avaient raconté, avec humour, leurs déboires lors du passage de certaines frontières, lorsqu’ils habitaient Hong Kong, car les noms qu’ils portaient les rendaient suspects à certains et ils ne bénéficiaient d’aucune immunité diplomatique.
Lorenz
3 avril 2017 @ 09:47
Article très intéressant, Gérard, comme d’habitude de votre part.
Une précision de peu d’importance: le titre de duc d’Addis-Abeba était personnel pour le maréchal Pietro Badoglio, ses descendants (mâles et femmes) sont ducs et duchesses Badoglio di Addis-Abeba (oui, je sais, la différence est à peine perceptible).
Gérard
3 avril 2017 @ 11:34
Merci chers amis pour vos appréciations aimables et vos souvenirs personnels et merci cher Lorenz de votre précision effectivement subtile.
Cosmo
3 avril 2017 @ 11:51
Merci, cher Gérard, pour cette évocations de princes dont le souvenir a quelque chose de nostalgique.
Amicalement
Cosmo
Strasbourgeois
19 juillet 2020 @ 10:29
Merci pour ces belles pages d’histoire, je connaissais de S.M. Bao Dai que les évocations historiques souvent tendancieuses et partisanes. Au-delà des faiblesses propres à chacun d »entre nous, à travers Lui, c’est la grandeur de la Dynastie N’Guyen qui apparaît.
Marié depuis 1976 à une enfant de là-bas rapatriée en 1956, je fais un coucou de sa part à toutes les anciennes de St Rambert (FOEFI) et merci encore!
ACHARD
1 décembre 2020 @ 08:05
Bonjour Strasbourgeois, merci pour le salut de votre femme aux anciennes de St Rambert, transmettez à votre femme mon bonjour en souvenir des années passées à l’abbaye avec Mère Jeanne d’Arc, Soeur Bernard ….
Marie1
3 avril 2017 @ 12:26
Merci pour cet article, très intéressant, je ne connaissais pas ce prince.
Claude-Patricia
3 avril 2017 @ 12:56
Bonjour à tous,
Mon grand-père l’a connu en garnison à Montauban.
Alinéas
3 avril 2017 @ 14:22
Cette évocation permet de retracer l’histoire de la famille impériale d’Annam !!!
Mayg
3 avril 2017 @ 15:24
Merci à Gérard pour m’avoir fait découvrir une famille que je ne connaissais pas.
Corsica
3 avril 2017 @ 16:31
Gérard, merci pour cet article intéressant. Le prince est né à Dalat, probablement dans la maison cossue qu’au début des années 30 son père avait fait construire par l’architecte français Paul Versseyre pour fuir les chaleurs estivales du palais impérial de Hué. Même si elle n’a rien d’orientale, notamment dans son ameublement, on peut la visiter et voir la chambre de l’empereur et de ses enfants dont le prince Bao Long.
Gérard
5 avril 2017 @ 14:28
Bao Daï rentra au Vietnam le 28 avril 1949. Le palais de Dalat, station climatique conquise sur la brousse, sur les hauts plateaux était en effet une villa confortable dans le style azuréen des années 30 qui ferait un peu songer à la villa Noailles d’Hyères, mais avec une entrée plus monumentale, dans un bois de pins, avec un lac artificiel et un château d’eau à l’instar d’un clocher. C’est là qu’il venait autrefois quand jeune empereur il voulait se reposer de la cour de Hué.
Je crois que les villas de Dalat évoquaient les plus belles stations françaises ou parfois allemandes avec souvent un aspect basque ou normand. On comptait environ 1300 villas dans ce qu’on appelait Le Petit Paris. L’une des premières avait été celle de la famille de l’impératrice.
Le palais d’été qui existe encore est composé de trois bâtiments, dont la partie la plus impériale est appelée Dinh 3 et se visite. Le nom officiel en était à partir de 1948
« Biêt diên Quôc Truong » (le palais du chef de l’État). Construit de 1933 à 1938 sur les plans d’architectes français et vietnamiens sous la direction de Paul Veysseyre et Huynh Tân Phat, dans le style moderniste lancé par Gropius, Mallet-Stevens, Le Corbusier, le palais a conservé en grande partie son mobilier d’origine avec une salle du trône, la salle à manger pour 24 couverts, le bureau, la chambre à coucher de l’empereur et les quartiers de l’impératrice. Les pièces de réception, la salle de travail, la bibliothèque, des salles de jeux, la salle de réception elle-même (avec divers cadeaux dont une peinture représentant Angkor, présent de Norodom Sihanouk, trois peaux de tigre et deux défenses d’éléphant – Bao Daï était passionné de chasse) sont au rez-de-chaussée et les chambres au premier. Le tout est meublé en art déco de Leleu avec de gros fauteuils confortables. On y voit toujours beaucoup de portraits peints ou sculptés de la famille impériale.
La famille vivait simplement, seuls l’empereur, l’impératrice et le prince héritier bénéficiaient d’une chambre individuelle, jaune impérial pour Bao Long. Les quatre autres enfants se partageaient deux chambres avec des lits jumeaux, ainsi pour la princesse Phuong Liên et le prince Bao Thang.
Compte tenu de leurs études les enfants restèrent plus longtemps que leurs parents dans ce palais.
Devant le succès des Oiseaux de Neuilly la famille impériale avait fait établir à Dalat une succursale, avec l’accord du pape Pie XI, qui fut construite sur un terrain offert par l’impératrice.
Dans le palais il y avait cependant en tout 25 chambres car de nombreuses chambres d’amis. Mais seules les chambres de l’empereur et de l’impératrice permettaient d’accéder à une tour appelée Vong Nguyêt d’où l’on pouvait contempler la lune.
La vaisselle est en cristal d’Arques. Ce palais a été inauguré en 1938 par l’empereur au milieu d’un grand concours de foule et pour la circonstance beaucoup de grands cuisiniers français avaient fait le déplacement. L’empereur utilisa ce palais jusqu’en 1955. Les dirigeants suivants s’y rendaient l’été.
Cependant l’empereur recevait également lorsqu’il était à Dalat à l’hôtel Lang Biang, aussi nommé le Langbiang Palace, le plus beau de la ville, construit en 1923, un peu défiguré en 1943 par l’amiral Decoux pour le moderniser et retapé depuis à deux reprises dont la dernière fois en 2010 pour intégrer une chaîne d’hôtels de luxe.
Le Dinh 2 édifié par les mêmes architectes entre 1933 et 1937 était la résidence du gouverneur général de l’Indochine et fut notamment celle de l’amiral Decoux pendant la Seconde Guerre mondiale et celui-ci fit tout ce qu’il pouvait pour que Dalat soit la capitale véritable de l’Indochine.
Le Dinh 1 est plus ancien et l’œuvre de Robert Clément Bourgery, grand et riche ingénieur qui a beaucoup construit en Indochine et qui à partir de 1928 fit aménager pour lui et pour ses employés un vaste domaine de 60 ha avec villas et jardins. Le domaine fut acheté par Bao Daï qui en fit son quartier général, et par la suite il servit également à Ngo Dinh Diem. Un tunnel de 4 km permet d’accéder de la villa à l’héliport notamment.
Jean Pierre
3 avril 2017 @ 17:44
En lisant cet article, précis et détaillé sur un tel sujet, je me suis dit à un moment : « ç’est du Gérard ».
Encore bravo et surtout merci, j’ai beaucoup appris.
AnneLise
3 avril 2017 @ 20:02
Merci Gérard, vous m’avez fait revivre un passé à la fois lointain et pourtant toujours vivant dans ma mémoire à l’époque où l’on parlait de l’Indochine : Annam, Tonkin, Cochinchine..
Nous sommes partis en 1954.
Je n’y suis jamais retourné.
limaya
13 novembre 2017 @ 08:18
Merci Gérard , tout comme Annelise passé lointain et assez douloureux pour moi
Joséphine-Jade
3 avril 2017 @ 21:07
Un article comme celui-ci est une raison d’être de ce site.
Merci à Gérard et qu’il revienne vite…
Véronick ?
3 avril 2017 @ 22:02
Merci Gérard,
Votre article est vraiment intéressant et bien documenté ……!
On parle très rarement de la Famille Impériale du Vietnam…..!
Cordialement
Véronick
JAusten
3 avril 2017 @ 22:06
Merci Cher Gérard. Cet un article qui aurait beaucoup plu à un ancien internaute du site, qui en connaissait lui aussi un bon rayon sur ces monarchies de l’Asie.
Chaque membre de cette famille semble s’être totalement intégré dans les pays qu’ils ont choisi d’habiter. Comment réagiraient-ils si une monarchie était restaurée ?
Je pensais que le couvent des oiseaux était un pensionnat de Jeunes filles uniquement.
Gérard
5 avril 2017 @ 19:16
Chère Amie, de fait je ne suis pas sûr que, contrairement ce qui est écrit, les jeunes princes aient été au couvent des Oiseaux après le jardin d’enfants qui était ouvert aux garçons (en France aussi ?) à Dalat. Leur mère était une ancienne élève du Couvent rue de Ponthieu (ou dans l’établissement de Verneuil). L’institution est placée sous l’égide de la Congrégation Notre-Dame des chanoinesses de Saint-Augustin qu’on appelle aussi les Augustines. Aujourd’hui les établissements sont mixtes ou tout au moins certains.
JAusten
6 avril 2017 @ 20:13
Merci Gérard. J’aime bien les vieilles choses qui ont de grandes histoires. Du coup je suis allée fouiller.
j’ai trouvé cela : ça fait voyager dans toutes les dimensions :)
http://belleindochine.free.fr/CouventDesOiseaux.htm
Gérard
8 avril 2017 @ 12:45
Merci à vous JAusten et en effet ceci confirme que le couvent était pour les filles à l’exception sans doute des petites classes. Le jeune prince héritier qui était timide et qui resta réservé toute sa vie malgré des études brillantes, était apparemment assez seul surtout au Vietnam où les autres enfants n’osaient pas trop lui parler et alors qu’il n’était pas dans sa nature de faire les premiers pas.
Une photo du domaine privé de l’impératrice dans le Périgord, La Perche https://www.google.fr/search?q=imperatrice+nam+phuong+domaine+de+la+perche&rlz=1C1CHIK_frFR455FR455&espv=2&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjMmszVipLTAhUFVBQKHelvA64Q_AUIBygC&biw=994&bih=440#imgrc=CP7Pq7XzomzRyM:
PHILIPONET ( Séguy )
15 mars 2018 @ 18:16
A Gérard et/ou aux autres personnes qui peuvent détailler l’histoire de l’Ecole Nazareth à Dalat, près de l’église du Coq ( pour les vietnamiens ) donnant sur le petit rond point nommé à l’époque St Nicolas.
J’étais pensionnaire à 5 ans en 1945 chez ces » bonnes soeurs » avant d’aller au Petit Lycée Yersin et plus tard au Grand Lycée Yersin.
Entre temps, mes classes élémentaires ont été à la charmante Ecole Française de NhaTrang, établissement » crée » et dirigé par les Faure.
A visiter ce website : http://www.collegefrancaisnhatrang.net
Ma famille avait l’Hôtel Nautique, à l’angle de Yersin et DuyTan en face de la mer.
Les Forest ( Hôtel La Frégate ) étaient nos voisins sur DuyTan devenu TranPhu.
Avec mes remerciements et salutations,
Chrischanh8458@yahoo.com
Caroline
3 avril 2017 @ 23:29
Gérard,
Bravo pour votre article nouveau en son genre, très intéressant et surprenant à la fois!
J’ignorais totalement qu’il y avait une monarchie au Viet-Nam, était-elle récente ou ancienne depuis des siècles!
Gérard
5 avril 2017 @ 18:56
Caroline, il y eu très tôt en Annam, pays qui porta des noms divers et qui, malgré diverses conquêtes, était stricto sensu moins grand que le Vietnam actuel, des dynasties qui ont succédé à la dynastie chinoise Tang qui régna de 618 à 907. Le Vietnam devint indépendant en 939 et il connut plusieurs dynasties. Il y eut des dynasties au nord et des dynasties au sud et une unification avec les rois, ou empereurs depuis 1788, d’Annam. Après la fin sanglante des Lê en 1802 vaincus par les révoltes populaires avec le soutien militaire de la France depuis Louis XVI et l’aide considérable de Mgr Pierre Pigneau de Behaine, vicaire apostolique de Cochinchine, qui voulait réagir contre les massacres et notamment les massacres de Chrétiens, ce fut une famille de grands féodaux dont l’origine se perd dans la nuit des temps, les Nguyen, qui accéda au trône en 1802 avec le grand Gia Long qui modernisa le pays. Le 28 novembre 1787 un traité avait été signé à Versailles par le comte de Vergennes et le comte de Montmorin au nom du roi et par le prince Nguyễn Phúc Cảnh (fils aîné de Gia Long et qui devait mourir jeune de la variole), assisté de l’évêque in partibus d’Adran, Mgr Pigneau de Behaine.
L’Annam réunifié avec le protectorat du Tonkin et agrandi du protectorat de Cochinchine devint de mars à août 1945 l’empire du Viêt Nam. Les Nguyen avaient donné, en effet, 13 empereurs d’Annam.
Caroline
9 avril 2017 @ 21:03
Gérard,
Merci beaucoup pour votre long commentaire explicatif ! C’est très intéressant d’apprendre l’histoire ancienne du Viet-Nam jusqu’ en 1945! Nous n’ignorons pas ce qui s’est passé durant la guerre entre 1961 et 1975 avec les Américains, je n’ai pas oublié les photos sombres de ‘ Paris-Match’ à la fin de cette guerre.
Bonne semaine!
Gérard
4 avril 2017 @ 09:34
Vous êtes tous trop gentils !
Yom
4 avril 2017 @ 21:03
Vraiment tres,tres,interessant
Gérard
8 avril 2017 @ 13:51
L’Association franco-vietnamienne de Bordeaux-Aquitaine s’était rendue dans ce domaine de Chabrignac en 2009 et spécialement au cimetière. La stèle porte une inscription en caractères chinois qui signifie : « Ci-git l’impératrice Nam Phuong du Grand Sud ». Quand la photo a été prise un couple de Vietnamiens étaient venus peu de jours avant déposer un chapeau conique et quelques fleurs de tissu. La tombe est tournée vers l’est et la terre des ancêtres et au milieu d’un paysage que l’impératrice préférait aux mondanités parisiennes ou cannoises qu’elle avait connues. L’ancien maire du village M. Boudy a bien connu et aimé l’impératrice, sa gentillesse et sa simplicité. Il rapporte qu’elle est morte le jour de l’ouverture de la chasse en 1963, elle avait 50 ans, elle s’était plainte d’un mal à la gorge et le médecin avait diagnostiqué un début d’angine. M. Boudy était alors parti à la chasse avec son ami le régisseur du domaine impérial et quelques heures plus tard on est venu les prévenir qu’elle venait de mourir d’étouffement devant ses deux dames de compagnie impuissantes. Il ajoutait : « Ce serait maintenant avec le téléphone, le SAMU, on aurait pu la sauver de cette diphtérie foudroyante ». Elle fut placée dans un cercueil plombé car on pensait qu’elle serait inhumée au Vietnam mais les démarches en ce temps-là échouèrent avec le gouvernement Diem. La tombe avait été ensuite profanée trois fois par des pilleurs à la recherche d’hypothétiques bijoux.
À quelques mètres de là vivait dans son domaine la fille de l’empereur Hàm Nghi, mais les deux princesses ne se fréquentaient pas. Cet empereur avait été exilé par les Français en 1888 en Algérie où il épousa une franco-algérienne Marcelle Laloë le 4 novembre 1904. Ils eurent trois enfants le prince Minh-Duc, la princesse Nhu May et la princesse Nhu Lý. Il mourut en 1943 et repose sous une grande croix au cimetière de Thonac près de Sarlat.
En 2002 le gouvernement vietnamien envoya une délégation en France auprès de la comtesse de La Besse, la princesse Nhu Lý en question. Il voulait rapatrier les cendres de son père à Hué. Elle refusa. Son père se sentait essentiellement français, il avait même refusé que ses enfants apprennent le vietnamien. Cependant au Vietnam beaucoup de rues portent son nom et il demeure populaire. Son fils a été officier lui aussi dans la Légion puis dans les Spahis et il eut l’occasion de parler avec son cousin Bao Long en Algérie. Il est mort en 1980. L’aînée des filles est restée célibataire, elle est morte en 1999, elle fut l’une des premières françaises ingénieur agronome et elle sortit première de sa promotion à l’Institut agronomique de Paris. La comtesse de La Besse est morte à 97 ans en 2005. Son mari François et elle eurent trois enfants et sept petits-enfants dans les familles de Bisschop et Dabat. En 1963 elle s’était rendue aux obsèques de l’impératrice dont elle avait été la voisine pendant cinq ans. Elles ne se fréquentaient pas parce que semble-t-il les descendants de l’empereur mort à Alger auraient pris le parti de Diem le tombeur de Bao Daï.
La fille aînée de Hàm Nghi, la jolie princesse Nhu May, disait de son père : « Il était si bon et il a tant souffert… ». Il avait acquis en Dordogne le joli château classé de Losse qui fut bien plus tard vendu par ses descendants et est maintenant un restaurant étoilé.
C’est en 1965 à l’initiative du général de Gaulle que la tombe de cet empereur fut transférée d’El Biar en Algérie à Thonac dans la province d’origine du père de son épouse. L’autre empereur détrôné par les Français, Duy Tân, a été réinhumé dans l’un des mausolées impériaux de Hué, son fils le prince Claude Vinh San ayant donné son autorisation en 1987, alors qu’il reposait jusqu’alors à La Réunion. Voir Georges Nguyên Cao Duc, Un empereur aimé : Hàm Nghi (1871-1884-1944), 2007, file:///C:/Users/darty/Downloads/gm64_HamNghi.pdf.
Il est incontestable que tant au Vietnam que dans la diaspora il y a encore beaucoup de nostalgie de l’époque impériale.
Le domaine de La Perche avait été acheté grâce à un ami kinésithérapeute qui devait devenir le régisseur de l’impératrice. La vue est très belle depuis la cour intérieure. Aujourd’hui la propriété qui est très vaste appartient à un grand exploitant italien de bétail. C’est à Chabrignac qu’eut lieu le mariage très chic de la princesse Phuong Liên en 1962.
grandclemenjt chaffy
6 octobre 2022 @ 10:53
Merci pour la qualité de votre texte.
Attention Bao Long est inhumé près de Sens; c’est Bao Thang qui repose près de sa mère à Chabrignac;
Connaissez vous l’adresse de Bao An? Je sais que c’est à Garden Grove près de Westminster en Californie mais n’ai pas de précision.
Merci encore.
Daniel
Monfort Nicole
16 septembre 2017 @ 15:24
J’ai visité la résidence impériale cet été, mes parents y ont été « gardiens » (mon père militaire de carrière et ma mère qui était venue le rejoindre à Dalat), il est resté dans son jus et les meubles n’ont pas changé, j’ai pris des photos sous les mêmes angles que celles de mes parents, très émouvant, pas eu trop le temps helas de visiter les environs, nous nous étions échappées ma petite fille et moi de notre circuit. J’y retournerais bien mais juste dans le Sud.
CYRIL
7 novembre 2017 @ 10:09
DERNIER FILS DE L EMPEREUR BAO DAI EST IL PATRICK EDWARD BLOCH CARCENAC?
HEYMANN
9 novembre 2019 @ 00:38
Oui
Je confirme .
Il vit à Strasbourg.
CAT
12 novembre 2017 @ 21:31
Le Domaine de la Perche ancienne propriété de l’impératrice est à Chabrignac ( 19350 ) en Corrèze et non en Périgord.
Eric
14 janvier 2018 @ 17:21
Oui c’est le dernier fils de l’Empereur
Eric
14 janvier 2018 @ 17:25
Oui. Patrick Édouard est le dernier fils de l Empereur.
Il vit à Strasbourg.
PHILIPONET ( Séguy )
15 mars 2018 @ 18:09
A Gérard et/ou aux autres personnes qui peuvent détailler l’histoire de l’Ecole Nazareth à Dalat, près de l’église du Coq ( pour les vietnamiens ) donnant sur le petit rond point nommé à l’époque St Nicolas.
J’étais pensionnaire à 5 ans en 1945 chez ces » bonnes soeurs » avant d’aller au Petit Lycée Yersin et plus tard au Grand Lycée Yersin.
Entre temps, mes classes élémentaires ont été à la charmante Ecole Française de NhaTrang, établissement » crée » et dirigé par les Faure.
A visiter ce website : http://www.collegefrancaisnhatrang.net
Ma famille avait l’Hôtel Nautique, à l’angle de Yersin et DuyTan en face de la mer.
Les Forest ( Hôtel La Frégate ) étaient nos voisins sur DuyTan devenu TranPhu.
Avec mes remerciements et salutations,
Chrischanh8458@yahoo.com
TRINH
17 décembre 2019 @ 13:12
Bonjour quelqu’un pourrait me dire où se trouve Bloch Carcenac Patrick Edward
Bui
29 décembre 2019 @ 18:32
Merci infiniment de cet article fort bien détaillé et des commentaires bienveillants et intéressants.
Je suis ému ! Merci encore.
Avec mes meilleures salutations, Van Dung Bui.
de Bolle
23 mars 2021 @ 01:00
Ce dernier fils de l’empereur que j’ai bien connu ainsi que la princesse Vin Tuy chez un ami d’origine russe qui recevait à Paris,est-il issu d’un mariage de second rang et donc prince au rang d’altesse?
RAMBERT
23 novembre 2021 @ 07:03
J’ai eu l’occasion de bien connaitre la famille BAO DAI particulièrement Phuong Lien qui était marié avec Mr Bernard Soulan . Je me suis amusée avec leurs deux filles Valerie et Caroline . Mes parents s’occupaient de leurs propriétée ( Marchegay ) où ils venaient passés leurs vacances .Que de bons souvenirs …
Uyên-Thi Sophie
25 août 2022 @ 13:48
Merci Monsieur pour cet article.
En tant que descendante de l’empereur Dong Khan, neuvième empereur du Viêt-Nam, je trouve votre article très précis et juste à propos de la dernière famille de la dynastie Nguyên.
Thomas Jean-marc
30 mars 2024 @ 22:38
Bao dai aurait séjourné à la Goutelle dans le puy de dôme
Je recherche des précisions sur ce séjour