Son Altesse Sérénissime la princesse Diane de Croÿ et du Saint-Empire est décédée le 15 avril 2020 à Avesnes-sur-Helpe, en France.
La princesse Diane Marie Jacqueline Ernestine Emmanuela de Croÿ est née le 25 janvier 1927 à Bruxelles de l’union entre le prince Réginald de Croÿ (1878-1961) et la princesse Isabelle de Ligne (1889-1968), fille d’Ernest (1857-1937), 10e Prince de Ligne. En 1924, le couple avait déjà donné naissance à une fille prénommée Yolande.
Le prince Réginald dirigea avec sa sœur Marie (1875-1968) un réseau d’espionnage durant la Première Guerre mondiale. Il fut même condamné à mort par contumace, mais trouva refuge aux Pays-Bas.
Après la guerre, comme son père Alfred-Emmanuel (1842-1888), il entra dans la carrière diplomatique. Après des fonctions à Londres et à Washington, il fut nommé consul général à Tanger en 1931, ministre de Belgique à Stockholm en 1939 et ambassadeur auprès du Saint-Siège en 1945.
Tout comme sa sœur Yolande, la princesse Diane ne s’est pas mariée. Elles ont vécu toutes les deux dans le château de Bellignies, dans le département du Nord, juste à la frontière belge.
Ce château, qui avait déjà appartenu aux Croÿ, avait été acquis par sa grand-mère d’origine britannique, Elizabeth Mary Parnell (1855-1912), alors veuve du prince Alfred-Emmanuel.
La propriété est passée ensuite à la princesse Marie de Croÿ (1875-1968), résistante lors des deux guerres mondiales et qui fut même arrêtée en 1915 puis emprisonnée en Allemagne jusqu’en 1917.
La tante de la princesse Diane a vécu la grande partie de sa vie à Bellignies et y installa un hôpital en 1914, avant que le château ne soit réquisitionné par les Allemands. La princesse Marie étant décédée célibataire en 1968, le château passa à ses deux nièces, Yolande et Diane.
Les deux sœurs ont ouvert leur domaine aux Bellignois pour des après-midis récréatifs dans les grands salons du château. Les jeunes footballeurs ont également pu profiter de la piscine.
Pendant de nombreuses années, elles ont permis au feu d’artifice de la ducasse d’être tiré depuis le parc. En 1985, elles ont fondé le Groupement Forestier Bois du Cheneau dont elles furent les co-gérantes.
Ici, une photo de la visite en 1985 de l’église Saint-Paul à Solre-le-Château dans laquelle des seigneurs de Croÿ reposent dans la crypte (la princesse Diane porte une jupe bleue ; sa sœur Yolande se trouve à droite de la photo).
La princesse Yolande est décédée au château de Bellignies le 11 juillet 2001. En septembre 2013, la princesse Diane assista tout naturellement à l’inauguration de la Place Marie de Croÿ à Bellignies (place principale du village), nommée ainsi en l’honneur de son illustre tante. La princesse Diane était par ailleurs Dame de Justice de l´Ordre Constantinien de Saint-Georges.
En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, les funérailles se sont déroulées dans l’intimité le 23 avril en l’église de la Conversion-de-Saint-Paul à Clairfayts, un village voisin. Elle a ensuite été inhumée dans le cimetière dans lequel se trouve le caveau familial. (Merci à Valentin Dupont pour cet article)
Gisèle T
6 mai 2020 @ 08:40
Sincères condoléances à la famille; que va devenir le château avec la disparition des 2 soeurs!
aubert
7 mai 2020 @ 12:29
Le château ? une grande baraque à laquelle on a ajouté un chapeau pointu.
En Saône et Loire le château de Drée appartenant à un prince de Croÿ était quasi invisible. Dès qu’on s’approchait de la grille un gardien cerbère vous priait de déguerpir. Et puis le prince est mort et monsieur Prouvost a racheté le château. Il en a refait une magnifique maison que tout le monde peut voir.
Karabakh
7 mai 2020 @ 14:16
La maison de Croÿ ne s’éteint pas avec Diane, dont l’oncle (Léopold, né en 1877, mort en 1965, frère aîné de Réginald) a une descendance masculine, actuellement représentée par Emmanuel (né en 1957) et Henri (né en 1958), ayant tous deux des fils. En outre, toujours dans les branches collatérales, il existe une descendance en lignes féminines. Le château trouvera donc un nouveau propriétaire, par les règles normales de succession puis de répartition. 🙂
Karabakh
7 mai 2020 @ 15:43
Le terme « branches collatérales » peut porter à confusion, donc je précise : il s’agit de la descendance de cousins du prince Réginald.
Jean Pierre
6 mai 2020 @ 09:23
Si je lis bien, elle aura eu une vie plus calme que celle de sa tante.
COLETTE C.
6 mai 2020 @ 10:20
Heureuse d’en apprendre davantage sur cette famille.
Mary
6 mai 2020 @ 10:53
Rip.
ciboulette
6 mai 2020 @ 12:00
Une dame sympathique et bienveillante , semble-t-il .Condoléances à ses proches , et qu’elle repose en paix .
Il est réconfortant de voir que la haute noblesse de ce pays a lutté dans la Résistance et n’a pas fait , comme trop de princes allemands , allégeance à Hitler .Oups ! Je crois m’être trompée de guerre , ici il s’agit de la Première , mais mes paroles restent valables , ce sont bien deux empereurs ( Guillaume et François-Joseph) qui nous ont entraîné dans cette boucherie .
Jean Pierrr
6 mai 2020 @ 14:32
Cette dame était belge et vivait en France ?
Ce site est international donc de quel pays parlez-vous ?
Esquiline
7 mai 2020 @ 12:51
International? Un peu, si peu!
Karabakh
7 mai 2020 @ 14:17
Joli bloubiboulga. Prenez donc une verveine, ça ira mieux.
Actarus
6 mai 2020 @ 12:15
Cela n’a rien à voir mais la Boulette d’Avesnes est un sacré fromage au goût très prononcé !
Je n’ai pas souvenir de m’être arrêté un jour dans cette localité, mais je la voyais fréquemment signalée sur les panneaux routiers car avec mes parents, nous passions fréquemment à proximité lorsque nous nous rendions dans notre maison de campagne, en Thiérache.
Teresa2424
6 mai 2020 @ 16:20
Oro por la princesa Diane !!!
Karabakh
7 mai 2020 @ 14:26
Ma dernière Boulette date du réveillon du Nouvel an… et mes boyaux en ont mangé deux jours de suite. 😄
La production de la Boulette d’Avesnes est liée à celle du Maroilles, puisqu’elle est faite avec les chutes de ce dernier lorsqu’il est non affiné (il est qualifié de « blanc ») et avec les pièces déclassées du commerce. Le tout est façonné à la main, en forme de cône, puis recouvert de roucou ou de paprika avant d’être remis à l’affinage.
De nos jours, les fromagers y ajoutent du persil, de l’estragon et des clous de girofle – les trois ou juste un ingrédient ou deux. Il existe également une version fermière, lavée avec de la bière durant l’affinage.
C’est assez fort…
Actarus
6 mai 2020 @ 12:22
Oh zut… deux fois même adverbe dans la même phrase ! ^^
Désolé, je me réveille et n’en suis qu’au premier café… ;-)
framboiz07
7 mai 2020 @ 00:01
Actarus , Vous connaissez la Thiérache ! Encore un bon point ! Amitiés !
Voilà , une femme qui devait avoir un rôle local , être appréciée et qui part, enterrée à la sauvette , c’est quand même terrible …
Karabakh
7 mai 2020 @ 14:27
Moi aussi je connais.
J’ai droit à mon bon point ? 🙃
Actarus
8 mai 2020 @ 12:21
Karabakh, faisons connaissance ! ;-)
Nous avons tant en commun.
framboiz07
8 mai 2020 @ 13:53
Oui , Karabakh et une image en plus , de la Reine Elizabeth ou de la princesse gréco- américaine , chère à Bertrand ? Olympia , c’est ça ? Avouez que la Thiérache , c’est peu connu ! Amitiés .
Karabakh
9 mai 2020 @ 23:07
Pour un si beau mais si méconnu pays, je suis prêt à accrocher le portrait de Granny ou Marie-Chantal au-dessus de mon lit. Je ne suis plus à un exotisme près ; depuis l’annonce du déconfinement, j’ai des voisins (que je connais bien pour leurs travers psychiques et qui m’ont déjà amené à requérir le concours de la force publique) dont le plaisir ultime est de venir bêler, chevroter et caqueter sous mes fenêtres de chambre… Alors la tronche de la mémé ou de la bon-chic-bon-genre…
Mais oui, la Thiérache est peu connue.
C’est aussi pour cela que j’adore.
J’ai vraiment découvert cette région naturelle lorsque j’avais 16 ans ; avant je passais souvent en Thiérache mais sans plus me soucier des lieux. Un voyage d’intégration mais qui m’a suffit à aimer ce pays.
Ceci dit, celui qui voudra me décoller de ma Baie de Somme, devra se lever très tôt ! 😀
Karabakh
9 mai 2020 @ 23:08
Actarus, ce sera avec plaisir si l’occasion s’offre à nous.
Mayg
6 mai 2020 @ 12:46
Des espions chez les princes ?
Caroline
6 mai 2020 @ 15:49
Pour quelles raisons, ces ladies ne s’ étaient- elles jamais mariées ?
Je pose la même question que Gisèle . Merci d’ avance !
Karabakh
7 mai 2020 @ 14:27
Choix personnels.
Leonor
6 mai 2020 @ 16:11
La Musique Funéraire pour cette dame :
https://www.youtube.com/watch?v=OoesqOiNj74
Ce début de Requiem, paisible, serein, de Jean Richafort.
Ce musicien de ‘époque de la Renaissance n’était pas exactement de l’Avesnois , on vous l’accorde, mais du nord quand même, du Hainaut sans doute . Jean Richafort ( 1480-1547) a été magister cantus à Malines.
Pour les férus d’historie de la musique:on pense qu’il a été l’élève de Josquin des polyphonique des voix et la douceur de Josquin.
Teresa2424
6 mai 2020 @ 16:20
Oro por la princesa Diane !!!
Jay
6 mai 2020 @ 16:27
Leur père n était pas l ainé de la famille de Croy ?
Aucune des 2 filles mariées à cette époque dans la haute noblesse, c’est bien étrange dans ce genre de famille ?
Un problème de dot ou de genre ?
Karabakh
7 mai 2020 @ 14:32
En effet. Réginald était le second fils d’Alfred. Il était précédé d’un frère, Léopold (1877-1965) qui eut un fils, également prénommé Léopold (1926-1997) qui eut pour sa part deux fils, Emmanuel (1957) et Henri (1958), actuels représentants de la maison.
Ludovina
6 mai 2020 @ 16:48
Parmi les 9 enfants (6 filles et 3 garçons) de la fratrie de la mère de Diane, une des sœurs de la princesse Isabel de Ligne, Béatrice, était la grand-mère paternelle de Stéphanie, grande-duchesse héritière du Luxembourg.
Un de leurs frères, Eugène (grand-père de l’actuel 14ème prince de Ligne, Michel), avait épousé Philippine de Noailles, dont le frère aîné Henry, duc de Mouchy, était le père de Philippe (conjoint de Joan Douglas-Dillon, veuve du prince Charles du Luxembourg) et le grand-père paternel d’Alexis (époux décédé de la princesse Diane d’Orléans).
Les arrière-grands-parents paternels de Diane de Croÿ, Emmanuel, prince de Croÿ-Solre et Léopoldine, princesse de Croÿ, étaient cousins germains, il en était de même pour ses arrière-arrière-grands-parents paternels, Ferdinand et Constance.
Laure-Marie Sabre
7 mai 2020 @ 20:09
Eugène de Ligne et sa femme ont été également de grands résistants, qui ont caché des enfants juifs sur leur propriété.
Ellen
6 mai 2020 @ 19:58
FAIT elle partie de la famille de Marie-Immaculée de Croy, belle-mère de la princesse Hélène de France ?
Karabakh
7 mai 2020 @ 15:18
C’est la même famille (Croÿ-Roeulx, princes de Solre).
Diane de Croÿ est la fille de Réginald (1878-1961), fils d’Alfred (1842-1888), lui-même fils d’Emmanuel (1811-1865) qui est, pour sa part, le fils aîné de Ferdinand (1791-1865). Elle appartient au rameau aîné de la famille.
Marie-Immaculée de Croÿ est la fille de Charles (1869-1943), fils de Juste (1824-1908) qui est le troisième fils de Ferdinand (ci-dessus). Maximilien, second fils de Ferdinand n’a pas eu de descendance, donc Marie-Immaculée appartient au rameau cadet.
Diane est une petite-cousine de Marie-Immaculée.
Karabakh
7 mai 2020 @ 15:41
Le prince Ferdinand (1791-1865) est le fondateur de la famille de Croÿ-Roeulx, princes de Solre ou « branche belge » de la maison de Croÿ, qui en constitue la branche cadette.
Ferdinand est le fils du prince Auguste (1765-1822), neuvième duc de Croÿ, duc de Dülmen, qui est l’ancêtre commun aux trois branches subsistantes : allemande (issue d’Alfred), belge (issue de Ferdinand ci-dessus) et autrichienne (issue de Philippe).
Teddy
7 mai 2020 @ 02:04
Elle était mon amie car elle m à accueilli quand je n avait pas le moral pendant une semaine et nous accueillait avec un groupe de jeunes handicapés la frat siloe
Jean Pierre
7 mai 2020 @ 13:07
Touchant ce souvenir personnel.
teddy
7 mai 2020 @ 10:15
je l ai connue quand je faisais partie de la fraternité des jeunes malades et handicapés, siloé, c’était une tres bonne personne, elle m a invité dans son chateau quand je n avais pas le moral, elle fut une amie
Anna1
7 mai 2020 @ 20:01
Teddy, vous avez côtoyé quelqu’un de bien, soyez heureux de l’avoir connue, c’est tellement rare
framboiz07
8 mai 2020 @ 01:15
Amitiés Teddy, pas drôle d’avoir le moral qui cahote …
Polonini de Vignier
6 avril 2024 @ 15:53
J’ai été en très grand chagrin en apprenant la mort de Diane de Croy car mon mari et moi nous la connaissions très très bien.
Combien de fois n’avons nous pas été chez elle pour des récitals, concerts, entre amis…. Mon mari et Diane de Croy étaient parrain et marraine d’un jeune homme dont je n’ai plus de nouvelles.
Je garderai de cette charmante hôtesse un souvenir vivace et très ému et présente à sa famille mes sincères condoléances ainsi que mon mari (+) José Fries.