Depuis le début de l’année 2018, la nef du musée d’Orsay accueille un important dépôt de la Fondation Napoléon : l’étude en plâtre de Napoléon Ier, législateur, du sculpteur Eugène Guillaume (1822-1905).
En 1860, le prince Napoléon (1822-1891), fils de Jérôme Bonaparte, inaugure avenue Montaigne une vaste demeure imitée des villas antiques et connue sous le nom de « maison pompéienne ». Dans l’atrium, domine une représentation grandeur nature de l’Empereur en toge, tenant le Code civil, la tête laurée et un aigle à ses pieds.
On la retrouve dans un tableau de Gustave Boulanger conservé au musée d’Orsay intitulé Répétition du « Joueur de flûte » et de la « Femme de Diomède » chez le prince Napoléon (1861).
Ce dépôt est le plâtre original, une étude demeurée dans l’atelier de Guillaume, puis dans sa descendance jusqu’à sa donation en 2003 à la Fondation Napoléon.
La version en marbre, qui a subi d’importants dommages lors de l’incendie du palais des Tuileries en 1871, est aujourd’hui conservée au Napoleon Museum d’Arenenberg (Suisse). (Merci à Anne – Source et copyright photo : Musée d’Orsay)
Philippe Gain d'Enquin
12 février 2018 @ 08:22
Belle initiative pour un grand homme.
Muscate-Valeska de Lisabé
12 février 2018 @ 10:06
J’aime toujours entendre parler de notre Empereur. Immortel.
LPJ
12 février 2018 @ 12:13
Pour rappel la Fondation Napoléon a été fondée suite aux importants legs faits par Martial Lapeyre, fondateur des menuiseries du même nom. Napoléophile érudit, sans enfant et possesseur d’une fortune conséquente, il légua celle-ci au Souvenir Napoléonien. Compte tenu de l’importance des sommes en jeux, la Fondation fut créée. Présidée à l’origine par le Baron Gourgaud (descendant d’un des compagnons d’exil de l’Empereur à Sainte Hélène), c’est depuis quelques années le Prince d’Essling (descendant du Maréchal d’Empire Masséna) qui en assure la destinée. Les actions sont multiples : gestion de la bibliothèque et des collections, achat d’oeuvre d’art, éditions d’ouvrages, mécénant, bourses universitaires et littéraires, etc…
Daina Guiliana
12 février 2018 @ 14:36
Bon à savoir, merci pour ces informations. C’est un trésor inestimable dont l’initiative ne peut qu’être louable. Pour les générations à venir c’est une belle richesse.
Muscate-Valeska de Lisabé
13 février 2018 @ 21:03
Oui,Daïna.
Anna1
12 février 2018 @ 16:51
Merci pour ces précisions
Cosmo
12 février 2018 @ 23:07
Le prince d’Essling assume son ascendance. Voilà qui est bien différent du baron d’empire, Pinoteau, qui est le chantre du pseudo légitimisme et va chercher ses princes en Espagne.
Amicalement
Cosmo
GHislaine-Perrynn
12 février 2018 @ 17:51
LPJ merci pour ces compléments d’information qui changent avec les niaiseries habituelles quel’on peut lire à haute dose maintenant sur le site .
Effectivement Martial Lapeyre était un fidèle de la famille de Napoléon.
Le Sud-Ouest estd’ailleurs un fief napoléonien .
J’ai eu déjà l’occasion de raconter les marques laissées par Napoléon et Napoléon III plus tard dans la région.
Ma propre soeur avait nne propriété au fronton de laquelle était inscrit Moskova .
Cela donnait parfois des dialogues surréalistes dans le style , tu viens à Moscou cette après-midi , d’accord mais je passe à Solférino acheter des asperges.
Ces propriétés ayant été achetées à l’époque par l’empereur pour ses grognards afin qu’ils retrouvent une santé .
Il avait remarqué que les cimetières avaient des tombes dont les occupants avaient des âges très respectables .
Les détenteurs de tous les airs napoléoniens sont les basques d’Irun . Chaque année dans la région il y a des « tamborinadas » et tous les élèves battent du tambour sur les airs des batailles de Napoléon , déguisés en grognards et vivandières .
Merci à vous
Muscate-Valeska de Lisabé
13 février 2018 @ 21:04
Le début du post est sympa, comme souvent^^.
Gérard
12 février 2018 @ 18:04
Il faut préciser en effet que ce plâtre resta dans l’atelier de Guillaume, puis dans sa descendance et fut offert en 2003 par Olivier Lefuel à la Fondation Napoléon.
Olivier Lefuel ou Le Fuel était le trésorier la Fondation Napoléon, il mourut le 27 juin 2004, c’était un grand expert et un collectionneur issu d’une famille d’architectes et d’ébénistes, et il fut un généreux donateur. Son père Hector Lefuel fut conservateur du musée Marmottan, Hector Lefuel, grand-père du précédent, fut un grand architecte de Napoléon III pour le nouveau Louvre et les Tuileries, Georges Jacob, fut ébéniste de Louis XV et de Louis XVI.
Mais pour ce qui est du marbre qui était dans l’atrium de la maison du prince 18 avenue Montaigne, après la vente par le prince Napoléon de cette maison pompéienne en 1866, la statue fut présentée à l’Exposition universelle de 1867 avant de subir d’irréparables dommages dans l’incendie du palais des Tuileries en 1871. Transportée au château princier de Prangins, en Suisse, elle est donc aujourd’hui conservée à l’entrée du Napoleon Museum d’Arenenberg, c’est-à-dire du château d’Arenenberg dont l’impératrice Eugénie fit don en 1906 au canton de Thurgovie.
Un tableau de 1861 de Gustave Boulanger, Répétition du « Joueur de flûte » et
de « la femme de Diomède » chez le prince Napoléon dans l’atrium de sa maison pompéienne (musée d’Orsay), montre la préparation des comédiens pour la représentation prévue à l’occasion de l’inauguration de la maison le 14 février 1860. Le Napoléon Ier législateur de Guillaume y figure, dominant l’atrium sur un haut socle traité en fontaine antique. La même mise en scène décorative est révélée avec précision dans une série de photographies de 1863 dues à J. Laplanche et Cie.
Eugène Guillaume fut professeur au Collège de France, dirigea l’Académie de France à Rome, il fut élu à l’Académie française au fauteuil du duc d’Aumale en 1898. Deux ans après il était grand-croix de la Légion d’honneur.
On connaît un autre marbre blanc représentant Napoléon Ier Législateur, plus ancien, exécuté dans les ateliers de Carrare sous la direction de Lorenzo Bartolini, qui devait en 1817 être directeur de l’Académie de sculpture de Carrare, d’après une œuvre d’Antoine-Denis Chaudet (1763-1810) qui lui fut commandée le 24 mars 1804. La statue est un peu plus grande. Il s’agit d’un cadeau du Corps législatif destiné à celui qui était alors premier consul mais qui devait être placé dans la salle d’assemblée du Corps législatif au palais ci-devant Bourbon. Napoléon est représenté à l’antique tel un empereur romain, la tête laurée, une épée au côté, tenant de la main droite un volumen représentant le Code Civil français. Cette statue fut inaugurée le 14 janvier 1805 par les maréchaux Masséna et Murat. En 1815 Louis XVIII en fit cadeau au roi de Prusse et elle resta à Berlin jusqu’en 1945 avant d’être emportée en Russie. Elle est aujourd’hui à l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Mais plusieurs copies en avaient été réalisées en marbre de Carrare ; en effet en 1807, la princesse Elisa, sœur de l’empereur, reçut un moulage de cette statue dont elle commanda donc plusieurs copies aux ateliers de la Banca, la Banque Élisienne, destinée à venir en aide aux sculpteurs et aux ouvriers en encaissant les taxes sur le marbre, à Carrare qui depuis l’année précédente avec Massa avait été ajouté à ses possessions toscanes par l’empereur. Elle en conserva un exemplaire, vendu plus tard par sa fille, la comtesse Camerata, à son cousin Napoléon III en 1854. Celui-ci le fit installer en 1857 dans la galerie de bal du palais de Compiègne, face à une statue représentant Madame Mère d’après Canova. Cette statue est toujours à Compiègne.
On connaît aussi un portrait de Napoléon en Souverain législateur dit aussi Napoléon en tenue du sacre, de l’atelier d’Anne-Louis Girodet-Trioson, vers 1812. L’empereur devant le trône est ceint de la couronne de lauriers et sa main droite protectrice est tendue au-dessus d’une table sur laquelle sont posés le globe sur un coussin bleu semé d’abeilles d’or, la main de justice et un exemplaire du Code Napoléon ouvert en page de titre et debout. L’empereur tenant de la main gauche son long sceptre surmonté de l’aigle, est vêtu du manteau impérial et porte le grand collier de la Légion d’honneur, on aperçoit à son côté gauche l’épée de Charlemagne. 26 portraits de ce type ont été exécutés par cet atelier entre 1812 et 1814. Ils étaient destinés aux 36 puis 37 Cours impériales de justice mais ne furent pas tous exécutés et il en reste six aujourd’hui. L’un de ces portraits a été offert par Charles Pasqua en 1987 au Musée de l’Emperi à Salon-de-Provence.
Sophie
12 février 2018 @ 22:09
« Ce n’est pas possible, m’écrivez-vous ; cela n’est pas français. » Cette citation de lui, pour moi, représente parfaitement le personnage.
Claude-Patricia
13 février 2018 @ 11:41
Je me demande ce que deviendra la collection personnelle du monsieur (dont le nom m’échappe maintenant) qui passe à la télévision dans une émission de vente aux enchère et qui collectionne donc tout ce qui concerne Napoléon…Va t-il la confier au Louvre ??