Un riche homme d’affaires russe Anton Bakov a fait une proposition au gouvernement de Kiribati, archipel situé entre la Polynésie et la Micronésie, afin d’instaurer une monarchie russe sur trois îles du pays. Cet ancien député qui dirige le parti monarchiste, veut y bâtir des hôtels de luxe et installer un régime d’une « Russie alternative », estimant qu’avec Vladimir Poutine la population n’est pas satisfaite en Russie.
Pour le moment, la commission de l’investissement étranger examine le dossier. L’investissement s’élèverait à 350 millions de dollars. Monsieur Bakov a reçu pour le moment le soutien de l’ancien président de la république Teburoro Tito qui pense que cela pourrait contribuer à développer le tourisme local, si toutes les promesses de magnat russe sont en définitive réalisables.
En 2011, Monsieur Bakov avait proposé le même projet pour les îles Cook. (Source : BBC – Merci à Anne)
Anne-Cécile
3 février 2017 @ 04:34
Je ne comprends pas : il veut y transférer les volontaires insatisfaits du régime actuel en Fédération de Russie? quelques centaines de milliers au minimum de Russes et autres sur quelques confettis?
Et le « Tsar » se serait lui je suppose? ou Georgui et son ambitieuse Môman ou un autre Romanov ou un descendant des Riukhikides?
Les gens souvent très riches s’ennuient beaucoup.
Caroline
3 février 2017 @ 08:33
Une mini-monarchie en exil ou des iles russophones?
Les habitants de ces iles acquerraient-ils la nationalité russe? Ils ne parlent que le gilbertin et l’anglais!
Corsica
3 février 2017 @ 09:55
Cela peut donner des idées aux représentants de dynasties détrônées mais, avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, ils vont devoir bien choisir leurs îles pour ne pas voir leurs nouveaux espoirs et territoires être engloutis.:):) D’ailleurs n’est-ce-pas le président de ces îles Kiribati qui a acheté un terrain, sorte d’arche de Noé moderne, où ses concitoyens pourront se réfugier en cas de disparition des leurs îles ?
Philippe
3 février 2017 @ 10:49
Qu’est ce que c’est encore que ce délire cauchemardesque ? On se demande ce qu’un magnat russe, un voleur donc, doublé probablement d’un orthodoxe arriéré, pourrait apporter de bon ?
Il m’arrive souvent de penser avec nostalgie au communisme et au rideau
de fer … C’était bien ! … qu’est ce qu’on était tranquilles !
Les russes restaient chez eux, au pain sec et à l’eau, sortaient tous les quatre ans des armoires leurs équipes sportives surdopées, rentraient à la maison contents et couverts de breloques, mais ne nous cassaient pas les pieds avec leur mentalité provinciale, leurs croyances moyenâgeuses et leurs églises à bulbes …
Gérard
3 février 2017 @ 13:45
C’est sans doute une histoire de gros sous, et pas de déplacement de population.
Muscate-Valeska de Lisabé
3 février 2017 @ 16:02
À moitié serbe et très attachée au peuple russe qui est avant tout courageux,brave,fraternel et hospitalier, votre commentaire me fait de la peine, et beaucoup,Phil…les russes sont un beau et grand peuple.Ils ont été nos alliés.
Ce milliardaire délire mais celui des américains non moins^^.
Philippe
3 février 2017 @ 17:29
Muscate, je ne mets pas en doute le rôle majeur qu’ont joué
les russes pendant la deuxième guerre mondiale. Ni qu’ils ont payé le plus lourd tribut face à l’idéologie nazie.
Tout ça, je le sais.
Il n’empêche, leur retour vers la religion, et l’homophobie pathologique dont ils font preuve à tous les niveaux de leur société, les rend à mes yeux absolument infréquentables. Sans parler de tout ce qui me déplait souverainement dans leur manière de vivre, machisme, violence, corruption, nationalisme exacerbé, et j’en passe … Tout ça, ma chère amie, ce sont des faits. Donc, je persiste et signe, je n’ai pas envie d’avoir affaire avec eux.
Ça tombe bien, vous me direz, puisque je suis moi-même
interdit de séjour en Russie, du fait de mon statut sérologique …
Ça n’est pas la première fois, ma chère Muscate, que nos expériences de vie différentes nous donnent des points de vue différents sur les choses et/où les gens, et c’est pour cela que je ne doute pas de votre capacité
de compréhension.
Mais soyez rassurée, je ne porte pas le fer en permanence contre
les slaves. Un russe, arrivé dans mon immeuble depuis deux ou trois ans,
et qui me battait froid (pourquoi, mystère ?, son sixième sens sans doute,
j’étais le diable incarné !) affectait de m’ignorer totalement, ce qui avait même attiré l’attention des autres co-propriétaires … eh bien, à force de sourires, de portes tenues pour l’aider à rentrer bébé, et de politesse à la française, je viens enfin d’obtenir un premier bonjour, un peu inaudible mais compréhensible quand même … Le pauvre homme, parler à un inverti, quelle épreuve !
Je ne désespère pas de lui décrocher un vrai sourire d’ici deux ou trois autres années …
J’ajoute que mon meilleur ami est un serbe de Bosnie, et qu’il parvient tout a fait entendre ce que j’ai à lui dire quand j’ai à le lui dire …
Bien à vous.
Muscate-Valeska de Lisabé
4 février 2017 @ 14:37
Quand les gens sont bien,j’aime bien les gens.
Je ne fais pas de différence entre les sexes,la race,les religions,les inclinaisons…il ne faut pas faire de généralités, c’est l’individu qui compte:pour une personne de valeur,on a souvent dix tocards…je comprends souvent vos révoltes.
Et je vous aime bien,Phil.
J’aime aussi les russes.
J’aime bien les gens quand ils sont bien.
Philippe
5 février 2017 @ 12:32
Il ne faut pas, il ne faut pas, c’est bien beau à dire !… mais quand on est soi-même victime des préjugés qu’ont les autres, et que c’est récurent, on est bien obligé de catégoriser les gens, ne serait-ce que pour éviter de se mettre en danger.
Bref, vous avez compris.
Gérard
3 février 2017 @ 20:17
Vous connaissez Muscate l’humour parfois provocateur de Philippe.
Ce qui est bien avec Philippe notamment ce qui l’a beaucoup de chevaux de bataille (ce n’est pas donné à tout le monde). On en connaît certains qui épuisent leur cheval de bataille… N’est-il point vrai ?
Gauthier
6 février 2017 @ 11:21
De l’humour avec un gros trait de désinformation quand même: le statut sérologique n’est demandé que pour les séjours de plus de trois mois en Russie, et pas pour les voyages de tourisme. Cette disposition date des années 80, lorsque les modes de transmission du virus étaient encore largement inconnus; à l’époque, l’URSS faisait très difficilement figure de théocratie moyenâgeuse, pour reprendre l’expression « inspirée » de Philippe.
J’ajoute que le statut sérologique était également nécessaire pour les longs séjours aux Etats-Unis et en Chine, jusque très récemment. Là non plus, difficile de lier « intolérance » et ‘bigoterie », mais bon, cela ne fait pas peur à tout le monde manifestement!
Shahmashah
3 février 2017 @ 21:31
Serbe, vous dites! ^^
Muscate-Valeska de Lisabé
4 février 2017 @ 14:25
Mari libanais, mais Papa serbe,cher Shahmasha…pourquoi?
Muscate-Valeska de Lisabé
4 février 2017 @ 14:43
Les russes et les serbes ont tendance à se considérer comme »frères ».
agnes
4 février 2017 @ 05:31
c’est vrai que depuis Trump, les américains la ramènent un peu moins.
Leonor
4 février 2017 @ 22:45
On était quand même bien contents quand ils se sont ramenés en 44. Et qu’ils nous ont financé le plan Marshall. D’accord, ça date. mais il est des bienfaits qu’il serait vilain d’oublier, Agnès.
Gérard
3 février 2017 @ 11:11
Dans cette affaire rocambolesque de la République des Kiribati (prononcer Kiribass), anciennes îles Gilbert, il y aurait un prétendant au trône en la personne du prince Karl Emich de Leiningen, qui, on le sait, est le fils aîné du défunt septième prince de Leiningen, Emich, lequel l’avait écarté de la succession dynastique en raison de son deuxième mariage, et qui n’est donc pas reconnu comme le chef de la maison, mais son frère cadet Andreas, huitième prince. Il est petit-fils de la grande duchesse Maria Kirillovna (1907-1951), la fille aînée du grand-duc Cyrille, chef de la maison impériale, père par ailleurs notamment du grand-duc Vladimir, le père de la grande duchesse Maria. Ce sont donc des descendants d’Alexandre II.
En 2013 un parti monarchiste russe l’a proposé pour le trône de Russie après sa conversion du luthérianisme à l’orthodoxie. Si le trône était rétabli il serait, dit-on, Nicolas III.
Il ne semble donc plus avoir de prétentions à être le chef de la maison de Leiningen.
Il a épousé en premières noces en 1984 la princesse Margarita de Hohenlohe-Oehringen, qui est décédée dans un accident de voiture en 1989 et dont il a eu une fille la princesse Cécilia. En 1991 il se maria avec Gabrielle (Homey) Thyssen et après un conflit familial renonça à ses droits dynastiques. Ils ont eu une fille Theresa en 1992 et ont divorcé en 1998. On sait que Gabrielle a ensuite épousé l’Aga Khan. Il a épousé en troisièmes noces en 2007 et 2008, selon le rite orthodoxe, la comtesse Isabelle von und zu Egloffstein dont il a eu un fils Emich en 2010.
Dans un premier temps l’homme d’affaires russe avait notamment envisagé la constitution d’un tel « État » au Monténégro où il a acheté 80 ha.
Gérard St-Louis
3 février 2017 @ 14:08
Tiens, l’ « Empire russe » veut se reconstituer… Ridicule !
François
3 février 2017 @ 14:32
Je dis souvent que nous retournons vers la féodalité
Bien sûr je suis moqué
Mais les évènements du monde un peu survolté dans lequel nous évoluons
Comme nous pouvons semblent me donner raison
Autre fait assez remarquable des qu’il s’agit d’îles d’archipels etc tout de suite
Il y a hotel de luxe derrière ensuite casinos et que sais je
Le nouveau monde des affaires des magnats des Russes des Chinois
Semble devoir montrer sa réussite au travers de paradis de luxe
Je crains que notre vieille Europe ne soit bientôt plus pour le monde
Qu’un pays lointain synonyme de passe englouti
Gérard
3 février 2017 @ 18:09
Bakov, homme d’affaires russe et monarchiste, aurait jeté son dévolu sur l’île Malden, autrefois l’île Indépendante qui fut découverte en 1825 par le capitaine George Byron, septième Lord Byron, dans les îles de la Ligne que les Anglais et les Américains se disputaient. C’est une île de 39 km², inhabitée, loin de tout, au cœur du Pacifique, à environ 680 km de l’aéroport de la république des Kiribati et dont le point culminant s’élève à 8 m.
Bakov envisagerait de la développer en y investissant 280 millions de livres sterling. Cependant sur cette île on trouve un assez grand nombre (21 sites) de vestiges archéologiques qui montrent qu’elle a été peuplée par des Polynésiens qui ont édifié un temple et des maisons. Il y a des tombes aussi. Plus tard on y a récolté du guano ce qui explique la présence de chats et de souris venus par bateau. Il y a peu de flore et la faune comprend surtout des oiseaux qui viennent y nicher et des reptiles. L’ensemble doit être protégé et c’est pourquoi l’île a été sanctuarisée il y a plusieurs années par le gouvernement.
Il faudrait vraiment pour que l’on songe à y bâtir des arguments décisifs et le milliardaire envisagerait d’y construire des hôtels et des villas de luxe. Il n’y a pas d’eau douce courante. Il y a des puits qui ont été utilisés par les Polynésiens mais dont l’eau aujourd’hui n’est pas potable mais il est possible qu’il y ait une nappe phréatique.
Il est certain que la république manque d’argent notamment face aux défis du réchauffement climatique et qu’elle recherche des investisseurs mais certains font remarquer que le remède serait pire que le mal. Mais l’idée est peut-être aussi de faire de cette île un paradis fiscal.
Byron, le cousin du poète, commandait la Blonde, un navire de la marine royale britannique qui ramenait en Hawaï les restes du roi et de la reine. Le jeune roi Kamehameha II voulait visiter Londres. Et il s’y était donc rendu, malgré l’opposition de toute sa cour. En chemin ils s’arrêtèrent au Brésil où l’empereur Pierre Ier donna au roi une épée de cérémonie. Le roi remit à l’empereur un manteau de plumes d’oiseaux tropicaux qui est toujours visible au Musée national de Rio de Janeiro. À Londres le roi et la reine Kamāmalu, qui était aussi fille de souverains (puisqu’elle était la demi-sœur de son mari), furent fêtés par toute l’aristocratie notamment bon nombre de ducs et ils devaient rendre visite au roi George. Ils allèrent à l’opéra et au théâtre dans les loges royales. Le roi refusa d’entrer à l’abbaye de Westminster car il n’était pas parent des rois qui y étaient inhumés et dont il ne voulait pas profaner les tombes.
Mais les souverains hawaïens n’étaient immunisés contre rien et attrapèrent la rougeole sans doute en allant visiter les militaires britanniques malades à l’Asile militaire royal de Douvres, aujourd’hui l’École militaire du duc d’York. La reine mourut le 8 juillet et le roi le 14 juillet 1824. Les corps furent mis en bière à l’hôtel Caledonian où des foules nombreuses défilèrent devant les cercueils avant qu’ils ne soient placés dans la crypte de St Martin-in-the-Fields en attendant le voyage de retour. Le roi présenta ses condoléances au grand chef Boki qui les accompagnait. Ils reposent aujourd’hui au mausolée royal d’Hawaï à Honolulu.
j21
3 février 2017 @ 21:24
Y-en a marre de tous ces parano megalo qui se considèrent les maîtres du monde et pourrissent la planète et la vie de ses habitants.
Muscate-Valeska de Lisabé
4 février 2017 @ 14:41
Absolument vrai,J21!
Leonor
4 février 2017 @ 22:48
Faut pas s’en faire.
De toute façon, ça va bientôt être submergé , surtout avec l’Ineffable Donald oeuvrant pour le réchauffement de la planète.
Leonor
4 février 2017 @ 22:52
Ah, j’oubliais. Ca s’est beaucoup bagarré aux Kiribati ex-Gilbert, pendant la Seconde Guerre Mondiale . Donc, des tas de machins rouillés trainent encore sur place : de vieux casques, des jeeps, des bunkers , etc. Impec’ pour le tourisme spécialisé en champs de bataille. Il y a déjà,une agence spécialisée, qui a précédé le crétin russe. J’ignore si Diana la Divine a eu le temps de s’occuper du déminage.
Claudine Claire
5 février 2017 @ 11:02
Bravo pour vos connaissances !
Très intéressant; oû prenez vous tout cela.
Gérard
25 février 2017 @ 15:10
Kiribati a rejeté la proposition d’Anton Bakov. Dans un communiqué du 24 février le gouvernement dit avoir rejeté cette demande portant sur les droits souverains de trois des îles de la Ligne du Sud, demande qui constituait un préalable à l’investissement annoncé de 350 millions de dollars américains.
Le Cabinet a pris cette décision après que la Commission des investissements étrangers a rendu ses conclusions qui, est-il précisé, ne sont pas positives.
En 2011, M. Bakov avait prétendu avoir acheté une petite île du nord des Îles Cook, un sanctuaire pour les oiseaux, Suwarrow, au Gouvernement des îles.
Mais le premier ministre, Henry Puna, a rapidement dit que cette affirmation était fausse.
Suwarrow dont le nom de maréchal pouvait tenter l’homme d’affaires, est un atoll découvert en 1813 par le capitaine Mikhail Lazarev, commandant du navire russe le Souvorov qui se dirigeait vers l’Alaska. Il l’appela du nom de son navire qui fut un peu transformé par les autorités néo-zélandaises plus tard. En 1848, un baleinier américain le Gem s’échoua sur les récifs de l’île. Le capitaine et son équipage purent rejoindre les îles Samoa en chaloupe. Il y eut ensuite une expédition pour récupérer l’île restée dans les cales.
C’est à l’occasion de cette expédition qu’un certain Lavington Evans déterra un coffre contenant 15 000 dollars en pièces d’or. En 1876 le Néo-Zélandais Henry Mair déclara à son tour y avoir découvert dans un nid de tortue, des pièces d’argent si bien que l’atoll fut considéré comme une île au trésor. La tradition rapporte que Robert Louis Stevenson se serait inspiré de cette anecdote pour publier son roman l’année suivante. Il semble que les pièces soient venues de l’expédition de George Anson (le premier baron Anson) qui traversa le Pacifique en 1742 sur le HMS Centurion.
Il y eut d’autres visiteurs et à l’occasion de ces expéditions divers troubles. En 1874 on avait aussi trouvé des squelettes et un mousquet espagnol, ce qui laisse penser que les galions espagnols étaient venus là au XVIe siècle.
L’île fut annexée au nom de l’amirauté britannique le 22 avril 1889, lors du passage du HMS Rapid du capitaine W. McF. Castle. Mais en octobre 1900, Suwarrow fut inclus dans le protectorat des Îles Cook, puis annexé l’année suivante à la Nouvelle-Zélande.
La population était alors de 30 personnes. Les autorités coloniales louèrent l’atoll à diverses compagnies. Mais dans la première moitié du XXe siècle l’îlot fut abandonné.
En octobre 1952 le Néo-Zélandais Tom Neale prétendit y jouer les Robinson Crusoé. Il y fit trois séjours assez longs. Il est rapporta à son rapporta dans un ouvrage son aventure l’ouvrage traduit en français sous le titre Robinson des mers du Sud mais le titre anglais était An Island to Oneself. Une famille, les Falconer y vécut sept mois dans l’ancien faré de Neale. Ils furent expulsés par le gouvernement de Cook et allèrent sur l’île Caroline avant d’être expulsés à nouveau par le gouvernement des Kiribati. Aujourd’hui Suwarrow est inhabité.