45 ans après leur vol, deux cabinets japonais seront présentés dès la réouverture du Château de Chantilly le 19 mai 2021 au sein de l’exposition « La Fabrique de l’Extravagance. Porcelaines de Meissen et de Chantilly » qui est prolongée jusqu’au 29 août 2021.
More
Benoite
12 mai 2021 @ 05:46
Pour les amis « brocanteurs » ici, dont Robespierre je crois, histoire à la façon de Mme Yvonne de Bremond d’Ars, dont j’ai adoré les livres, et ses aventures de vie.
Ciboulette
12 mai 2021 @ 13:04
Moi aussi , Benoite ! Je suis heureuse de trouver quelqu’un qui l’a lue et s’est passionné pour ses aventures !
Jean Pierre
12 mai 2021 @ 09:00
Les voleurs de l’époque devait être bien introduits au château.
JAusten
13 mai 2021 @ 11:19
Le coup du « un des gardiens de nuit était alors en vacances » … Là où j’ai habité pendant des années, c’était plutôt « ah je n’ai rien entendu, je m’étais endormi » …
Je me demande juste s’ils vont rembourser les assurances après tout ce temps (si elles sont intervenues), où si tout le monde seréjouitdecetheureuxdénouementpointfinal.
septentrion
12 mai 2021 @ 10:58
https://actu.fr/hauts-de-france/chantilly_60141/chantilly-voles-en-1975-deux-cabinets-japonais-font-leur-retour-au-chateau_41753973.html
« C’est ce qu’on appelle une belle surprise. Lundi 26 avril deux cabinets japonais « fin XVIIIe siècle » sont mis en vente à Doullens, dans la Somme. L’annonce, relayée par le site interencheres.com, est repérée par la conservation du Château de Chantilly (Oise) grâce à l’alerte « Aumale ». En effet, ces meubles présentent « une étiquette de la Maison d’Orléans. Probablement ancienne collection du Duc d’Aumale », relate le Château de Chantilly dans un communiqué.
La comparaison avec le catalogue et les photos d’archives du Musée Condé ne laisse aucun doute. Ces deux cabinets japonais sont ceux qui ont été volés à Chantilly il y a 45 ans, dans la nuit du 12 au 13 août 1975.
Retour au bercail
Ce même jour, le 26 avril, le commissaire-priseur de Doullens est contacté par la conservation du château. Il autorise tout de suite le retour des pièces, « en accord avec le propriétaire, monsieur Lemaître, antiquaire à Rouen », précise le Domaine de Chantilly. Il a d’abord fallu avertir le ministère de la Culture, l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels et les services d’enquête. Mais ça y est. Le jeudi 29 avril, les deux précieux meubles sont de retour dans l’Oise.
Les cabinets seront présentés au public dès le 19 mai, au début de l’exposition La fabrique de l’extravagance. Porcelaines de Meissen et de Chantilly. L’exposition restera visible jusqu’au 29 août prochain.
À lire aussi
Un cambriolage de haut-vol
45 ans plus tôt, ces deux cabinets japonais étaient dérobés à Chantilly. Un cambriolage de professionnels où rien n’a été laissé au hasard. Il s’est produit dans la nuit du 12 au 13 août 1975. « L’époque était bien choisie : un des gardiens de nuit était alors en vacances », rappelle le Château de Chantilly.
Ce soir-là, une camionnette pénètre par effraction dans le parc de Sylvie. La maison de Sylvie est un petit château situé à l’une des extrémités du domaine. Les malfrats parviennent à s’introduire dans ce bâtiment en déjouant toutes les alarmes. C’est là qu’ils s’emparent de plusieurs objets qui meublent le château. Au total « deux tapisseries des Gobelins, quatre vases japonais et deux petits cabinets en laque du Japon », sont emportés.
Malgré des indices abandonnés sur place comme des traces de chaussures ou un bracelet-montre, les enquêtes de police n’avaient pas pu aboutir. Aujourd’hui « les investigations pour retrouver le reste de la collection continuent », assure le Château de Chantilly. »
Robespierre
12 mai 2021 @ 14:53
Merci, super intéressant. J’espère qu’on retrouvera les voleurs.
septentrion
14 mai 2021 @ 12:38
Avec plaisir, Robespierre. Il est aussi possible que les voleurs soient morts aujourd’hui.
Caroline
12 mai 2021 @ 23:43
Septentrion,
Merci pour votre commentaire explicatif sur ces très beaux cabinets japonais !
D’ où viennent- ils ? A quelle date ? Qui etait le premier propriétaire ?
Charlotte de L G
15 mai 2021 @ 08:40
Si vous me permettez septentrion d’apporter non pas un complément mais un appui à votre commentaire déjà très complet, c’est bien comme le fait remarquer Nicole Garnier, conservateur en chef du Musée condé, l’étiquette trouvée dans un tiroir « Orleans House » qui mit sur la piste des Cabinets japonais. En effet après la révolution de 1848 le due d’Aumale avait fit étiqueter l’ensemble de sa collection avant de lui faire prendre la direction de l’Angleterre.
Chantilly avait déjà fait l’objet d’un vol d’envergure en 1926, des malfrats s’étaient introduits dans le château et avaient dérobé entre autres un diamant rose de 9 carats… belle prise mais difficile à écouler ! quasi invendable, qu’en faire ?
Je vous le donne en mille, la pierre fut retrouvée par une femme de chambre qui en croquant dans une pomme se cassa les dents sur …. le diamant ! qui fut restitué au Musée Condé en 1927.
Comme quoi de Eve en passant par Blanche-Neige la pomme peut réserver bien des surprises
DEB
12 mai 2021 @ 11:41
C’est réjouissant !
Je suppose que l’antiquaire a dû dire auprès de qui il s’était procuré ces meubles.
Merci Septentrion.
Ciboulette
12 mai 2021 @ 13:06
Une belle surprise , en effet !
Gérard
12 mai 2021 @ 12:45
Voici ce qu’en dit Connaissances des Arts :
« Dérobés lors d’un cambriolage en 1975, ces deux cabinets japonais en laque étaient portés disparus et sont réapparus le mois dernier lors d’une vente aux enchères dans la Somme. Ils seront présentés dès le 19 mai prochain, au cours de l’exposition « La Fabrique de l’Extravagance » au château de Chantilly.
Les équipes du Domaine de Chantilly les croyaient perdus à jamais. Ils ont pourtant été retrouvés le 26 avril dernier, lors d’enchères organisées à Doullens, dans la Somme. Ces deux cabinets japonais en laque, présentant des décors très élaborés en feuille et poudre d’or, ont été volés lors du cambriolage survenu au Domaine de Chantilly dans la nuit du 12 au 13 août 1975, aux côtés de plusieurs autres objets. Le reste du larcin est toujours porté disparu. Les deux petits meubles feront l’objet de nouvelles expertises scientifiques et seront montrés au public lors de l’exposition « La Fabrique de l’Extravagance. Porcelaines de Meissen et de Chantilly », prolongée jusqu’au 29 août.
Dans la nuit du 12 au 13 août 1975, alors que l’un des gardiens est en vacances, des cambrioleurs réussissent à pénétrer dans le Domaine de Chantilly en camionnette. Ils traversent le parc boisé et atteignent la maison de Sylvie sans grande difficulté, dont ils déjouent les alarmes. Construite au XVIIe siècle, cette annexe du château a notamment accueilli le poète Théophile de Viau et contient nombre de pièces d’art et d’artisanat asiatique. Les voleurs se saisissent donc de 4 vases japonais, des deux cabinets en laque et de deux tapisseries des Gobelins. Le reste du mobilier, trop lourd ou trop encombrant, est déplacé mais finalement laissé sur place. Malgré les indices et une enquête poussée, les malfaiteurs ne sont jamais identifiés et leur butin disparaît avec eux.
C’est donc avec grande surprise que, le 26 avril dernier, les conservateurs du musée Condé, situé sur le Domaine de Chantilly, reçoivent une alerte de vente aux enchères à Doullens (Somme) pour deux cabinets asiatiques « fin XVIIIe », apparentés à la maison d’Orléans. Les deux petits meubles sont étrangement ressemblants à ceux volés en 1975. Ils présentent deux vantaux ornés de montagnes, végétaux et bâtiments à la feuille dorée, qui s’ouvrent chacun sur une pagode. Dans celles-ci, des petits tiroirs permettent de placer des offrandes, ce qui semble indiquer que ces cabinets ont un lien avec le culte shintoïste. Après des examens plus poussés, le doute n’est plus permis : il s’agit des cabinets volés. Rapidement, le vendeur retire ses biens de la vente et les rapporte aux équipes de Chantilly. De nouvelles études devraient être conduites prochainement pour dater précisément ces deux pièces exceptionnelles, qui regagnent donc leur lieu d’origine, après près de 50 ans d’absence.
D’après les documents conservés à leur sujet, le premier propriétaire de ces deux cabinets pourrait être Louis-Henri de Bourbon-Condé, principal ministre de Louis XV entre 1723 et 1726 et grand amateur d’objets asiatiques. L’inventaire de ses collections évoque notamment deux « petits cabinets de laque ancien Japon carré à pagodes en relief dorés » qui ont de fortes chances de correspondre aux deux meubles retrouvés. On les retrouve ensuite dans la collection de Louis-Henri-Joseph, son petit-fils et dernier prince de Condé. Cela est confirmé par leur provenance à leur entrée dans les collections du Domaine de Chantilly, le 23 juillet 1843. Les deux cabinets arrivent en effet du Palais-Bourbon, la propriété du prince. Des traces écrites montrent qu’en 1879, les deux petits meubles sont exposés dans le vestibule et l’escalier d’honneur du château de Chantilly, et non dans la maison de Sylvie, où ils seront plus tard déplacés. À l’occasion de l’exposition,
« La Fabrique de l’Extravagance. Porcelaines de Meissen et de Chantilly », qui présente également un certain nombre de pièces de la collection de Louis-Henri de Bourbon-Condé, les deux cabinets retrouveront leur importance d’antan et seront présentés au public avec force détails. Espérons que cet heureux événement signe le début d’un retour progressif de l’ensemble du larcin de 1975. »
C’est notamment une ancienne photographie qui a permis d’identifier les cabinets volés, lors de cette vente aux enchères dans la Somme.
Philibert
12 mai 2021 @ 13:10
« en accord avec le propriétaire, monsieur Lemaître, antiquaire à Rouen », dit le commentaire de Septentrion.
Dès lors, je me pose une question : pour s’être désaisi si vite de ces deux meubles; cet antiquaire est-il un chic type ou n’avait-il pas le choix ?
Les Déménageurs Bretonneux
13 mai 2021 @ 12:14
Dans le commerce il est essentiel d’avoir une bonne réputation. L’important n’est pas qu’il l’ait fait de bon ou de mauvais gré. On ne connaitra jamais ce qu’il a pensé mais on voit qu’il a obtempéré
Ciboulette
13 mai 2021 @ 14:52
J’avais des amis antiquaires , leur hantise était de voir arriver un objet volé ( ils n’avaient rien à y voir , mais auraient pu être accusés de recel ) .Ils étaient donc très vigilants .
Olivier AM de Tokyo
14 mai 2021 @ 12:54
Et bien un peu des deux mon capitaine! :-)
Sachant que s’il avait refusé de les rendre, il aurait certainement été inculpé pour recel de biens volés.
Gérard
13 mai 2021 @ 10:18
La crainte du recel…
framboiz07
13 mai 2021 @ 14:31
S’il les garde , en tant au courant de leur provenance , c’est du recel ,grave pour un antiquaire , le + grave , même , en dehors du vol …
Danielle
13 mai 2021 @ 17:21
Quelle belle surprise ! merci pour toutes les informations à ce sujet.