Le 19 juin dernier au Cavalry and Guard Club à Londres avait lieu un dîner en l’honneur du dernier roi du Rwanda Kigeli V Ndahindurwa. Né en 1936, il régnait avec le titre de « mwami » de 1959 à 1961. Il est depuis de longues années invité pour évoquer la situation de son pays lors de conférences internationales. Il était très proche du président sud-africain Nelson Mandela. Assistaient également à ce dîner des membres des familles royales de Géorgie, Ethiopie, Portugal et Yougoslavie à savoir le prince Nugzar Bagration-Gruzinsky, la princesse Ana Bagration-Gruzinsky, la princesse Katherine de Yougoslavie, le prince Ermias Sahle-Selassee le duc de Bragance et la princesse Karina Bagration-Moukhransky.
framboiz07
8 juillet 2016 @ 03:48
J’ai eu dans mes classes des élèves du Ruanda & actuellement un habitant de ma ville , Mr Gauthier , marié à un Ruandaise , s’occupe du dossier judiciaire des assassins , tout ça , pour des histoires d’ethnies …Au XX ème siècle !
Marie L.
8 juillet 2016 @ 07:27
Inconnu …
Caroline
8 juillet 2016 @ 08:14
Après avoir consulté brièvement le site du Rwanda, j’ai appris que la monarchie rwandienne était ancienne depuis l’an 1081!
Vivant aux U.S.A., cet ancien monarque n’est pas marié, il n’a point de descendance. Son héritier, probablement un de ses neveux, est le prince Etienne Rwigemera.
cyril-83
8 juillet 2016 @ 11:00
Un roi en exil méconnu qui, malgré l’apparence des photos d’apparat (les pauses et le port de l’habit font plutôt « amateur », par ailleurs), et malgré ses 80 ans est encore très actif avec la diaspora rwandaise dans le monde.
Son site officiel (en anglais) : http://king-kigeli.org/
*Gustave de Montréal
8 juillet 2016 @ 15:02
ces rois-nègres ne sont que des patins d’opéra-comique.
Milena K
9 juillet 2016 @ 13:10
Réflexion raciste,donc révoltante.
Et relisez-vous,SVP!
Gérard
9 juillet 2016 @ 18:53
Oui en effet c’est un message surprenant.
cyril-83
10 juillet 2016 @ 11:19
Tout à fait raciste, à moins que le français du Québec et l’Office québécois de la langue française aient une vision différente de l’adjectif « nègre ».
Nefertiti
11 juillet 2016 @ 08:18
Bien répondu, Cyril-83, je le plains
Nefertiti
10 juillet 2016 @ 12:46
Merci beaucoup Milena, ce Gustave de Montréal n’y connait absolument rien. Je suis ravie qu’enfin on parle de notre Roi Rwandais.
moine eric
8 juillet 2016 @ 15:03
En effet, je ne savais pas que le dernier Roi du Rwanda était toujours vivant, et celui du Burundi était-il toujours de ce monde ? ……
cyril-83
9 juillet 2016 @ 09:04
Le roi Ntare V du Burundi a été assassiné en 1972. La succession familiale fait l’objet d’une dispute, contrairement à celle du Rwanda, tant que le roi Kigeli V est en vie. J’imagine qu’il a dû prendre des dispositions en accord avec les règles de succession traditionnelles.
Gérard
10 juillet 2016 @ 13:02
En fait il a régné du temps du mandat belge. Après ce fut la république.
teddy
31 octobre 2016 @ 20:47
deux princesses se disputent pour le titre de pretendant au trone du rwanda(rosa et esther)
teddy
31 octobre 2016 @ 20:57
au burundi pardon
JAusten
8 juillet 2016 @ 16:56
diner organisé par The International Academy for Genealogical and Heraldic Studies
la liste des invités :)
http://www.iaghs.org/#!list/rp80x
Gérard
9 juillet 2016 @ 18:57
La princesse Anna qui était avec son père est la mère du futur prince héritier de Georgie, on se souvient qu’elle est divorcée de l’un des deux prétendants au trône l’autre étant son propre père.
JAusten
10 juillet 2016 @ 14:27
oui un mariage un peu bizarre : aucun des épousés n’était heureux d’être avec l’autre. Ils ont fait malgré tout contre mauvaise fortune bon cœur (sans jeu de mots) et ont produit un héritier.
Philippe Gain d'Enquin
9 juillet 2016 @ 19:47
Enfin un article sur un roi africain! Merci Régine, PGE
Nefertiti
10 juillet 2016 @ 12:47
Merci beaucoup pour votre commentaire, Monsieur Philippe Gain d’Enquin, je penses comme vous. Nefertiti
Philippe Gain d'Enquin
14 juillet 2016 @ 07:07
Un peu tardivement, je vous conseille chère Nefertiti de lire (en ligne) l’excellent article publié in : Le Monde daté du 13 dernier (hier), rubrique « Le Monde Afrique », dont le titre est : « Ce vieux roi du Rwanda qui fait peur à Paul Kagamé ». Présentation intelligente et iconographie intéressante. Cordialement à vous, PGE
Gérard
10 juillet 2016 @ 18:20
Mais Régine a déjà évoqué le Lesotho.
Nefertiti
11 juillet 2016 @ 08:21
Je suis ravie qu’enfin Régine ait parlé de notre Roi qui est toujours en vie.
cyril-83
10 juillet 2016 @ 11:21
Gérard, avez-vous une source sérieuse prouvant ce divorce dont on a parlé à une époque mais dont je n’ai jamais vu la trace officielle ? Merci.
JAusten
11 juillet 2016 @ 20:23
déjà
http://www.noblesseetroyautes.com/?p=79805
JAusten
11 juillet 2016 @ 20:24
ensuite
http://www.georgianjournal.ge/society/25730-georgian-royal-family-divorce.html
Gérard
12 juillet 2016 @ 12:03
Le divorce aurait été prononcé le 3 novembre 2013.
Gérard
12 juillet 2016 @ 11:54
Après la Seconde Guerre la Belgique devait faire évoluer le Rwanda vers l’indépendance. Mais la tension montait entre les Tutsi, qui y étaient favorables au début, et le mouvement d’émancipation Hutu, ce qui aboutit à une révolution en 1959 où des Hutu commencèrent à tuer les Tutsi, forçant plus de 100 000 d’entre eux à fuir le pays en 1961.
Le roi Kigeli V avait succédé à son demi-frère aîné, Mutara III Rudahigwa, en 1959 après la mort de celui-ci le 25 juillet dans des circonstances qui n’ont pas été élucidées mais après une injection de pénicilline que lui avait administrée un médecin belge en raison de son état de santé.
Le pays était sous le choc et il fallait rapidement trouver un nouveau roi car les autorités coloniales cherchaient à profiter de l’instabilité pour créer une sorte de régence qu’elles contrôleraient afin de conserver la réalité du pouvoir. Rapidement les conseillers du royaume se réunirent pour trouver un successeur.
Malgré l’absence d’un descendant mâle de Mutara III Rudahigwa (il s’était marié deux fois et sa deuxième épouse Rosalie Gicanda devait être assassinée pendant le génocide au musée national du Rwanda le 25 avril 1994) on fit savoir qu’il avait fait connaître ses vœux. L’abbé Alexis Kagamé, l’une des grandes figures religieuses du royaume, ainsi qu’une personnalité politique clé, se déclara prêt à donner le nom de l’héritier choisi sous serment.
Assez rapidement et après discussion avec les abiru ou biru, c’est-à-dire les ritualistes, et les membres du Conseil suprême, il fut clair que l’héritier était le demi-frère du roi défunt Jean-Baptiste Ndahindurwa, et qu’il était d’ailleurs un homme de bonne volonté, un chrétien fidèle, tout dévoué à son peuple et qui n’avait pas d’ambition politique personnelle. Le peuple l’aimait et les Belges lui trouvaient des qualités. Il avait d’ailleurs travaillé dans l’administration du Rwanda belge.
Les témoins rapportèrent que le jour où il fut désigné comme mwami il s’était levé de bonne heure et était allé s’occuper de ses troupeaux comme chaque jour.
Le nouveau roi quand il accéda au trône avait la réputation d’être un homme particulièrement sympathique, il était très populaire, ce qui tenait sans doute à sa grande modestie et à sa simplicité. On le décrivit alors comme « grand avec les grands et humble avec les humbles auxquels il donnait habituellement ses préférences ». Il était le seul prince du sang capable de rallier toutes les sympathies. C’était ce qui était généralement pensé même par les Hutu non monarchistes et dans l’administration.
L’enterrement du feu roi eut lieu le 28 juillet 1959 conformément aux anciennes traditions royales et selon le principe qu’on ne laisse pas un jour entier le trône vacant.
Après les funérailles du roi sur la colline de Mwima, à Nyanza, l’annonce de son successeur fut faite en présence des pleureuses assemblées et des fonctionnaires de l’administration belge. Lorsque le nom de Ndahindurwa a été connu de la foule, il y eut une grande joie. Les autorités belges, dont le gouverneur général Jean-Paul Harroy, n’avaient pas d’autre choix que de reconnaître qu’elles avaient été manœuvrées par la rapidité des abiru. Néanmoins en privé elles reconnaissaient les qualités du nouveau roi.
Mais à cause de l’agitation naissante ce n’est que le 9 octobre 1959 que le mwami Kigeli V Ndahindurwa prêta son serment d’investiture à Kigali. Il avait exigé au préalable que, dans la formule du serment, il soit fait état de sa nouvelle qualité de mwami constitutionnel sans doute pour éviter le risque de révocation par l’autorité de tutelle.
Mais il refusa d’entreprendre les réformes réclamées par les leaders de l’opposition Hutu et des Tutsi progressistes, notamment le partage du pouvoir avec la majorité Hutu, et de ce fait, il perdit la confiance du peuple car la majorité Hutu était numériquement très importante. Mais le roi savait qu’en l’état des antagonismes entre les deux populations la simple application des règles démocratiques ordinaires, à laquelle la Belgique et l’ONU l’incitaient, risquait d’être catastrophique. D’autant qu’un premier massacre de Tutsi eut lieu entre le 3 et le 11 novembre 1959.
Sur une provocation de la part de jeunes Tutsi, les Hutu soutenus par la Belgique se révoltèrent et renversèrent Kigeli V le 28 janvier 1961, alors qu’il se trouvait à Léopoldville (Kinshasa depuis) pour rechercher de l’aide militaire et demander au secrétaire général des Nations unies, Dag Hammarskjöld, de lever la tutelle de la Belgique sur le Rwanda.
Persona non grata, il réussit à rentrer au pays clandestinement déguisé en femme à l’arrière d’une voiture mais les Belges le placèrent en résidence surveillée avant de l’envoyer en Tanzanie.
Il partit donc en exil en Tanzanie, en Ouganda puis au Kenya. Il se trouvait dans une situation financière difficile n’ayant rien emporté dans son voyage au Congo et d’ailleurs ses seules richesses c’étaient des terres et du bétail qu’on lui a pris, et il dut vivre grâce à quelques aides sociales américaines et à des subsides d’une partie de la diaspora ainsi que grâce à la générosité et au désintéressement personnel de son chancelier.
La Belgique organisa un référendum et le pays qui était dominé par les Hutu vota pour l’abolition de la monarchie. Le Rwanda devint indépendant le 1er juillet 1962.
Kigeli V dont la famille régnait depuis neuf siècles obtint l’asile politique aux États-Unis en 1992.
Il occupe actuellement une résidence modeste de la cité résidentielle d’Oakton en Virginie à proximité de Washington. Personne ne franchit le seuil de son appartement à loyer modéré mais les enfants viennent sonner régulièrement pour que le roi de l’Afrique, comme ils l’appellent, ce bon géant souriant, leur donne quelques bonbons ou des chocolats.
Il est toujours assisté de son chancelier Boniface Benzinge, son ami d’enfance, qui après sa retraite, a laissé sa femme et son enfant au Kenya pour suivre depuis longtemps le souverain en exil.
Par la suite le retour au Rwanda fut évoqué à plusieurs reprises, et le 4 juillet 1994 le Front Patriotique Rwandais de Paul Kagamé fit tomber le régime Hutu et mit fin au génocide des Tutsi.
En 1996 le roi rencontra Kagamé, alors vice-président, mais de fait le dirigeant du pays, à Washington. Le roi dit à Paul Kagamé qu’il connaît d’ailleurs depuis toujours, qu’il voulait que le peuple soit consulté sur le régime politique du pays et que puissent rentrer tous les Rwandais en exil. Kagamé voulait qu’il rentre comme simple citoyen et ne souhaitait pas raviver les vieilles divisions de son camp entre Tutsi monarchistes et Tutsi révolutionnaires marxistes.
Une nouvelle proposition lui fut faite en janvier 2015 aux termes de laquelle on lui aurait accordé de rentrer dans le pays avec le statut d’ancien chef d’État et les avantages y afférents.
Le roi ne s’est jamais marié, les rois rwandais ne peuvent se marier qu’au Rwanda, il n’a pas d’enfant. Ses frères et sœurs sont morts sauf une sœur qui vit au Kenya, la princesse Speciosa Mukabayo Bideri. Mais selon son chancelier, il a désigné son successeur conformément à l’antique coutume royale et le nom de celui-ci n’est connu que du roi, du successeur et du chancelier. On ignore si les biru ont été consultés et même s’il en existe encore. Le sujet est tabou et le chancelier dit que personne n’a le droit de savoir où ils sont. Personne n’ose se dire monarchiste Rwanda car on risque la prison.
À l’occasion de ses 80 ans à Londres le duc de Bragance a fait porter au roi le collier de l’Ordre du mérite de la maison royale de Portugal.
Gérard
14 juillet 2016 @ 10:10
Le Monde Afrique a publié le 13 juillet un article consacré à Ce vieux roi du Rwanda qui fait peur à Paul Kagamé.
Au royaume de Paul Kagamé le sujet crispe.
Le débat a pris de l’ampleur depuis le mois de juin 2016 quand le Parti vert démocratique du Rwanda (DGPR), seule opposition autorisée, a appelé à son retour, le roi n’a pas de sang sur les mains, il est très aimé de tous, il n’est ni hutu ni tutsi dit ce parti qui souhaite qu’il revienne avec un titre officiel et des moyens alloués par l’État.
Le journaliste nous entraîne dans la capitale royale de Nyanza. Il y a là l’Irongo, le palais des rois, haute lutte circulaire d’une dizaine de mètres de diamètre rebâtie à l’identique et ouverte à la visite, il y a aussi la demeure que les Belges ont construite en 1932 pour y loger le roi et une maison blanchâtre que Kigali V s’était fait construire et qui n’a jamais servi.
Pour le professeur Deogratias Byanafashe les Belges se sont appuyés sur les Tutsi considérés comme une race supérieure, le mwami fut maintenu mais la présence des Hutu fut réduite au minimum dans les cercles du pouvoir et dès lors pour les Hutu la monarchie est devenue une institution tutsi. Le mwami Juhi V considéré comme trop indépendant fut déposé par les Belges en 1931 et mourut en exil au Congo. Son successeur Mutara III, catholique fervent, était plus docile et avait un style de vie européen, pourtant on soupçonne les Belges de l’avoir empoisonné.
Puis les colons belges soutinrent les Hutu contre les Tutsi en retournant leur veste. La monarchie fut diabolisée et le référendum la fit tomber. Si cependant les rois étaient d’origine tutsi la société traditionnelle n’était pas divisée entre deux ethnies mais entre une vingtaine de clans et les Hutu accédaient souvent à de hautes fonctions. Paul Kagamé est d’une certaine manière lié à la monarchie d’autant que sa tante, sœur de sa mère, la reine Rosalie Gicanda fut la deuxième épouse de Mutara III mais il continue de se méfier de l’importance que le roi pourrait avoir s’il revenait au Rwanda malgré son âge l’âge et le journaliste Bruno Meyerfeld ajoute que dans un régime où assassinats et exils d’opposants sont légion, la moindre alternative légitime est vue avec la plus grande méfiance d’autant qu’en Ouganda le président Museveni a fait inscrire dans la constitution la reconnaissance des anciens monarques et a autorisé leur retour et ces rois sont populaires. Entre le 10 et le 12 septembre 2009 des émeutes avaient éclaté lorsque le président ougandais avait tenté d’empêcher le kabaka du Bouganda de se rendre en visite dans une partie agitée de son royaume et les violences avaient fait 40 morts et ébranlé le régime.
Voilà pourquoi le vieux roi du Rwanda continue de faire peur à Paul Kagamé.
L’assassinat de la reine Rosalie fut un moment de grande émotion dans le Rwanda car elle était devenue le symbole même du peuple martyr et beaucoup au-delà des clivages la considéraient comme la mère de tous les Rwandais. Ses assassins ont été condamnés l’un à mort, les deux autres à la prison à vie. En avril dernier la première dame Jeannette a présidé les cérémonies anniversaires de l’assassinat et s’est recueillie sur la tombe de la reine dans le jardin de sa propriété de Butaré.
Iron
18 juillet 2016 @ 14:51
A quand le rétablissement de la monarchie ?