La collection d’antiquités rassemblées par l’écrivain Henry de Montherlant (1895-1972) dont le fameux « Masque de Conflans », un masque de casque en bronze de l’époque romaine (1er-2e siècle) sera dispersée aux enchères le 7 novembre à Paris.
Je me souvenais que Montherlant s’était suicidé le 21 septembre 1972 parce qu’il était souffrant et se sentait devenir aveugle.
Il avait confié, dans une ancienne interview télévisée, qu’il souhaitait emmener ce masque avec lui dans l’au-delà.
Inquiétude du ministère de la culture mais comme Montherlant avait choisi la crémation, il ne fut plus question de ce souhait.
Montherlant avait rédigé un testament le 17 juin 1959 qui instituait madame Marguerite Lauze et son fils Jean-Claude Barat comme ses héritiers.
Est ce lui qui vend aujourd’hui ? Je ne sais pas.
Montherlant, séjournant à Grasse en 1941 avait été ému par l’emprisonnement (1mois)de Marguerite Lauze, professeur au collège de la ville, et sa révocation pour avoir oser dire à ses élèves qu’elle trouvait Pétain trop âgé.
Montherlant avait obtenu de l’historien Jérôme Carcopino, alors ministre de l’instruction publique, la réintégration de l’enseignante.
Ils étaient restés amis et Montherlant avait d’ailleurs fixé rendez-vous à Jean Claude Barat à l’heure exacte de son suicide et la petite histoire dit que celui-ci a entendu le coup de feu à travers la porte d’entrée.
N.B.Jean Claude Barat était antiquaire à Paris.
Le mot « dispersion « me fait toujours frissonner quand on parle de patrimoine, d’héritage. Comme si on jetait au vent une partie de nos vies , quelques en soient les raisons, que je ne juge pas.
Quand verrons nous un jour un titre avec
» rassembler » les trésors de notre histoire, de la plus prestigieuse à la plus modeste? J’ai dû me lever aujourd’hui avec un besoin d’utopie.
Magnifique écrivain, même si bonhomme vraiment peu recommandable, ce qui constitue deux choses différentes. L’époque était, à certains égards, moins regardante que la nôtre.
Mais magnifique écrivain, une langue admirable dans les romans, comme dans le théâtre et les essais. C’est autre chose que Céline et tout aussi fulgurant !
Quant au fait que ce soit dispersé : on ne peut pas non plus tout conserver toujours entre les mêmes mains. Il y a le grand mouvement de la vie et nul doute que Montherlant qui l’a célébré n’aurait pas fait preuve de cette nostalgie exprimée par Erato. Il aurait au demeurant pu faire un legs à un musée s’il avait tenu à ce que cette collection ne soit pas dispersée. Lui, si maître de sa mort, ne l’a manifestement pas voulu. Alors réjouissons nous au contraire que ces œuvres puissent faire le bonheur d’autres collectionneurs qui pourront dire : ce buste , ce masque, …. passa entre les mains du grand (et moins grand) Montherlant…
Je n’ai malheureusement pas les moyens d’acceder À ce bonheur d’esthete. Idem pour les souvenirs des Bourbons/Orléans vendus dans quelques jours ! Hélas …
Un certain nombre de ses turpitudes n’ont été révélées qu’après sa mort, par Roger Peyrefitte notamment, l’un de ses plus proches amis. Même dans une France moins « regardante », il aurait peut-être eu des ennuis judiciaires si cela avait été de notoriété publique. Il a été dit que sa cécité d’un œil aurait été provoquée par une bastonnade qu’il aurait reçue pendant l’une de ses « chasses ».
La brigade mondaine avait ses fiches et je crois que nul n’ignorait. La société était plus tolérante comme elle l’etait Pour le clergé. Alors que nul n’ignorait aussi.
La société était très tolérante envers les hommes politiques également et je me souviens dans mon enfance avoir surpris des conversations mezzo voce de mon père et de mes oncles sur des ballets roses ou des ballets bleus (j’ignorais totalement ce que signifiait d’inconvenant ces figures chorégraphiques mais je me doutais qu’il eût été malséant de demander une explication) pour lesquels tel homme politique s’était vu faire des remontrances.
On voit souvent un hiatus entre le personnage et la personne. Des écrits admirables et leur auteur une fripouille. Qui était plus méchant que Rimbaud, plus minable que Verlaine ? Alfred de Musset était invivable, et Vigny un sale égoiste Flaubert qui fustigeait les bourgeois (« j’appelle bourgeois tout homme qui pense bassement » était un bourgeois avec les préjugés de sa caste. Malaparte qui a ecrt des trucs admirables etait un sale type. Gide dont j’ai aimé les Nourritures Terrestres à la folie, était un pédophile quand il traversait la Mediterranée. Oui, la brigade mondaine a des fiches sur Henri de M. mais on étouffait l’affaire.
En un seul com’,vous m’avez appris plein de choses,cher Rob.MERCI.♡
Bon début de semaine à vous.
clement
2 novembre 2017 @
12:02
J’ai lu peu de temps après le suicide de l’écrivain qu’il avait un fils « fils de personne » et que ce fils tenait une librairie boulevard St Germain …..
Jean Claude Barat si il est encore en vie doit avoir au moins 90 ans sinon ce sont ses héritiers qui vendent le 7 novembre. Là encore j’espere qu’un de nos musées ou fondations viendra faire ses emplettes et que les antiquités ne retourneront pas dormir dans le coffre d’ un collectionneur .
On a dit que Jean-Claude Barat était le fils adoptif de Montherlant mais ceci n’est peut-être pas exact,. Montherlant institua en 1952 Marguerite Lauze qu’il connaissait depuis longtemps comme usufruitière et son fils Jean-Claude Barat comme nu-propriétaire et Marguerite Lauze mourut quatre mois après lui. Barat répond :
« Quand on me demande si je suis le fils d’Henry de Montherlant, je ne réponds pas. Mais, puisqu’il avait de l’amitié pour nous, j’irai jusqu’à vous dire : il y a de grandes chances que oui ». Jean-Claude Barat est père d’une fille, et on a prétendu en outre que Montherlant aurait deux enfants, c’est ce qu’a dit sa filleule Marie-Christine Giquel.
Dans l’Album Montherlant de la Péiade on trouve en 1974 la lettre de l’écrivain à Jean-Claude Barat qui commence par « Mon Cher Claude » et qui se termine par : « Ta mère et toi sont mes héritiers uniques. Bien affectueusement. » Il explique qu’il devient aveugle, il remercie Claude de tout ce qu’il a fait pour lui.
Dans son Montherlant Pierre Sipriot relève ici une faute de français car d’une manière plus rigoureuse on aurait dû trouver : « Ta mère et toi êtes mes héritiers uniques. »
Il s’agit là en réalité du testament olographe de l’auteur daté et signé du 21 septembre 1972, jour d’équinoxe, quelques heures avant son suicide.
Il laissait sur son bureau trois lettres, celle à son héritier, et deux autres pour le commissaire de police et le procureur de la République pour les informer et éviter à ses proches les tracasseries d’une enquête.
Ce n’était pas là le premier de ses testaments, le 18 juillet 1951 il écrivait : « Je soussigné […] exhérède tous mes parents au degré successible.
J’institue comme légataire universelle Madame Marguerite, Etiennette, Augustine Lauze, 64, rue de Verneuil, Paris,
ou, à son défaut, son fils M. Jean-Claude Barat, 36, rue du Bac, Paris. […] »
Cette page était contenue dans une enveloppe avec cachet de cire rouge armorié (de sinople, à la tour d’argent, enflammée de gueules, surmontée de deux épées d’argent, garnies d’or, passées en sautoir).
Ce testament confirmé dans le même papier le 17 juin 1959, avait été annulé par un plus récent le 19 novembre 1964.
Le 21 septembre 1972, l’écrivain, qui était d’une exactitude maladive (lorsqu’il donnait rendez-vous à un ami, il lui demandait d’accorder d’abord sa montre à la sienne) se donna la mort assis dans son fauteuil dessiné par David dans son appartement à l’entresol du 25 quai Voltaire, avalant une capsule de cyanure et se tirant in fine une balle dans la tempe. Il était 15h59 et à 16h, il attendait la venue de Jean-Claude Barat qui entendit la détonation au moment où il sonnait à la porte.
C’est là même, à l’emplacement du couvent des Théatins, dans l’ancien hôtel de la Housse puis de Moras en 1650, puis au XVIIIe siècle d’Apremont, construit en 1636, qu’avait vécu jeune homme Alfred de Musset avec son frère Paul. On accédait à l’appartement des Musset par l’escalier de gauche sous la voûte. Cet appartement fut ensuite (1850) au comte Vigier, propriétaire des anciens Bains Vigier.
La cour intérieure, là où était avant 1907 un pavillon avec des têtes de chevaux sculptés, maintenant reproduit, grâce à l’antiquaire Schultz, le Patio de l’Infante construit à Saragosse en 1550 pour Gabriel Zaporta, riche marchand juif et noble d’Aragon, mais ce pavillon tire son nom actuel depuis la fin du XVIIIe siècle de María Teresa de Vallabriga, Rozas, Español y Drummond de Melfort, comtesse de Chinchón, qui en réalité ne fut pas infante mais veuve de l’infant Louis Antoine Jacques de Bourbon, frère de Charles III. La comtesse y vécut jusqu’à sa mort. C’est en prévision de ce mariage que quelques semaines avant, Charles III signa la Pragmatique sanction pour rendre morganatique ce mariage.
Musset très parisien naquit 33 rue des Noyers puis deux ans après, en 1812, ses parents s’établirent 27 rue Cassette d’où ils déménagèrent en 1824 pour le premier étage sur cour du 59 rue de Grenelle où Victor de Musset mourut du choléra le 8 avril 1832. La famille s’installa 25 quai Voltaire fin 1839 et Alfred resta là jusqu’en 1850 après le départ de sa mère pour Angers où il aménagea au 11 rue Rumfort (rue supprimée en 1854 lors du percement du boulevard Malesherbes), enfin il vécut 6 rue du Mont Thabor, de 1852 à sa mort en 1857.
Autrefois le marquis de Villette avait loué le rez-de-chaussée de cette maison du quai à un marchand d’estampes à condition que celui-ci inscrive sur sa porte en lettres d’or « Au grand Voltaire ».
Jean-Claude et Yasmina Barat, son épouse, ont fait un travail remarquable pour publier Tous feux éteints, en 1975, puis réunir, retranscrire, annoter et présenter les carnets posthumes de Montherlant sauvés du chaos des brouillons laissés par l’auteur.
Gérard
4 novembre 2017 @
14:47
Notons encore que le jour même du suicide Michel de Saint-Pierre recevait une lettre d’adieu de son cousin.
Gérard
4 novembre 2017 @
15:23
Fils de personne fut créé en 1943 au théâtre Saint-Georges.
À Cannes durant l’hiver 1940-1941, l’avocat Georges Carrion retrouve un fils qui n’a jamais reconnu et la mère de ce fils, Marie. Georges et Marie se vouvoient. Le père et le fils se tutoient. Le fils aime sa mère, mais il est une déception pour son père. Georges s’est enthousiasmé de ces retrouvailles mais le fils Gillou, le déçoit. Il le trouve médiocre. « Mon fils est pour moi une cruelle épreuve. Ma part la meilleure et mon moi profond sont par lui opprimés. Tout ce qui, à mes yeux, donne du prix à la vie, non seulement aux siens ne compte pas, mais est l’objet de sa dérision […] Un enfant, et c’est le mien, me fait honte pour l’homme. » Gillou n’a que 14 ans, il manque de maturité, les remontrances de son père l’ennuient.
Pour Montherlant, la « qualité » est la raison d’être de la pièce.
« Un père rejette son fils parce que celui-ci est de mauvaise qualité. Si le public ne perçoit pas cette mauvaise qualité, et n’en est pas aussi écœuré que le père, ce dernier lui paraîtra monstrueux. » (Théâtre, Pléiade).
Montherlant déplorera que ce mot de “qualité” ne soit plus compris du public.
Est-ce que cette pièce a une origine dans l’histoire de Montherlant ?
Un Paris-Match d’octobre 1972 quelques semaines après le suicide de Montherlant écrit (http://www.montherlant.be/biographie-04-guerre-40-45.html) : « Voici ce qui fut écrit dans un Paris-Match d’octobre 1972, quelques semaines après le suicide de Montherlant :
« Marguerite Lauze, chez qui Montherlant écrira La Reine morte à Grasse, avait un enfant, Jean-Claude. Montherlant les retrouvera (à Grasse) en 1940, et c’est eux qui allaient devenir ses héritiers, la famille de celui qui ne voulait pas avoir de famille. Au milieu des malheurs de l’occupation la jeune femme, professeur au collège de jeunes filles de Grasse, fut arrêtée pour avoir tenu des propos hostiles à Vichy. Montherlant obtint de Jérôme Carcopino, alors ministre de l’Instruction publique, sa libération. C’est après avoir retrouvé Marguerite, et son fils Jean-Claude, qu’il appelle d’ailleurs toujours Claude, que Montherlant va écrire Fils de personne, un drame qui se passe à Cannes durant l’hiver 1940 : un homme retrouve par hasard un fils qu’il a eu jadis mais n’a pas reconnu, et la mère de cet enfant. »
L’article montre une photo de Marguerite, jeune puis plus âgée, grand-mère, entourée de Jean-Claude Barat, de son épouse et de leurs trois enfants.
Dans une lettre du 5 octobre 1961, écrit à Henri de Meeûs, suite à une étude sur Fils de personnes, Montherlant écrit qu’il « est toujours en relation avec celui qui fut le prototype de Gillou » dix-huit ans avant. Et le destinataire s’interroge : « Pourquoi Montherlant n’aurait-il pas pu connaître l’expérience de la paternité ? Montherlant est un être très complexe, une personnalité « totale » qu’il faut se garder de classer ou de caricaturer une fois pour toutes. »
Dans la dernière scène acte IV, scène III, Georges : « Je l’ai sacrifié (Gillou) à l’idée que je me fais de l’homme. Elle (Marie) l’a sacrifié au besoin qu’elle a de l’homme. Chacun de nous, elle et moi, parlait du sacrifice qu’il faisait. Et c’est lui seul (Gillou) qui était sacrifié. Fils de la Femme ? Non, fils de personne. Fils de personne, comme les autres. Mais que ce qui est commencé soit poursuivi sans faiblir. Ne cédons pas à ce transport qui me pousse à l’arracher à elle, et à l’arracher à elle si vainement […] Ah ! Force affreuse ! Je ne verrai plus ses cahiers tachés d’encre traîner sur toutes les tables, ni ses timbres, ni son quadrimoteur… Dieu, affermissez-moi ! Tandis qu’il est là pour quelques instants encore, avant de n’être plus là pour jamais, donnez-moi déjà l’oubli de tout ce qu’il fut. Dieu des rigueurs humaines, Dieu des tendresses humaines, faites que jusqu’au bout je reste assez dur avec lui pour arrêter sur ses lèvres le petit mot qui me bouleverserait, et qui mettrait en moi, au lieu de la paix des choses justes, un remords éternel, une éternelle horreur ». (Théâtre, Pléiade, p. 261).
Il institue en 1952 Marguerite Lauze, qu’il avait connue en 1926 et retrouvée à Grasse en 1940, et le fils de celle-ci, Jean-Claude Barat, pour ses héritiers, la mère pour l’usufruit et son fils pour la nue-propriété. Marguerite Lauze décède quatre mois après Montherlant. Lorsqu’on interroge Jean-Claude Barat sur sa filiation, celui-ci répond : « Quand on me demande si je suis le fils d’Henry de Montherlant, je ne réponds pas. Mais, puisqu’il avait de l’amitié pour nous, j’irai jusqu’à vous dire : il y a de grandes chances que oui. » Jean-Claude Barat est antiquaire et père d’une fille. Selon Marie-Christine Giquel, qui le tiendrait de son père (lequel le tiendrait lui-même de Montherlant), Montherlant serait prétendument le père de deux enfants, dont l’identité n’est pas établie
Dans une interview à Pierre Desgraupes en 1954 Henry de Montherlant disait qu’il voulait que trois objets antiques fussent placés dans son cercueil. Et il montrait en particulier un masque d’officier romain en bronze qu’il disait avoir été acquis d’un docteur et qui avait été trouvé à Conflans, en Meurthe-et-Moselle.
On en reparla à la télévision lors de l’entrée de Montherlant à l’Académie française au soir du 24 mars 1960. Et on en parla encore après le suicide de l’écrivain et les amateurs d’art et d’histoire et en particulier en Lorraine furent consternés par cette demande. Dans son testament Montherlant avait symboliquement demandé que l’on place le masque de Conflans sur son visage, un Éros funèbre sur le cœur et une tête de taureau en bronze sur le bas-ventre. Mais ultérieurement il choisit l’incinération peut-être sur les conseils de Maurice Toesca de Gabriel Matzneff.
En 1908, sur le chantier d’un magasin ou lors de l’aménagement de la voie ferrée, un bronze fut découvert, à 2,50 m de profondeur, sur le côté droit de la route menant de Conflans à Jarny, près de l’embranchement du chemin de Labry. Un compte rendu en fut publié par le professeur Perdrizet (1870-1936) dans les Mémoires de la Société d’archéologie lorraine de 1911.
Ce bronze devait être dans une tombe car il fut découvert en même temps que deux vases en terre, un couteau, des débris de bois, des clous et des morceaux de fer.
Il s’agit d’un masque faisant partie d’un casque à charnière et destiné à couvrir la face, sans doute d’un officier romain. Le masque de Conflans pèse 785 g, mesure 19 centimètres de haut sur 19,5 centimètres de large et le métal a un millimètre d’épaisseur. En dépit de quelques détériorations subies lors de l’exhumation (au front et à la joue gauche), il demeure l’une des plus importantes découvertes archéologiques de l’Est de la France selon ce qu’écrivait Maurice Toussaint dans La Lorraine à l’époque gallo-romaine (Nancy, Dory, 1928).
Il n’en existerait plus de tels que quatre ou cinq exemplaires dans le monde. Les vestiges gallo-romains d’importance sont de plus rares dans le Pays-Haut, et le ministère des Affaires culturelles fut saisi en 1972 par le député-maire de Briey, Hubert Martin.
Ce masque constitue la partie antérieure d’un casque couvrant toute la tête mais était-ce un objet de guerre ou un casque de parade ? On n’a pas trouvé à l’époque à proximité un monument et l’on ne peut donc être sûr qu’il provient de tombeaux comme d’ailleurs pour les casques de Wildberg en Forêt Noire et de Ribchester dans le Lancashire. Il ne semble pas qu’il y ait d’ailleurs eu de fouilles régulières conduites par des archéologues. Même si ce casque était dans un tombeau en ne saurait pas s’il avait été fabriqué pour servir au mort ou s’il avait été utilisé de son vivant. Des masques étaient fabriqués pour les morts en Égypte, à Mycènes ou dans la Russie méridionale.
Paul Perdrizet pensait que si l’on trouve ces casques dans des tombes, c’est parce que le mort emportait dans sa tombe les objets auxquels il tenait le plus durant cette vie, ceux que les Grecs appelaient Ctesismata, pour continuer d’en jouir dans la sépulture. Le bronze de Conflans semble dater du IIe siècle après J.-C. Mais l’utilisation de tels casques est bien antérieure à cette période de l’occupation romaine en Gaule. On a découvert à Pergame des reliefs du temple d’Ahéna Polia Nikephoros qui datent du règne d’Eumène II (197-159 avant J.-C.). Ils représentent des trophées d’armes : on y voit entre autres un casque à visage. Le visage est celui d’un homme barbu, d’un Grec dans la force de l’âge. Le monument nous montre que les casques à visage existaient déjà aux temps hellénistiques, concluait le professeur d’archéologie de l’Université de Nancy.
Perdrizet pensait plutôt que le casque de Conflans était un casque de parade parce que par exemple le casque de Wildberg portait encore des traces d’argenture. Pouvait-on considérer que tous les casques étaient argentés ou dorés ? Sans doute pas et le droit de porter de tels casques devait être limité, on imagine que c’était une récompense comme le furent plus tard les armes d’honneur de la Première République et du Premier Empire. La récompense était sans doute plus ou moins honorifique, selon que le casque était doré ou argenté ou sans argenture ni dorure.
Le bronze trouvé par hasard au début du XXe siècle fut donné à un officier à la retraite, expliquait Paul Perdrizet. Et le seul document que possède la France faillit, bien déjà retourner à la terre et disparaître à tout jamais. L’officier le suspendit dans sa cuisine. Rapidement sa servante prit en grippe « cette face verdâtre dont les yeux troués la surveillaient dans son service et dont la bouche semblait ricaner…» L’officier s’en débarrassa en donnant le bronze au Dr Grandjean de Conflans. Paul Perdrizet découvrit le bronze en 1911, en possession du Dr Coliez de Longwy qui l’avait eu par échange. Des trois premiers propriétaires, il semble que seul le Dr Coliez se soit rendu compte de l’importance de l’objet. Le Dr Coliez était un passionné d’archéologie. Il devait bien connaître le professeur Perdrizet car il n’hésita pas à lui confier le bronze. Cependant Émile Coliez refusait de lui vendre le masque.
Comment le bronze de Conflans est-il devenu la propriété d’Henry de Montherlant ? L’écrivain a expliqué à la télévision qu’il le tenait d’un médecin. Mais il n’a pas donné son nom. Est-ce le Dr Coliez ?
En septembre 1972 Jean-Claude Barat héritier de Montherlant donna l’assurance formelle au ministre des Affaires culturelles Jacques Duhamel que le bronze de Conflans-en-Jarnisy ne serait plus enterré.
Le député-maire de Briey était donc intervenu auprès du ministère des Affaires culturelles dès qu’il avait eu connaissance de la protestation de Robert Delhinger, directeur de l’école de Mance (près Briey) et historien lorrain.
Le chef de cabinet du ministre informa le Dr Martin dès l’heureuse conclusion de ses démarches auprès de M. Jean-Claude Barat, légataire d’Henry de Montherlant, mais le bronze de Conflans resterait pourtant la propriété de Barat qui toutefois ne semblait pas hostile à l’achat du bronze de Conflans par un musée français.
On se demanda cependant par la suite si le masque n’avait pas complètement disparu.
Rappelons que les cendres d’Henry de Montherlant ont été dispersées à Rome au temple de la Fortune Virile, sur le Forum et dans le Tibre. Quelques mois avant sa mort Montherlant avait demandé à Jean Guitton si pour saint Thomas d’Aquin le suicidé risquait la damnation.
Le catalogue décrit ainsi le masque :
Rare masque martelé et repoussé, représentant un visage masculin, de forme allongée, aux arcades sourcilières saillantes, orbites creux, nez droit, bouche entrouverte, petit menton, oreilles apparentes. Le front, bas, est ceint d’un bandeau de motifs sphériques en » têtes de clous » sous une tresse de maillons. La partie inférieure du masque, incurvée, épouse la forme du cou du destinataire.
A l’intérieur du masque apparaissent des fragments d’une doublure de toile destinée à protéger le visage du guerrier.
Nombreuses lacunes. Patine verte, traces de fer.
Haut.: 19 cm
« Les affirmations selon lesquelles il y avait un « dossier mœurs » sur Montherlant à la Brigade Mondaine en France sont grotesques. Je vous invite à relire le méchant Sipriot et le site Montherlant http://www.montherlant.be : Un homosexuel ou un pédéraste peut-il écrire un millier de pages sur Les Jeunes Filles, roman tiré à des millions d’exemplaires et lu avec avidité par les femmes ? Fameuse prouesse dans ce cas ! Le biographe Sipriot fut plus préoccupé, dans les deux tomes de son Montherlant sans Masque, par les mœurs pédérastiques qu’il attribue à Montherlant avec générosité, alors que l’écrivain lui-même n’a jamais rien révélé sur ce sujet dans toute son œuvre Essais, Romans et Théâtre ! Et le plus étrange est que Sipriot est obligé de constater que “nulle part, on n’a jamais pu trouver la moindre trace d’un dossier mœurs contre Montherlant” ! (Sipriot, tome 2, p.143). Montherlant fut décoré de la Légion d’honneur avec le grade d’Officier. L’aurait-il été avec un dossier mœurs aux Renseignement généraux ?
Salissez, salissez, il restera toujours quelque chose …
Henri de Meeûs
Je me suis reporté à la page du livre de Pierre Sipriot indiquée par M. de Meeûs. Je n’y ai pas trouvé la citation qu’il reproduit. Peut-être a-t-il cité de mémoire cette phrase qu’on peut y lire : « Le fichier central aux Renseignements généraux ne garde aucune trace de cette affaire ». L’affaire en question, survenue à Marseille en juillet 1940, est celle dont Montherlant fera aussitôt le récit, en termes codés, à son ami Peyrefitte (voir les pages 83 à 90 de leur correspondance, publiée chez Robert Laffont en 1983). Si les archives des RG ne mentionnent pas cette affaire, il en reste toutefois une trace judiciaire, si on en croit l’universitaire Patrick Brunel. Dans son étude recensée dans la bibliographie du site de M. de Meeûs, et intitulée « Esprit de légèreté et esthétique du double jeu chez Montherlant”, M. Brunel indique qu’il a pu consulter un dossier d’archives qui authentifie le récit de Montherlant, et précise : « L’affaire est remontée, via le Procureur général d’Aix-en- Provence, jusqu’au Garde des Sceaux ». (page 388 du volume « Approches du Romantisme, Hommage à Michel Crouzet », qui inclut le texte de M. Brunel).
Quant à Sipriot, il nous apprend, citant la déposition d’un commissaire de police, que « Henry Millon de Montherlant était fiché depuis 1938 à la Brigade Mondaine de la préfecture de police chargée de la répression des attentats aux moeurs et des outrages publics à la pudeur » (Préface à la correspondance Montherlant-Peyrefitte, page 11).
Qu’on ne se méprenne pas. Je ne souhaite ici que rétablir une réalité rapportée plus haut de façon erronée. L’admiration que j’ai toujours eue pour Montherlant n’est en rien affectée par ce que nous savons de ses moeurs. Seule compte son oeuvre, et elle est admirable. Je remercie M. de Meeûs, pour le beau site qu’il a consacré à cet immense écrivain.
Cher Monsieur de Meeûs, ne cherchez pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes s’il vous plaît. Dans ses propos secrets Monsieur Peyrefitte nous raconte que lui-même avait eu des aventures féminines, pourtant c’était bien un pédéraste au premier chef. Quant au fait que Montherlant était fiché par la police, on ne peut pas sélectionner ce qui nous arrange et passer tout le reste par-dessus la jambe avec désinvolture. Bien à vous.
framboiz 07
2 novembre 2017 @ 06:59
45 ans après …
Baboula
2 novembre 2017 @ 07:45
Dommage que l’on ne parle de ce grand écrivain que lorsqu’on vide ses placards .
Muscate-Valeska de Lisabé
2 novembre 2017 @ 18:18
J’aime bien Montherlant…il a eu des citations fameuses.♡
Robespierre
2 novembre 2017 @ 08:11
Qui avait hérité ? Neveu ? Cousin ?
DEB
2 novembre 2017 @ 08:17
Je me souvenais que Montherlant s’était suicidé le 21 septembre 1972 parce qu’il était souffrant et se sentait devenir aveugle.
Il avait confié, dans une ancienne interview télévisée, qu’il souhaitait emmener ce masque avec lui dans l’au-delà.
Inquiétude du ministère de la culture mais comme Montherlant avait choisi la crémation, il ne fut plus question de ce souhait.
Montherlant avait rédigé un testament le 17 juin 1959 qui instituait madame Marguerite Lauze et son fils Jean-Claude Barat comme ses héritiers.
Est ce lui qui vend aujourd’hui ? Je ne sais pas.
Montherlant, séjournant à Grasse en 1941 avait été ému par l’emprisonnement (1mois)de Marguerite Lauze, professeur au collège de la ville, et sa révocation pour avoir oser dire à ses élèves qu’elle trouvait Pétain trop âgé.
Montherlant avait obtenu de l’historien Jérôme Carcopino, alors ministre de l’instruction publique, la réintégration de l’enseignante.
Ils étaient restés amis et Montherlant avait d’ailleurs fixé rendez-vous à Jean Claude Barat à l’heure exacte de son suicide et la petite histoire dit que celui-ci a entendu le coup de feu à travers la porte d’entrée.
N.B.Jean Claude Barat était antiquaire à Paris.
Caroline
2 novembre 2017 @ 22:58
DEB,
Je ne connaissais pas cet écrivain, merci pour vos explications !
Aramis
5 novembre 2017 @ 13:34
Lisez le vite : romans théâtre essais, tout y est de haut et grand style !
Erato
2 novembre 2017 @ 08:54
Le mot « dispersion « me fait toujours frissonner quand on parle de patrimoine, d’héritage. Comme si on jetait au vent une partie de nos vies , quelques en soient les raisons, que je ne juge pas.
Quand verrons nous un jour un titre avec
» rassembler » les trésors de notre histoire, de la plus prestigieuse à la plus modeste? J’ai dû me lever aujourd’hui avec un besoin d’utopie.
Muscate-Valeska de Lisabé
2 novembre 2017 @ 18:20
Ce que vous dites est vrai, Erato,et cette expression me fait le même effet.
Laure-Marie Sabre
2 novembre 2017 @ 09:01
Qui est le « disperseur » ? L’antiquaire Jean-Claude Barat ?
Aramis
2 novembre 2017 @ 11:24
Magnifique écrivain, même si bonhomme vraiment peu recommandable, ce qui constitue deux choses différentes. L’époque était, à certains égards, moins regardante que la nôtre.
Mais magnifique écrivain, une langue admirable dans les romans, comme dans le théâtre et les essais. C’est autre chose que Céline et tout aussi fulgurant !
Quant au fait que ce soit dispersé : on ne peut pas non plus tout conserver toujours entre les mêmes mains. Il y a le grand mouvement de la vie et nul doute que Montherlant qui l’a célébré n’aurait pas fait preuve de cette nostalgie exprimée par Erato. Il aurait au demeurant pu faire un legs à un musée s’il avait tenu à ce que cette collection ne soit pas dispersée. Lui, si maître de sa mort, ne l’a manifestement pas voulu. Alors réjouissons nous au contraire que ces œuvres puissent faire le bonheur d’autres collectionneurs qui pourront dire : ce buste , ce masque, …. passa entre les mains du grand (et moins grand) Montherlant…
Je n’ai malheureusement pas les moyens d’acceder À ce bonheur d’esthete. Idem pour les souvenirs des Bourbons/Orléans vendus dans quelques jours ! Hélas …
Laure-Marie Sabre
2 novembre 2017 @ 18:43
Un certain nombre de ses turpitudes n’ont été révélées qu’après sa mort, par Roger Peyrefitte notamment, l’un de ses plus proches amis. Même dans une France moins « regardante », il aurait peut-être eu des ennuis judiciaires si cela avait été de notoriété publique. Il a été dit que sa cécité d’un œil aurait été provoquée par une bastonnade qu’il aurait reçue pendant l’une de ses « chasses ».
Aramis
3 novembre 2017 @ 14:15
La brigade mondaine avait ses fiches et je crois que nul n’ignorait. La société était plus tolérante comme elle l’etait Pour le clergé. Alors que nul n’ignorait aussi.
Gérard
4 novembre 2017 @ 12:18
La société était très tolérante envers les hommes politiques également et je me souviens dans mon enfance avoir surpris des conversations mezzo voce de mon père et de mes oncles sur des ballets roses ou des ballets bleus (j’ignorais totalement ce que signifiait d’inconvenant ces figures chorégraphiques mais je me doutais qu’il eût été malséant de demander une explication) pour lesquels tel homme politique s’était vu faire des remontrances.
Cosmo
2 novembre 2017 @ 19:04
Cher Aramis,
Magnifique écrivain mais quel hypocrite !
Amicalement
Cosmo
Aramis
3 novembre 2017 @ 14:11
Oh oui cher Cosmo ! Mais quel style, quelle beauté ! La grandeur d’une œuvre peut naître d’un homme habité de vice…
Cosmo
4 novembre 2017 @ 11:52
Cher Aramis,
Je ne pense pas que ce soit le « vice » le problème de HdM mais le masque, l’hypocrisie et la dénonciation des autres.
L’oeuvre reste sublime de grandeur.
Amicalement
Cosmo
Robespierre
4 novembre 2017 @ 12:46
On voit souvent un hiatus entre le personnage et la personne. Des écrits admirables et leur auteur une fripouille. Qui était plus méchant que Rimbaud, plus minable que Verlaine ? Alfred de Musset était invivable, et Vigny un sale égoiste Flaubert qui fustigeait les bourgeois (« j’appelle bourgeois tout homme qui pense bassement » était un bourgeois avec les préjugés de sa caste. Malaparte qui a ecrt des trucs admirables etait un sale type. Gide dont j’ai aimé les Nourritures Terrestres à la folie, était un pédophile quand il traversait la Mediterranée. Oui, la brigade mondaine a des fiches sur Henri de M. mais on étouffait l’affaire.
Muscate-Valeska de Lisabé
5 novembre 2017 @ 18:13
En un seul com’,vous m’avez appris plein de choses,cher Rob.MERCI.♡
Bon début de semaine à vous.
clement
2 novembre 2017 @ 12:02
J’ai lu peu de temps après le suicide de l’écrivain qu’il avait un fils « fils de personne » et que ce fils tenait une librairie boulevard St Germain …..
Antoine
2 novembre 2017 @ 14:37
Un fils ..? Il est permis d’en douter. Fils spirituel, peut-être.
Muscate-Valeska de Lisabé
2 novembre 2017 @ 18:21
Ou accidentel…pourquoi pas? ;-)
Laure-Marie Sabre
2 novembre 2017 @ 18:40
Il aurait admis avoir deux enfants naturels.
Michèle Lobre
2 novembre 2017 @ 13:49
Jean Claude Barat si il est encore en vie doit avoir au moins 90 ans sinon ce sont ses héritiers qui vendent le 7 novembre. Là encore j’espere qu’un de nos musées ou fondations viendra faire ses emplettes et que les antiquités ne retourneront pas dormir dans le coffre d’ un collectionneur .
Mary
2 novembre 2017 @ 14:50
Mr Barat était-il son compagnon ?
Gérard
2 novembre 2017 @ 18:58
On a dit que Jean-Claude Barat était le fils adoptif de Montherlant mais ceci n’est peut-être pas exact,. Montherlant institua en 1952 Marguerite Lauze qu’il connaissait depuis longtemps comme usufruitière et son fils Jean-Claude Barat comme nu-propriétaire et Marguerite Lauze mourut quatre mois après lui. Barat répond :
« Quand on me demande si je suis le fils d’Henry de Montherlant, je ne réponds pas. Mais, puisqu’il avait de l’amitié pour nous, j’irai jusqu’à vous dire : il y a de grandes chances que oui ». Jean-Claude Barat est père d’une fille, et on a prétendu en outre que Montherlant aurait deux enfants, c’est ce qu’a dit sa filleule Marie-Christine Giquel.
Mary
3 novembre 2017 @ 12:59
Une fois de plus,merci Gérard !
Gérard
4 novembre 2017 @ 12:23
De rien Mary. Je suppose que Barat est encore vivant.
Gérard
4 novembre 2017 @ 14:32
Dans l’Album Montherlant de la Péiade on trouve en 1974 la lettre de l’écrivain à Jean-Claude Barat qui commence par « Mon Cher Claude » et qui se termine par : « Ta mère et toi sont mes héritiers uniques. Bien affectueusement. » Il explique qu’il devient aveugle, il remercie Claude de tout ce qu’il a fait pour lui.
Dans son Montherlant Pierre Sipriot relève ici une faute de français car d’une manière plus rigoureuse on aurait dû trouver : « Ta mère et toi êtes mes héritiers uniques. »
Il s’agit là en réalité du testament olographe de l’auteur daté et signé du 21 septembre 1972, jour d’équinoxe, quelques heures avant son suicide.
Il laissait sur son bureau trois lettres, celle à son héritier, et deux autres pour le commissaire de police et le procureur de la République pour les informer et éviter à ses proches les tracasseries d’une enquête.
Ce n’était pas là le premier de ses testaments, le 18 juillet 1951 il écrivait : « Je soussigné […] exhérède tous mes parents au degré successible.
J’institue comme légataire universelle Madame Marguerite, Etiennette, Augustine Lauze, 64, rue de Verneuil, Paris,
ou, à son défaut, son fils M. Jean-Claude Barat, 36, rue du Bac, Paris. […] »
Cette page était contenue dans une enveloppe avec cachet de cire rouge armorié (de sinople, à la tour d’argent, enflammée de gueules, surmontée de deux épées d’argent, garnies d’or, passées en sautoir).
Ce testament confirmé dans le même papier le 17 juin 1959, avait été annulé par un plus récent le 19 novembre 1964.
Le 21 septembre 1972, l’écrivain, qui était d’une exactitude maladive (lorsqu’il donnait rendez-vous à un ami, il lui demandait d’accorder d’abord sa montre à la sienne) se donna la mort assis dans son fauteuil dessiné par David dans son appartement à l’entresol du 25 quai Voltaire, avalant une capsule de cyanure et se tirant in fine une balle dans la tempe. Il était 15h59 et à 16h, il attendait la venue de Jean-Claude Barat qui entendit la détonation au moment où il sonnait à la porte.
C’est là même, à l’emplacement du couvent des Théatins, dans l’ancien hôtel de la Housse puis de Moras en 1650, puis au XVIIIe siècle d’Apremont, construit en 1636, qu’avait vécu jeune homme Alfred de Musset avec son frère Paul. On accédait à l’appartement des Musset par l’escalier de gauche sous la voûte. Cet appartement fut ensuite (1850) au comte Vigier, propriétaire des anciens Bains Vigier.
La cour intérieure, là où était avant 1907 un pavillon avec des têtes de chevaux sculptés, maintenant reproduit, grâce à l’antiquaire Schultz, le Patio de l’Infante construit à Saragosse en 1550 pour Gabriel Zaporta, riche marchand juif et noble d’Aragon, mais ce pavillon tire son nom actuel depuis la fin du XVIIIe siècle de María Teresa de Vallabriga, Rozas, Español y Drummond de Melfort, comtesse de Chinchón, qui en réalité ne fut pas infante mais veuve de l’infant Louis Antoine Jacques de Bourbon, frère de Charles III. La comtesse y vécut jusqu’à sa mort. C’est en prévision de ce mariage que quelques semaines avant, Charles III signa la Pragmatique sanction pour rendre morganatique ce mariage.
Musset très parisien naquit 33 rue des Noyers puis deux ans après, en 1812, ses parents s’établirent 27 rue Cassette d’où ils déménagèrent en 1824 pour le premier étage sur cour du 59 rue de Grenelle où Victor de Musset mourut du choléra le 8 avril 1832. La famille s’installa 25 quai Voltaire fin 1839 et Alfred resta là jusqu’en 1850 après le départ de sa mère pour Angers où il aménagea au 11 rue Rumfort (rue supprimée en 1854 lors du percement du boulevard Malesherbes), enfin il vécut 6 rue du Mont Thabor, de 1852 à sa mort en 1857.
Autrefois le marquis de Villette avait loué le rez-de-chaussée de cette maison du quai à un marchand d’estampes à condition que celui-ci inscrive sur sa porte en lettres d’or « Au grand Voltaire ».
Jean-Claude et Yasmina Barat, son épouse, ont fait un travail remarquable pour publier Tous feux éteints, en 1975, puis réunir, retranscrire, annoter et présenter les carnets posthumes de Montherlant sauvés du chaos des brouillons laissés par l’auteur.
Gérard
4 novembre 2017 @ 14:47
Notons encore que le jour même du suicide Michel de Saint-Pierre recevait une lettre d’adieu de son cousin.
Gérard
4 novembre 2017 @ 15:23
Fils de personne fut créé en 1943 au théâtre Saint-Georges.
À Cannes durant l’hiver 1940-1941, l’avocat Georges Carrion retrouve un fils qui n’a jamais reconnu et la mère de ce fils, Marie. Georges et Marie se vouvoient. Le père et le fils se tutoient. Le fils aime sa mère, mais il est une déception pour son père. Georges s’est enthousiasmé de ces retrouvailles mais le fils Gillou, le déçoit. Il le trouve médiocre. « Mon fils est pour moi une cruelle épreuve. Ma part la meilleure et mon moi profond sont par lui opprimés. Tout ce qui, à mes yeux, donne du prix à la vie, non seulement aux siens ne compte pas, mais est l’objet de sa dérision […] Un enfant, et c’est le mien, me fait honte pour l’homme. » Gillou n’a que 14 ans, il manque de maturité, les remontrances de son père l’ennuient.
Pour Montherlant, la « qualité » est la raison d’être de la pièce.
« Un père rejette son fils parce que celui-ci est de mauvaise qualité. Si le public ne perçoit pas cette mauvaise qualité, et n’en est pas aussi écœuré que le père, ce dernier lui paraîtra monstrueux. » (Théâtre, Pléiade).
Montherlant déplorera que ce mot de “qualité” ne soit plus compris du public.
Est-ce que cette pièce a une origine dans l’histoire de Montherlant ?
Un Paris-Match d’octobre 1972 quelques semaines après le suicide de Montherlant écrit (http://www.montherlant.be/biographie-04-guerre-40-45.html) : « Voici ce qui fut écrit dans un Paris-Match d’octobre 1972, quelques semaines après le suicide de Montherlant :
« Marguerite Lauze, chez qui Montherlant écrira La Reine morte à Grasse, avait un enfant, Jean-Claude. Montherlant les retrouvera (à Grasse) en 1940, et c’est eux qui allaient devenir ses héritiers, la famille de celui qui ne voulait pas avoir de famille. Au milieu des malheurs de l’occupation la jeune femme, professeur au collège de jeunes filles de Grasse, fut arrêtée pour avoir tenu des propos hostiles à Vichy. Montherlant obtint de Jérôme Carcopino, alors ministre de l’Instruction publique, sa libération. C’est après avoir retrouvé Marguerite, et son fils Jean-Claude, qu’il appelle d’ailleurs toujours Claude, que Montherlant va écrire Fils de personne, un drame qui se passe à Cannes durant l’hiver 1940 : un homme retrouve par hasard un fils qu’il a eu jadis mais n’a pas reconnu, et la mère de cet enfant. »
L’article montre une photo de Marguerite, jeune puis plus âgée, grand-mère, entourée de Jean-Claude Barat, de son épouse et de leurs trois enfants.
Dans une lettre du 5 octobre 1961, écrit à Henri de Meeûs, suite à une étude sur Fils de personnes, Montherlant écrit qu’il « est toujours en relation avec celui qui fut le prototype de Gillou » dix-huit ans avant. Et le destinataire s’interroge : « Pourquoi Montherlant n’aurait-il pas pu connaître l’expérience de la paternité ? Montherlant est un être très complexe, une personnalité « totale » qu’il faut se garder de classer ou de caricaturer une fois pour toutes. »
Dans la dernière scène acte IV, scène III, Georges : « Je l’ai sacrifié (Gillou) à l’idée que je me fais de l’homme. Elle (Marie) l’a sacrifié au besoin qu’elle a de l’homme. Chacun de nous, elle et moi, parlait du sacrifice qu’il faisait. Et c’est lui seul (Gillou) qui était sacrifié. Fils de la Femme ? Non, fils de personne. Fils de personne, comme les autres. Mais que ce qui est commencé soit poursuivi sans faiblir. Ne cédons pas à ce transport qui me pousse à l’arracher à elle, et à l’arracher à elle si vainement […] Ah ! Force affreuse ! Je ne verrai plus ses cahiers tachés d’encre traîner sur toutes les tables, ni ses timbres, ni son quadrimoteur… Dieu, affermissez-moi ! Tandis qu’il est là pour quelques instants encore, avant de n’être plus là pour jamais, donnez-moi déjà l’oubli de tout ce qu’il fut. Dieu des rigueurs humaines, Dieu des tendresses humaines, faites que jusqu’au bout je reste assez dur avec lui pour arrêter sur ses lèvres le petit mot qui me bouleverserait, et qui mettrait en moi, au lieu de la paix des choses justes, un remords éternel, une éternelle horreur ». (Théâtre, Pléiade, p. 261).
Martine un
2 novembre 2017 @ 22:53
Il ne démentait être son fils….
Teresa 2424
2 novembre 2017 @ 17:15
Corrijo :colecciones; dispersara y cada objeto perdiera valor; no quise decir « estafadores » sino « tenedores » que la poseen
Marcel
2 novembre 2017 @ 18:18
Il institue en 1952 Marguerite Lauze, qu’il avait connue en 1926 et retrouvée à Grasse en 1940, et le fils de celle-ci, Jean-Claude Barat, pour ses héritiers, la mère pour l’usufruit et son fils pour la nue-propriété. Marguerite Lauze décède quatre mois après Montherlant. Lorsqu’on interroge Jean-Claude Barat sur sa filiation, celui-ci répond : « Quand on me demande si je suis le fils d’Henry de Montherlant, je ne réponds pas. Mais, puisqu’il avait de l’amitié pour nous, j’irai jusqu’à vous dire : il y a de grandes chances que oui. » Jean-Claude Barat est antiquaire et père d’une fille. Selon Marie-Christine Giquel, qui le tiendrait de son père (lequel le tiendrait lui-même de Montherlant), Montherlant serait prétendument le père de deux enfants, dont l’identité n’est pas établie
Gérard
2 novembre 2017 @ 18:49
Dans une interview à Pierre Desgraupes en 1954 Henry de Montherlant disait qu’il voulait que trois objets antiques fussent placés dans son cercueil. Et il montrait en particulier un masque d’officier romain en bronze qu’il disait avoir été acquis d’un docteur et qui avait été trouvé à Conflans, en Meurthe-et-Moselle.
On en reparla à la télévision lors de l’entrée de Montherlant à l’Académie française au soir du 24 mars 1960. Et on en parla encore après le suicide de l’écrivain et les amateurs d’art et d’histoire et en particulier en Lorraine furent consternés par cette demande. Dans son testament Montherlant avait symboliquement demandé que l’on place le masque de Conflans sur son visage, un Éros funèbre sur le cœur et une tête de taureau en bronze sur le bas-ventre. Mais ultérieurement il choisit l’incinération peut-être sur les conseils de Maurice Toesca de Gabriel Matzneff.
En 1908, sur le chantier d’un magasin ou lors de l’aménagement de la voie ferrée, un bronze fut découvert, à 2,50 m de profondeur, sur le côté droit de la route menant de Conflans à Jarny, près de l’embranchement du chemin de Labry. Un compte rendu en fut publié par le professeur Perdrizet (1870-1936) dans les Mémoires de la Société d’archéologie lorraine de 1911.
Ce bronze devait être dans une tombe car il fut découvert en même temps que deux vases en terre, un couteau, des débris de bois, des clous et des morceaux de fer.
Il s’agit d’un masque faisant partie d’un casque à charnière et destiné à couvrir la face, sans doute d’un officier romain. Le masque de Conflans pèse 785 g, mesure 19 centimètres de haut sur 19,5 centimètres de large et le métal a un millimètre d’épaisseur. En dépit de quelques détériorations subies lors de l’exhumation (au front et à la joue gauche), il demeure l’une des plus importantes découvertes archéologiques de l’Est de la France selon ce qu’écrivait Maurice Toussaint dans La Lorraine à l’époque gallo-romaine (Nancy, Dory, 1928).
Il n’en existerait plus de tels que quatre ou cinq exemplaires dans le monde. Les vestiges gallo-romains d’importance sont de plus rares dans le Pays-Haut, et le ministère des Affaires culturelles fut saisi en 1972 par le député-maire de Briey, Hubert Martin.
Ce masque constitue la partie antérieure d’un casque couvrant toute la tête mais était-ce un objet de guerre ou un casque de parade ? On n’a pas trouvé à l’époque à proximité un monument et l’on ne peut donc être sûr qu’il provient de tombeaux comme d’ailleurs pour les casques de Wildberg en Forêt Noire et de Ribchester dans le Lancashire. Il ne semble pas qu’il y ait d’ailleurs eu de fouilles régulières conduites par des archéologues. Même si ce casque était dans un tombeau en ne saurait pas s’il avait été fabriqué pour servir au mort ou s’il avait été utilisé de son vivant. Des masques étaient fabriqués pour les morts en Égypte, à Mycènes ou dans la Russie méridionale.
Paul Perdrizet pensait que si l’on trouve ces casques dans des tombes, c’est parce que le mort emportait dans sa tombe les objets auxquels il tenait le plus durant cette vie, ceux que les Grecs appelaient Ctesismata, pour continuer d’en jouir dans la sépulture. Le bronze de Conflans semble dater du IIe siècle après J.-C. Mais l’utilisation de tels casques est bien antérieure à cette période de l’occupation romaine en Gaule. On a découvert à Pergame des reliefs du temple d’Ahéna Polia Nikephoros qui datent du règne d’Eumène II (197-159 avant J.-C.). Ils représentent des trophées d’armes : on y voit entre autres un casque à visage. Le visage est celui d’un homme barbu, d’un Grec dans la force de l’âge. Le monument nous montre que les casques à visage existaient déjà aux temps hellénistiques, concluait le professeur d’archéologie de l’Université de Nancy.
Perdrizet pensait plutôt que le casque de Conflans était un casque de parade parce que par exemple le casque de Wildberg portait encore des traces d’argenture. Pouvait-on considérer que tous les casques étaient argentés ou dorés ? Sans doute pas et le droit de porter de tels casques devait être limité, on imagine que c’était une récompense comme le furent plus tard les armes d’honneur de la Première République et du Premier Empire. La récompense était sans doute plus ou moins honorifique, selon que le casque était doré ou argenté ou sans argenture ni dorure.
Le bronze trouvé par hasard au début du XXe siècle fut donné à un officier à la retraite, expliquait Paul Perdrizet. Et le seul document que possède la France faillit, bien déjà retourner à la terre et disparaître à tout jamais. L’officier le suspendit dans sa cuisine. Rapidement sa servante prit en grippe « cette face verdâtre dont les yeux troués la surveillaient dans son service et dont la bouche semblait ricaner…» L’officier s’en débarrassa en donnant le bronze au Dr Grandjean de Conflans. Paul Perdrizet découvrit le bronze en 1911, en possession du Dr Coliez de Longwy qui l’avait eu par échange. Des trois premiers propriétaires, il semble que seul le Dr Coliez se soit rendu compte de l’importance de l’objet. Le Dr Coliez était un passionné d’archéologie. Il devait bien connaître le professeur Perdrizet car il n’hésita pas à lui confier le bronze. Cependant Émile Coliez refusait de lui vendre le masque.
Comment le bronze de Conflans est-il devenu la propriété d’Henry de Montherlant ? L’écrivain a expliqué à la télévision qu’il le tenait d’un médecin. Mais il n’a pas donné son nom. Est-ce le Dr Coliez ?
En septembre 1972 Jean-Claude Barat héritier de Montherlant donna l’assurance formelle au ministre des Affaires culturelles Jacques Duhamel que le bronze de Conflans-en-Jarnisy ne serait plus enterré.
Le député-maire de Briey était donc intervenu auprès du ministère des Affaires culturelles dès qu’il avait eu connaissance de la protestation de Robert Delhinger, directeur de l’école de Mance (près Briey) et historien lorrain.
Le chef de cabinet du ministre informa le Dr Martin dès l’heureuse conclusion de ses démarches auprès de M. Jean-Claude Barat, légataire d’Henry de Montherlant, mais le bronze de Conflans resterait pourtant la propriété de Barat qui toutefois ne semblait pas hostile à l’achat du bronze de Conflans par un musée français.
On se demanda cependant par la suite si le masque n’avait pas complètement disparu.
Rappelons que les cendres d’Henry de Montherlant ont été dispersées à Rome au temple de la Fortune Virile, sur le Forum et dans le Tibre. Quelques mois avant sa mort Montherlant avait demandé à Jean Guitton si pour saint Thomas d’Aquin le suicidé risquait la damnation.
Gérard
4 novembre 2017 @ 14:35
Le catalogue décrit ainsi le masque :
Rare masque martelé et repoussé, représentant un visage masculin, de forme allongée, aux arcades sourcilières saillantes, orbites creux, nez droit, bouche entrouverte, petit menton, oreilles apparentes. Le front, bas, est ceint d’un bandeau de motifs sphériques en » têtes de clous » sous une tresse de maillons. La partie inférieure du masque, incurvée, épouse la forme du cou du destinataire.
A l’intérieur du masque apparaissent des fragments d’une doublure de toile destinée à protéger le visage du guerrier.
Nombreuses lacunes. Patine verte, traces de fer.
Haut.: 19 cm
Henri de Meeûs
26 novembre 2017 @ 09:28
« Les affirmations selon lesquelles il y avait un « dossier mœurs » sur Montherlant à la Brigade Mondaine en France sont grotesques. Je vous invite à relire le méchant Sipriot et le site Montherlant http://www.montherlant.be : Un homosexuel ou un pédéraste peut-il écrire un millier de pages sur Les Jeunes Filles, roman tiré à des millions d’exemplaires et lu avec avidité par les femmes ? Fameuse prouesse dans ce cas ! Le biographe Sipriot fut plus préoccupé, dans les deux tomes de son Montherlant sans Masque, par les mœurs pédérastiques qu’il attribue à Montherlant avec générosité, alors que l’écrivain lui-même n’a jamais rien révélé sur ce sujet dans toute son œuvre Essais, Romans et Théâtre ! Et le plus étrange est que Sipriot est obligé de constater que “nulle part, on n’a jamais pu trouver la moindre trace d’un dossier mœurs contre Montherlant” ! (Sipriot, tome 2, p.143). Montherlant fut décoré de la Légion d’honneur avec le grade d’Officier. L’aurait-il été avec un dossier mœurs aux Renseignement généraux ?
Salissez, salissez, il restera toujours quelque chose …
Henri de Meeûs
Lucien
3 février 2018 @ 14:10
Je me suis reporté à la page du livre de Pierre Sipriot indiquée par M. de Meeûs. Je n’y ai pas trouvé la citation qu’il reproduit. Peut-être a-t-il cité de mémoire cette phrase qu’on peut y lire : « Le fichier central aux Renseignements généraux ne garde aucune trace de cette affaire ». L’affaire en question, survenue à Marseille en juillet 1940, est celle dont Montherlant fera aussitôt le récit, en termes codés, à son ami Peyrefitte (voir les pages 83 à 90 de leur correspondance, publiée chez Robert Laffont en 1983). Si les archives des RG ne mentionnent pas cette affaire, il en reste toutefois une trace judiciaire, si on en croit l’universitaire Patrick Brunel. Dans son étude recensée dans la bibliographie du site de M. de Meeûs, et intitulée « Esprit de légèreté et esthétique du double jeu chez Montherlant”, M. Brunel indique qu’il a pu consulter un dossier d’archives qui authentifie le récit de Montherlant, et précise : « L’affaire est remontée, via le Procureur général d’Aix-en- Provence, jusqu’au Garde des Sceaux ». (page 388 du volume « Approches du Romantisme, Hommage à Michel Crouzet », qui inclut le texte de M. Brunel).
Quant à Sipriot, il nous apprend, citant la déposition d’un commissaire de police, que « Henry Millon de Montherlant était fiché depuis 1938 à la Brigade Mondaine de la préfecture de police chargée de la répression des attentats aux moeurs et des outrages publics à la pudeur » (Préface à la correspondance Montherlant-Peyrefitte, page 11).
Qu’on ne se méprenne pas. Je ne souhaite ici que rétablir une réalité rapportée plus haut de façon erronée. L’admiration que j’ai toujours eue pour Montherlant n’est en rien affectée par ce que nous savons de ses moeurs. Seule compte son oeuvre, et elle est admirable. Je remercie M. de Meeûs, pour le beau site qu’il a consacré à cet immense écrivain.
Ducrocq Pierre
22 juin 2019 @ 13:56
Cher Monsieur de Meeûs, ne cherchez pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes s’il vous plaît. Dans ses propos secrets Monsieur Peyrefitte nous raconte que lui-même avait eu des aventures féminines, pourtant c’était bien un pédéraste au premier chef. Quant au fait que Montherlant était fiché par la police, on ne peut pas sélectionner ce qui nous arrange et passer tout le reste par-dessus la jambe avec désinvolture. Bien à vous.
J.F.Faisant
17 septembre 2019 @ 21:59
Malraux : » … une écriture royale ! »
Tout est dit.