Il décide de n’admettre que les médecins dans la chambre et certainement pas une ribambelle d’autres personnes. Il l’explique ainsi à sa grand-mère la reine Marie-Amélie : « S’il faut que les témoins aient assisté à l’accouchement même, ce seront les médecins parce que je suis bien décidé à tenir la porte d’Isabelle (la comtesse de Paris) close autant que possible, et que j’y introduirai certainement personne sous prétexte d’en faire des témoins.
Je veux me conformer à la loi française, et je suivrai ses sages prescriptions pour constater la légitimité de mon enfant ; mais je n’irai pas plus loin. De tous les usages de l’ancienne Cour de France, le plus odieux était celui qui ouvrait au public les portes de la chambre d’une princesse en couches : mais le principe du droit divin expliquait et justifiait cet usage. Nous en sommes bien loin aujourd’hui. »
« Philippe d’Orléans, comte de Paris. 1838-1894 », Thibault Gandouly, Editions Via Romana, 2020, pp. 76-77
jul
18 janvier 2021 @ 05:07
Il est certain que Louis Philippe d’Orléans en était « bien loin » (sourire) : il n’était pas roi.
Rien d’étonnant donc qu’il n’applique pas ce protocole à tout cela, il n’était pas roi de France et ne vivait pas à Versailles.
L’art de se faire valoir à partir d’une non-action valorisante alors que l’action aurait été impossible. Un lecteur connaît il le nom de cette figure de style ?
Je ne comprends pas qu’on présente cela comme quelquechose de révolutionnaire.
À l’époque de la Restauration, les couches de Madame, duchesse de Berry s’étaient déjà déroulée dans une relative simplicité, avec un garde pour témoin. Et je ne crois pas que celles de la duchesse d’Orléans se soient déroulées en public !
Incroyable cette prétention à se faire passer pour un révolutionnaire…
dagobert 1er
18 janvier 2021 @ 15:55
L’accouchement s’est déroulé avec la « simplicité de la présence d’un garde » pour reprendre votre expression parce que la naissance est arrivée plus vite que prévue, qu’on a pas eu le temps de mettre en place le protocole d’usage (décrié ci-dessus par le Comte de Paris) et c’est la duchesse qui a ordonné à sa femme de chambre d’aller chercher ce garde présent dans le couloir pour attester de la naissance -et donc de la légitimité dynastique- de « l’enfant du miracle ». Pas de volonté de simplicité donc, mais la gestion de l’urgence!
jul
19 janvier 2021 @ 18:04
Certes Dagobert, certes. Mais il n’empêche. Comme beaucoup de délivrances se déroulent la nuit, tout un remue-ménage aurait pu être prévu, mais Louis XVIII n’a pas jugé bon de déranger bien des personnes comme dans l’ancien temps.
Avez-vous quelque chose à ajouter concernant les couches de madame la duchesse d’Orléans?
Gérard
18 janvier 2021 @ 17:26
C’était surtout un bon mari. Quant à envisager une substitution il suffisait de surveiller portes et fenêtres… ou cheminées.
Sigismond
18 janvier 2021 @ 08:05
Il est certain que ce pseudo-« comte de Paris » était bien loin du principe du droit divin, sa position d’hypercadet ne lui laissait aucune illusion de pouvoir recueillir la Légitimité, qui se transmit le 24 août 1883 du comte de Chambord au comte de Montizón, par l’application multiséculaire des lois fondamentales, qu’aucun chiffon de papier utrechtois ne pouvait modifier.
Il fallut toute la puissance désinformatrice de la presse orléaniste de l’époque, conjuguée avec la haine du Kaiser autrichien pour la nouvelle branche aînée des Bourbons (due à la présence depuis 1879, d’une Habsbourg-Lorraine sur le trône « de facto » madrilène) pour orchestrer la propagande mensongère qui repeignit en bleu le lambel de la branche factieuse :
https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/01/16/le-diable-se-cache-dans-les-details/
Lili
18 janvier 2021 @ 12:15
L’hyper blaireau !
Gérard
18 janvier 2021 @ 17:23
Ou l’hyperpinceau de Sigismond qui a également permis à la branche
hyperaînée de supprimer sa bordure rouge faisant fi des serments sur les Évangiles et des signatures de traités internationaux enregistrés par nos parlements. Chacun fait son marché dans les lois fondamentales, il y a du choix.
ciboulette
19 janvier 2021 @ 18:06
Faut-il que le prince Alphons soit benêt pour se laisser embarquer dans une telle histoire .Les Français ne le connaissent pas ( alors , de là à le reconnaître ! ) et se fichent de lui comme d’une guigne . . .
De son côté , il est riche , beau , heureux en famille . . .franchement , quel intérêt pour lui de courir après un trône -mirage ?
jul
19 janvier 2021 @ 18:17
Gérard, les traités internationaux ne sont pas immuables éternels et sacrés, mais sont des choses qu’il est loisible de casser, d’autant plus quand ils ne respectent pas les lois ou la volonté nationales.
De plus le royaume de France n’est pas une propriété à laquelle les princes pourraient renoncer. Cette conception patrimoniale est plutôt celle des anciens Etats germaniques.
Gérard
21 janvier 2021 @ 16:06
Vous savez bien Jul que les lois fondamentales du royaume ont évolué au cours des siècles.
Sigismond
20 janvier 2021 @ 10:35
Aucun rapport, puisque tout ce que vous citez ne concernait en rien la bordure rouge. Comme l’a très bien rappelé le tribunal de grande instance de Paris en 1988 : « selon les anciennes coutumes, les armes pleines etaient réservées aux aînés, les cadets devant introduire une brisure dans leur blason ». Les armes pleines n’appartiennent donc en 2021 qu’au duc et à la duchesse d’Anjou, à leur fille et à leur fils aîné. Nulle autre personne n’a le droit de les porter, et surtout pas une très lointaine branche cadette que sept dizaines de princes de Bourbon précèdent dans l’ordre de préséance protocolaire et généalogique.
Gérard
20 janvier 2021 @ 15:19
Vous citez Sigismond l’argumentation de la branche aînée qui est récapitulée par le Tribunal lequel lui juge :
« Attendu qu’il n’appartient pas à une juridiction de la République d’arbitrer la rivalité dynastique qui sous-tend en réalité cette querelle héraldique, comme l’ensemble de la procédure ;
« Attendu qu’en tout état de cause le demandeur, qui ne peut ainsi avec pertinence soutenir qu’Alphonse de Bourbon se servirait du «symbole» de la France, ne prétend nullement que le port de ces armes sans brisure, qui résulte d’un usage ouvert et constant des Bourbons d’Espagne depuis plus de cent ans, soit à l’origine pour lui-même ou sa famille, d’un préjudice actuel et certain ; que dans ces conditions, Henri d’Orléans, qui ne justifie pas d’un intérêt à faire interdire le port de ces armoiries, sera déclaré également irrecevable en sa demande de ce chef ; »
Sigismond
22 janvier 2021 @ 16:45
Mais non Gérard, le passage que j’ai cité ne fait pas partie du récapitulatif de l’argumentation du duc d’Anjou et de Cadix, il s’agit bel et bien d’un des attendus sur lesquels le TGI a appuyé son jugement :
« Attendu que selon les anciennes coutumes, les armes pleines etaient réservées aux aînés, les cadets devant introduire une brisure dans leur blason ; qu’ainsi, les princes de la Maison d’Orléans, branche cadette des Bourbons, portaient, y compris le roi Louis-Philippe, les armes des Bourbons avec un lambel (brisure) d’argent ; »
Caroline
18 janvier 2021 @ 21:35
Le prince Philippe d’ Orléans avait le courage d’ avoir brisé cette tradition par modernité dans la chambre de sa femme. 👍
Elsi
18 janvier 2021 @ 08:52
Monseigneur avait beaucoup de bon sens ….
Ludovina
18 janvier 2021 @ 08:54
Amélie, princesse d’Orléans (1865-1951) aura 3 enfants de son union avec Carlos I (1863-1908), roi du Portugal :
– Luis-Filipe de Bragance, prince royal du Portugal (1887-1908), assassiné, décédé
quelques instants après son père.
– Maria Ana, infante du Portugal, mort-née le 14/12/1887.
– Manuel II (1889-1932), roi du Portugal, époux de Augusta Viktoria (1890-1966),
princesse de Hohenzollern, sœur aînée des jumeaux Friedrich Viktor (1891-1965) et
Franz Joseph (1891-1964). Friedrich Victor était le grand-père de l’actuel chef de la
maison Hohenzollern, Karl Friedrich, né le 20/04/1952.
Le couple royal portugais n’aura pas postérité.
particule
18 janvier 2021 @ 10:24
Je me suis toujours amusée de cette coutume qui consiste à offrir au public la légitimité de voir qu’il ne peut y avoir usurpation d’enfant royal à sa sortie mais à son arrivée (?) lol …. allez … je reste coquine.
aubert
18 janvier 2021 @ 13:22
Votre bon sens vous fait placer les choses dans le bon ordre. C’est…fondamental !
emy
19 janvier 2021 @ 16:52
C’est une coutume qui ne m’a jamais amusée pour ma part… Devoir accoucher en public, vous imaginez le traumatisme !
particule
20 janvier 2021 @ 16:25
Une anecdote intime pour vous Emy, un de mes 7 enfants est né en pleine brousse dans un dispensaire de fortune et bondé d’infortunés patients : j’ai trouvé cette expérience exceptionnelle.
Menthe
18 janvier 2021 @ 11:20
S’il ne fallait saluer qu’une initiative de Philippe d’Orléans, comte de Paris, ce serait bien celle-ci !
Actarus
18 janvier 2021 @ 11:38
D’après la légende, il aurait célébré la naissance de sa fille ainée avec une bouteille de Porto. ;-)
Baboula
18 janvier 2021 @ 20:51
C’est très intéressant même si parfois ça ne vole pas haut .
Caroline
18 janvier 2021 @ 21:41
Actarus,
Le porto, le vin national du Portugal !🍷
C’ était sûrement une légende ‘ déformée ‘ puisque le père ne prévoyait même pas que sa fille sera reine du Portugal !
Robespierre
19 janvier 2021 @ 13:39
Vaut mieux célébrer avec une bouteille de Porto, qu’ avec une dame de Porto.
COLETTE C.
18 janvier 2021 @ 17:17
Tous ces détails au fil de N et R, nous donnent envie de lire ce livre.
Monica
19 janvier 2021 @ 11:12
Aucune ressemblance avec sa sœur , la comtesse Isabelle d Orleans… MA est tout le portrait de sa mère
Noëlle Gaël
22 janvier 2021 @ 21:32
Elle ressemble à son père Philippe d’Orléans, qui a eu l’intelligence et la bonté pour sa femme, de mettre fin à cette coutûme déplacée de l’accouchement en public, épreuve que je ne souhaite à personne.