Depuis la création en 1881 de Juan-les-Pins comme nouvelle entité balnéaire sur le Golfe Juan, la construction d’une église a été prévue. Mais il a fallu plusieurs années pour se mettre d’accord sur un projet architectural réaliste, acquérir un terrain et trouver une congrégation acceptant de se se charger de l’église.
A force de recherches, on a pu obtenir la collaboration de l’Oratoire de France, qui a rendu disponible, comme vicaire et puis curé, Justin POMIE, figure emblématique qui resta à Juan jusqu’à sa mort en 1947. Si l’Oratoire est toujours actif à Juan-les-Pins à travers l’école et collège adjacent de Saint-Philippe Néri, l’église, en revanche, est devenue diocésaine.
En 1898, une Société Anonyme a été fondée pour réaliser la construction de l’église.
En 1927, la structure d’origine a été agrandie par un transept de 26 mètres, un choeur, un déambulatoire et trois absidioles, et en 1956-1957 l’entrée principale reçoit une travée supplémentaire, une tribune, un baptistère et une nouvelle façade. L’actuel clocher (électronique) date de février 2019.
Arrivant dans le transept face au choeur, on découvre deux petites chapelles : La Chapelle du Rosaire à droite.
Au-delà de l’autel et d’une belle sculpture de Notre-Dame et l’Enfant (en dessous de la rosace de Notre-Dame de Lourdes) règne un ensemble de sept vitraux remarquables, chacun accompagné par une inscription en latin évoquant la scène représentée. Au centre, Notre-Dame « Assumpta » et « Immaculata«
Ces vitraux, réalisés en 1961-1962, sont l’oeuvre du même Pierre GAUDIN qui avait créé auparavant les huit vitraux de « l’Eglise du Ciel » aux deux côtés de la nef.
De gauche à droite : l’Annonciation et la Visitation, l’Incarnation et la présentation au temple, la Résurrection du tombeau, l’Assomption et le couronnement de Marie, l’Ascension et la descente du Saint-Esprit, la Crucifixion, l’Agonie dans le jardin et le couronnement d’épines
Ce qui frappe surtout sont les formes et couleurs profondes, devenues éclatantes lorsque illuminées par le soleil
La chapelle du Saint-Esprit à gauche
Ce splendide rétable de la Pentecôte, classé monument historique, fut confié aux bons soins de l’Eglise Notre Dame de la Pinède en 1990 par la Ville d’Antibes.
En période de Noël, la Chapelle héberge une crèche de taille réelle.
La rosace au-dessus de la Chapelle évoque Sainte Marguerite-Marie Alacoque. Sainte Monique figure au-dessus de la porte latérale à gauche.
Ces vitraux (ainsi que les nombreux vitraux du choeur) ont été confectionnés en 1931 aux ateliers MAUMEJEAN d’Hendaye.
Au-delà du transept se trouve le maître-autel. Il est en marbre, éclairé par des sources invisibles, a été fabriqué en 1930 par les artisans de Carrare. Une très belle reproduction sculptée de la Cène de Léonard de Vinci orne le dessous de la table.
La coupole au-dessus du choeur est ornée par sept vitraux représentant les sept sacrements.
En regardant à droite et à gauche de la nef, on s’aperçoit que tous les vitraux semblent converger vers cet autel. Réalisés en 1959 par le maître verrier parisien Pierre Gaudin, ils évoquent l’Eglise du Ciel présente avec la communauté rassemblée et portent les inscriptions suivantes (en commençant par les plus proches de l’autel) : Heureux les saints, Heureux les affligés, Heureux les pacifiques, Heureux les coeurs purs, Heureux les doux, Heureux les bons, Heureux les pauvres dans l’âme, Heureux les martyrs.
En-dessous de chaque vitrail, on trouve une ou deux stations du Chemin de Croix, en pierre sculptée en relief, de différentes tailles pour s’adapter aux scènes qu’elles représentent : elles ont été réalisées à Vallauris pendant la période 1955-1960.
C’est une église appréciée, tant par les paroissiens fidèles que les vacanciers, comme une « église familiale » : une particularité… chaque dimanche, après la messe, nous servons sur le parvis le « verre de l’amitié »… chocolat chaud ou vin chaud en hiver et kir (ou autres boissons non alcoolisés) le reste de l’année.
Une équipe de bénévoles assure une permanence quotidienne afin que l’église soit ouverte. Les visiteurs aiment sa paix et sa tranquillité « au milieu de la frivolité et des bruits des vacances », propice à la prière et à la méditation. Elle est aussi connue comme sanctuaire pour les gens de mer (sous la protection de Notre-Dame du Bon Port). En outre des concerts y sont régulièrement organisés. (merci à Pistounette)
Pistounette
27 février 2022 @ 02:03
Je me suis dit « Après tout, pourquoi ne pas présenter tout simplement « mon » église ! ». Rien qui ne soit véritablement remarquable, sortant de l’ordinaire… mais une église familiale juste en face de la Pinède de Juan-les-Pins, qu’entretient avec amour un groupe de bénévoles, et avec un petit jardin dont toutes les plantes ont été données par des paroissiens
Beque
27 février 2022 @ 09:41
Pistounette, vous avez bien raison, visite à prévoir quand je serai dans cette région. Sympa, le vin chaud en hiver ! Vous connaissez sûrement ce que je vais écrire.
La Chiesa nova est le nom familier de la basilique Santa Maria in Vallicella de Rome à la si élégante façade. Elle a été construite au 18e siècle à la suite de l’installation à Rome de la congrégation de l’Oratoire fondée par Saint Philippe Neri, en 1575 à Rome.
L’Oratoire a été introduit en France au XVIIe siècle par Pierre de Bérulle – futur cardinal – qui crée, le 16 novembre 1611, dans un hôtel particulier du faubourg St Jacques une petite congrégation destinée à promouvoir la « perfection sacerdotale ». Dissous en 1792, l’Oratoire est restauré en 1852. Plusieurs ex-Oratoriens, tels que Fouché furent des hommes politiques célèbres sous l’Empire. Les deux principaux centres des Oratoriens en France sont Nancy et Dijon. Parmi les collèges réputés des Oratoriens : Saint Martin de Pontoise et Juilly.
Beque
27 février 2022 @ 16:41
Le couvent des Oratoriens fondé, en 1621, rue Saint-Honoré à Paris sera saccagé à la Révolution et deviendra, en 1811, le temple protestant de l’Oratoire du Louvre.
Parmi les élèves des Oratoriens de Juilly on peut citer :
Le maréchal de Villars, Jacques Fitz-James duc de Berwick, Montesquieu, Cassini, Fouché, Niepce, Jérôme Bonaparte, Marmottan, l’amiral Duperré, le général de Sonis, Boni de Castellane, Alexandre de Laborde, Hérault de Séchelles, Alexandre de Beauharnais, Louis de Bonald…
Et chez les contemporains : Claude Brasseur, Philippe Noiret, Jean-Jacques Debout, Jean-Paul Goude, Jacques Mesrine, Michel Polnareff, Jean-Pierre Castaldi…
miloumilou
27 février 2022 @ 13:13
Merci Pistounette, il est touchant votre poste , j’ai une amie à Juan et j’y viens parfois! Lui en parlerai!
Arielle de T
27 février 2022 @ 17:51
Juan-Les-Pins est une belle ville, j’y viens parfois. Merci pour cette présentation.
Pascal avec un champignon
28 février 2022 @ 11:00
C’est une très belle église Pistounette avec une atmosphère chaleureuse .
Chez les Orthodoxes aussi on prend quelque chose après la Liturgie , généralement du café ou du thé.
Antoine
28 février 2022 @ 14:50
Quelle belle surprise de voir ce beau reportage sur cette église que je fréquentais adolescent durant les vacances. La soeur de mon grand-père habitait la villa « Marie-Salva » entourée d’un grand beau jardin pas loin de là. J’y ai passé des séjours magnifiques. Hélas, la plupart des villas et des parcs ont été rachetés et lotis en immeubles en copropriété. Si le quartier reste agréable, il a perdu beaucoup de son charme d’antan. Merci pour cette madeleine…
lila🌷la vraie
28 février 2022 @ 23:50
Merci Pistounette …De bien belles lumières parcourent votre reportage sur l’église de Juan les Pins .
Joelle Iemma
27 février 2022 @ 08:47
Très bon choix architectural. Merci au nom des personnes croyantes !
Beque
27 février 2022 @ 09:43
Le 20 juin 1671, Marguerite-Marie Alacoque entre à 24 ans au couvent de la Visitation de Paray-le-Monial. Elle fait sa profession religieuse le 6 novembre 1672. Entre 1673 et 1675, ont lieu les « Grandes apparitions » au cours desquelles le Christ lui dévoile son Coeur « passionné d’amour» et lui exprime son désir d’être aimé en retour. Il lui demande l’institution d’une nouvelle fête pour honorer son Coeur en communiant avec un amour tout particulier ce jour-là. Il s’agit de la Fête du Sacré-Coeur qui sera instituée officiellement, en 1765, et étendue à toute l’Église en 1856. Marguerite-Marie est canonisée en 1920.
En 1675, le Jésuite Claude La Colombière est son directeur spirituel. Mais il est nommé, l’année suivante, comme aumônier de la duchesse d’York, Béatrice d’Este-Modène, épouse du futur Jacques II. Bientôt éclate en Angleterre la persécution contre les catholiques. Il est jeté en prison, puis expulsé. Très malade, il retourne à Paray pour de brefs séjours et meurt de tuberculose à 41 ans. Il a été canonisé en 1992.
A du A
27 février 2022 @ 14:21
Très bonne idée de nous faire partager au plus près vos endroits familiers et intéressants, j ai bien aimé, amicalement,alix
plume
27 février 2022 @ 09:00
Superbe église ou se mélangent tradition et modernisme. Le maître autel est de toute beauté.
Danielle
27 février 2022 @ 13:36
Le rétable et le maître autel sont superbes.
Charmante attention des bénévoles que d’offrir le verre de l’amitié à la sortie de l’office du dimanche.
Merci Pistounette.
Gérard
27 février 2022 @ 13:37
Merci Pistounette.
Charlotte 78
27 février 2022 @ 14:27
Tout est beau à regarder dans cet endroit apaisant du moins quand on est croyant.
Lyne
27 février 2022 @ 17:49
Je suis ravie de lire un article reportage sur cette église où j’ai fait ma communion solennelle en 1968 ! De nombreux souvenirs reviennent !
Aldona
27 février 2022 @ 18:08
Magnifique église, l’ensemble des sept vitraux est extraordinaire, avec cette couleur bleue, j’imagine le soleil au travers
Pierre-Yves
27 février 2022 @ 19:14
Ca me fait plaisir de revoir cette petite église de la pinède que je connais bien. Mes neveux y sont allés aux scouts et l’un d’eux s’y est même fiancé.
Guizmo
27 février 2022 @ 20:49
Magnifique église à visiter quand je serai de passage dans cette région. Merci beaucoup pistounette
Benoite
28 février 2022 @ 05:20
J’habite dans le coin, à une vingtaine de kms de Juan les Pins, je voudrais profiter un peu hors sujet ici, de l’article.
Hier dans ces temps troublés en Europe, principalement en Ukraine : je suis devenue une pas trop jeune grand-mère. Une demoiselle a fait son arrivée dans la famille, je n’ai même pas pensé à acheter le journal d’hier. (dimanche jour de sa naissance) trop sinistre, ambiance sombre. Pourtant ce bébé comme tous les autres, mérite l’espoir et toutes ses chances. Je pense ici à toutes les mères de France, qui verront peut être leurs enfants (fils, et filles aussi) s’engager pour le pays envahi actuellement. Ils suivront leurs affectations , parce qu’ils sont militaires, et appelés donc à aller en missions partout. A ces mères et leurs familles, j’apporte ma foi et soutien dans les inquiétudes légitimes qui sont le lot des familles de soldats, et volontaires qui font leurs engagements.
Pour nous, c’est du rose un peu en ce moment, mais je suis inquiète de la tournure des choses, la diplomatie je n’y crois pas trop. Le temps se perd en dialogues voués à l’échec. Moscou n’entend rien, il frappe, cogne, menace, les deux généraux que l’on a vu hier à côté du maitre du Kremlin ressemblaient à deux otages militaires, obligés d’opiner du chef à la déclaration du sieur Poutinoff. Pistounette, j’ai mis mon propos sur la petite église ici que je connais un peu, ne m’en veuillez pas. s’il vous plait. Une jolie petite église quelque part près de la Pinède d’Antibes, est un lieu de respect, je dis aussi : il faut respecter l’Ukraine et les pays qui lui sont voisins.
Pistounette
28 février 2022 @ 14:29
Chère Benoite,
Rassurez-vous, je ne vous en veux absolument pas.
Hier, à la messe, nous avons prié pour l’Ukraine. Comme vous l’avez deviné, je m’y intéresse particulièrement. Mes amies de Moscou, Saint-Pétersbourg et Puskin condamnent cette invasion, nous en parlons quotidiennement (tant qu’Internet fonctionne), d’autant que l’une d’elles a de la famille en Ukraine et passe ses nuits au téléphone pour avoir des nouvelles.
Bien sûr toute mon empathie va aux Ukrainiens qui résistent… mais je pense aussi au peuple russe, qui va commencer à souffrir après les sanctions infligées par l’Europe et les pays démocratiques.
Amicalement. Pistounette
Benoite
1 mars 2022 @ 05:08
merci, avec un jour de retard.
FLEUR
28 février 2022 @ 10:45
Pas mal cette église. Et les vitraux, bien que modernes, je les apprécie également.