Vienne n’est pas Saint-Petersbourg. Les Habsbourg sont à la tête du Saint-Empire. Rodolphe Ier est élu Roi des Romains, soit empereur non couronné, en 1273, duc d’Autriche et de Carinthie cinq ans après.
Le premier Romanov, Michel, est élu Tsar de Russie en 1613. Les Habsbourg ont des mœurs sévères et une politique matrimoniale stricte, égale, dictée par les intérêts de la dynastie.
Les Romanov ne sont pas de la même eau. Ils se marient au gré de leur fantaisie. Pour ne citer qu’un exemple, Pierre le Grand épouse, en 1707, Marthe Skavronska, fille d’un paysan lituanien, ayant été domestique chez le prince Menchikov.
Le 7 mai 1724, elle est couronnée impératrice de toutes les Russies. Leur fille Elisabeth Ière sera impératrice de 1741 à 1762. Sans enfant, elle choisit comme héritier le fils de sa sœur, Anna Petrovna et du duc de Holstein-Gottorp, Pierre III.
Catherine II par JB von Lampi – telle que la connut Elisabeth Vigée-Lebrun
Musée de la Révolution française
Marié à la princesse Sophie d’Anhalt-Zerbst, il ne régnera que 6 mois et quatre jours. Le rôle de la future Grande Catherine dans son assassinat ne fait aucun doute.
Un de ses amants, le comte Grigori Orlov, s’en est chargé. Le fils de Catherine, Paul Ier, ne serait pas de son mari, mais de son amant le comte Saltykov. Cette illégitimité n’est pas prouvée, mais le doute seul suffit. Personne en Russie ne regrette le défunt, grand admirateur de Frédéric II de Prusse et malade mental. Pierre était d’origine allemande, Catherine aussi.
Il n’y a plus de Romanov sur le trône de Russie. Le nombre des amants de Catherine est impressionnant, Saltykov, Orlov, Potemkine, Vassiltchikov, et d’autres jusqu’au dernier Platon Zoubov, d’une grande beauté et qui a trente-huit ans de moins qu’elle. On ne peut juger Catherine que sur son œuvre qui fut grande, digne successeur de Pierre Ier, et non sur une vie privée débridée.
Platon Zoubov en 1793 par JB von Lampi – Galerie Tetryakov Moscou
L’atmosphère religieuse et conformiste de la Cour de Vienne convenait parfaitement à Elisabeth Vigée-Lebrun. Et les mœurs de la Russie de Catherine avaient tout pour la choquer.
L’intelligence, la culture, sa connaissance des arts, firent que deux jours après l’arrivée à Saint-Petersbourg d’Elisabeth, l’impératrice la fit venir et lui dit :
“Je suis charmée, Madame, de vous recevoir ici ; votre réputation vous avait devancée. J’aime beaucoup les arts et surtout la peinture. Je ne suis pas connaisseur mais amateur.”
Amateur d’art l’impératrice l’était en effet. Dès 1764, elle constitua ce que sera la collection de l’Ermitage en achetant 225 tableaux, puis en 1765, un millier d’autres.
En 1772, elle acquiert la collection Crozat, de la famille du financier Pierre Crozat, soit 400 tableaux, parmi lesquels un Raphaël, quatre Véronèse, douze Rubens, sept Van Dyck, trois Watteau, huit Rembrandt, cinq Poussin et des Le Nain, des Lorrain et tant d’autres.
L’ensemble des Musées de l’Ermitage
Elle fit construire des bâtiments le Petit Ermitage et le Vieil Ermitage. Quand Elisabeth Vigée-Lebrun arrive à Saint-Petersbourg, la collection comprenait 3996 peintures.
La collection fut enrichie tout au long du XIXe ème et du XXème siècle, malgré une tentative de démantèlement et des ventes effectuées au début du régime communiste. On estime qu’un visiteur aurait besoin de 11 ans pour tout voir, et que parcourir toutes les pièces représente environ 24 kilomètres…Il est vrai qu’il n’y a pas que des tableaux. Le grand art pictural européen était là, à la disposition de l’admiration d’Elisabeth.
La Vierge à l’Enfant et Saint Joseph imberbe, Raphaël, 1506
Musée de l’Ermitage
Elle eût donc le grand honneur d’être reçue par la femme qui était la dernière grande souveraine régnante. Peu préparée à cet évènement, elle n’avait aucune robe de cour et c’est en simple robe de mousseline qu’elle se présenta. Pire que tout, elle oublia le protocole et oublia de baiser la main de la souveraine. Cela semblait un mauvais début, mais les paroles d’accueil montrent combien Catherine était au-dessus de ces contingences qui faisaient le délice de la Cour.
L’impératrice de Russie n’était pas l’empereur François et Elisabeth Vigée-Lebrun, immédiatement séduite par elle, eut en Russie les plus belles années de sa vie, les moments passés à Versailles exceptés. A Vienne elle était reçue, à Saint-Petersbourg, elle s’est sentie chez elle.
Déjà à Naples et à Vienne, elle avait fréquenté les aristocrates russes qui s’y trouvaient, le comte Skravronski, ambassadeur de Russie à Naples, et son épouse, le baron Strogonov, le comte Czernichev, la princesse Galitzine et bien d’autres.
L’impératrice lui offrit de la loger à Tsarkoïé-Sélo, pour l’avoir près d’elle. Mais une cabale s’organisa pour qu’elle ne puisse avoir l’appartement qui lui était destiné, malgré les demandes réitérées de Catherine II. A peine arrivée, elle n’avait pas que des amis.
Le comte Plato Zoubov, favori de Catherine, n’avait pas reçu d’Élisabeth la visite qu’il attendait. En effet, rien ne se passait à Saint-Petersbpourg, sans son entremise. Il lui en voulut et chercha à lui nuire aux yeux de la souveraine. Mais celle-ci ne s’en laissait pas compter même par son amant qui lui rendait bien des services.
Comte Alexandre Sergueïevitch Strogonov par Alexandre Varek
Le comte Strogonov (1733-1811), richissime amateur d’art et d’architecture, la convia dans une de ses résidences d’agrément près de Saint-Petersbourg. “ Vers les trois heures, nous montâmes sur une terrasse couverte et entourée de colonnes, où le jour arrivait de toutes parts. D’un côté, nous jouissions de la vue du parc, et, de l’autre, de celle de la Néva, chargée de mille barques plus ou moins élégantes ; car l’été est superbe en Russie, où souvent, au mois de juillet, j’ai eu plus chaud qu’en Italie. Nous dinâmes sur cette même terrasse, et le dîner fut splendide, au point que l’on nous servit au dessert des fruits magnifiques et d’excellents melons, ce qui me parût être d’un grand luxe. Dès que nous fûmes à table, une musique délicieuse d’instruments à vent se fit entendre pendant tout le dîner…La maison du comte Strogonov était bien loin d’être la seule qui fût tenue avec autant de magnificence. A Petersburg comme à Moscou, une foule de seigneurs, qui possèdent des fortunes colossales, se plaisent à tenir table ouverte, au point qu’un étranger connu, ou bien recommandé, n’a jamais besoin d’avoir recours au restaurateur. Il se trouve partout un dîner, un souper, il n’y que l’embarras du choix.”
Datcha du comte Strogonov en été par Andrey Voronikhin
Musée de la Russie – St Peterbourg
Elisabeth Vigée-Lebrun est arrivée à Saint-Petersbourg le 25 juillet 1795, elle y resta jusqu’à la fin 1801. Elle y connut la grande mondanité, reçut la grande hospitalité, noua de belles amitiés. Mais y vécut, à la fin, le grand chagrin de sa vie.
Ses amies furent nombreuses. La princesse Dolgorouki (1769-1849), née princesse Catherine Bariatinski, fut du nombre. Son mari, Basil Vassielvitch Bariatinski, était un des hauts fonctionnaires de l’empire, dont les loisirs étaient consacrés aux belles-lettres.
Elle tenait un des salons les plus prisés de Saint-Petersbourg. “La beauté de la princesse Dolgorouki me frappas. Ses traits avaient tout le caractère grec, mêlé de quelque chose de juif, surtout de profil. Ses longs cheveux châtain foncé, relevés négligemment, tombaient sur ses épaules. Sa taille était admirable, et toute sa personne avait à la fois de la noblesse et de la grâce, sans aucune affectation.”
Elle rencontra celle qui fut sa grande amie, la princesse Natalia Ivanonvna Kourakine, née Golovina (1768-1831) “La bonne et charmante princesse Kourakine recevait peu; mais chaque soir elle se réunissait à la société, le plus souvent chez la princesse Dolgorouki, où c’était un bonheur pour moi de la rencontrer. Il était impossible de la voir deux fois sans l’aimer.” Elle était passionnée de musique, interprète de talent et à l’occasion auteurs de chansons et de livrets d’opéra.
Princesse Kourakine née Natalia Ivanovna Golovine (1766-1831) – 1797 – Musée des Beaux-Arts de l’Utah
C’est à elle que sont adressées les premières lettres d’Elisabeth Vigée-Lebrun, qui constituent le début de ses Mémoires. Son mari était le prince Alexis Borissovitch Kourakine (1759-1829) qui à l’époque était chambellan puis conseiller secret et en 1796, procureur général de Russie. Il poursuivit sa brillante carrière sous Alexandre Ier, dont il fut ministre de l’Intérieur.
Prince Alexandre Kourakine – Musée de l’Ermitage
Son frère, le prince Alexandre Kourakine (1752-1818) fut vice-chancelier de 1796 à 1798, sénateur en 1801, membre du Conseil privé en1807, ambassadeur à Paris de 1808 à 1812. Lors de son séjour à Moscou, Elisabeth fréquenta son salon.
“ La grande fortune du prince Kourakine lui permettait de tenir chez lui l’état d’un souverain ; j’ai même entendu dire qu’il avait un sérail dans son palais…quoiqu’il en soit, le prince Alexandre Kourakine était un excellent homme, d’une politesse obligeante avec ses égaux, et sans aucune morgue avec ses inférieurs.”
C’est peu dire qu’Elisabeth évoluait dans les couches les plus hautes de la société russe.
La famille impériale lui demande de peindre ses membres. Et si elle ne peignit pas Catherine II, malgré le projet qu’elle en avait, interrompu par la mort de la souveraine, elle fut appelée à peindre les grandes-duchesses Alexandra et Hélène en 1796, filles de Paul Ier et de Sophie-Dorothée de Wurtemberg.
Alexandra (1783-1801) épousera l’archiduc Joseph de Habsbourg-Lorraine, Palatin de Hongrie. Hélène (1784-1803) épousera le prince héritier Frédéric-Louis de Mecklembourg-Schwerin. Elles moururent jeunes, toutes les deux.
Les grandes-duchesses Alexandra et Hélène – 1796
Musée de l’Ermitage
“Ces princesses pouvaient avoir treize ou quatorze ans, et leurs visages étaient célestes, bien qu’avec des expressions toutes différentes. Leur teint surtout était si fin et si délicat qu’on aurait pu croire qu’elles vivaient d’ambroisie. L’aînée Alexandrine avait la beauté grecque, elle ressemblait beaucoup à Alexandre; mais la figure de la cadette, Hélène, avait infiniment plus de finesse. Je les avais groupées ensemble, tenant et regardant le portait de l’impératrice, le costume était un peu grec, mais très simple et très modeste. Je fus donc assez surprise quand Zoubov, le favori, me fit dire qua Sa Majesté était scandalisée de la manière dont j’avais costumé les deux grandes-duchesses dans mon tableau. Je crus tellement à ces propos, que je me hâtais de remplacer mes tuniques par les robes que portent les princesses, et de couvrir les bras de tristes amadis.”
On ignore s’il avait ou non déplu à Catherine. Selon Elisabeth, Zoubov avait tout inventé, selon Grimm, dans une lettre reçue de l’impératrice, elle en avait été fâchée. Mais peu importe ce portrait fit l’admiration de tous et on se pressait chez elle pour le voir.
Ce fut au tour de la grande-duchesse Elisabeth, née princesse Louise de Bade (1779-1826), tante de la future archiduchesse Sophie, d’avoir le sien, à la demande de Catherine II.
Grande-duchesse Elisabeth, née Louise de Bade – 1795
Musée de l’Ermitage
La même en 1798 – Musée de l’Ermitage
“ Je puis dire que plus la grande-duchesse m’a donné de séances, plus je l’ai trouvée bonne et attachante.”
Epouse du futur Alexandre Ier, la grande-duchesse se distinguait par une voix douce et mélodieuse et un beau visage ovale aux traits délicats, un profil grec, de grands yeux bleus en amande et des cheveux blonds cendrés bouclés qu’elle laissait généralement flotter sur ses épaules.
Avec une silhouette élégante, une allure royale et un beau visage angélique, elle était considérée par ses contemporains comme l’une des plus belles femmes d’Europe et probablement la plus belle épouse de l’époque..
Charmante, généreuse et intellectuelle, Elizabeth aimait la littérature et les arts. Malheureusement, elle possédait une personnalité timide et réservée qui ne lui permit pas de se faire aimer de la cour russe ni de sa belle-famille.
Elle préférait la simplicité et la solitude au faste et au cérémonial de la vie à la cour. Son mariage ne lui apporta pas non plus d’épanouissement. Bien qu’Elizabeth aimât son mari et l’ait soutenu dans de nombreuses crises personnelles et politiques, Alexandre la négligea. Leur relation était harmonieuse, mais émotionnellement distante, chacun s’engageant dans des relations amoureuses en dehors de leur mariage.
Elisabeth peignit ensuite la grande-duchesse Anne, née princesse Julienne de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1781-1860). Le 26 février 1796, elle avait épousé le grand-duc Constantin (1779-1831), second fils de Paul Ier.
Le mariage avait été arrangé par Catherine II avec l’assentiment des parents de la future. “Jeune, touchante victime que l’Allemagne envoie en hommage à la Russie, comme la Grèce qui envoya ses filles au Minotaure.”
C’est ainsi que fut analysé ce mariage car le grand-duc a hérité du caractère fantasque et coléreux de son père. Il rudoie et insulte sa femme. Cette union chaotique finira par un divorce en 1820. Détestée par sa belle-mère la grande-duchesse Anne n’avait que sa belle-sœur comme amie.
Malgré son divorce et son éloignement de la Russie, elle sut s’attirer la sympathie de la société européenne. Son frère Léopold (1790-1865) devint roi des Belges en 1831, veuf de l’héritière du trône d’Angleterre, Charlotte, princesse de Galles, il épousera la princesse Louise d’Orléans. Une de ses sœurs, Victoire (1786-1861) épousera le duc de Kent et sera la mère de la reine Victoria.
Tout au long de ses Mémoires, Elisabeth ne tarit pas d’éloges sur la Russie et sur son peuple. Il y a bien entendu la grande aristocratie dans laquelle elle vit mais aussi le petit peuple du monde des cochers et des domestiques.
“Le peuple russe, en général, a de la probité, et sa nature est douce. A Petersbourg, à Moscou, non seulement on n’entend jamais parler d’un crime, mais on n’entend parler d’aucun vol. cette conduite honnête et paisible surprend dans des hommes encore à peu près barbares, et beaucoup de personnes l’attribueront à l’esclavage dans lequel il se trouve ; mais moi, je pense qu’elle tient à ce que les Russes ont extrêmement dévots”.
Chez la comtesse Strogonov, elle voit l’étalage de ses diamants devant sa fenêtre et surprise de la confiance de la comtesse, elle lui demande si elle ne craint pas d’être volée. “ Non, me répondit-elle, voilà la meilleure des polices” en montrant des icônes de la Vierge.
Elisabeth Vigée-Lebrun n’a jamais eu la fibre sociale et elle a ignoré la réalité du pays, sauf en lui concerne la mauvaise qualité des routes et des auberges quand elle était en voyage.
Le seul monde rural qu’elle approche est celui des parcs des somptueuses demeures aux alentours de Saint-Petersbourg. Sa description de la douceur des mœurs de l’aristocratie laisse songeur. A croire que le pays n’était peuplé que d’anges, dans ses élites.
“ On vivait si heureux sous le règne de Catherine, que je puis affirmer avoir entendu bénir, par les petits comme par les grands, celle à qui la nation devait tant de gloire et de bien-être.” Mais le 12 octobre 1796 Catherine s’éteignit et avec elle “l’âge d’or”, du moins momentanément. Son successeur Paul Ier, détestant sa mère, se réjouit de sa mort.
Paul Ier par Stepan Shchukin
“ Paul était excessivement laid. Un nez camard et une fort grande bouche, garnie de dents très longues, le faisaient ressembler à une tête de mort…Paul avait beaucoup d’esprit, d’instruction et d’activité ; mais la bizarrerie de son caractère alla jusqu’à la folie.” Tout le monde le craint. “La plus légère infraction aux ordres était punie de l’exil en Sibérie, ou pour le moins de la prison, en sorte que, on ne pouvait prévoir où vous conduirait la folie jointe à l’arbitraire, on vivait dans des drames perpétuels.”
Cela dit, elle n’eut jamais à souffrir de lui. “Je dois avouer qu’il ne s’est jamais montré pour moi que bienveillant et poli.” Il régna, malgré tout, pendant un peu plus de quatre ans. Le 24 mars 1801, il fut assassiné par un groupe d’officiers. Sa mort réjouit le pays tout entier qui illumina ses villes. Sans l’ordonner, sans y participer, Alexandre Ier savait ce qui allait se passer.
Impératrice Marie Fedorovna née Wurtemberg en 1799 – Musée de Petergof Russie
Dans ce pays, pour elle de Cocagne, elle peint, suffisant à peine, à toutes ses commandes. De cette époque datent ses portraits peut-être les plus expressifs. Les hommes ont du caractère. “ En général, la Cour de Russie était composé d’un si grand nombre de femmes charmantes, qu’un bal chez l’impératrice offrait un coup d’œil ravissant.”
Il n’est pas possible de montrer tous ces portraits. Le choix est donc arbitraire mais donne une idée de son art à son apogée. Les noms ont été francisés.
Princesse Anna Alexandrovna Galitzine (1763-1842)- 1797
Musée d’art de Baltimore (USA)
Née en 1763, elle avait 44 ans quand Elisabeth fit son portrait.Elle était la fille du prince Alexandre Gruzinsky, membre de la famille royale de Géorgie, au trône duquel il prétendait. Epouse du prince Boris Galitzine, un officier proche du grand-duc Constantin, elle tenait salon à Saint-Petersbourg.
Comtesse Barbara Golovine (1766-1821) vers 1797/1800
Institut Barber des Beaux-Arts Birmingham – Royaume-Uni
La comtesse Barbara Golovine, née princesse Galitzine (1766-1821) fut très proche d’Elisabeth. “Le comtesse Golovine était une femme charmante, pleine d’esprit et de talent, ce qui suffisait souvent pour nous tenir compagnie ; car elle recevait peu de monde. Elle dessinait très bien, et composait des romances charmantes, qu’elle chantait en s’accompagnant du piano.” Dame d’honneur, elle était très proche de l’impératrice Elisabeth. Son mari et elle formaient un couple très uni. Elle laissa des Mémoires.
Comtesse Tolstoï née princesse Baryatinski – 1796
Collection privée
La comtesse Nicolas Tolstoï, née princesse Anna Baryatisnki, (1774-1825) avait 22 ans quand Elisabeth fit son portrait. Elle était une amie intime de l’impératrice Elisabeth et de la comtesse Golovine. Son union fut désastreuse. Convertie au catholicisme, elle quitta la Russie, avec l’accord de l’empereur, et voyagea à travers l’Europe avant de se fixer en France.
Elle était très proche de Louise-Emannuelle de Chatillon, princesse de Tarente, qui avait été de l’entourage direct de Marie-Antoinette, et était dame d’honneur de l’impératrice Marie Fedorovna. Elisabeth eut l’occasion de rencontrer la princesse de Tarente à de nombreuses reprises car elle recevait l’hospitalité des Golovine. On peut imaginer aisément leurs conversations sur la reine Marie-Antoinette.
Madame Barbara Ivanonvna Narischkine, née Ladomirsky – 1800 – Metropolitan Museum New York
Madame Narischkine, (1785-1840) était la fille illégitime d’une amie d’ Élisabeth, la comtesse Strogonov , née princesse Catherine Troubetzkoyi (1754-1815) et d’Iván Nikoláievich Rimsk-Kórsakov, un ancien amant de Catherine II. Elle reçut le nom de Ladomirsky. Son illégitimité ne l’a pas empêché de faire un beau mariage, avec Ivan Narischkine, dans une des familles les plus anciennes de Russie.
Comtesse Strogonov, sa mère, née Troubetzkoy par JB von Lampi – 1793
Musée Russe Saint-Petersburg
Elle est l’ancêtre du prince Félix Youssoupov, l’assassin de Raspoutine. Le portrait a été fait en 1800 à la demande de sa mère. Elle ne doit pas être confondue avec Maria Antonovna Narishkine, née princesse Maria Czetwertyńska-Światopełk, maîtresse d’Alexandre Ier.
Catherine Golenischev-Koutouzov, née Bibikov (1754-1824) – 1797 – Musée Pouchkine Moscou
L’épouse du maréchal Koutozov, général en chef des armées d’Alexandre Ier, semble avoir eu avec lui une vie harmonieuse. Son père était Ilia Alexandrovitch Bibikov, général-lieutenant, membre comme les Narischkine, de la grande et ancienne noblesse russe, non titrée. Elle ne semble pas avoir été des intimes d’Élisabeth Vigée-Lebrun
Princesse Alexandra Galitzine, née Protasov, (1774-1842) et son fils Piotr – 1794- -Musée Pouchkine Moscou
Elevée par sa tante, Anna Protasov, dame d’honneur et amie intime de Catherine II, elle épousa le prince Alexei Galitzine, grand-maître des écuries impériales.
Elle avait reçu une excellente éducation, incluant, outre l’histoire, le latin et le grec. Sa sœur Catherine avait épousé le comte Rostopchine, gouverneur de Moscou. Ils étaient les parents de la comtesse de Ségur. La princesse, comme sa sœur, se convertit au catholicisme et eut une fille religieuse et deux fils missionnaires.
Comtesse Catherine Skavronski, née von Engelhardt – 1796
Musée du Louvre
Née von Engelhardt en 1761, dans une famille de la noblesse balte, elle fut dame d’honneur de l’impératrice Catherine II. Nièce et maîtresse du favori Gregory Potemkin, elle épousa le comte Stravronski, un petit-neveu de l’impératrice Catherine I, veuve de Pierre le Grand.
“La comtesse était douce et jolie comme un ange ; le fameux Potemkine, son oncle, l’avait comblée de richesse dont elle ne faisait aucun usage. Son bonheur était de vivre étendue sur un canapé, enveloppée d’une grande pelisse noire et sans corset.” Son mari et elle, alors en ambassade à Naples, avaient été les introducteurs en Russie d’Élisabeth Vigée-Lebrun.
Princesse Tatiana Youssoupov née von Engelhardt (1769 -1841) – 1797 – Tokyo Fuji Art Museum
Sœur de la précédente, à la cour, Tatiana attire l’attention non seulement en tant que nièce de l’homme le plus puissant de Russie, mais également en raison de son intelligence, de sa beauté et de sa vivacité.
Veuve du lieutenant-général Mikhaïl Sergueïevitch Potemkine (1744-1791), son parent éloigné, elle épouse en 1793, le le prince Nicolas Youssoupov (1750-1831).
Son union est malheureuse et elle vit séparée de son mari. Tatiana est habile à gérer les affaires de la famille, et elle administre elle-même les nombreux domaines de son mari et réussit à augmenter la fortune déjà énorme de la famille, lui apportant en plus son héritage de Potemkine, s’élevant à dix-huit millions de roubles.
Elle est considérée par la haute-société comme une experte en matière financière et beaucoup se tournent vers elle pour obtenir des conseils. Certains confondent son style de vie modeste, sa cuisine simple et son aversion pour le luxe avec de l’avarice. En réalité, elle donne de grosses sommes à des œuvres caritatives, souvent de manière anonyme.
Elle aime collectionner les pierres précieuses. Sa collection comprend plusieurs pièces de grande renommée, telles que le diamant Étoile polaire et la perle La Pelegrina.
Elle aussi est l’ancêtre du prince Félix Youssoupov qui a dit d’elle : “La princesse Tatiana n’était pas seulement une hôtesse parfaite, aussi gracieuse que spirituelle, mais elle se révéla aussi une excellente femme d’affaires. Sous sa sage administration, la fortune de son mari s’accrut, tandis que le niveau de vie des paysans des domaines des Youssoupov s’améliora considérablement.”( Source Wikipédia)
Elle n’était pas des intimes d’Elisabeth Vigée-Lebrun mais les deux femmes n’ont pas pu ne pas se rencontrer en dehors des séances de pose.
Princesse Aniela Radziwill (1781-1808) princesse Constantin Czartoryski – 1802 – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris – Etude réalisée à Saint-Petersbourg, pour une toile conservée à Varsovie.
Fille du prince Michel Radziwill, membre d’une des plus grands famille polono-lituanienne, et de la princesse née Helena Przeździecka, elle épousa le prince Constantin Czartoryski, frère d’Adam Czartoryski, patriote polonais à la tête du mouvement pour la libération de la Pologne, mort en exil à Paris. Elle ne semble pas avoir été des intimes d’Elisabeth.
Pour les hommes, la liste est plus courte car Elisabeth Vigée-Lebrun a peint bien moins de portraits d’hommes que de femmes.
Prince Ivan Baryatinsky (1772-1825) – 1802 – Musée Pouchkine, Moscou.
Le prince Ivan Bariatinsky était considéré comme l’archétype du grand seigneur libéral, éclairé. Par sa mère la princesse Catherine de Schleswig-Holstein-Sonderburg-Beck (1750-1811), il est d’ascendance royale. Par son père , Ivan Sergueivitch Bariantinsky ( 1738-1811) il est issu de la plus haute noblesse russe, une famille princière qui tire son origine dans les Rurikides, la première dynastie russe. Immensément riche, il possédait des dizaines de milliers d’hectares et plus de vingt mille serfs.
Prince Ivan Ivanovitch Bariatinski – 1803 – Collection du prince Chigi à Rome
Après une carrière dans l’armée et dans l’administration, il se retira sur ses domaines à partir de 1812. Anglomane, il s’est inspiré de la gestion des grands domaines du Royaume-Uni. Il était soucieux du bien-être et de l’éducation de ceux qui travaillaient pour lui.
Dans son domaine princier d’Ivanovsky, il tenait cour avec un théâtre et un orchestre, car il était mélomane. Marié en première noces en Angleterre avec Francis Marie Dutton, (1778-1807) fille de lord Sherborne, veuf il épousa Maria Feodorovna de Keller (1792-1858), une aristocrate allemande, dont la mère était une princesse de Sayn-Wittgenstein-Berleburg. Il s’occupa personnellement de l’éducation de ses enfants.
Dans sa descendace se trouve la famille des prince Chigi Albani della Rovere, prince Farnèse. Elisabeth Vigée-Lebrun était proche de lui, le revit souvent après son départ de Russie et le garda comme ami jusqu’à sa mort.
Comte Pavel Alexandrovitc Strogonov 1772-1817) – 1790 – Musée de l’Ermitage
Le comte Pavel Strogonov était lui aussi un être supérieur. Brillante carrière militaire, politique et administrative. Il fut proche des révolutionnaires français au tout début de la révolution. Il avait été l’amant de Théroigne de Méricourt.
Il avait reçu une excellent éducation, botanique, théologie, physique, chimie. Grand sportif, il faisait des randonnées en montagne lors de ses séjours dans les Alpes.
Il avait épousé la princesse Sophie Galitzine avec laquelle il eut cinq enfants. Elisabeth Vigée-Lebrun était très proche de son père, le comte Alexandre Sergueïevitch Strogonov, qui la reçut avec magnificence à son arrivée en Russie.
Il y eut bien d’autres portraits, comme celui du prince Stanislas Poniatowski, dernier roi de Pologne, ou du comte Grigory Chernyshev.
Prince Stanislas Poniatowski (1732-1798) roi de Pologne – 1797
Musée National du Château de Versailles
Comte Grigory Chernicheff (1762-1831) – 1793 Musée de l’Ermitage
Peut-être est-ce lui et sa femme à l’origine du mariage de Julie Lebrun. Mais c’est dans le portait féminin qu’Elisabeth Vigée-Lebrun excella.
La grande épreuve de sa vie attendait Elisabeth Vigée-Lebrun. “ Je voyais dans ma fille le bonheur de ma vie, la joie qui restait à ma vieillesse.”
Julie Lebrun tomba amoureuse d’un homme obscur, sans envergure et sans argent, un certain Gaétan Nigris, secrétaire du comte Chernicheff.
Les Chernicheff favorisèrent l’idylle et Elisabeth eut le chagrin d’être obligée de consentir à l’union, tant l’entêtement de sa fille était fort. “Je dirai que la cruelle enfant ne me témoigna pas la plus légère satisfaction de ce que j’avais fait pour elle en lui sacrifiant et tous mes désirs et toutes mes répugnances…Je donnai à ma fille un fort beau trousseau, de bijoux, entre autres un bracelet entouré de forts beaux diamants, sur lequel était le portait de son père, et je plaçai sa dot, qui était le produit des portraits que j’avais peint à Saint-Petersbourg, chez le banquier Livio.”
Sans avoir espéré marier sa fille dans l’aristocratie, elle souhaitait pour elle un mariage avec un homme de valeur, de talent, artiste ou pas.
“Je ne retrouvais plus le même plaisir à aimer ma fille, et pourtant, Dieu sait combien je l’aimais encore, malgré tous ses torts.”
En 1799, elle fera le dernier portrait de sa fille.
Julie Lebrun en Flore – 1799 – Musée des Beaux-Arts de St Petersburg – Florida
Le 16 juin 1800 elle est reçue à l’Académie de Saint-Petersbourg. Le comte Strogonov, qui la reçoit, n’est pas étranger à sa nomination. Bien entendu, cela n’a pu être fait qu’avec l’assentiment de l’empereur. C’est une fois de plus la consécration. Elle fit un auto-portrait pour la remercier l’Académie de Saint-Petersbourg.
Autoportrait – 1800 – Musée de l’Ermitage.
Elle partit pour Moscou, le 15 octobre 1800, pour se changer les idées, y fut merveilleusement reçue, elle fut séduite et y resta cinq mois Elle retrouva ses amis Kourakine et Strogonov. Mais le cœur n’y était plus.
“ Le monde me fatigue, la solitude me tue et je ne vois aucune position qui puisse me convenir. Je n’ai d’espérance que dans le repos, le soleil, un beau climat et je compte avant peu les aller chercher.” On peut lire toute la désillusion.
En 1799, une pétition par deux cent cinquante artistes, écrivains et scientifiques, soumise par son époux, demande son retrait de la liste des émigrés. Ce sera fait un an plus tard.
L’assassinat de Paul Ier le 2 mars 1801 marque l’esprit d’Elisabeth Vigée-Lebrun. Une page de l’histoire de la Russie se tourne. Elisabeth n’ayant eu jamais à souffrir de Paul Ier a un peu de mal à comprendre l’explosion de joie dans toute la Russie à sa mort.
Il était temps de fermer la parenthèse russe en y laissant ses cher amis et sa fille.
La nouvelle impératrice, Elisabeth, apprenant sa décision lui dit : “ Ne partez pas, je vous en prie, Madame Lebrun ; restez ici soigner votre santé ; votre départ me fait de la peine.”
Sa santé n’était qu’un prétexte. En juin 1801, elle quittait Saint-Petersbourg et la Russie pour toujours.
Les Voyages d’Elisabeth Vigée-Lebrun
Merci à Patrick Germain pour cette dense 4ème partie …A suivre.
Régine ⋅ Actualité 2025, Bade, France, Portraits, Radziwill, Russie, Wurtemberg 20 Comments
13 mars 2025 @ 07:34
Une triste vie, malgré tout, sur le plan personnel, c’est le ressenti qui est le mien à la lecture de cet épisode; alors, oui, bien sûr, des amitiés, des affinités, un talent et un travail personnels reconnus et louangés… mais au final, un grand vide affectif, et, là, il me semble qu’E-L Vigée Lebrun, de société en société, de pays en pays soit en quête d’un foyer véritable, le seul qu’elle ait eu enfant a si tôt disparu; sa seule vraie affection lorsqu’elle la quitte montre ce vide et les mots employés pour l’évoquer donnent la mesure de cette solitude….
13 mars 2025 @ 07:47
Je rajoute qu’ici à la Fondation Bemberg à Toulouse, nous avons eu le portrait « Les grandes-duchesses Alexandra et Hélène » , exposé jusqu’à il y a environ 3 ou 4 ans; le musée a fermé pour des travaux et ce tableau n’est plus exposé, désormais, il est remplacé par le portrait de la Comtesse Kageneck, de la même période Russe;
13 mars 2025 @ 07:48
Ouf ! Il y a encore une suite…😊
Vraiment magnifique, je découvre la vie de cette femme au talent exceptionnel.
Merci encore !
13 mars 2025 @ 09:05
Merci pour ce bel article. Il me semble que le second portrait présenté comme étant d’Elizabeth Alexeievna, née Louise de Bade, soit le sien. La jeune femme representée, aux yeux marron et aux cheveux auburn, ne correspond pas à la description de Mme Vigée-Lebrun ni aux autres portraits ou photos de la femme d’Alexandre Ier. C’est un détail car j’apprécie beaucoup la recherche iconographique qui accompagne vos interessants articles. Merci !
13 mars 2025 @ 09:18
J’ai toujours été étonné de voir que malgré ses prestigieuses relations, E V-L ne trouva pas un parti intéressant pour sa fille. Aucun de ses amis ne lui présenta un mari valable. Attiré par la dot, Gaetan Nigris, secrétaire du comte Chernicheff, fit jouer les violons et se déclara fou d’amour. Son employeur était le directeur du Théâtre Imperial de St Petersbourg et il encouragea ce mariage. S’il avait été un vrai ami de l’artiste française il ne l’aurait pas fait. Julie était amoureuse et voulait se marier avec son soupirant. Elisabeth fit tout ce qu’elle put pour empêcher cette union peu avantageuse, avec un homme qui n’était pas recommandable, mais en vain. Le père Lebrun envoya de Paris son consentement et son ex-femme (ils avaient divorcé pendant la Révolution pour qu’on ne saisisse pas les biens de l’artiste) dut accepter le mariage la mort dans l’âme. Une semaine ou deux après la cérémonie, la jeune femme, désillusionnée, écrivit à sa mère que celle-ci avait eu raison de freiner des quatre fers et qu’elle aurait dû l’écouter. C’est dans les mémoires.
Toutefois, Elisabeth VL ne dit plus rien. Elle retourne en France deux ans environ après la noce et on peut imaginer son désenchantement. Ce n’est que mon avis personnel, mais j’ai l’impression que le mariage de sa fille et l’encouragement de certains hauts personnages pour un parti médiocre a pu créer une sorte de désenchantement. Elle ne dit plus rien de sa fille, après le mariage. On ignore si elles se sont fréquentées. Si la fille s’est rapprochée de sa mère. On dirait que ce ne fut pas le cas.
Julie rentra à Paris en 1804 avec son mari. Mais le mariage célébré en 1799 ne dura que 8 ans.
Je regrette les silences de la mémorialiste à ce sujet, parce que Julie était au centre de sa vie, et puis plus de commentaires. J’y reviendrai plus tard.
13 mars 2025 @ 12:53
EVL tait certains aspects de sa vie personnelle particulièrement quand ça touche les profondeurs de son âme et de ses tripes si je puis dire. Parfois on reste dans le sentiment qu’on a sauté un épisode de la série.
13 mars 2025 @ 13:37
C’est ce que j’ai dit au premier episode de cette retrospective. Les memoires de cette dame sont tellement décevants par tous les blancs qu’elle colle sur des choses importantes. Sa fille était le centre de sa vie, et après le mariage peu avantageux de celle-ci elle ne dit plus rien. Et on comprend que tous ces grands personnages qu’elle peint dans le fond n’étaient pas de vrais amis.
On ne saute pas qu’un épisode dans ces mémoires.
13 mars 2025 @ 09:26
Elisabeth n’aura jamais connu ce qu’ont connu de nombreux atistes, la difficulté de courir après les commandes, la reconnaissance, et les moyens de subsistance. Elle croule sous les commandes et, apparemment, est bien payée. Elle n’a pas eu trop de mal à fuir la France, a été bien accueillie partout où elle est passée, s’est débarrassée, par le divorce, de son minable époux, et a vécu dans des sphères très privilégiées. Je peux me tromper mais, à moins de considérer son exil dans des conditions dorées, comme une épreuve, elle n’en a guère connu. Ses portraits reflètent cela, une vie plutôt harmonieuse et privilégiée, chez les heureux de ce monde, comme dirait Edith Wharton. Elle devait bien sûr montrer ses commanditaires à leur avantage, mais je crois qu’elle n’a eu aucun mal à le faire. C’était sa zone de confort.
13 mars 2025 @ 09:38
Cette période russe est tout aussi passionnante que les précédentes – Les lieux et les noms me sont connus et c’est donc un voyage complété que j’ai fait aujourd’hui grâce à votre talent de conteur . Merci infiniment .
13 mars 2025 @ 09:49
Je m’aperçois d’une chose c’est que cette femme n’a jamais cessé de peindre et ce où qu’elle se trouve.
Et puisqu’ici est évoquée la période russe on peut dire qu’elle était stakhanoviste avant même l’existence de Stahkhanov qui de toute façon n’aurait jamais fait parti de l’élite princière qu’elle fréquentait à Saint-Pétersbourg ou Moscou.
13 mars 2025 @ 13:03
😄
Bien vu que cette allusion à Stakhanov.!
Ce qui rejoint le message de Robin des Bois en plus.
13 mars 2025 @ 10:27
Quel travail, Patrick Germain ! C’est vrai qu’on pouvait se demander comment étaient arrivés au musée de l’Ermitage tous ces chefs-d’œuvre. En plus de la collection Crozat, Catherine II avait pu acquérir une partie de la collection du duc de Choiseul et 200 tableaux de la collection Walpole. Par ailleurs, elle achetait directement à leur auteur des Chardin, des Reynolds, des Greuze.
13 mars 2025 @ 10:28
Passionnant.
Merci beaucoup.
13 mars 2025 @ 10:29
Le portrait du Prince Stanislas Poniatowski est juste incroyable, le visage, les étoffes…
13 mars 2025 @ 10:59
Merci Dame Regine, merci Patrick Germain pour ce grand article passionnant, accompagné de belles photos, salutations
13 mars 2025 @ 11:38
Une question me vient à l’ esprit: quelles étaient les langues parlées par Elizabeth Vigee-Lebrun? (Désolée pour l’ accent manquant.)
13 mars 2025 @ 13:12
Je pense qu’elle parlait, outre sa langue maternelle, un peu d’italien. mais à l’époque toute la haute société parlait français.
13 mars 2025 @ 12:35
Merci beaucoup Patrick Germain. Une vie riche en rencontres, mais il semble qu’ Elisabeth n’ aie pas eu une vue exacte de la Russie. Seulement le rêve auprès de personnes très riches. Ses tableaux sont vraiment superbes de finesse.
13 mars 2025 @ 13:15
Elisabeth Vigée-Lebrun n’avait aucun intérêt pour ce qui n’était pas de son monde. Elle ne pouvait connaître la vrai Russie, dont elle ignorait tout, y compris sa peu nombreuse, mais riche, classe bourgeoise.
Elle a passé sa vie dans les cercles aristocratiques et royaux. Et riches !
13 mars 2025 @ 12:54
Le français était à l’époque la langue la plus courante dans les cours européennes, l’anglais de l’époque finalement…Et particulièrement en Russie, où chez de nombreux aristocrates, le français était appris dès le berceau, avant même le russe. J’ignore si EVL parlait d’autres langues que le français, mais elle ne devait en aucun cas avoir du mal à se faire comprendre !