Secrets d’Histoire jeudi 12 juillet 2018 à 20h55 sur France 2 aura pour sujet « Madame Royale, l’orpheline de la Révolution« . En voici le descriptif : « Dans ce nouvel épisode inédit de Secrets d’Histoire, Stéphane Bern nous emmène à Versailles, dans un coin de paradis, le hameau de la reine, afin de découvrir l’incroyable destinée de Marie-Thérèse de France. C’est ici, dans ce lieu magique qu’est le château de Versailles, que la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, leur premier enfant, a grandi. Un don du ciel dans la vie d’un couple qui, jusqu’alors, ne parvenait pas à donner la vie.
Au fil de sa longue existence, Marie-Thérèse de France a porté bien des noms : Madame Royale, Mousseline la Sérieuse, Charlotte Capet, la duchesse d’Angoulême, la comtesse de Marnes, et même, pour les esprits les plus fantaisistes, la comtesse des Ténèbres. Tous ces patronymes sont autant de repères dans un parcours inimaginable.
Traversant des époques de profonds changements, la petite princesse, devenue dauphine de France, est marquée au fer rouge par la Révolution, Reine manquée qui passera plus de quarante années en exil à travers l’Europe. » (Merci à Anne)
Robespierre
9 juillet 2018 @ 08:35
je ne vois pas ce que je pourrais apprendre de plus sur la duchesse d’Angoulême. Mais je regarderai avec plaisir les endroits un peu confidentiels ou Stephane B nous entraîne toujours.
Stephane G.
9 juillet 2018 @ 15:15
oui on va peut être voir Mittau et Froshdorf, certainement même!
Naucratis
9 juillet 2018 @ 17:49
Vous n’apprendrez sans doute rien avec cette émersion, moi non plus d’ailleurs. Toutefois, je crois que beaucoup de Français ignorent tout de cette princesse/reine de France et, pour cette raison, cette émission fera œuvre utile.
bételgeuse70
9 juillet 2018 @ 08:40
Rien de plus que ce que l’on connaît déjà, le sujet ayant été traité maintes fois par des historiens. Seul le cadre aura un peu d’originalité.
Francois
9 juillet 2018 @ 08:52
Un des personnages les plus dramatiques de l’histoire
Cette Princesse ne fut jamais heureuse
Et quel poids que de porter le deuil de l’histoire
Aude Cambra
9 juillet 2018 @ 21:33
Pour moi se qui serais plus interessent c’est de parler de la famille royal en général des sujet oublier il dois bien en avoir comme le debut du regne de sons pere louis 16 ou sa vie de sa nécence a sa mort
Karabakh
10 juillet 2018 @ 12:53
Je propose une émission sur tout ce que le bon roi Louis XVI et sa famille ont apporté à la langue française. Vous en avez besoin.
Bernadette
9 juillet 2018 @ 09:05
La vie d’une malheureuse jeune femme victime survivante de la révolution et qui doit vivre avec ses souvenirs ! Je regarderai certainement malgré tout…j’aime bien cette émission et le talent de conteur de S.Bern.
Pierre-Yves
9 juillet 2018 @ 09:09
Elle est surtout la seule rescapée d’une tragédie.
Si Boris Cyrulnik avait existé vers le fin du XVIIIème-début XIXème, il l’aurait sans doute prise en consultation.
Sylvie Vailland
9 juillet 2018 @ 09:34
Merci Anne?
ET 45
9 juillet 2018 @ 10:26
Une très bonne idée un secret d’Histoire consacrée à cette Princesse qui a vécu de terribles épreuves. Le portrait des enfants est très émouvant.
Beetham
9 juillet 2018 @ 12:33
Stephane Bern se sera inspiré du beau livre de Sylvie YVert. Et les enfants de Marie Antoinette sont magnifiques par Vigée Le Brun
Annmaule
9 juillet 2018 @ 11:07
Mais comment a t elle pu survivre a une pareille destinee.?
Aude Cambra
9 juillet 2018 @ 21:35
Elle a etait echanger contre d’autre prisonniers
Robespierre
9 juillet 2018 @ 12:09
j’aimerais savoir pourquoi, dans l’âge adulte, elle n’aimait pas sa mère. N’en parlait jamais, et j’ai lu une anecdote où un royaliste lui a offert un medaillon avec les cheveux de Marie Antoinette, et elle l’aurait jeté au feu. Elle révérait son père, mais sa mère, c etait lettre morte. Pourquoi ?
Robespierre
9 juillet 2018 @ 18:37
je crois avoir lu dans le temps que Louis XVIII avait fait croire à sa nièce Marie-Thérèse que le petit dauphin, Louis XVII, était le fils de Fersen. Ce que personnellement je ne crois pas. Mais cet homme avait tellement trempé dans des calomnies pour couler Marie-Antoinette dans l’opinion publique, que je le crois capable de ce genre d’allégations.
Karabakh
10 juillet 2018 @ 12:59
Effectivement, Marie-Thérèse a longtemps (peut-être toujours après la Restauration) que « Louis XVII » était le fils de Fersen. En jeune femme pieuse, elle en a donc tenu rigueur à sa mère ; c’est aussi pour cette raison qu’elle n’a jamais accordé beaucoup d’attentions aux prétendus enfants du Temple, ne voulant pas prendre le risque de reconnaître un enfant issu d’une relation adultérine – et cela même si l’histoire a consacré sa prudence.
Karabakh
10 juillet 2018 @ 13:11
Naturellement, c’est une des explications au comportement de Marie-Thérèse envers la mémoire de sa mère et aussi celle de son frère. Il y a d’autres explications (versions). Cette femme reste un mystère.
Jérôme
10 juillet 2018 @ 17:55
Ce que vous écrivez à propos de Louis XVIII me semble tout à fait envisageable Robespierre. Le comte de Provence était plus intelligent que ses deux frères mais c’était une vraie teigne. Non content de mépriser Louis XVI, il détestait Marie-Antoinette. Il fit beaucoup de tord au couple avant 1789 et je ne serais pas surpris qu’il ait osé dire à Madame Royale que Louis XVII était fils du comte de Fersen. Ce que, tout comme vous, je ne crois pas.
SYLVE
9 juillet 2018 @ 12:45
Encore lui ! Bern à la »lanterne » :-) Enfin il y va sans doute déjà, chien zélé de son maître ….
On sait déjà en effet tout de Mousseline etc…
marianne
10 juillet 2018 @ 16:42
??? Quelle mouche vous pique, Sylve ?
camille
9 juillet 2018 @ 14:23
Toujours une belle emission de S Berne, qui nous fais decouvrir des endroits souvent interdis, au grand public, et Madame Royale est une personne attachante
COLETTE C.
9 juillet 2018 @ 14:54
Je regarderai cette émission, car, présentée par Stéphane BERN, c’est un plus.
Jps
9 juillet 2018 @ 15:13
Comme les survivants des camps et dans de meilleures conditions
Marcel
9 juillet 2018 @ 15:33
La « comtesse des Ténèbres » est une femme dont l’identité demeure, à ce jour, inconnue et qui vécut, vêtue de noir et voilée, à Hildburghausen (duché de Saxe-Hildburghausen, aujourd’hui en Thuringe) de 1807 à sa mort en 1837 ; son comportement et la dissimulation de son visage sont à l’origine de diverses théories sur son identité. Personne ne connaissait son identité, mais comme elle était toujours voilée, elle fut surnommée « la Comtesse des Ténèbres ».
Cette énigme fut pendant longtemps liée à Marie-Thérèse de France, fille de France, alias Madame Royale, fille aînée du roi de France Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette d’Autriche. L’identité de Marie-Thérèse et de la duchesse d’Angoulême fut cependant discutée par de nombreux historiens, arguant que les deux facettes de la princesse seraient en réalité deux femmes différentes. Dès le XIXe siècle, dans des familles souveraines d’Allemagne, apparaît en effet la rumeur selon laquelle une substitution aurait permis à Marie-Thérèse de se retirer du monde, tandis qu’une autre personne aurait pris sa place auprès de Louis XVIII et au sein de la famille royale. Marie-Thérèse aurait été placée sous la protection d’un diplomate hollandais, Leonardus Van der Valck dit « Vavel de Versay » et aurait vécu en sa compagnie, sous le nom de « comtesse des Ténèbres », tout d’abord à Hildburghausen (duché de Saxe-Hildburghausen, puis au château d’Eishausen à 7 kilomètres d’Hildburghausen jusqu’à sa mort en 1837.
Si de nombreux éléments semblaient accréditer cette thèse, défendue par certains historiens, les analyses ADN ont démontré qu’il ne pouvait y avoir identité de personnes entre la Comtesse des Ténèbres et Madame Royale ; l’énigme n’a cependant toujours pas, à ce jour, été résolue.
En 1803, apparaît en Allemagne un couple étrange. La femme est totalement vêtue de noir, le visage dissimulé d’un épais voile noir, avec un compagnon et un cocher (nommé Scharre) qui lui témoignent un immense respect. L’homme, quant à lui, se fait appeler le « comte Vavel de Versay » mais il n’est pas allemand puisqu’il s’agit en réalité d’un Hollandais du nom de Leonardus Cornelius Van der Valck, né le 22 septembre 1769 à Amsterdam, fils d’Adianus Van der Valck et de Maria Johanna van Moorsel, dont le cursus l’a mené à être secrétaire à l’ambassade de Hollande à Paris de juillet 1798 à avril 1799.
Lors de l’inventaire à sa mort on constatera que le linge de la « dame » était brodé de fleurs de lys. Cette « dame » est habillée de vêtements noirs, de voiles sombres et de gants foncés, ce qui lui vaut — et aujourd’hui encore — le surnom de « comtesse des Ténèbres » (en langue allemande, Dunkelgräfin) donné par Karl Kühner, fils du pasteur Heinrich Kühner avec lequel le comte Vavel de Versay avait entretenu une correspondance fournie1.
Résidences itinérantes (des années 1790 à 1807)
En juin 1803, le couple arrive à Ingelfingen, petite principauté des princes de Hohenlohe située dans le Wurtemberg auquel elle fut plus tard incorporée (des recherches menées par les historiens ont établi que le comte était très lié à la famille Hohenlohe-Bartenstein). Il reçoit un abondant courrier, entretenant notamment une correspondance nourrie avec la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, épouse du duc d’Enghien, qui demeure à Ettenheim (duché de Bade).
Le 17 mars 1804, au lendemain de l’arrestation du duc d’Enghien, le couple quitte précipitamment Ingelfingen puis se réfugie en Wurtemberg. Le comte et la « dame » résideront quelque temps à Gerlingen, non loin de Stuttgart.
En 1806, le couple séjourne dans un château isolé près de Leyde, en Hollande.
Résidence à Hildburghausen (1807-1845)
Le 7 février 1807, le mystérieux couple s’installe à Hildburghausen, en Thuringe, où il bénéficie de la protection des souverains locaux, le duc Frédéric Ier de Saxe-Hildburghausen et son épouse, Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, nièce de l’amie d’enfance de Marie-Antoinette. La duchesse Charlotte s’intéresse personnellement au couple, facilitant leur logement successivement chez divers notables de la ville (« Hôtel d’Angleterre », pavillon ducal, maison Radefeld).
La vie quotidienne du couple est organisée autour de la protection de la dame : nul ne doit l’approcher, ni tenter de voir son visage qu’elle dissimule sous d’épais voiles noirs. Johanna Weber, la cuisinière attachée au couple à Eishausen », se voit interdire l’accès aux pièces de la maison autres que la cuisine. Le couple effectue de nombreuses promenades en voiture2.
Installation à Eishausen
En 1810, la couronne d’Hildburghausen hérite des biens du baron de Hessberg, parmi lesquels figure le château d’Eishausen, situé à sept kilomètres d’Hildburghausen. Le 14 octobre 1810, ce château est loué, par l’administration des Domaines, au sénateur Andreae qui le sous-loue au comte Vavel de Versay. Le bail du château sera renouvelé chaque année jusqu’à la mort du comte en 1845, avec l’autorisation des souverains successifs.
Le château ressemblait aux propriétés seigneuriales : une grande maison à trois niveaux, un bloc carré et massif auquel on pénètre par deux perrons. Il était situé près de la grand-route de Cobourg, au-delà de la rivière Rodach, à l’extrémité du village ; une allée de marronniers — qui existe encore — menait du château au presbytère. En 1873, lors de sa démolition, on découvrira un souterrain partant des caves du château et aboutissant à un bois, situé non loin de là… Ce souterrain, qui fut bouché lors des travaux de démolition, aurait permis à la famille ducale d’Hildburghausen de rendre anonymement visite au couple (hypothèse non prouvée – la famille régnante n’a jamais visité le couple à Hildburghausen, encore moins à Eishausen).
Le couple résidera définitivement à Eishausen, pratiquement coupé du monde, et selon un train de vie princier avec par exemple des vins de grands crus, des liqueurs, des toilettes de Paris, de l’agneau pascal, des légumes de Bamberg.
La dame loge au second étage du château, dans un appartement donnant à l’est et au sud tandis que le comte loge dans un autre appartement, ouvrant au nord et au sud ; elle ne sort presque jamais, sauf pour se promener dans un enclos près du château.
En 1826, à la suite de la réorganisation des duchés saxons, le duché d’Hildburghausen est incorporé au duché de Saxe-Meiningen : les nouvelles autorités reprendront à leur compte les mêmes mesures de protection envers le comte Vavel de Versay et sa compagne que celles prises précédemment en s’abstenant, notamment, de vérifier leurs papiers.
La dame décède le 25 novembre 1837, au château d’Eishausen, sans prêtre ni médecin, veillée seulement par Vavel de Versay. Elle est inhumée — civilement — trois jours plus tard au Jardin de la Montagne, petite colline surplombant Hildburghausen. La cause de son décès est inconnue3.
La tombe sera ouverte le 8 juillet 1891 et les restes seront identifiés comme étant ceux d’une femme. Le docteur Lommler, chargé d’établir le certificat de décès, affirma que la défunte devait avoir une soixantaine d’années et que son visage présentait une ressemblance frappante avec celui de la reine Marie-Antoinette. Grâce à une discrète intervention du duc Bernard Erich de Saxe-Meiningen-Hildburghausen, l’ensemble des biens de la succession, principalement des effets vestimentaires, fut remis au comte Vavel de Versay.
Le comte Vavel de Versay décède le 8 avril 1845 et est inhumé au cimetière d’Eishausen.
L’examen de ses papiers personnels, après son décès, révèlera l’identité de la « dame » : Sophie Botta, 58 ans, célibataire, ayant des origines westphaliennes ; en dépit des minutieuses recherches effectuées par les historiens français et allemands, il ne fut retrouvé aucune trace de Sophie Botta dans les registres de Westphalie.
Une affaire d’identité
Le mystère d’Hildburghausen repose sur une double question essentielle : qui pouvait être cette « dame » et pourquoi fut-elle volontairement recluse loin du monde dans ces conditions ? Sur ces points, les historiens qui ont étudié l’« affaire » tiennent pour acquis les éléments suivants :
l’énigme de Hildburghausen consiste en un secret de très grande importance et qui devait être gardé à tout prix ;
l’objet de ce secret était la « dame » qui était née vers 1778 ;
le couple ducal de Hildburghausen connaissait l’identité de l’étrangère et savait par conséquent les raisons de sa retraite ;
la dame n’était pas séquestrée contre sa volonté par son compagnon ;
les moyens extraordinaires employés pour garder ce secret en soulignent l’importance.
L’hypothèse de Marie-Thérèse de France
L’identité de la Comtesse des Ténèbres et de Marie-Thérèse de France a été, pendant plus d’un siècle, le cœur de l’énigme ; les analyses ADN ont aujourd’hui complètement écarté cette hypothèse, depuis longtemps réfutée par de nombreux témoins et historiens.
Selon certains historiens, plusieurs éléments peuvent accréditer la thèse selon laquelle cette mystérieuse femme était Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI :
Malgré l’épais voile noir qui le dissimulait, le visage de la comtesse fut aperçu à deux reprises, outre le fait qu’il fut exposé au regard de ceux qui assistèrent à ses obsèques. Tous ceux qui le virent, et qui furent ultérieurement mis en présence de portraits de la reine Marie-Antoinette ou de portraits de Marie-Thérèse peints avant 1795, jurèrent de bonne foi qu’ils reconnaissaient, en ces deux femmes, les traits de la mystérieuse comtesse.
Les faits physiologiques sont en effet particulièrement troublants : autant Marie-Thérèse et la comtesse des Ténèbres présentaient de grandes similitudes physiologiques avec Marie-Antoinette, autant la duchesse d’Angoulême ressemblait indubitablement à Louis XVI et ne présentait aucune des caractéristiques physiques de Marie-Antoinette.
La duchesse d’Angoulême adoptera, sous la Restauration, une attitude qui ne sera pas sans rebuter tous les anciens familiers de Versailles : rejetant systématiquement tout souvenir de Marie-Antoinette (dont elle refusera d’honorer la mémoire), elle exclut systématiquement de la Cour et de son entourage toutes les personnes qui, avant la Révolution, avaient fréquenté la famille royale. Son caractère s’inscrira en contradiction avec tous les principes d’éducation et de bonté inculqués par Louis XVI et Marie-Antoinette à leurs enfants.
De nombreux graphologues ont comparé les lettres écrites par Marie-Thérèse pendant sa captivité au Temple, avec celles écrites ultérieurement par la duchesse d’Angoulême et ont conclu que ces lettres ne pouvaient émaner de la même personne.[réf. nécessaire]
Matériellement
De nombreux éléments de la vie de la comtesse, à Eishausen, indiquent son appartenance à une famille royale, voire sa proximité avec la maison de Bourbon : linge marqué de fleurs de lis, train de vie particulièrement élevé, et surtout protection systématique et pointilleuse des autorités : d’abord, de la part de la famille ducale de Saxe-Hildburghausen puis, à partir de 1826, de la part de la famille grand-ducale de Saxe-Meiningen-Hildburghausen.
Un certain nombre d’éléments semblaient donc indiquer que la duchesse d’Angoulême ne pouvait, ni physiquement, ni psychologiquement, être Marie-Thérèse de France. En revanche, de lourdes présomptions pesaient sur l’identité entre cette dernière et la « comtesse des Ténèbres », accentuées par le contenu des correspondances entre les diverses maisons régnantes d’Allemagne (Saxe-Meiningen-Hildburghausen, Saxe-Altenbourg, Mecklembourg-Schwerin, Wurtemberg, Hanovre), la plupart de ces familles étant convaincues que la « comtesse des Ténèbres » était la fille légitime de Louis XVI et de Marie Antoinette. Si tous les documents ont été détruits avec soin, c’est que la révélation de la vérité aurait risqué de bouleverser l’Europe, en contrecarrant de trop grands intérêts. Cette position fut également confirmée par les descendants naturels du duc de Berry, fils de Charles X.[réf. nécessaire]
La théorie de la substitution de personnes
L’identité de Marie-Thérèse de France et de la « comtesse des Ténèbres » ne peut se fonder que sur une substitution de personnes : au lieu d’être remise à l’Autriche en échange de prisonniers français, le 26 décembre 1795, Marie-Thérèse se serait vu substituer une autre personne sur le chemin entre Bâle et Vienne, qui aurait alors pris sa place à la cour d’Autriche, puis au sein de la famille royale de France4.
Le Registre des Enfants de France indique qu’une certaine « Ernestine Lambriquet » a été élevée avec Marie-Thérèse : les deux fillettes, nées à quelques mois d’intervalle, sont élevées comme des jumelles ; en toutes circonstances, Ernestine est aux côtés de Marie-Thérèse et bénéficie du même train de vie et des mêmes dépenses (pension, robes, appartement, éducation) que la princesse. Les Archives nationales témoignent ainsi que Marie-Philippine Lambriquet recevra une pension annuelle, laquelle sera à sa mort reversée à sa fille. C’est Ernestine Lambriquet qui aurait été substituée à Marie-Thérèse, avant l’échange de Huningue, et serait devenue duchesse d’Angoulême. Louis XVIII et Charles X auraient été, bien entendu, informés et auraient joué le jeu, ce qui explique pourquoi la fausse Marie-Thérèse aurait été mariée à son cousin Louis-Antoine, futur prétendant Louis XIX, lequel était en outre incapable de procréer.
Les raisons de la substitution étaient inconnues : selon certains, Marie-Thérèse aurait voulu se retrancher du monde pour vivre dans le souvenir de ses parents ; on a pu également envisager une forme de neurasthénie plus ou moins aiguë, un délabrement nerveux, ou encore un déséquilibre psychologique grave, consécutif aux graves traumatismes subis en pleine adolescence, pendant ses années d’emprisonnement et de terreur ; selon d’autres, elle aurait été écartée du monde pour que l’on puisse s’assurer de son silence quant à l’évasion de Louis XVII.
Lors du voyage de Madame Royale vers Vienne, le prénom écrit sur son passeport était Sophie : elle était désignée comme Sophie Méchain, nom du gendarme qui l’accompagnait et la faisait passer pour sa fille.
Réfutation
Divers éléments sont cependant venus réfuter la thèse de la substitution de personnes et écarter l’hypothèse selon laquelle la « comtesse des Ténèbres » et Madame Royale ne seraient qu’une seule et même personne.
Le comte de Fersen confirme et reconnaît bien Marie-Thérèse comme la fille de Louis XVI et Marie Antoinette5.
Monsieur Hue, fidèle serviteur de la famille royale, confirma également l’identité de Marie-Thérèse, de même que Pauline de Tourzel, amie d’enfance, et sa mère, Madame de Tourzel, ancienne gouvernante royale à Versailles, qui suivirent la famille royale de Versailles aux Tuileries.
Aussi, l’attitude de la duchesse d’Angoulême sous le Consulat et le Premier Empire confirme-t-elle son éducation royale. Une correspondance importante avec les différentes cours européennes mais aussi des membres de la famille royale atteste de l’importance du rôle de la « Nouvelle Antigone » dans la politique de retour au trône des Bourbons. Tant son rôle que sa stratégie politique sous la restauration prouvent l’origine de sa naissance. Pour des raisons politiques et d’expansion de la sphère d’influence de l’Autriche, l’empereur François II du Saint-Empire souhaitait marier l’archiduc Charles avec sa cousine Marie-Thérèse, et l’empereur des Français, bien informé, aurait sans nul doute refusé un tel mariage. [réf. nécessaire]
L’hypothèse selon laquelle Ernestine Lambriquet serait la fille de Louis XVI et de Marie-Philippine Lambriquet, choisie pour « tester » le bon résultat de l’opération du phimosis du roi, se heurtait, en outre, à un obstacle de taille : contrairement à une légende tenace, Louis XVI n’a jamais été opéré d’un phimosis, puisqu’il n’en était pas atteint, ce que les historiens Paul et Pierrette Girault de Coursac, dans leur important ouvrage Louis XVI et Marie-Antoinette : vie conjugale-vie politique (1990), puis l’historienne Simone Bertière, dans son ouvrage Marie-Antoinette, l’insoumise, ont définitivement prouvé.
Les autres hypothèses
En marge de l’hypothèse de Marie-Thérèse de France, d’autres candidatures ont été avancées :
Sophie Botta
Nom donné par le comte Vavel de Versay au décès de la « dame ». Malgré des recherches approfondies, il ne fut trouvé nulle trace d’une telle personne dans les registres de Westphalie. Aucune famille de Westphalie n’a d’ailleurs porté ce nom. Cependant, plusieurs Botta apparurent ensuite, dont un commerçant qui séjourna à Hildburghausen entre 1793 et 1805.
Une princesse de Condé
L’identité fut révélée par la reine Marie de Hanovre, (fille de Joseph Ier de Saxe-Altenbourg, petite-fille de Frédéric Ier de Saxe-Hildburghausen et de Charlotte de Mecklembourg-Strelitz) à sa dame de compagnie, Mme von Heimbruch.
Sophie von Botta, fille de l’empereur Joseph II, frère de Marie-Antoinette d’Autriche, et de son épouse morganatique la Comtesse Wilhelmine von Botta. Cette hypothèse trouve son fondement dans les Mémoires de la baronne d’Oberkirch5, qui précise que cette fille vivant coupée du monde à la cour de Versailles était « le portrait frappant et calqué de sa tante Marie-Antoinette. Plus tard, quand les soucis du gouvernement eurent un peu détourné Joseph de la jeune comtesse, la reine la fit venir à Versailles, elle y est encore. Elle habite, dans le parc même, une petite maison, donnée autrefois à la duchesse de Gramont. Elle y est seule avec sa gouvernante et ses domestiques. La reine et Madame Royale la voient souvent ; du reste, elle ne sort point et ne voit personne. On dit que Sa Majesté veut la doter et la marier richement ». Si la jeune fille fut élevée à Versailles, son trousseau lui fut fourni par la Couronne, et donc marqué aux fleurs de lys ; elle garda sûrement quelques souvenirs de son enfance à Versailles. Après la mort de Joseph II, et bien qu’issue d’un mariage morganatique, la jeune femme serait devenue son héritière légitime, situation qui déplaisait fort à la Cour de Vienne, et surtout à l’Empereur François II.
La résolution partielle de l’énigme
Ce n’est qu’en mai 2012 qu’une radio d’Allemagne centrale annonce la mise en place d’un projet pour la résolution définitive de l’énigme autour de la « comtesse des Ténèbres ». En effet, la radio Mitteldeutscher Rundfunk (MDR) de Thuringe (la MDR de Thuringe (de)), station d’émission du pays de Thuringe préparait un travail autour du cas de « Madame Royale », Marie-Thérèse de France.
Le projet scientifique interdisciplinaire a été initié à Hildburghausen dans le cadre de la résolution définitive de l’énigme autour de la « comtesse des Ténèbres » avec le même noyau d’auteurs et de scientifiques ayant travaillé sur le projet MDR « Le code de Schiller de Friedrich » afin de mettre un terme aux spéculations affirmant que la comtesse des Ténèbres serait en réalité la fille de France « Madame Royale », Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et de Marie Antoinette.
À cet effet, les comparaisons de portrait anthropologiques ainsi que les analyses génétiques ont été réalisées par l’équipe scientifique sur les dépouilles de la dauphine (anciennement duchesse d’Angoulême) dans le cloître Kostanjevica à Nova Gorica (Slovénie) et de la comtesse des Ténèbres à Hildburghausen. Bien que le tombeau eût déjà été ouvert en 1887, la ville d’Hildburghausen avait exprimé jusqu’ici des scrupules à l’égard de tels examens. Elle a cependant été intégrée dans ce projet et après avoir levé une décision de 2004, s’est montrée disposée à coopérer le 27 juin 2012, et d’accord avec l’exhumation des restes mortels pour un examen.
Wir möchten die Geschichte der Dunkelgräfin aufklären: Ist sie wirklich Madame Royal oder irgend eine andere Frau6.
— Eva Hempel, rédactrice responsable à la MDR de Thuringe (de) dans In Südthüringen.
« Nous voudrions éclaircir l’histoire de la comtesse des Ténèbres : s’agit-il bien de Madame Royale, ou d’une autre femme quelconque. »
Les résultats des tests ADN ont été publiés le 28 juillet 2014, révélant que la Comtesse des ténèbres ne pouvait être Madame Royale : l’ADN de la Comtesse était manifestement incompatible avec celui des Bourbons. Si l’hypothèse de Madame Royale est ainsi refermée, les autres candidatures ne sont pas encore écartées.
Le professeur Sabine Lutz-Bonengel de l’institut médico-légal du centre hospitalo-universitaire de Fribourg a cependant indiqué avoir trouvé une séquence d’ADN rare, grâce à laquelle les scientifiques ont toutes les chances de trouver le lien de parenté maternel de la Comtesse des Ténèbres. Le professeur Ursula Wittwer-Backofen de l’institut d’anthropolgie de l’université à Fribourg a également donné un visage à la Comtesse des Ténèbres, en reconstituant la physionomie du crâne qui avait été trouvé dans la tombe d’Hildburghausen, parvenant à la conclusion selon laquelle les proportions du visage reconstitué ne ressemblent pas aux portraits de Marie-Thérèse. Il est à noter que le visage présenté ressemble plutôt à un visage d’homme et que la scientifique s’est servie comme base du personnage en cire de Madame Royale à Londres et qu’elle n’a jamais pris en compte aucun portrait, ni dessin originaux de Marie Antoinette.
marianne
10 juillet 2018 @ 17:06
Merci Marcel , c’ est très interessant .
Jérôme
10 juillet 2018 @ 17:44
Merci et bravo Marcel. Très intéressant.
DEB
11 juillet 2018 @ 12:33
Merci Marcel.
Naucratis
9 juillet 2018 @ 17:50
Malheureuse princesse, trahie tant de fois par ses cousins Orléans. Honte à eux !
Gérard
12 juillet 2018 @ 13:11
Je suppose que vous pensez aux Orléans jours et nuits Naucratis !
Val Riicher
13 juillet 2018 @ 14:00
Effectivement Gérard,
Mais, par chance, il nous dispense de ses observations sur les Allemands !
Rendre les enfants responsables des crimes des parents est détestable.
Cela s’apparente plus à la vengeance qu’à la justice.
marianne
9 juillet 2018 @ 18:04
Ce portrait est superbe, et …poignant !
Charlotte AL
9 juillet 2018 @ 21:59
On ne va certainement rien apprendre de nouveau sur « Mousseline la Sérieuse » cette appellation donnée par sa mère, je crois, la résume assez bien.
« Mousseline », la légèreté d’une époque que l’on croyait devoir être éternelle.
« Sérieuse », comme une prémonition du feu qui couvait et que l’on ne voulait voir.
Ce sera tout de même intéressant de voir cette émission qui mettra en situation l’enfance de Marie Thérèse Charlotte à Versailles et puis son parcours qui l’a menée jusqu’aux marches du trône.
Mais c’est le portrait de la femme que j’aimerais découvrir, alors, attendons !
Robespierre
10 juillet 2018 @ 13:00
C’est elle hélas qui a installé durablement la pudibonderie et la bondieuserie aux Tuileries. L’Etiquette de l’Ancien Régime est revenue en force. Elle avait une voix désagréable et rauque (bien que toutes les voix rauques ne soient pas désagréables…). Elle était consciente de son rang et elle est la dernière princesse a avoir eu des dames nobles pour la servir. Elle ressemblait à son père et n’était pas belle.
Elle ne brillait pas par sa largeur de vue et était aussi ultra que son oncle Charles X. On dit que son mari était impuissant et que le machiavelique Louis XVIII le savait quand il arrangea le mariage. Mais mari et femme s’entendaient bien et le mari adorait sa femme.
Charlotte AL
11 juillet 2018 @ 21:03
Merci Robespierre !
Je n’ai pas non plus d’elle une image disons très « ouverte »
Bon j’attends de voir l’émission on en reparle ?
Xenia
9 juillet 2018 @ 22:41
Une enfance heureuse, une adolescence terrible de souffrance, de douleurs, une vie longue et triste, un destinn tragique marque a jamais dans son coeur, meme si elle a vecu heureuse aupres de son epoux.
Karabakh
10 juillet 2018 @ 13:18
En effet, ce documentaire ne nous apprendra rien de plus sur Marie-Thérèse de France, outre qu’elle fut une victime de la Révolution. Les faits et les actes rapportés sont ceux que l’on connait déjà, les théories soulevées, celles déjà entendues et ré-entendues.
J’aimerais qu’un jour, une émission opère une analyse sérieuse des différentes hypothèses circulant autour de la princesse du Temple, et confrontent les conclusions possibles sur l’identité de la duchesse d’Angoulême, son existence entre sa libération de prison et sa réapparition sous la Restauration, son rejet des souvenirs de Marie-Antoinette et Louis-Charles, etc.
Mais ça ne sera pas cette émission là.
Bernadette
10 juillet 2018 @ 15:07
J’ai lu quelque part, je ne sais plus où, que le duc d’Angoulême ne pouvait avoir d’enfants, et que ce serait la raison pour laquelle on aurait « arrangé » ce mariage avec Marie-Thérèse… je ne sais quelle est la part de vérité, mais si c’est vrai, c’était plutôt ignoble…Sacrifier une vie pour maintenir la paix d’un royaume bien fragile, ou plutôt pour favoriser quelques ambitions ? Quelqu’un peut il confirmer ou infirmer cela ?
.Bon, si malgré tout, elle a été heureuse avec son mari, tant mieux, c’est le principal, mais c’est une bien triste vie !
Robespierre
10 juillet 2018 @ 16:34
Louis XVIII avait terriblement besoin de l’ « orpheline du Temple » pour asseoir son pouvoir. Donc le mariage avec le cousin germain était pour lui primordial. Que le jeune homme fût impuissant, il n’en avait rien à cirer dans ses plans politiques. Quand la famille revint à Paris après la chute de Napoléon tout se passa comme prévu. Les badauds étaient émus de revoir la fille des souverains martyrs, et Louis XVIII misa à fond sur cet attendrissement. Marie-Thérèse ne fut jamais mère mais le nouveau roi fut content et resta roi jusqu’à sa mort.
Bernadette
12 juillet 2018 @ 14:33
Merci Robespierre ! Cela confirme mon opinion sur ce roi !
marianne
10 juillet 2018 @ 17:29
Vous semblez tous tenir pour acquis qu’ on n’ apprendra rien sur Madame Royale .
Sauf si on ne s’ y est jamais interessé … ce qui est mon cas !
C’est ce magnifique portrait par Mme Vigée-Lebrun qui a fait que …
Cette artiste exceptionnelle est en effet une de mes peintres préférés , puis j’ ai lu vos commentaires et maintenant j’ ai hâte de voir cette émission .
Merci à tous .
Emma du Midwest
11 juillet 2018 @ 08:01
Karabakh, avez-vous entendu parler de dyslexie de tolérance et d’acceptation des différences ?
Karabakh
11 juillet 2018 @ 20:17
Oh oui, j’en ai entendu parler (les trois) et donc, sur la première, je peux vous confirmer que ce que j’ai relevé n’est pas l’expression d’une dyslexie mais bien d’une négligence crasseuse de la langue française. Ce n’est pas non plus une affaire de pratique de la langue par une personne étrangère ; les non-francophone de naissance soignent leur expression et les erreurs qu’ils peuvent commettre, malgré leurs efforts et sans le faire exprès, sont typiques, donc immédiatement remarquables. Quant à la tolérance et l’acceptation de la différence, je pense être parmi les mieux placés sur ce créneau ; c’est quelque chose que j’accepte très facilement, et même plus encore.
Gérard
12 juillet 2018 @ 13:14
Il n’empêche que si nos messages étaient signés et non anonymes il y aurait sûrement moins de correcteurs d’orthographe.
Karabakh
14 juillet 2018 @ 13:39
Le Roy Jean réglera le problème lorsqu’il montera sur le trône ; il faudra alors poster avec son véritable nom, sous peine de finir dans un cul de basse fosse.
Sarita
12 juillet 2018 @ 22:52
Laissez tomber Emma, c’est sans espoir. Attendons tranquillement le prochain changement de pseudo, la nouvelle identité sera peut être plus agréable.
Karabakh
14 juillet 2018 @ 13:40
Vous comptez en changer prochainement ?
Prévenez-nous, que nous soyons prêts à vous accueillir comme il se doit.
corentine
13 juillet 2018 @ 21:17
Un très beau documentaire sur cette princesse, fille de Louis XVI, soeur de Louis XVII, nièce de Louis XVIII et épouse de Louis XIX