Mardi 25 août 2015 à 20h55 sur France 2, l’Emission « Secrets d’Histoire » mettra à l’honneur Désirée Clary, reine de Suède. En voici le résumé : « Une ascension sociale extraordinaire ! Le fabuleux destin d’une petite Marseillaise, fille de négociant, qui monte sur le trône de Suède et devient reine, à la faveur d’un incroyable concours de circonstances…
Issue d’une famille bourgeoise, simple roturière, le destin de Désirée Clary la mène jusqu’au Palais Royal de Stockholm. Elle est la première souveraine de la dynastie Bernadotte régnant toujours en Suède, l’aïeule de l’actuel roi Carl XVI Gustav. Mais elle a également des héritiers en Norvège, au Danemark, au Luxembourg et en Belgique. Désirée incarne la grand-mère de l’Europe !
Sa réussite, elle la doit aux hommes qu’elle va aimer. Napoléon d’abord qui est son premier amant et avec lequel elle entretient, toute sa vie, une relation privilégiée. Jean-Baptiste Bernadotte ensuite, le grand rival de l’Empereur qu’elle épouse en 1798. Ce maréchal d’Empire devient à la suite de tractations secrètes et d’un lobbying mené de main de maître l’héritier du trône de Suède. Mais Désirée qui a grandi sur les bords de la Méditerranée ne parvient pas à s’acclimater aux rudes hivers du Grand Nord. Excentrique, refusant l’étiquette de la cour, elle montre un caractère entier et absolu qui la pousse à repartir en France, où elle vit une folle passion pour le ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, le duc de Richelieu…
A travers la vie de Désirée Clary, vous découvrirez les plus beaux palais suédois comme le château de Rosersberg, l’un des édifices néo-classiques les mieux conservés de Suède, la résidence de Rosendal, lieu intime du couple et le Palais Royal de Stockholm et sa magnifique galerie Bernadotte…
Avec la participation de Françoise Kermina (historienne et biographe de Désirée Clary), Franck Favier (historien et biographe de Jean-Baptiste Bernadotte), Patricia Bouchenot-Déchin (historienne), Emmanuel de Waresquiel, (historien), Marianne Molander-Beyer (historienne suédoise, spécialiste des relations entre la France et la Suède) » (Merci à Anne P.)
Shandila
22 août 2015 @ 06:24
Merci pour l’information, je serai devant la télé mardi soir. Un destin extraordinaire – surtout à l’époque – pour cette femme, mais fut-elle heureuse ? Il ne me semble pas…
JAusten
22 août 2015 @ 06:43
il me semble qu’elle a épousé Bernadotte par dépit, rejetée en quelque sorte par Napoléon. Il me semble aussi qu’elle n’a vraiment vécu en Suède qu’à la fin de sa vie.
Sa passion avec Richelieu était devenue tellement sauvage, peut-être essayait elle de trouver un encrage très loin hors de la Suède, qu’il ne savait plus quoi faire pour s’en débarrasser.
Cette émission promet plusieurs plaisirs : histoire, architectures, paysages, etc …
Robespierre
22 août 2015 @ 11:38
Non, elle n’a pas épousé Robespierre par dépit, parce qu’entre lui et Bonaparte il y a eu un autre prétendant. Je crois qu’il s’appelait Duphot et été tué à Rome lors d’un attentat. Bernadotte était bel homme et pouvait plaire à une jeune fille.
JAusten
23 août 2015 @ 10:29
petit vaniteux va :-))))))))
Corsica
22 août 2015 @ 17:30
La vie de Désirée Clary ne fut pas un long fleuve tranquille . Courtisée par Joseph Bonaparte qui lui préféra sa sœur, elle aurait pu être reine de Naples et d’Espagne ; fiancée à Napoléon qui la quitta pour Josephine, elle aurait pu être impératrice des Français ; il fallut la mort de son futur époux, le général Duphot, pour que finalement elle épouse le général Bernadotte, futur roi de Suède et de Norvège ! Le seul de son entourage dont la destinée royale ne fut pas éphémère ! Quand on réalise ce qu’il a fallu de hasards de l’époque et de l’amour, on se dit qu’elle a vraiment eu un destin hors du commun ! Fut-elle heureuse, ça c’est une autre histoire .
Cosmo
23 août 2015 @ 11:34
Et sa descendance, chère Corsica, est sur tous les trônes européens, encore existant, Royaume-Uni mis à part.
Amicalement
Cosmo
Corsica
23 août 2015 @ 23:50
Effectivement, cher Cosmo, et c’est ce qui rend le destin de cette fille de riche négociant encore plus extraordinaire !
Amicalement
Corsica
will34
25 août 2015 @ 18:38
Bonjour, Cosmo,
Sauf également l ‘Espagne, les Pays Bas, Monaco et le Liechtenstein…
Bien cordialement,
Dame Tartine
23 août 2015 @ 15:38
Je ne crois pas qu’elle ait été malheureuse. Peut-être vexée et blessée dans sa jeunesse par l’abandon du jeune Bonaparte, mais si vous lisez les lettres de ce dernier, elle ne lui écrivait pas souvent et était devenue un peu distante, car elle se demandait si elle était tombée sur le bon cheval. L’ascension de Bonaparte dut l’étonner mais elle n’eut qu’à s’en louer car après cela, son pain fut toujours cuit, et bien cuit, foi de Dame Tartine. Elle eut de la chance de pouvoir sejourner dans son bel hôtel particulier jusqu’au mariage de son fils Oscar sans que son mari l’oblige à a rejoindre en Suède. . Elle pouvait y recevoir ses amis et les lettres de Bonaparte se trouvaient dans un coffret dans son salon, car elle était fière d’avoir été le premier amour de l’Empereur. Elle aimait vivre à Paris. Elle retourna à Stockholm pour le mariage et y resta. Pour toutes sortes de raisons, elle ne refit jamais la traversée en bateau. Elle trouva peut-être dans la vie familiale avec fils, belle-fille et petits-enfants un nouveau bonheur. Pour moi, c’est une femme qui a eu dans sa vie plusieurs phases, plutôt heureuses. Mais on n’est jamais à l’abri d’un coup de folie,même dans les vies les plus sages et l’obsession pour le duc de Richelieu le démontre. Dans sa vie lisse et paisible, l’épisode Richelieu est comme un incident de parcours.
Ma mère fascinée par Désirée m’a raconté un tas d’anecdotes. Elle avait vu un film sur elle, où jouait Marlon Brando et un autre réalisé par Sacha Guitry et lu plusieurs lives sur le couple suédois Quelqu’un de sa famille descendait d’un membre de l’entourage de Bernadotte. Elle me disait que Désirée était une redoutable femme d’affaires et gérait ses comptes au sou près. Après tout, elle était la fille d’un riche negociant et avait une tête aux chiffres.
Je ne crois pas que j’apprendrai beaucoup de Stephane Bern, mais je verrai de beaux châteaux et des portraits. Donc mardi devant ma television.
A part ça Corsica, je pense qu’il y a des gens nés sous une bonne étoile. Et le contraire….
Corsica
23 août 2015 @ 23:46
Elle devait être née sous une très bonne étoile ! Sans l’épopée napoléonienne, rien de cela n’aurait été possible . Bonne semaine.
Lisabé
22 août 2015 @ 07:39
Quelle épopée!…Une vie digne d’un roman,qui fera sans doute une superbe émission de Stéphane Bern…merci pour ce rendez-vous.
Robespierre
22 août 2015 @ 07:42
Je veux voir cette émission. J’ai lu des livres à ce sujet et veux voir les endroits où la vie de Désirée s’est passée. Napoléon à la fin de sa vie, je crois me rappeler, dit que son idylle avec Désirée ne fut pas platonique et le résumé ci-dessus a raison de parler d’amant. A cause de sa soeur Julie, Désirée en un sens faisait partie de la famille puisque Joseph Bonaparte était son beau-frère. Napoléon fit tout le bien qu’il put à Désirée, même s’il n’aimait pas Bernadotte. Vivement mardi. J’a bien aimé l’émission sur madame de Sévigné cette semaine
Stella
24 août 2015 @ 13:15
Moi aussi, Robespierre, j’ai apprécié l’émission sur madame de Sévigné.
J’étais cependant très loin d’imaginer qu’elle fut à ce point une mère « abusive » !
J’ai aussi noté avec commisération qu’à l’époque, le seul moyen contraceptif était bien l’abstinence (avec, comme ce fut relaté, de voir le conjoint « s’égayer » ailleurs et tout ce qui peut en découler…Si j’ose dire…)
JULIA
22 août 2015 @ 08:14
Encore une belle soirée en perspective…je vais compléter mes connaissances sur la famille Bernadotte que j’apprécie beaucoup.
Ambassade
22 août 2015 @ 08:23
Je pense regarder cette émission. Merci Anne P.
Gibbs
22 août 2015 @ 09:02
Je serai devant mon écran !
Merci Régine
patricio
22 août 2015 @ 09:50
Merci pour l’info !
Cette émission promet d’être passionnante comme c’est souvent le cas avec Stéphane Bern et ses secrets d’histoire.
amitiés
patricio
flabemont8
22 août 2015 @ 11:21
Destin vraiment extraordinaire que celui de Désirée Clary , je regarderai cette émission avec plaisir !
Guyard
22 août 2015 @ 11:54
Sur les mariages royaux des Bernadotte, http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2013/12/07/integration-par-mariage-des-rois-de-suede-de-la-dynastie-bernadotte/
YVELISE
22 août 2015 @ 12:29
Moi aussi, je désire voir cette émission. Stéphane BERN est un incroyable narrateur.
Vivement mardi!
DENIS
22 août 2015 @ 13:08
Pourvu que Stéphane Bern n’ait pas , cette-fois-ci invité Michel de Decker à prendre la parole ! Ses commentaires régulièrement égrillards sont réellement insupportables …
Dame Tartine
23 août 2015 @ 09:54
Moi, ça ne me gêne pas les commentaries égrillards. Si c’est la vérité, pourquoi verser dans la pudibonderie ? J’ai vu l’émission sur la marquise de Sévigné, et ce que vous appelez comm’ égrillards expliquent pas mal de choses dans les rapports entre la marquise et sa fille.
Denis Père la Vertu, c’est original.
Lisabé
24 août 2015 @ 08:51
J’apprécie également beaucoup la liberté de langage jamais vulgaire de Michel de Decker.Et j’espère qu’il participera à cette émission.
Il y apporte un vrai plus avec les petites histoires de la grande Histoire….Secrets d’alcôves. ;-))Et si c’est drôle,tant mieux!
bianca
22 août 2015 @ 15:08
Moi aussi je regarderai cette émission, J’adore !!!
COLETTE C.
22 août 2015 @ 16:48
Je ne manquerai pas cette émission !
Danielle
22 août 2015 @ 19:41
J’avais prévu de regarder cette émission et le résumé ci-dessus ne fait que confirmer mon souhait.
J’espère que vous avez apprécié l’émission sur Mme de Sévigné ; pour ma part, connaissant le château de Bussy Rabutin, je visiterai ceux d’Epoisses et Bourbilly que je ne connais pas, bien que pas très loin de chez moi.
claudie
22 août 2015 @ 21:55
J’ai lu que Désirée était folle d’amour pour Richelieu mais que ce n’était pas réciproque et quand fait il n’ y a jamais eu de liaison entre eux!!
ladot Fabian
23 août 2015 @ 08:38
La parure de rubis de désirée subsiste toujours dans la collection danoise.. Aujourd’hui portée par Mary la princesse héritière… Ces parures traverses les décennies… Ce qui leurs donnent une valeur inestimable et un beau témoignage de l’histoire…
Ghislaine
23 août 2015 @ 17:12
Guyard très intéressant !
Corsica
23 août 2015 @ 17:52
Je viens de lire un article du Figaro sur le très séduisant Charles Louis, 8 ième duc d’Otrante et dernier descendant mâle de Fouché . A la mort de ce dernier, Désiré Clary demanda à son royal époux d’accueillir les deux derniers fils de l’ex ministre tout puissant de Napoléon, Armand et Athanase qui, plus tard, épousa la fille du maréchal Von Stedingk . Le frère de celle-ci étant décédé, elle hérita des biens de son pére dont un beau château, celui d’Elghammar, toujours dans la famille . Le beau duc de 29 ans est célibataire et cherche à fonder une famille . Avis aux internautes intéréssés .
Guyard
23 août 2015 @ 20:17
Sur le beau duc d’Otrante et son ascendance : http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2014/12/06/duc-pair-de-france-otrante/
JAusten
23 août 2015 @ 20:21
merci pour l’info Corsica. C’est un peu jeune pour moi, mais peut-être que Lady Chatturlante sera intéressée si toutefois elle devait commencer à se lasser de son dernier mari :-)
Dame Tartine
23 août 2015 @ 20:43
Les internautes intéressEs, Corsica ? Il s’agit du mariage pour tous, alors.
Corsica
24 août 2015 @ 12:29
Dame Tartine, effectivement, je n’ai pas employé le féminin car je m’adressais à tous les internautes susceptibles d’être intérésssés même si je pense que le jeune duc veut une descendance et que le mariage pour tous ne sera pas pour lui !
Corsica
24 août 2015 @ 12:31
Ce serait alors le quatorzième époux de notre infatigable Lady ! :):)
Corsica
24 août 2015 @ 12:33
Ce commentaire est mal placé car je répondais à Jausten .
Guyard
23 août 2015 @ 20:14
Désirée sera l’aïeule des princes du Nord de l’Europe comme le montre sa descendance : http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2015/08/23/secrets-dhistoire-desiree-clary-marseillaise-et-reine-de-suede/
Gérard
24 août 2015 @ 18:06
À la fin du XVIIIe siècle les armoiries de cette branche de la famille Clary à laquelle appartenait Désirée étaient « d’or, à une aigle au vol abaissé de sable, becquée et membrée de gueules, et un chef d’azur, chargé d’un soleil d’or que l’aigle regarde ». Tout un programme donc.
On lira avec profit sur cette famille : Luc Antonini, Une grande famille provençale : Les Clary : Désirée Clary et sa famille, Septèmes-les-Vallons, 2004, 478 p.
Les Clary sous la Révolution habitaient un vaste hôtel particulier dont l’entrée était au 70 rue de Rome et qui s’étendait jusqu’au 67 de la rue Saint-Ferréol parallèle, à environ 80 m de là. De cet hôtel malheureusement il ne reste rien car il fut détruit et son emplacement loti entre divers immeubles de rapport au cours du XIXe siècle. Comme beaucoup d’hôtels particuliers marseillais il devait comporter un jardin intérieur discret entre les deux rues. Ces deux rues étaient donc situées dans la paroisse Saint-Ferréol dans ce qui est aujourd’hui le quartier de la Préfecture qui à l’époque se situait tout près de deux portes du rempart de Louis XIV donc en limite sud de la ville dans un quartier qui devait venir le nouveau quartier bourgeois.
On se souvient que des billets de logements étaient donnés pour les hauts gradés dans des hôtels particuliers des villes et c’est ainsi que Napoléon Bonaparte et Bernadotte connurent la famille.
Le souvenir des Clary demeura Marseille aussi avec la Bastide Clary très au sud de la ville contre le massif de Marseilleveyre au bord de la mer au quartier de Montredon. Il s’agit d’une bastide assez simple aujourd’hui au 35 traverse de Carthage qui s’appela d’abord l’Aillaude car elle appartenait à Gaspard Aillaud avant d’être achetée par Jean-Baptiste Fléchon qui la céda son neveu Clary. C’est une bastide de 21 m sur 12 en forme de L avec un étage. La bastide fut achetée en août 1839 par Marie Eugénie Pastré 40 000 francs avec ses 13 ha aux quatre enfants d’Étienne François Clary le demi-frère de Désirée. La Bastide et les terres passèrent ensuite à l’un de cinq fils Jean-Baptiste Pastré et diverses parcelles du parc furent acquises par la Ville mais pas la bastide elle-même qui faisait partie du lot de Jean-Baptiste Pastré et était l’annexe du château Sanderval et qui est restée dans la famille Olivier de Sanderval descendante de Jean-Baptiste Pastré. Le souvenir de la comtesse Pastré à cet endroit-là est évidemment très familier aux vieux Marseillais puisque cette dame imposante et originale qui possédait donc plusieurs châteaux en ville et à la campagne, protégea les artistes, cacha des résistants et des Juifs pendant l’Occupation et tint une place de premier plan dans la cité. Elle était la belle-mère du prince Murat qui fut tué dans la Résistance et la grand-mère de l’actuel prince.
Zorro
25 août 2015 @ 09:24
Ca aurait été plus intéressant de consacrer une émission à son mari.
Mais bon, j’imagine que c’est moins romanesque…
Gérard
25 août 2015 @ 09:27
Sur la rue Saint-Ferréol le numéro 69 est le dernier vestige de l’hôtel de Clary, un immeuble de trois étages à trois fenêtres dont l’un des angles se signale par une colonne ionienne. Cet immeuble était la propriété personnelle de Nicolas Clary qui l’avait acheté après l’acquisition par son père de l’hôtel du 68 chemin de Rome le 16 mars 1753. L’hôtel de trois étages sur rez-de-chaussée comme l’hôtel de Nicolas et le jardin médian furent vendus définitivement et dans leur totalité en 1824.
François Clary était également propriétaire d’une autre bastide à Saint-Jean-du- Désert, aux portes orientales de Marseille, achetée en 1771 et vendue en 1801 au beau-frère de Julie le futur baron et maire de Marseille Anthoine de Saint-Joseph, bastide qui avait été achetée le 17 janvier 1771 pour 50 000 livres avec 6 hectares 35 ares de terres, vignes, arbres, cascade, fontaine, lavoir et puits, une bastide modeste, exposée au midi, percée de cinq fenêtres, élevée d’un étage. C’est dans cette maison qu’aurait été célébré clandestinement le mariage religieux de Joseph et de Julie en 1795 par un prêtre non jureur. D’autres disent que le mariage religieux a bien été célébré mais dans la chapelle du hameau, toujours existante, en août 1794 tandis qu’à Cuges on tient qu’il y fut célébré à la suite du mariage civil. On dit que la bastide a été détruite depuis bien qu’on désigne parfois sous ce nom une maison qui domine maintenant l’autoroute est.
L’une des sœurs Clary, Honorine, épouse Blait de Villeneufve avait loué à Cuges à l’est de Marseille le château de Julhans sur la route du col de l’Ange entre Cuges et Roquefort, un vaste bâtiment du XVIIe siècle. C’est pourquoi le mariage de Joseph Bonaparte avec Julie Clary se fit à Cuges.
Ce château était devenu pendant les événements d’Algérie la propriété de la C.A.S.O.C. (Caisse d’Assurances Sociales du Commerce de la Région de Constantine) et les héritiers de cette caisse, une association de rapatriés d’Algérie, l’ont emporté en justice à l’issue d’un long combat contre l’État algérien pour sa propriété.
François Clary fut échevin de Marseille en 1764. Cette fonction n’était pas anoblissante mais elle conduisait souvent à la noblesse. Les armoiries qu’il fit enregistrer pour lui-même étaient : « d’azur à trois épis d’or défaits, accompagnés d’un soleil d’or en chef et d’une lune d’argent en pointe », ce qui rappelait la clarté étymologique de leur nom et le blé dont ils faisaient commerce.
En ce qui concerne Bernadotte il n’était encore que simple fourrier lorsqu’il se présenta chez les Clary muni d’un billet de logement et il fut renvoyé avec une lettre pour son colonel dans laquelle François Clary, le père de Désirée, qu’il ne devait pas connaître puisqu’il mourut le 20 janvier 1794, expliquait qu’il ne souhaitait recevoir que des officiers.
Par ailleurs en ce qui concerne la première rencontre des Clary et des Bonaparte la tradition rapporte qu’elle ne se serait produite ainsi : le frère aîné de Désirée, Étienne, qui affectait des mœurs aristocratiques fut emprisonné sous la Terreur du 17 septembre 1793 au 10 mars 1794. Sa femme, Marcelle Guey entama alors des démarches auprès du représentant Antoine Louis Albitte de passage à Marseille et alla le voir avec sa petite belle-sœur Désirée. L’antichambre était emplie de solliciteurs et pendant la longue attente Désirée s’endormit. Quand elle se réveilla la pièce était déserte mais un homme entra et lui demanda ce qu’elle faisait là puis la reconduisit chez elle en lui demandant la permission de se présenter le lendemain chez ses parents, et c’était, dit-on, Joseph Bonaparte qui devint ainsi progressivement l’ami des Clary et qui demanda la permission d’épouser Désirée quand elle aurait 16 ans, le 8 novembre 1793. Mais Napoléon lui aurait alors déclaré : « Dans un bon ménage, il faut que l’un des époux cède à l’autre. Toi, Joseph, tu es d’un caractère indécis et il en est de même de Désirée, tandis que Julie et moi nous savons ce que nous voulons. Tu feras mieux d’épouser Julie. Quant à Désirée, elle sera ma femme. »
Francine du Canada
27 août 2015 @ 03:56
Merci Gérard; passionnant, comme toujours! Amitiés, FdC
Gérard
27 août 2015 @ 13:21
Merci Francine. Je vous embrasse.
Dame Tartine
26 août 2015 @ 08:40
J’ai bien aimé l’émission de S. Bern. Je n’avais pas compris que les Clary étaient si riches. Les deux filles Clary étaient d’excellents partis pour les deux frères Bonaparte… à cette époque 1794. Mais les choses évoluent, et la donne change. J’ai appris que Désirée etait tres amoureuse de son Bernadotte, du moins dans les débuts. Je la comprends, car je le trouve bel homme. Donc aucun mariage de dépit. On voyait des extraits du film Désirée qui date des années 50, Jean Simmons ravissante, et Bernadotte, c’est Michael Rennie, vraiment séduisant. De très rares extraits du film de Sacha Guitry, je crois. J’ai passé une bonne soirée. Pontecorvo, c’est exactement à mi chemin entre Rome et Naples. Dommage qu’on n’ai rien vu de cet endroit.
S. Bern parle d’une jalousie de la belle mère envers sa belle-fille, petite-fille de Josephine, c’est crédible. Elle veut jouer les reines de Suède quand Josefina entre en scène, pour ne pas qu’elle devienne première dame de Suède à sa place.
Il ressort de cette émission que Désirée etait tout de meme dans le fond une petite fille gâtée et capricieuse, derniere d’une fratrie de 9 enfants. N’en faisant qu’à sa tête.
JAusten
26 août 2015 @ 11:53
moi aussi j’ai bien aimé Dame Tartine. Les prises de vue du paysage m’ont enchantées ainsi que les châteaux int&ext. Je continue de penser que Désirée n’était pas heureuse : comme vous dites « gatée et capricieuse » : les choses se sont globalement rarement passées comme elle le voulait. Cela dit à son crédit, il apparaît toutefois que le pouvoir ne l’intéressait pas plus que ça : Napoléon la laisse et devient empereur, elle regrette l’homme mais pas la fonction – Bernadotte devient roi, elle retourne en France au lieu d’être reine
Gérard
27 août 2015 @ 18:22
Que pensait le roi Charles XIII avant de rencontrer Bernadotte ? Le roi Charles XIII était en 1810 sans enfants légitimes vivants. Il choisit pour héritier le prince danois Charles-Auguste d’Augustenbourg qu’il adopta la 7 janvier. Celui-ci avait 41 ans et était encore célibataire. Il mourut le 28 mai 1810 d’une congestion cérébrale. Les Puissances envisagèrent alors à la demande du roi le frère aîné du défunt, Frédéric-Christian II, prince de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustebourg qui avait des enfants mais qui paraissait manquer d’envergure aux Suédois. C’est alors qu’on commença à parler de Bernadotte. Il se disait qu’il était le candidat de l’empereur Napoléon. C’est ainsi que le général Adlercreutz (le comte Carl Johan) le 13 août 1810 alla trouver (Charles) Jean-Baptiste de Suremain (1762-1835), futur lieutenant général français et qui avait émigré en Suède en 1794 et était devenu l’ami du roi, pour lui demander de faire une démarche auprès de celui-ci afin qu’il propose lui-même le prince de Pontecorvo. Sans s’engager Suremain se rendit chez le roi le matin même. Il le trouva ayant mal dormi très préoccupé par sa succession. Il dit à Suremain :
« […] Pardieu ! Si l’empereur veut que je prenne un général français, il peut bien l’articuler plutôt que de vouloir me le faire deviner. Ne m’avez-vous pas dit qu’il n’aimait pas Bernadotte ?
– Oui, Sire, cela était si connu que l’hiver dernier, pendant mon séjour à Paris, on me conseilla de le voir très peu.
– Que pensez-vous de lui ? Gustave Mörner [le comte Mörner, chambellan privé] le porte aux nues.
– Il m’est impossible de juger des qualités essentielles d’un homme que je n’ai vu que sous des rapports de société ; quant aux qualités apparentes, il est bel homme, s’exprime avec une extrême facilité, est d’une grande politesse, a véritablement une tournure de grand seigneur.
– Rien qui sente la Révolution ?
– Je ne m’en suis pas aperçu. Il a bonne réputation en France, on ne le compte pas au nombre des pillards.
– Quand il aurait toutes les qualités possibles, songez-vous au ridicule de prendre un caporal français pour héritier de ma couronne ?
– Sire, j’en conviens, et cela me choque autant que vous, mais il faut songer au danger qu’il y aurait d’être forcé de le faire. Il paraît qu’à Stockholm le parti de Bernadotte est nombreux.
– Les rapports de Skjöldebrand [Anders Fredrik, général, comte, gouverneur de Stockholm] ne parlent que de cela. Il ne répond pas de la tranquillité de la ville si l’on ne choisit Bernadotte. La vanité des bourgeois jouirait de voir un des leurs si près du trône.
– Je n’en doute pas. Cependant un sentiment respectable contribue peut-être à leur faire illusion. Beaucoup d’entre eux pensent qu’un homme qui a une grande réputation militaire pourrait relever un jour la gloire nationale.
– Bah ! Il peut bien être question de guerre à présent ! Vous et moi nous serons morts avant que la Suède puisse jamais faire quelque chose. C’est du repos qu’il nous faut d’abord. Avez-vous vu Adlercreutz aujourd’hui ?
– Je viens de le quitter.
– Que dit-il de tout cela ?
– Nous en avons longtemps causé ensemble. Il pense et, si Votre Majesté me permet de lui dire mon avis, je pense aussi qu’il est urgent de prendre un parti. Il paraît que l’arrivée de M. Fournier [l’envoyé de Bernadotte] a produit beaucoup d’effet. On se persuade qu’il est envoyé par l’empereur, que celui-ci veut Bernadotte. On court chez le comte Wrède [conseiller d’État] voir le portrait du petit Oscar ; ce sont des joies, une admiration, un engouement dont je ne croyais pas susceptible un peuple du Nord.
– Vous parlez de prendre un parti ; vous voulez donc que je propose
Bernadotte ?
– Sire, je ne veux rien que vous voir sortir d’embarras. Votre Majesté sait que, dans mon opinion particulière, je préférerais à tout autre choix celui qui procurerait, sans effusion de sang, la réunion des couronnes de Suède et de Danemark sur une même tête. Mais il ne s’agit point abstractivement du meilleur choix possible ; il s’agit de ce que les circonstances obligeront peut-être à faire […]
Le roi m’avait écouté avec beaucoup d’attention et de tristesse.
– Croyez-vous, me dit-il qu’on puisse me forcer ?
– Sire répondis-je, songez à l’état malheureux de ce royaume et à votre âge ! Quelque parti que vous preniez, vous me verrez défendre vos intérêts et vos droits. Mais je ne suis qu’un homme et je suis étranger.
– Il y a longtemps que vous ne l’êtes pas pour moi, me dit-il en me tendant la main. »
« Il me questionna encore sur le prince de Ponte-Corvo, sur son origine, sur sa femme, sur son fils. Je lui détaillai ce que j’en avais appris. En me congédiant il me dit avec émotion : « Je crains bien qu’il faille avaler le calice, et proposer Bernadotte ! Dieu seul peut savoir comment tout cela tournera. » La conversation était en français que le roi parlait habituellement avec Suremain.
Après cette entrevue celui-ci en rapporta la teneur générale à Adlercreutz et au baron Wetterstedt [Gustaf af Wetterstedt, futur comte et ministre des Affaires étrangères de Bernadotte ] et le Conseil s’assembla une demi-heure après, dont tous les membres croyaient unanimement à la nécessité de choisir le maréchal Bernadotte. Ceci acheva de déterminer le monarque et il fut résolu au Conseil qu’on proposerait aux États le prince de Ponte-Corvo ce qui fut fait 18 août 1810 et qui fut accepté le 21 sans résistance par la noblesse et avec enthousiasme par les trois autres ordres. Par la suite Suremain brouillé avec Bernadotte rentra en France à l’avènement de Louis XVIII en 1814, il n’avait rien d’un révolutionnaire.
C’est donc le 21 août 1810 que les États généraux du royaume de Suède, comtes, barons, évêques, représentants de la noblesse, du clergé, de la bourgeoisie et des paysans, sur la proposition de leur auguste roi, et sur la condition d’une conversion à la religion évangélique luthérienne, élirent le haut et puissant prince et seigneur Jean-Baptiste-Jules Bernadotte, prince de Ponte-Corvo, prince royal de Suède.
La Suède sous la République et le premier Empire. Mémoires du lieutenant-général de Suremain (1794-1815), publiés par un de ses petits-neveux (G. de Suremain), Paris 1902.
Gérard
28 août 2015 @ 10:17
Le nouveau prince royal rencontra le roi le 30 octobre 1810 au château de Drottningholm incognito. Il entra seul chez le roi qui, après quelques minutes de tête à tête, fit appeler la reine. Ils restèrent tout trois ensemble un quart d’heure environ puis la reine se retira dans ses appartements où le prince alla lui faire une visite. Le roi entra dans le salon où se trouvait le général de Suremain et lui dit à voix basse : « J’ai joué gros mais je crois avoir gagné ». Et dès lors le roi se reprit à vivre et à espérer en constatant, selon la formule de Gabriel Girod de l’Ain dans sa biographie de Bernadotte « que son sceptre serait un jour noblement et fermement tenu par cet héritier qu’il avait choisi sans le connaître ».
La reine Hedwige-Élisabeth-Charlotte de Holstein-Gottorp avait eu beaucoup de prévention contre lui et l’on sait par son journal qu’elle tenait en français sous forme de lettres adressées à son amie la comtesse Adolf Ludwig Piper, née comtesse Sophie Fersen, sœur d’Axel Fersen, qu’elle tomba immédiatement sous le charme. Dès qu’elle vit Bernadotte elle fut conquise : « Il a une belle figure, une taille noble, ce qui fait dire qu’il a l’air d’être né dans l’emploi qu’il occupe, de beaux yeux noirs et le teint basané. Son air est empreint de sévérité quand il doit en marquer mais son physique est doux, sa figure marque les affections de son âme. Il parle bien et il est éloquent. » En décembre elle écrit :
« Le roi cherche de toutes façons à montrer combien il est content du prince royal et moi-même, je commence réellement à avoir la plus haute estime pour lui. Sa manière de se conduire lui a gagné mon amitié, l’attitude qu’il adopte vis-à-vis du roi ne peut pas être assez louée. Un fils véritable ne pourrait pas montrer plus d’attentions, plus de vénération, que n’a le prince royal pour le roi. Toute sa manière d’agir, tant avec le roi qu’avec moi, ainsi qu’avec tout son entourage, est telle qu’elle doit lui gagner l’affection du peuple et il commence déjà à être généralement aimé. »
Il y avait encore à la cour la princesse Sophie-Albertine, sœur de Gustave III, et la reine Sophie-Madeleine, mère de Gustave IV Adolphe, le roi détrôné qui errait à travers l’Europe et n’avait pas caché son « mépris » et sa « pitié » pour la nation suédoise qui s’était « déshonorée » par le choix qu’elle avait fait du successeur au trône. Mais « il était difficile aux légitimistes de faire grise mine à ce dernier lorsque la reine Sophie-Madeleine disait de lui : « C’est un prince tout à fait aimable. »
Hors de Suède le nouveau prince royal fut bien accueilli et le prince Wittgenstein par exemple avait apporté les félicitations du roi de Prusse évoquant même un futur mariage entre Oscar et la princesse Alexandrine, fille de Frédéric-Guillaume III ce qui parut prématuré au Béarnais. Sous la Restauration les inquiétudes qu’il pouvait avoir eues furent rapidement levées et Charles-Jean écrivait le 14 avril 1814, alors qu’il était chez lui rue d’Anjou à Paris, à Charles XIII : « Le Tsar était chez moi hier à onze heures. Je lui rendis sa visite et en sortant de chez lui, je fus chez le roi de Prusse. Le désir de terminer l’affaire de la Norvège était le seul but de mon voyage à Paris. Le comte d’Artois me fit témoigner le désir de me voir. Je me rendis chez lui, le prince me rendit ma visite hier au soir ; il passa une heure chez moi. » Le 15 avril avec l’empereur Alexandre et Frédéric-Guillaume il alla accueillir à Paris à la barrière du Trône l’empereur d’Autriche et ils assistèrent ensemble à l’Opéra à la représentation d’Œdipe à Colone, d’Antonio Sacchini d’après Sophocle, donnée en l’honneur de Monsieur et des trois souverains.