Du 13 avril au 13 juillet 2016, la bibliothèque Mazarine (23 Quai Conti – 75006 Paris) présente une exposition consacrée aux livres italiens publiés à Paris à la Renaissance. En voici le descriptif : « Sous le règne des derniers Valois et de Henri IV, Paris accueillit de nombreux Italiens.
Les uns, exilés florentins, seigneurs napolitains ou milanais, y avaient trouvé une nouvelle patrie ; les autres, prélats, diplomates, militaires, banquiers, comédiens venaient y exercer leur mission ou leur activité. Cette présence italienne variée est à l’origine d’une activité éditoriale qui fit de Paris une capitale du livre italien. Imprimeurs et libraires de l’Université et du Palais, parmi lesquels les plus célèbres, publièrent une centaine d’ouvrages en langue italienne, des Rimed’Amomo (1535) aux oraisons funèbres pour la mort de Henri IV (1610), des traités d’architecture de Serlio (1547) à l’étonnant recueil des Diverse machine d’Agostino Ramelli (1588), sans oublier les poèmes de Luigi Alamanni, de Gabriel Symeoni, et d’Angelo Tuccaro, les comédies de Giordano Bruno et de Vincenzo Belando, les travaux de l’érudit Jacopo Corbinelli, les recueils musicaux.
Il s’agit pour l’essentiel d’une production privée, élaborée par des Italiens et quelques italianisants de l’entourage royal, qui illustre la protection que les rois de France, en même temps qu’ils favorisaient la défense et l’illustration de la langue française, accordaient à la langue et aux lettres italiennes. Ces livres, souvent d’une typographie soignée, offraient en retour une contribution originale à la célébration royale, à l’agrément de la vie mondaine, à la constitution des savoirs, à un catholicisme et une spiritualité rénovés. Par leurs auteurs, leurs textes et leurs thèmes, ils se distinguent tant des livres en langue italienne publiés en Italie même que de ceux imprimés à Lyon, Genève ou Londres à la même époque.
La Bibliothèque Mazarine, riche d’un fonds italien exceptionnel, conserve un bel ensemble de ces livres italiens de Paris, réuni et exposé ici pour la première fois. » (Merci à Anne)
Caroline
8 avril 2016 @ 12:11
Anne, merci pour votre article fort intéressant !
J’aimerais lire les commentaires des autres sur la Bibliothèque Mazarine!
framboiz07
8 avril 2016 @ 18:09
La Bibliothèque de Mazarin est la plus légitime pour cette exposition .
Leonor
8 avril 2016 @ 20:05
Au fait, pourquoi « Bibliothèque Mazarine » ? Parce que Mazarin ?
framboiz07
9 avril 2016 @ 10:46
Oui, Léonor, Mazarin avait des collections !!! Et pas seulement des livres , il avait aussi une bibliothèque en Italie …Dire que j’avais un article de revue spécialisée dans mes cours de fac à ce sujet …Il faudrait voir d’où venait sa fortune …
Leonor
9 avril 2016 @ 20:50
Merci de la réponse, Framboiz. Je savais l’homme intelligent et cultivé.
Zeugma
9 avril 2016 @ 10:37
La bibliothèque Mazarine est l’héritière de la bibliothèque de Mazarin …..
Conformément au testament du cardinal, sa bibliothèque fut ouverte au public après son décès survenu en mars 1661.
Cette bibliothèque publique fut non seulement épargnée par la Révolution mais enrichie par de nombreux ouvrages saisis dans les maisons des émigrés.
On dit aussi que les lustres qui éclairent la salle appartinrent à la marquise de Pompadour.
La bibliothèque Mazarine est un lieu magique.
C’est le directeur de salle qui indique à chaque lecteur la table à laquelle il doit s’assoir.
Il y règne un silence total.
Les expositions qui y sont organisées sont fabuleuses mais s’adresse – puis-je l’écrire ? – à un public cultivé.
J’ai conservé un souvenir vif de celle qui fut consacrée à la bulle Unigenitus Dei Filius il y a deux ou trois ans.
Francine du Canada
10 avril 2016 @ 12:11
Votre commentaire est très intéressant Zeugma; j’adore les bibliothèques, surtout lorsqu’il y règne un silence total. Merci à Régine et Anne pour ce reportage. FdC