Du 5 février au 10 mai 2015, la Mauritshuis à La Haye accueille l’exposition des oeuvres de la collection Frick venue spécialement de New York. Parmi les toiles exposées des van Eyck, Constable ou encore ce portrait de la comtesse d’Haussonville par Ingres en 1845.
Caroline
29 janvier 2015 @ 08:30
Cette comtesse ‘intellectuelle’ est née Louise de Broglie en Suisse,j’ignore comment elle est apparentée à la famille princière de Monaco!
J’aime beaucoup le beau portrait aux couleurs douces!
aubert
30 janvier 2015 @ 15:10
le château de Coppet, belle maison à visiter.
COLETTE C.
29 janvier 2015 @ 12:43
Très fin, ce portrait !
Corsica
29 janvier 2015 @ 18:38
Cela vaut la peine d’admirer la collection à New York car elle est conservée dans la dernière résidence de Henry Frick . C’est un peu comme visiter le musée Jacquemart ou le musée Camondo, cela donne une dimension plus intimiste et émouvante aux tableaux ou objets .
Zeugma
29 janvier 2015 @ 19:33
On ne se lasse pas de regarder les portraits de Ingres, celui de la comtesse d’Haussonville, ici, bien sûr, de la princesse de Broglie (à New-York, difficile à trouver dans le dédale du MET, mais, à mon avis, le plus sublime), de la baronne James (Betty) de Rothschild dont Pierre Assouline tira un ouvrage fantastique, de madame Moitessier, de la vicomtesse de Senonnes, habituellement au musée de Nantes mais que nous pûmes admirer récemment (et gratuitement) au Petit Palais à Paris, les Odalisques, monsieur Bertin etc etc.
Les femmes posent généralement – et peut-être même toujours – devant une glace ce qui permet à Ingres de donner toute sa virtuosité.
J’ai visité Le musée Ingres à Montauban il y a quelques jours à l’occasion d’un voyage à Toulouse. Il est très intéressant, mais j’avoue ma préférence pour les « grands » portraits disséminés dans les plus grands musées du monde
Gérard
31 janvier 2015 @ 23:28
Je ne vois pas une parenté proche entre la comtesse et les Monaco mais elle existe à coup sûr au moins en remontant à Saint Louis, à Hugues Capet et à Charlemagne. Guyard nous le dira s’il veut bien.
À propos du portrait, Ingres écrivit en 1845 : « J’ai enfin fini le désastreux portrait qui, lassé de me tourmenter, m’a donné pendant quatre jours de petite exposition, le plus parfait et complet succès. » C’était une première exposition dans son atelier.
(Gabriel Paul) Othenin, comte d’Haussonville, d’une famille de la pairie, le fils de la comtesse, représenta les intérêts de Philippe, comte de Paris en France pendant l’exil jusqu’à la mort du prince dont il partageait les vues démocratiques et sociales. Il s’entendait mal avec Maurras et le duc d’Orléans éloigné de la France sentait peut-être moins bien les besoins et les aspirations du pays. Pour autant Othenin demeura fidèle et ne se rallia pas à la République et il ne cessa de se dévouer pour les plus démunis comme son épouse Pauline d’Harcourt.
La petite-nièce de Louise, Pauline de Broglie, comtesse Jean de Pange l’évoquait dans Comment j’ai vu 1900. Louise d’Haussonville, fille, femme, mère et sœur d’académiciens, était protestante comme les filles Broglie de la descendance de Madame de Staël (sauf conversion) tandis que les garçons étaient catholiques. C’était l’occasion de discussions difficiles entre la tante Louise et son frère l’abbé Paul (1834-1895)
où elle lui disait : « Tais-toi et va dire ta messe ! » Polytechnicien, prince du Saint-Empire, frère du duc, professeur, prêtre exemplaire et trop généreux, l’Abbé de Broglie fut assassiné d’un coup de revolver par une dévote de 49 ans à moitié folle Maxence Amelot qui pensait qu’il l’avait fait renvoyer de l’ouvroir et qui fut déclarée irresponsable et placée dans une maison de santé.
Ingres utilisa encore le miroir dans le deuxième portrait de Madame Moitessier (ou Madame Moitessier assise, 1856, National Gallery , Londres). On le trouvait déjà dans Le Portrait de Madame de Senonnes, en 1814 (Musée des Beaux-Arts, Nantes). Les détails comme dans les Portraits de Madame Moitessier assise, de la Baronne James de Rothschild, en 1848, (collection Rothschild, Paris, cf. Le Portrait de Pierre Assouline), de la Princesse de Broglie (en 1858, la belle-sœur de la comtesse, l’épouse d’Albert, née
Eléonore Pauline de Galard de Brassac de Béarn, Metropolitan Museum of Art, New York), sont magnifiques avec ici les pièces de Sèvres ou les tissus.
La pose de la Vicomtesse d’Haussonville semble inspirée de la statue gréco-romaine de Pudicitia, la Pudeur (Musées du Vatican) comme Rubens s’en était inspiré pour Les Saintes Femmes au Sépulcre vers 1611-14 (The Norton Simon Foundation, Pasadena, Californie). Mais Ingres surpasse ici ses devanciers et même il se surpasse, me semble-t-il, par rapport à sa Stratonice de La maladie d’Antiochus, en 1840 (Musée Condé, Chantilly)
C’est d’ailleurs à Rome que les d’Haussonville avaient fait la connaissance du peintre alors qu’il y dirigeait l’Académie de France et que le vicomte y était secrétaire d’ambassade.
Théophile Gautier voyait dans ce portrait « la grande dame moderne ».
DEB
1 février 2015 @ 12:13
Gérard,
Vos commentaires sont très intéressants.
Merci,
Gérard
1 février 2015 @ 21:10
Merci et bonne soirée