Du 15 mars au 30 juin 2018, le cabinet des Livres du château de Chantilly accueillera l’exposition « America ! La Maison d’Orléans et les Etats-Unis (1778-1895) ». En voici déjà quelques détails : « Présentée dans le Cabinet des Livres, l’exposition « America ! La Maison d’Orléans et les États-Unis (1778-1895) » documentera les liens très forts qui ont existé, sur quatre générations, entre l’une des principales dynasties européennes et la patrie de Washington depuis la guerre d’indépendance jusqu’aux lendemains de la guerre de Sécession.
Parmi les documents exposés, en provenance de Chantilly, de Cornell University, du musée de Blérancourt, de la Fondation de Chambrun/La Fayette (La Grange), et de la Fondation Saint Louis/Archives nationales, on trouvera notamment : deux pamphlets contre le duc de Chartres minimisant et ridiculisant son rôle dans le combat d’Ouessant (1778), les carnets de voyage aux États-Unis du jeune Louis-Philippe, ainsi que son portrait par un de ses frères, réalisé à Philadelphie en 1797, une carte des États-Unis offerte en 1807 par Louis-Philippe, duc d’Orléans, à son futur aide-de-camp Rohan-Chabot, qui l’annota lors de son séjour dans la région de Grands lacs, une lettre du duc d’Aumale (mars 1848) dans laquelle il déclare « Je serai probablement citoyen américain… je défricherai et vivrai de mon travail », son exemplaire de « La Case de l’oncle Tom » (by the little woman who started the great war, selon la phrase de Lincoln), les aquarelles du prince de Joinville et les photographies du comte de Paris relatives à la guerre civile américaine (1861-1865), divers documents relatifs à l’édition américaine de l’ouvrage du comte de Paris « The History of the Civil War in America » et une photographie du comte de Paris à Gettysburg, prise en 1890 et illustrant l’avènement du « tourisme de champ de bataille ».
Damien B.
18 janvier 2018 @ 09:10
C’est un thème extrêmement riche et intéressant !
Les princes d’Orléans étaient souvent animés par un véritable esprit d’aventure et la soif de découvertes. Lors de la guerre de Sécession, Paris et Chartres ont accompagné leur oncle Joinville aux États-Unis, combattant les Sudistes aux côtés des armées fédérales.
Actarus
18 janvier 2018 @ 13:19
La dichotomie française a été transposée dans les plaines américaines. Les princes d’Orléans, franchement libéraux et même révolutionnaires sur les bords, ne pouvaient que soutenir le Nord progressiste plutôt que le Sud sécessionniste et traditionaliste. ;-)
Je crois que si les mêmes avaient participé à la Guerre d’Espagne, nous les aurions retrouvés dans le camp des républicains espagnols ! ^^
Je ne porte aucun jugement, je constate. Amitiés à tous.
Sigismond
19 janvier 2018 @ 17:49
Dichotomie ? Le comte de Montizón était libéral, alors que le petit-fils de Louis-Philippe évolua peu à peu vers un conservatisme bourgeois (qui aurait horrifié son père Ferdinand-Philippe). Le duc d’Anjou et de Madrid (petit-fils de Montizón) était lui aussi vu comme plutôt à gauche par certains carlistes. Quant au duc d’Anjou et de Cadix, il fut même qualifié de prince rouge et socialiste (lire ses mémoires pages 58 et 82) par certains Espagnols, et son père (le duc d’Anjou et de Ségovie) avait opéré à un moment donné un rapprochement avec la gauche espagnole, contre Franco (auquel il ne décerna finalement la Toison d’or que par amabilité de beau-père à bel-aïeul).
Actarus
20 janvier 2018 @ 09:17
Ah mais s’agissant de la Guerre de Sécession (vue du Nord) ou de la Guerre entre les États (vue du Sud), je ne faisais référence qu’au comte de Chambord (41-45 ans à l’époque donc encore dans la force de l’âge), dernier représentant de la branche du duc de Bourgogne (mort en 1712) et non à ses successeurs descendant de Philippe V.
Sigismond
27 janvier 2018 @ 10:08
Ah bon, mais vu que vous aviez extrapolé jusqu’à la guerre d’Espagne de 1936…
Et je veux croire que le très chrétien comte de Chambord n’aurait pas été, aux États-Unis, dans le camp esclavagiste sudiste. En tout cas, son héritier et successeur, le progressiste comte de Montizón, aurait été avec les nordistes, très vraisemblablement.
Gérard
20 janvier 2018 @ 19:14
Je ne crois pas que le programme social de Philippe Comte de Paris puisse être considéré comme de droite, il était par exemple très préoccupé par la situation des ouvriers et souhaitait déjà la participation que le général de Gaulle devait essayer de promouvoir bien après.
Gérard
19 janvier 2018 @ 22:45
Je ne crois pas à cause notamment de la question religieuse.
Caroline
18 janvier 2018 @ 22:54
Merci pour cet article surprenant !
Sigismond
19 janvier 2018 @ 11:10
Ils ont aussi depuis 134 ans, une grande soif de recouvrir leur lambel en le repeignant en bleu azur.
Gérard
19 janvier 2018 @ 22:48
La soif a été étanchée par l’effet du destin il y a en effet plus de 130 ans comme autrefois après les Capétiens directs ou les Valois. Le peintre c’est Dieu.
Cosmo
20 janvier 2018 @ 12:11
Excellente réponse, cher Gérard !
Gérard
20 janvier 2018 @ 18:30
Merci Cher Cosmo.
Ghislaine-Perrynn
18 janvier 2018 @ 18:23
Que cela doit être intéressant , dans un lieu qui est l’un des plus beaux de France de plus . Je regrette de ne pouvoir m’y rendre .
Je vous remercie de l’évoquer ici .
Je ne savais pas qu’il y avait eu une bataille navale au large de Ouessant , au grand large tout de même environ 160 kms .
Je les trouve beaux , ces princes d’Orléans . Longilignes , élégants .
Gérard
20 janvier 2018 @ 18:46
Et bien sûr il faut lire le Voyage en Amérique 1861-1862 (Un prince français dans la guerre de Sécession) par Philippe d’Orléans comte de Paris, présenté par Farid Ameur, docteur en histoire, spécialiste des États-Unis, illustré et édité chez Perrin/Fondation Saint-Louis en 2011. Et l’on pourra également se reporter notamment au comte d’Haussonville, Le Comte de Paris, Souvenirs personnels, Paris 1895, ainsi qu’aux sept volumes de l’Histoire de la guerre civile en Amérique par le même comte de Paris, Paris 1874-1896.
Plus facile à feuilleter bien sûr Les aquarelles du Prince de Joinville 1861.1862 ou Aquarelles peintes par le Prince de Joinville lors de son séjour aux États-Unis d’Amérique dans l’armée du Général McClellan dans la guerre de Sécession
avec une préface de Monseigneur le Comte de Paris et des textes d’André Maurois, de l’Académie française et du Général James Gavin, ancien Ambassadeur des U.S.A à Paris, Paris, Librairie Jules Tallandier, 1964.
Pour la période antérieure il y a bien sûr Journal de mon voyage d’Amérique par Louis-Philippe publié chez Flammarion en 1976 et l’on a le gros ouvrage de Marguerite Castillon du Perron, Louis-Philippe et la Révolution française, Pygmalion Gérard Watelet 1984.