Cet automne, le château de Versailles en partenariat le centre des monuments nationaux, présentera l’exposition « Les princes de Rambouillet. Portraits de famille » au château de Rambouillet. Une dizaine de portraits issus des collections du château de Versailles évoquera la famille de Bourbon-Toulouse-Penthièvre, qui pendant presque tout le XVIIIe siècle, fut propriétaire de Rambouillet.
Deux générations embellirent le château et agrandirent considérablement le domaine : le comte de Toulouse (fils légitimé du roi Louis XIV et de Madame de Montespan) puis son fils le duc de Penthièvre qui dut s’en séparer au profit du roi Louis XVI. Des toiles connues comme celle-ci « Tasse de chocolat » de Charpentier avec la famille de Penthièvre. (Source : Château de Versailles)
Charles
15 avril 2017 @ 13:08
Exposition intéressante qui mettra en lumière une branche capétienne peu connue les Toulouse-Penthièvre.
ROGER
15 avril 2017 @ 17:14
Actuellement le chateau est fermé et couvert par un immense horible échafaudage métallique et je crains qu’il ne soit ouvert cet automne ??
Alinéas
15 avril 2017 @ 18:15
On attend l’automne avec impatience !
Gérard
17 avril 2017 @ 20:31
La Famille du duc de Penthièvre, dit La tasse de chocolat (Versailles), est une huile sur toile, de 176 cm H x 256 cm L (1766–1768), par Jean-Baptiste Charpentier dit le Vieux (Paris 1728-1806) qui fut peintre du duc de Penthièvre à partir de 1762.
C’est ce qu’on appelle un tableau de mode, d’époque rococo et de style anglais (les « conversation pieces »).
Dans un salon Louis XV, près de la fenêtre donnant sur les arbres du parc à Rambouillet (ou ailleurs), on peut voir de gauche à droite :
⁃ Le duc de Penthièvre, Louis-Marie Jean de Bourbon, l’amiral de France, (1725-1793), assis de trois-quarts, portant l’Ordre du Saint Esprit et la Toison d’or, il a un rabat en dentelle de Valenciennes venant peut-être d’une de ses fabriques, il regarde un double médaillon ou plus sûrement un médaillon dans son étui,
⁃ Louis Alexandre, prince de Lamballe, son fils, assis (1747-1768), portant l’Ordre du Saint Esprit,
⁃ Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (1749-1792), assise de trois-quarts, qui donne un sucre au petit chien, le détail de la princesse de Lamballe fait la couverture de sa biographie par Alain Vircondelet,
⁃ Le petit chien, un épagneul peut-être, symbole de fidélité, Madame de Lamballe était toujours entourée de chiens,
⁃ Louise Marie Adélaïde de Bourbon, Mademoiselle de Penthièvre (1753-1821), future duchesse d’Orléans, appuyée sur le dossier de la chaise de la princesse de Lamballe, et toutes deux ont leur reflet dans le miroir, la très jeune fille est en pied, de trois-quarts, et elle joue avec les pétales d’une rose,
⁃ La comtesse de Toulouse, assise de trois-quarts, mère du duc de Penthièvre, née Marie Victoire de Noailles, vêtue de jaune, elle regarde le spectateur et s’apprête à boire ; la comtesse de Toulouse, née en 1688, mourut en 1766 avant que le tableau ne fût achevé.
Il y a en effet quelque chose de pathétique dans ce tableau, car quand il fut achevé la comtesse de Toulouse était morte depuis 1766 et sans doute en cette année 1768, Lamballe, après une pénible maladie, épuisé par une courte vie de débauche qui avait tant affecté son père si pieux et si sage, était mort.
Le duc avait perdu sa femme après son septième accouchement et cinq de ses enfants étaient morts dans l’enfance ou au berceau. Il ne lui restait plus que la future duchesse d’Orléans et s’il avait consenti à son mariage il craignait que sa fille, si jolie, si sage et discrète, ne soit déçue de ce prince si peu porté sur la religion ou la fidélité.
Qui pouvait être sur le médaillon ? Sa mère et son fils, son épouse ? Son épouse adorée sans doute. La nature du duc et les événements de sa vie l’avaient conduit à une mélancolie dont le tableau fut aussi peut-être un reflet.
Un bref moment de paix avec ces trois grandes tasses de chocolat toutes différentes. Le chocolat, introduit par la reine Anne d’Autriche en France, fut popularisé par sa belle-fille Marie-Thérèse et devint très apprécié par ceux qui pouvaient en acheter car il était très cher.
Ce tableau passa des Penthièvre aux Orléans leurs seuls héritiers puis dit-on, aux Vendôme, puis (par achat ?) au roi Ferdinand de Bulgarie et par lui aux Wurtemberg, Ferdinand Ier, fils de Clémentine d’Orléans fut notamment le père de la princesse Nadejda de Bulgarie (1899-1958), épouse du duc Albert-Eugène de Wurtemberg (1895-1954). Il fut acheté lors de la vente publique Wurtemberg par l’État le 17 novembre 1949 pour Versailles.
L’œuvre est conservée dans un appartement de Versailles qui n’est pas toujours ouvert, dans la première antichambre de l’appartement de Madame Victoire, au rez-de-chaussée de l’aile centrale.
Il a été présenté à Arras en 2016 pour l’exposition « Arras vous fait la cour ».
Le tableau est inspiré d’une peinture de Louis Michel Van Loo (Toulon 1707-Paris 1771), de la collection du château d’Eu, qui était dans la galerie de la salle à manger sur le jardin côté de la bibliothèque. Ce tableau qui a peut-être été vendu après la mort du duc de Vendôme semble être passé en vente publique ou avoir été acheté peu avant en 2016 à Londres.
On y trouve quelques différences dans les regards notamment celui de la comtesse de Toulouse qui se détourne, ou les couleurs.
Une copie de notre tableau par Achille Le Boucher et Charles Rauch, du deuxième quart du XIXe siècle est au siège de la Banque de France à Paris à l’hôtel de Toulouse que possédaient les Penthièvre.
Une copie ou une esquisse de l’original est dans la galerie de l’abbaye royale de Chaalis qui fut aux Penthièvre et dépend du Musée Jacquemart-André.
Un dessin de XIXe siècle à la mine de plomb d’après Charpentier (19,2 x 28,1 cm) avec des rehauts sur les dentelles, qui a figuré à la vente des dessins utilisés à la demande de Louis-Philippe pour la publication des Galeries historiques de Versailles du capitaine Jacques Dominique Charles Gavard (1794-1871), la vente Gavard de décembre 1863, a été acheté par le duc d’Aumale en 1886 et est exposé à Chantilly depuis 1897.