Du 3 juin 2022 au 23 janvier 2023, le château de Fontainebleau accueillera l’exposition « Capturer l’âme. Rosa Bonheur et l’art animalier ».
En voici le descriptif : « À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur (1822-1899), le château de Fontainebleau met en lumière, à travers plus de cinquante œuvres, dont certaines exposées pour la première fois, le lien particulier de cette artiste avec « la maison des siècles ».
Cette exposition invite à redécouvrir le talent de Rosa Bonheur et à révéler le château de Fontainebleau comme le lieu de mémoire voulu par son amie Anna Klumpke.
Rosa Bonheur, à travers son art animalier exceptionnel, a fait rayonner la France sur la scène artistique internationale de son époque, jusqu’aux États-Unis. Elle devient ainsi la plus célèbre de son époque et devient l’artiste femme la plus récompensée et décorée du XIXe siècle.
Sa distinction la plus symbolique sera de recevoir des mains de l’Impératrice Eugénie, la première croix de chevalier de la Légion d’honneur décernée à une femme pour son talent d’artiste.
Dès l’exposition universelle de 1853, elle expose sa toile de 5 mètres de long Le Marché aux chevaux. Les critiques de l’époque reconnaissent son grand talent, qui lui a déjà valu des commandes officielles. Ce tableau voyage en Angleterre et aux Etats-Unis où il rencontre un immense succès ; il est exposé aujourd’hui au Metropolitan Museum de New York.
En 1860, Rosa Bonheur achète le château de By, à quelques lieues de Fontainebleau, où elle installe son atelier. Elle y étudie les animaux de la forêt et ceux qu’abritent son grand parc arboré.
En 1864, à la suite de la visite impromptue de l’Impératrice Eugénie, Rosa Bonheur est reçue par le couple impérial au château de Fontainebleau. Une amitié et une admiration réciproque naissent alors entre l’artiste et l’impératrice.
L’artiste américaine Anna Klumpke, peintre portraitiste, arrive dans la vie de Rosa Bonheur en 1889. Elle est désignée légataire universelle de l’artiste et s’engage à en perpétuer la mémoire, c’est sa « mission sacrée ».
Cependant, face aux désaccords entre les héritiers, une vente de toutes les œuvres qui lui reviennent doit être organisée à Paris en juin 1900, au cours de laquelle Anne Klumpke rachète une partie du fonds qu’elle décide d’offrir alors aux musées nationaux.
La proximité de By, le cadre commun de la forêt, les liens qui attachaient Rosa Bonheur au palais désignent particulièrement le château de Fontainebleau pour accueillir ces œuvres et assurer la pérennité de sa mémoire.
Une première donation est acceptée le 8 décembre 1922; son accrochage est inauguré au sein de l’ancien fumoir de Napoléon III le 25 mai 1924. La seconde donation a lieu en 1929, permettant ainsi de rassembler un fonds exceptionnel d’une centaine d’objets, composées d’œuvres réalisées par Rosa Bonheur, de décorations et récompenses, mais aussi des souvenirs personnels que l’artiste a remis à Anna Klumpke. Le château de Fontainebleau devient, dès lors, le lieu de mémoire officiel de la grande artiste.
Cette exposition propose d’évoquer ces donations à travers une cinquantaine de tableaux, dessins, lithographies, sculptures, récompenses et décorations, autour de la grande composition commandée par l’Etat en 1852, La Fenaison en Auvergne. Autant d’œuvres qui démontrent la fascination de Rosa Bonheur pour la majesté animale dont elle souhaite capturer l’âme.
Cette exposition est organisée dans le cadre du Festival de l’histoire de l’art, sur le thème de l’animal, qui se déroulera au château de Fontainebleau du 3 au 5 juin 2022, et s’inscrit dans les manifestations proposées à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur, animé par le Département de Seine-et-Marne et le château de Rosa Bonheur à Thomery. » (Source : Château de Fontainebleau)
Régine ⋅ Actualité 2022, Châteaux, Expositions, France, Napoléon 33 Comments
🇨🇦 Mer Limpide 🌊
14 février 2022 @ 02:23
Ô ! Qu’ils sont beaux 💕💞
Bambou
14 février 2022 @ 06:45
Quel talent, mais quel talent….comment peut on peindre de manière aussi ressemblante. Tous ses tableaux sont comme de véritables photographies !
Nivolet🐮🐷🐢🐀
15 février 2022 @ 17:29
Vous saviez que pour être au plus vrai de son sujet de prédilection, les vaches, elle allait dans les abattoirs étudier leur morphologie, comme l’ont fait fait les grands maîtres.
Pascal🍄
14 février 2022 @ 07:02
Je connaissais le tableau montrant un couple de lions de je ne sais plus quelle ménagerie de l’époque mais je ne m’étais jamais intéressé à son œuvre que je ne pensais pas si importante, quel talent exceptionnel.
Pour les chevaux Degas et Delacroix peuvent aller se rhabiller.
Tout ce que Google nous montre d’elle est excellent et c’est rare chez un peintre sinon chez les plus grands .
Dagobert 1er
14 février 2022 @ 09:14
Dans le même ordre d’idées et dans le cadre du bicentenaire, une exposition intitulée « une femme peintre, libre et puissante, Rosa Bonheur en Auvergne » se tiendra cet été du 23 au 31 juillet à Salers dans le Cantal. De nombreuses œuvres originales y seront présentées. Il y aura aussi un cycle de conférences sur cette femme au parcours atypique dans un XIXe siècle conservateur.
Rosa Bonheur est venue passer plusieurs étés dans cette région dont était originaire la seconde épouse de son père. Elle y a peint des tableaux très célèbres comme « fenaison en Auvergne « , aujourd’hui au château de Fontainebleau, mais aussi de nombreuses œuvres représentant des animaux ou des paysages très sensibles.
Pour info, il y a un petit documentaire sur Arte dans le cadre de l’émission « invitation au voyage » qui traite de ce sujet « Dans le Cantal, Rosa Bonheur en route vers la gloire ». Visible en replay actuellement. Le pull bleu qui parle dans le reportage c’est moi… 😉
Menthe
14 février 2022 @ 13:58
Et bien merci Dagobert, je vais aller voir. 😊
Menthe
14 février 2022 @ 20:19
Voilà Dagobert, j’ai vu le doc et le recommande à tout le monde.
Les tableaux présentés des fenaisons et des bœufs sont on ne peut plus réalistes, un vrai Bonheur.
En plus y intervient un certain Nicolas dont les propos sont très intéressants 😊
Mireille
14 février 2022 @ 14:59
Dagobert 1er : je viens de visionner le documentaire que vous signalez. Vos propos sont très intéressants, de même que toute l’émission. Très instructif. Merci.
Mary
14 février 2022 @ 19:34
Vu à l’instant ! Très intéressant, tout comme votre intervention ! J’aime beaucoup Rosa Bonheur, sa vie ferait un bon sujet pour un film ou une mini-série télévisée : je verrais bien Lola Dewaere dans le rôle.
Et vous, Dagobert auriez- vous des accointances avec la Corse ? Une famille portant votre nom s’y est installée. Je ne donne pas de détails, je viens de trouver cela sur Internet😉.
Dagobert 1er
15 février 2022 @ 17:35
Rien de Corse chez moi ou ma famille… ce nom est plutôt courant… donc nous sommes nombreux!
Mary
17 février 2022 @ 12:34
En effet Dagobert !
Regardez sur Internet, si vous avez 2minutes, deux ont le même prénom et l’un a une certaine notoriété dans un domaine bien différent du vôtre, certes.
Belle journée !
Dagobert 1er
17 février 2022 @ 16:26
Je sais nous avons été voisins à Paris et je recevais même son courrier pendant un temps!
Aldona
14 février 2022 @ 09:35
Exposition intéressante pour les amis des bêtes, le chien a des yeux très expressifs sur ce tableau
Beque
14 février 2022 @ 10:30
J’irai sûrement voir cette exposition ayant si souvent entendu parler de Rosa Bonheur dans la famille, mon arrière-grand’mère ayant été son élève.
C’est en 1853 que Rosa Bonheur connaît la gloire avec un tableau intitulé « Marché aux chevaux à Paris », vendu à l’époque 40.000 francs-or. On peut le voir au Met de New York. Avec l’argent gagné, elle achète le château de By à Thomery dont la vente lui avait été signalée par le comte d’Armaillé. Elle s’y installe au faîte de sa gloire. Son parc de 3 ha accueille une véritable ménagerie : 50 moutons, chevaux, taureaux, singes, aigle et même deux lions… Le 15 juin 1864, l’Impératrice, qui séjourne à Fontainebleau décide d’aller la voir, une première fois, accompagnée de Mérimée.
Beque
14 février 2022 @ 10:33
Rosa Bonheur raconte la deuxième visite de l’Impératrice : « En 1865, je m’occupais, un après-midi, de mes tableaux, j’avais sur mon chevalet « Les Cerfs dans le Long Rocher » quand j’entendis des claquements de fouet de postillon et un roulement de voiture. Ma petite bonne Félicité entra dans l’atelier toute troublée :
« Mademoiselle, Mademoiselle!… Sa Majesté l’Impératrice ». J’eus tout juste le temps de passer un jupon sur mon pantalon de laine et d’ôter ma longue blouse bleue pour mettre une jaquette de velours ».
« J’ai ici, me dit l’Impératrice, un petit bijou que je vous ai apporté de la part de l’Empereur. Il m’a autorisé à profiter de mon dernier jour de régence pour vous annoncer votre nomination dans la Légion d’honneur. (…) Quelques jours après je reçus une invitation à déjeuner à Fontainebleau où la Cour impériale résidait. Le jour dit, on vint me chercher en voiture de gala. (…) « Au déjeuner, je fus placée à côté de l’Empereur et pendant tout le repas, il me parla de l’intelligence des animaux.
Pascal
14 février 2022 @ 12:20
Merci pour vos précisions et merci aussi à Dagobert .
Quelqu’un aurait-il une idée de ce que représenterait 40 000 francs or aujourd’hui ?
JAusten
14 février 2022 @ 12:32
vers les 200€
Pascal
14 février 2022 @ 12:38
Vous plaisantez ?
En fait si j’ai posé cette question c’est parce que ces problèmes de comparaison me tarabustent depuis un moment .
Je crois qu’une méthode classique consiste à comparer au salaire horaire d’un ouvrier mais je pense que ça ne signifie pas grand chose .
En fait je crois qu’il n’y a pas de méthode parfaite mais il doit bien exister des approximations?
Sur quoi s’appuient-elles?
JAusten
14 février 2022 @ 18:09
Toutes mes excuses Pascal, je n’avais pas fini ma phrase :) 200€ LE franc or donc on est plutôt à 8M d’euros.
Pascal avec un champignon
15 février 2022 @ 10:38
Merci J Austen .
C’était donc une somme énorme !
En faisant quelques recherches sur cette artiste très intéressante j’ai pu lire qu’elle était un des rares peintres (pour l’époque?) pour qui la spéculation avait commencé alors qu’elle était toujours en vie .
Je trouve qu’elle a donné à cette peinture animalière , souvent très conventionnelle , des lettres de noblesse qu’elle avait rarement ou jamais eu auparavant .
Elle avait un don extraordinaire pour montrer le mouvement et de façon juste il me semble .
J’aime beaucoup ses attelages de boeufs et ses lions.
Dagobert 1er
14 février 2022 @ 13:21
C’est une somme énorme qui lui a permis d’acheter son château de By, à Thomery
Menthe
14 février 2022 @ 10:54
Chère Val, je pense que irez voir cette expo, dans un de vos cadres préférés.
Guillaume Boonen
14 février 2022 @ 15:10
Très beau
Ciboulette
14 février 2022 @ 18:05
By – Thomery ? J’y ai des amis , je n’avais jamais fait le rapprochement avec Rosa Bonheur .
Charlotte 78
14 février 2022 @ 15:55
Quelle merveille le regard de ce chien !
l'Alsacienne
14 février 2022 @ 20:22
Quel talent ! Cette artiste sait traduire le physique, le regard, le flair, le caractère des chiens.
Superbe !
Caroline
14 février 2022 @ 23:43
Ce sera une belle exposition animale, surtout pour les amoureux de nos amis les bêtes !
PATRICIA
15 février 2022 @ 11:20
Rosa Bonheur était une artiste hors pairs surtout pour son époque pour pouvoir imposer ses (ces) animaux. Il me semble avoir lu qu’un jour on lui a demandé de peindre « comme une femme ». Elle était aussi une femme hors pair , une grande humaniste dont l’enfance a commencé à Bordeaux je crois.
Beque
15 février 2022 @ 13:16
Patricia, en effet Rosa Bonheur est née à Bordeaux et j’imagine qu’elle y a vécu en partie, en dehors de son château de By. Je le pense car mon arrière-grand’mère (Bordelaise) avait suivi des cours de peinture avec elle mais je n’ai pas plus d’infos car je n’ai pas connu cette aïeule.
PATRICIA
16 février 2022 @ 13:01
Quelle chance votre arrière grand mère a eue !
Le père de Rosa Bonheur contraint de ne pouvoir accepté le talent exceptionnelle de sa fille lui a permis de travailler dans son atelier je crois, Rosa Bonheur, il me semble avait été très marquée par le décès de sa maman
Beque
16 février 2022 @ 18:34
Oui, cette aïeule a été privilégiée. Elle sculptait aussi. Elle vivait dans un milieu épris d’art puisque son père était président de la Société des Amis des Arts de Bordeaux. Rosa Bonheur avait écrit à celui-ci, en 1870, qu’elle offrait 5 études de chiens : « elles resteront comme souvenir de moi, soit au Musée, soit à la Société des Amis des Arts. Je les offre avec plaisir : c’est une satisfaction d’amour-propre d’artiste et je désire que ces études ne soient pas séparées. »
Excusez-moi d’avoir parlé de ma famille.
PATRICIA
16 février 2022 @ 13:02
Contraint d’accepter*, pardon
Benoite
19 février 2022 @ 04:33
eh bien, à la lecture de ce sujet proposé ici, et des commentaires sur cette dame qui peignait si bien le monde animal, on apprend bien des choses intéressantes.
Mme Bonheur possédait un art pictural poussé à la perfection de tout, les sujets, les détails des « sujets » peints, les couleurs, et aussi le mouvement naturel de chaque espèce animale.
Je ne serais pas étonnée si Mr Stéphane Bern voulait en faire un sujet pour sa série « Secrets d’Histoire », même si cette dame n’était ni aristocrate, ni de sang royal, elle mériterait que sa vie soit « reprise » par un épisode de la série qui passe sur FR3. J’espère que M. Bern fait partie des lecteurs du site que nous fréquentons ici, et qu’il en parlera à qui de droit.. à suivre donc.. à pas de loup.