Implanté sur la colline de Cimiez, le musée Chagall est entouré d’un jardin méditerranéen, composé par le paysagiste Henri Fisch dans une harmonie de vert, de bleu et de blanc.
Le musée a été inauguré le 7 juillet 1973, en présence de Marc Chagall (1887-1985) qui célébrait ce jour-là son 86ème anniversaire. C’est le premier musée consacré à un artiste de son vivant.
Le bâtiment a été conçu en concertation avec l’architecte André Hermant (1908-1978) pour accueillir un ensemble exceptionnel d’oeuvres données par Marc Chagall et son épouse Valentina à l’Etat français en 1966 et 1972.
Inspirées par la Bible « la plus grande source de poésie de tous les temps » selon l’artiste, ces oeuvres ont guidé la conception architecturale de l’édifice : depuis l’ouverture du musée, les 17 tableaux du Message Biblique sont présentés dans les salles selon l’accrochage réalisé par l’artiste lui-même.
Noé et l’arc-en-ciel – 1961-1966
La fin du Déluge et la sortie de l’arche marquent la fin du courroux divin et une nouvelle étape pour l’humanité. Dieu envoie à Noé la vision d’un arc-en-ciel en signe d’Alliance avec le peuple juif. Chagall représente cette apparition dans le ciel comme une courbe blanche, qui contraste avec le reste de la composition, à dominante verte.
Le songe de Jacob – 1960-1966
Au cours d’un songe, le patriarche Jacob voit des anges monter et descendre une échelle. Le tableau présente deux scènes nettement séparées, reliées entre elles par l’arrondi de la colline où s’est endormi Jacob. Le caractère nocturne de la scène est rendu par l’emploi des tons bleus et violets profonds.
Le Cantique des Cantiques IV – 1958
La composition met en scène David et Bethsabée enlacés sur le dos d’un cheval ailé survolant la ville de Jérusalem. la couleur du visage de David pourrait illustrer le dicton yiddish « être vert d’émotion ».
Dans l’architecture ouverte et lumineuse, conçue par André Hermant, l’artiste a intégré des oeuvres exceptionnelles telle que La Création du Monde, vitrail qui baigne de sa lumière bleue la salle de concert du musée
En ce moment se déroule l’exposition « Chagall, Le passeur de Lumière« .
La Rose bleue ou le Christ – 1964
Elle explore l’importance de la lumière et du vitrail dans l’oeuvre de Marc Chagall.
Après la Seconde Guerre mondiale, rentré de son exil américain, il s’installe à Saint-Paul-de-Vence. Pendant près de 30 ans (du début des années cinquante à son décès en 1985), il met tout son talent de coloriste et de créateur d’images au service de cette technique exigeante.
Travaillant en étroite collaboration avec les maîtres-verriers Brigitte Simon et Charles Marq, il réalise avec eux 14 des 15 projets de vitraux créés en France et à travers le monde. Ces réalisations, majoritairement destinées à des architectures religieuses, ont fait de Marc Chagall un acteur majeur du renouvellement de l’Art sacré.
Le premier vitrail de Chagall, celui de l’église du Plateau-d’Assy (1957), est réalisé par l’atelier parisien de Paul Bony, mais dès 1957 l’artiste travaille avec l’atelier Simon-Marq de Reims dont l’existence connue remonte à 1640. Depuis le XIXè siècle, l’atelier s’illustre dans l’étude et la restauration des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Reims.
Assy – Eglise Notre-Dame-de-Toute-Grâce – L’Ange au chandelier – 1956-1957
Avant d’aboutir à une maquette définitive, Marc Chagall réalise de nombreux dessins préparatoires dans de multiples techniques : dessins au crayon ou à l’encre, recherches de couleurs, collages… Une fois la maquette terminée, l’artiste la fait approuver aux commanditaires et la confie au maître-verrier.
Ce dernier crée le « carton » : un agrandissement de la maquette de l’artiste. Sur le carton sont ensuite indiquées à l’aide de numéros les couleurs et nuances proposées pour chaque pièce de verre.
L’atelier Simon-Marq se fournissait en verre coloré à la célèbre verrerie de Saint-Just-en-Rambert (Loire) : celle-ci a créé près de mille nouvelles nuances de couleurs pour Chagall
Verrerie de Saint-Just – Echantillons de verres colorés fabriqués pour les vitraux de Chagall entre 1958 et 1984
Une fois les verres colorés choisis, ils doivent être coupés suivant la forme précise dessinée dans le carton : chaque pièce de ce grand puzzle est reportée sur un gabarit en carton (calibre). Une fois la pièce de verre découpée, elle est sertie dans le « chemin de plomb » qui maintient les pièces entre elles. Plus tard, l’ensemble est rigidifié par des traverses en fer, appelées les barlotières.
A partir de 1962, l’architecte en chef des Monuments Historiques Robert Renard est chargé du secteur de Moissac, célèbre pour son abbaye romane. Entre la chapelle de l’église et une galerie du cloître se trouve une étroite ouverture, que Renard décide en 1972 de combler par un vitrail que lui avait offert Chagall.
L’exposition se poursuit jusqu’au 10 janvier 2022. (merci à Pistounette)
Pascal
27 octobre 2021 @ 09:04
C’est un peu bizarre Chagal mais c’est très beau , attachant.
Pour moi la rose bleue évoque l’iconographie byzantine (l’évocation des Séraphins en particulier) , peut-être est-ce lié à ses origines russes ? ; à la fin de sa vie il élevait des pigeons (frisés je crois) , il y a une histoire autour de la colombe et du mouvement pacifiste où Picasso avec qui il était lié est partie prenante mais je ne me souviens plus par qui je l’ai entendu raconter (ou racontée ? ).
IL y a dans le Finistère une chapelle pour laquelle je ne sais plus quel artiste très renommé qui séjournait volontiers dans la région a voulu offrir des vitraux , totalement non figuratifs ceux-ci, et bien c’est je trouve très réussi.
Mais je crois que le non figuratif ne parle qu’aux esprits préparés ou disposés à le recevoir.
PATRICIA
27 octobre 2021 @ 10:06
Je ne connaissais pas ce volet de l’oeuvre de Chagall. Savoir que lui -même a participé à l’agencement de ce musée n’en donne que plus de valeur.
Beque
27 octobre 2021 @ 10:29
Magnifique, Pistounette. Ce musée est dans mes projets de visites à Nice.
Jean Pierre
27 octobre 2021 @ 11:07
Pour avoir pas mal trainé sur la colline, je me suis un jour résolu à entrer. Je ne le regrette pas.
Gatienne
27 octobre 2021 @ 16:06
Là, vous l’aviez déjà bien descendue (la colline) ou pas encore vraiment remontée ! 😉
Cosmo
27 octobre 2021 @ 20:50
Musée magnifique, peinture parfois sublime.