C’est ce qu’il convient de qualifier d’exposition somptueuse. Jusqu’au 28 août prochain, le Grimaldi Forum à Monaco accueille l’exposition « Chaumet en Majesté. Joyaux de souveraines depuis 1780 », placée sous le haut patronage du prince Albert et orchestré par deux commissaires : Stéphane Bern et l’historien belge spécialisé dans la joaillerie Christophe Vachaudez. Pas moins de 250 créations, pièces historiques et d’exception sont ainsi présentées au public, certaines pour la première fois.
Entretien avec Christophe Vachaudez, co-commissaire de cette exposition, auteur de nombreux ouvrages dont celui de référence « Les bijoux des reines et princesses de Belgique ». Après avoir été commissaire de l’exposition Cartier à Pékin, le voici à l’œuvre pour Chaumet à Monaco. Sa grande connaissance du sujet, sa rigueur et la qualité de ses recherches en ont fait un homme de référence dans le milieu fermé et feutré de la place Vendôme.
Noblesse et Royautés : Après Tokyo et Pékin, l’exposition fait halte à Monaco. Comment est née l’idée de cette exposition pour la maison Chaumet ?
Christophe Vachaudez : L’exposition de Monaco est très différente des autres avec presque 50 diadèmes dont au moins 12 n’ont jamais été exposés auparavant. L’exposition est organisée autour du diadème et se divise en cinq chapitres : Le diadème, symbole de pouvoir/ Le diadème, couronnement de l’amour / Transmission et Transformations / Variations Symboliques / Mises en scène
Noblesse et Royautés : Comment s’est opérée la sélection ?
Christophe Vachaudez : Chaumet m’a demandé de mener l’enquête pour retrouver des pièces ‘disparues’ et nous avons fait appel à de nombreux musées et collectionneurs privés parmi lesquels les musées d’Auxerre, de La Malmaison, du Louvre, du diamant à Anvers, des arts décoratifs de Prague, du Qatar ou encore la Fondation Dhosne-Thiers et la Villa Masséna à Nice.
Nous avons obtenu des prêts des collections grands-ducales, de la reine du Danemark, de la princesse Caroline de Hanovre, de la princesse Camilla de Bourbon-Siciles ou encore du prince Albert de Monaco. Les prêts viennent ainsi d’Espagne, d’Italie, d’Autriche, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de France, de Belgique, du Portugal, du Luxembourg, du Danemark, du Qatar, du Japon, de Chine, de Monaco ou de Tchéquie.
Noblesse et Royautés : Vous êtes un des spécialistes des joyaux des familles royales, vous avez d’ailleurs écrit un ouvrage de référence sur les bijoux des reines et princesses de Belgique, vous étiez donc dans votre élément ! Quel sentiment cela procure-t-il que d’approcher autant de pièces historiques ?
Christophe Vachaudez : Avoir en main des diadèmes et des bijoux en en connaissant l’histoire accroît encore l’émotion. Ce fut aussi un privilège de rencontrer ces conservateurs et collectionneurs privés qui nous ont confiance et ont soutenu notre projet.
Noblesse et Royautés : Pouvez-vous nous indiquer quels diadèmes « célèbres » sont présentés ?
Christophe Vachaudez : Le diadème que Lady Mountbatten a porté pour des couronnements et en tant que vice-reine des Indes, le diadème Chaumet de la grande-duchesse de Luxembourg ou encore le diadème aux émeraudes de la princesse Henckel von Donnersmack mais ce qui est important de dire, c’est que ces diadèmes ont été recontextualisés et sont présentés aux côtés de tableaux, d’objets précieux et de dessins.
Noblesse et Royautés : Pourriez-vous nous parler de l’un ou l’autre diadème qui vous tient plus particulièrement à cœur ?
Christophe Vachaudez : Il s’agit sans doute du diadème de Lady Mountbatten que j’ai réattribué à Chaumet d’après les livres de commande et les dessins des archives. Il a été réalisé dans le style indien pour une Belge, la baronne de Cartier de Marchienne, en 1934. Il sera confié à la vente à Cartier Londres en 1937 et acquis la même année par Lady Edwina qui dix ans plus tard sera la dernière vice-reine des Indes.
Noblesse et Royautés : Y a-t-il une scénographie particulière ?
Christophe Vachaudez : La scénographique a été adaptée à chaque thème développé avec des ‘mises en scène’, notamment pour une robe empire de la maréchale Davout. Chaque section a bénéficié d’un univers différent.
Noblesse et Royautés : Y aura-t-il une prochaine étape à l’exposition ?
Christophe Vachaudez : Rien n’est prévu pour l’instant même si le Qatar a marqué son intérêt.
Menthe
22 juillet 2019 @ 10:11
J’aime beaucoup le dernier diadème, feuilles de diamants et perles.
Le connaît-on ? il ne me semble pas très vieux.
Vasco2
22 juillet 2019 @ 11:06
A t’on des nouvelles du diadème Espagnol de Fabiola !
Comme ces derniers mois, se sont déroulées plusieurs ventes de bijoux de prestige, l’a t’on vu passer en vente !
Baboula
22 juillet 2019 @ 11:15
Merci Régine de nous offrir votre article très intéressant.
Gatienne
22 juillet 2019 @ 12:26
Je renchéris, Baboula: j’aime voir s’animer les pierres à travers leur histoire.
Il y a le poids des joyaux décuplé par celui des souvenirs qui s’y rattachent…
Une expo à laquelle je me rendrai prochainement avec grand plaisir.
Merci à Régine pour cet entretien.
Danielle
22 juillet 2019 @ 13:31
Quelles splendeurs !! ces diadèmes sont tous magnifiques ! et je verrais bien celui à plumes pour la princesse Gloria von Turn et Taxi.
Maria
22 juillet 2019 @ 20:48
Grazie a Régine dell’intervista
Baboula
22 juillet 2019 @ 21:01
Je ne connaissais pas Christophe Vachaudez, je vais découvrir son livre « parures du pouvoir « co écrit avec Diana Scarisbrick . Je pense que cela n’aura pas l’opulence des Maharajahs mais j’ai hâte de connaître les richesses des royaumes européens.
Mary
25 juillet 2019 @ 14:30
Très belle expo ! Il y a un bijou moderne, un collier avec une pieuvre en cristal de roche, c’est ce que j’ai préféré ! La pieuvre tient une spinelle ( ou une autre pierre ) entre deux tentacules, et elle a 3 petits diamants sur la tête , on dirait un bout de nez sommé de bésicles …ce qui m’a amusée et quand je m’amuse, je suis conquise !
La princesse Caroline a prêté son magnifique rameau de bambou, offert par K. lagerfeld : très beau, mais discret à la fois. Il y a un hologramme recréant le diadème soleil offert à Irina Youssoupov , par sa belle-mère.enfin, c’était passionnant, j’ai pris mon temps et suis restée quasiment 3 heures !
On y voit aussi le diadème de perles baroques souvent prêté à la comtesse de Paris , illustré par une grande photo de la princesse, belle et classe, comme nous l’admirions sur PdeV.
Karin
28 juillet 2019 @ 18:51
Bonjour, à Baboula, n’hésitez pas à vous plonger dans la lecture des ouvrages de Christophe Vachaudez. Il n’a pas son pareil pour nous raconter l’histoire et la joaillerie. Il est tout simplement captivant.