Jusqu’au 5 juin 2022, le château de Versailles présente l’exposition « Chefs d’œuvre retrouvés ». En voici le descriptif : « Le château de Versailles présente deux chefs-d’œuvre de la sculpture du XVIIIe siècle commandés respectivement par Louis XIV et Louis XV : Zéphyr, Flore et l’Amour, et L’Abondance.
Ces œuvres ont été récemment identifiées et retrouvées après de longues recherches, et entrent aujourd’hui dans les collections du château de Versailles. L’exposition permet de rappeler l’itinéraire singulier depuis leur création jusqu’à leur entrée dans les collections nationales.
L’Abondance, allégorie de la prospérité retrouvée sous les auspices du roi pacificateur, fut placée en 1773 dans les jardins du château de Menars (Loir et Cher), qu’Abel-François Poisson, marquis de Marigny, hérita de sa sœur la marquise de Pompadour.
Directeur des Bâtiments du roi de 1751 à 1773, Marigny bénéficia des largesses de Louis XV, de qui il obtint le don de plusieurs sculptures conservées dans les magasins royaux, parmi lesquelles Zéphyr et Flore en 1769.
Cet ensemble prestigieux de sculptures fut dispersé en 1881, lors d’une vente au cours de laquelle les frères Alphonse et Edmond de Rothschild se portèrent chacun acquéreurs des plus belles œuvres. Ainsi, Zéphyr et Flore et L’Abondance rejoignirent les collections qu’Alphonse de Rothschild, amateur passionné, rassembla dans son mythique hôtel parisien de la rue de Saint-Florentin.
Plusieurs documents d’archives, dont un album de photographies inédites, permettent d’évoquer le sort de ces deux sculptures sous l’Occupation. Restituées après la guerre, ces sculptures furent placées dans le jardin de l’hôtel Ephrussi de Rothschild, à Paris, qui devint en 1979 le siège de l’Ambassade de l’Angola en France.
Les deux sculptures, si longtemps conservées en mains privées, étaient quelque peu oubliées jusqu’à ce que leur identification, en 2018, amène à retracer leurs prestigieux historiques.
Considérant la valeur historique et artistique de ces deux chefs d’oeuvre dans les jardins de la Résidence de son Ambassade à Paris ainsi que les efforts déployés par le château de Versailles pour reconstituer son patrimoine artistique, la République d’Angola a décidé d’en faire don à l’État français pour qu’elles rejoignent les collections du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Plusieurs peintures représentant le dieu du vent d’Ouest et la nymphe du printemps montreront la prédilection pour ce sujet à Trianon, résidence privée de Louis XIV, véritable palais de Flore.
De plus, un ensemble d’œuvres mettra en lumière la genèse du groupe sculpté, très fortement inspiré par la grande toile que Louis de Boullogne exécuta en 1701 pour la galerie de Fontainebleau, et dont la composition fut notamment reprise par les liciers des Gobelins.
Après l’exposition qui leur sera consacrée, elles seront présentées dans le parcours permanent de visite, l’une dans le château, l’autre au Grand Trianon. Des oeuvres et des documents inédits permettront d’évoquer Choisy, résidence tant aimée de Louis XV, ainsi que le château de Menars, joyau des bords de Loire. » (Source : Château de Versailles)
Beque
8 février 2022 @ 09:12
Abel Poisson, marquis de Marigny (1727-1781), avait un poste équivalent à celui de Ministre de la Culture. Il était marquis de Vandières et fait marquis de Marigny par Louis XV en 1754. Sa sœur, la marquise de Pompadour, l’avait envoyé faire le Grand Tour en Italie avec l’Abbé Le Blanc, critique d’art, Charles Nicolas Cochin, dessinateur-graveur, et Jacques-Germain Soufflot, architecte. Entre décembre 1749 et septembre 1751, ils furent présentés au roi à Turin, puis séjournèrent à l’Académie de France à Rome, visitèrent Parme, Modène, Venise.
A la fin de sa carrière, le roi reconnaissant lui offrit de nombreuses sculptures qui viendront embellir son château de Menars.
L’hôtel Ephrussi de Rothschild (d’abord hôtel de Montpelas) est un des premiers hôtels édifiés sur l’avenue de l’Impératrice, inaugurée en 1854, rebaptisée avenue Foch en 1929. L’architecte. Jean-Alexis Thierry le construit, en 1859, pour le compte de Madame de Montpelas. En 1878, l’hôtel passe au duc de Nemours, fils de Louis-Philippe. En 1887, la demeure est acquise par Maurice Ephrussi et son épouse, Béatrice de Rothschild, fille du baron Alphonse, qui a vécu une jeunesse dorée au château de Ferrières et à l’hôtel Saint-Florentin à Paris. Son ménage n’est pas heureux et elle se sépare de son mari, en 1904, sans toutefois divorcer. L’hôtel Ephrussi-Rothschild est acquis, en 1979, par l’Ambassade d’Angola qui l’a entièrement restauré.
marie francois
8 février 2022 @ 13:39
Au deces de Beatrice en 1934, son frere Edouard herite de l’hotel . la veuve de ce dernier, Germaine de Rothschid y est décédée en 1974.
Beque
9 février 2022 @ 13:53
Merci du renseignement
Aldona
8 février 2022 @ 09:14
Un très beau geste de la république d’Angola
JAusten
8 février 2022 @ 10:31
Hum … il semblerait que ces « chefs-d’œuvres » n’aient jamais été perdus mais qu’on a plutôt trouvé un autre moyen de les exposer … ou remplacer celles qu’ il va falloir « rendre » peut-être un jour. Mais certainement que ces œuvres et ces expo vaudront le détour ne serait-ce déjà les lieux qui les accueillent ?
Esquiline
9 février 2022 @ 13:52
J’aurais aussi mis chefs-d’œuvre entre guillemets.
Nivolet🦝🐈🐕
8 février 2022 @ 10:33
Nous ne pouvons que remercier l’Angola pour cette restitution qui l’honore.
Bambou
8 février 2022 @ 18:59
Un prêté pour un rendu….je n’en doute pas…
Jacob van Rijsel
8 février 2022 @ 23:40
Je dirais plutôt un don qu’une restitution
Domin
8 février 2022 @ 22:44
Qui
Avait hérité de cet hôtel
Particulier ? Majuscules dues a mon téléphone