Du 9 octobre 2022 au 9 janvier 2023, le château de Bois-Préau présentera l’exposition « Eugène de Beauharnais, un prince européen ».
En voici le descriptif : « Né en 1781 du mariage de Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie avec le vicomte Alexandre de Beauharnais, Eugène sait s’attirer la sympathie de son beau-père, le général Bonaparte devenu Premier consul puis Empereur.
Sa vie est d’abord au service de la carrière de Napoléon Bonaparte, qu’il s’agisse de ses engagements militaires, toujours marqués par un grand courage et un réel sens stratégique, au service de l’Empereur dont il devient le fils adoptif, au service du pouvoir impérial comme vice-roi d’Italie, au service de sa famille en épousant la princesse Auguste-Amélie de Bavière, représentante d’une des plus anciennes lignées européennes qui le fait entrer dans le cercle des familles souveraines et princières.
Le ménage est heureux ; leur amour donne naissance à de nombreux enfants ; leur vie de famille repose sur l’affection sincère qui unit ses membres.
A la chute de l’Empire, le prince Eugène et son épouse se retirent en Bavière. Titrés duc et duchesse de Leuchtenberg par le roi Maximilien Ier Joseph de Bavière, ils abordent une nouvelle étape de leur vie ; contre toute attente, à force de diplomatie et de prudence, ils se rétablissent, cas exceptionnel au sein de la parentèle impériale.
Jusqu’ici, le portrait d‘Eugène avait pu être abordé pour certains aspects de sa vie. Pour la première fois, l’exposition propose une synthèse entre les théâtres qu’ont été ses résidences à Paris, Milan et Munich en développant correspondances et comparaisons.
Outre son parcours biographique soutenu par des œuvres d’art et des représentations d’artistes aussi célèbres que Antoine-Jean Gros, François Gérard, Jean-Baptiste Isabey, Andrea Appiani, Giovanni Battista Comolli, Gaetano Manfredini, Karl Joseph Stieler, l’exposition s’attarde sur le décor et l’ameublement de ses résidences, sa passion pour les arts, son goût pour les sciences, son sens de la gestion.
Prêts de prestigieuses collections publiques et privées, à travers l’Europe, comme celles de S.M. le Roi de Suède, du duc de Bavière, des musées du Louvre et Versailles, du château d’Arenenberg ou de l’Hôtel de Beauharnais, la résidence de S.E. Monsieur l’Ambassadeur d’Allemagne en France, retracent à travers plus de 150 œuvres une vie d’honneur et de droiture, au service des êtres que le destin lui a confiés et des fonctions qu’il lui a assignées. Toutes sont là pour rappeler sa fortune posthume comme aïeul de la plupart des familles princières et régnantes d’Europe du Nord.
Présentée principalement au château de Bois-Préau qui rouvre au public après plus de 25 ans de fermeture et un an de travaux, l’exposition est aussi développée au château de Malmaison dans lequel le visiteur pourra découvrir les séquences sur les sciences naturelles et la musique, les œuvres phares concernant Eugène dans le parcours des collections permanentes ainsi que la chambre même d’Eugène à Malmaison. L’exposition par ailleurs est en partenariat avec le Palazzo Reale de Milan. »
Régine ⋅ Actualité 2022, Châteaux, Expositions, France, Napoléon 29 Comments
JAusten
21 septembre 2022 @ 06:44
Un prince intéressant et, qui plus est, très beau garçon.
Marinella
21 septembre 2022 @ 07:28
Merci pour cet article .
Je n’ avais pas encore entendu parler de cette exposition et j’ irai certainement la voir .
Jean Pierre
21 septembre 2022 @ 08:47
Certes son beau-père le roi de Bavière le titra duc de Leuchtenberg mais lui accorda surtout une principauté démembrée de son royaume, celle d’Eichstätt près d’Ingolstadt, une jolie petite ville dont il fit sa capitale.
Beque
21 septembre 2022 @ 10:04
Eugène de Beauharnais acquit l’hôtel de Beauharnais (78 rue de Lille, à Paris) le 20 mai 1803 mais, devenu vice-roi d’Italie en 1805, il ne fit que de brefs séjours dans sa résidence. Hortense avait été chargée par sa mère d’acquérir quelques pièces de mobilier pour compléter son aménagement. Napoléon rendu furieux par les coûts de rénovation exorbitants de l’hôtel écrivait, le 3 février 1806, à Eugène : « Mon fils, vous avez très mal arrangé vos affaires à Paris. On me présente un compte de quinze cent mille francs pour votre maison ; cette somme est énorme (…) On ne doit rien faire sans un devis avec engagement de ne pas le dépasser (…) J’ai chargé Berthier de veiller lui-même à ces affaires (…) Eugène lui répondait, le 12 février, de Brescia : « Sire, Votre Majesté m’a adressé deux dépêches qui m’ont été extrêmement
sensibles. Elle a vu avec peine les dépenses qui ont été faites à mon hôtel de Paris. Votre Majesté n’a pas oublié que je suis éloigné de Paris depuis longtemps et que, dès lors, oubliant mes affaires personnelles, je n’ai pensé qu’à mes devoirs, n’ayant d’autre ambition que celle de vous obéir et de vous satisfaire ; pendant tout le temps que j’étais dans la capitale, la dépense de mon hôtel a toujours été réglée sur les moyens que j’ai tenus des bontés de Votre Majesté (…) Votre Majesté a daigné me nommer prince (…) ; elle aura probablement donné ses ordres à l’Impératrice qui a elle-même pressé les travaux de l’hôtel et ordonné des embellissements (…) Mon intention était, à mon arrivée à Paris, de tout régler (…) Napoléon lui répliquait, le 18 février : « Mon fils, je ne puis accorder mon estime à M. Calmelet ni à votre architecte : je les ai chassés l’un et l’autre de chez moi (…) Au reste, ne vous mêlez pas de votre maison, j’y ai mis embargo. Quand vous viendrez à Paris, d’ailleurs, vous logerez dans mon palais. »
(sources : visite du magnifique Hôtel de Beauharnais et Mémoires d’Eugène de Beauharnais mis en ordre par A. du Casse (Paris, Michel-Lévy frères, 1858).
Laurent F
21 septembre 2022 @ 10:30
L’hôtel de Beauharnais est l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne désormais, il a conservé son extraordinaire décor 1er Empire.
Beque
21 septembre 2022 @ 11:06
Comme vous dites, Laurent. A mon avis, il possède l’un des plus mobiliers Empire (maintenu après le départ d’Eugène) avec celui du Palais Royal d’Amsterdam (commandé par Louis roi de Hollande).
Beque
21 septembre 2022 @ 21:11
des plus beaux mobiliers Empire
Charlotte (de Brie)
21 septembre 2022 @ 21:20
C’est une longue histoire.
Réquisitionné en 1814 par Guillaume III de Prusse qui en fit d’ailleurs l’acquisition. C’est à lui que l’on doit l’inventaire de 1817 faisant de l’hôtel la demeure la plus fidèle au style Empire.
Bismarck y séjourna en 1862, il adorait le salon turc…
Mais c’est en 1871 que l’hôtel devint la résidence officielle de l’ambassadeur de la toute nouvelle Allemagne et ce jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Blanc jusqu’en 1962 où Charles De Gaulle l’offrit ( la guide dit ironiquement » le restitua » ) à l’Allemagne en signe de paix entre les deux pays.
Fermé au public, même pendant les Journées du Patrimoine, on peut le visiter les deux premiers lundi du mois, le matin, sauf si l’agenda de l’Ambassadeur a prévu autre chose plus officielle.
Vollà pourquoi je parais tellement savante ayant eu la chance de le visiter, mais interdiction étant de prendre des photos, je ne peux que vous proposer ce reportage de Paris Match, vous y verrez le fameux boudoir turc prisé de Bismarck, je ne sais pas pourquoi.
https://www.parismatch.com/Royal-Blog/L-hotel-d-Eugene-de-Beauharnais-a-Paris-se-raconte-1111091
Marinella
22 septembre 2022 @ 13:41
Information intéressante sur les visites possibles , merci Charlotte .
Charlotte (de Brie)
21 septembre 2022 @ 21:00
Mais, si l’empereur avait retiré le droit d’usage de l’hôtel à Eugène en 1806, pour l’utiliser comme résidence officielle réservée à des invités de marque ( comme quoi les travaux….) tel son frère Jérôme, roi de Westphalie, » la relation entre Napoléon et Eugène n’en fut pas moins très bonne. Du reste ce dernier effectua de nombreux séjours à l’hôtel à partir de 1812″
Source : Françoise de Guilherminer-Jacquot, Guide conférencière des Musées Nationaux
Kardaillac
21 septembre 2022 @ 08:59
Exposition à voir, certainement. Ou comment un titre survit-il à la ruine du Premier Empire.
COLETTE C.
21 septembre 2022 @ 10:17
Cette exposition m’intéresserait.
Caroline
21 septembre 2022 @ 11:03
Intéressant et instructif !
Cosmo
21 septembre 2022 @ 12:36
Le prince Eugène, duc de Leuchtenberg, s’était acquis la considération de tous, à commencer par sa belle-famille, pour sa fidélité à Napoléon. Ayant fait un mariage arrangé, les deux époux eurent une vie matrimoniale heureuse et une descendance encore sur le trône de Suède.
Malthus
22 septembre 2022 @ 11:27
Oui, le mariage arrangé fut heureux et les fiancés se plurent tout de suite quand on les présenta l’un à l’autre. Mais Eugène eut des aventures quand il était loin de son épouse et Napoleon y fit allusion dans une lettre.
Cecicela
22 septembre 2022 @ 11:48
Et les trônes de Danemark, Norvège, Belgique et Luxembourg! La moitié des monarchies européennes actuelles descendent du prince Eugen. Les mêmes, assortis de Monaco, descendent des Beauharnais mais aucune ne descend des Bonaparte. L’Histoire prends parfois des détours étonnants!
Cosmo
22 septembre 2022 @ 14:23
En effet !
Cosmo
22 septembre 2022 @ 14:26
Oui le prince Eugène n’était pas un modèle de fidélité et je pense que son épouse en était consciente sans en souffrir. Il n’y a aucune trace de mésentente entre eux. Il est possible qu’il soit devenu fidèle après son installation en Bavière où il jouissait de la considération et de l’affection de tous, de la famille royale au peuple.
Malthus
23 septembre 2022 @ 08:41
C’est plus que certain ce que vous dites. Pas « possible ». Son statut avait changé et son beau-père n’aurait pas toléré de voir se fille trompée.
Aldona
21 septembre 2022 @ 15:06
Article très intéressant sur un personnage sympathique
Guizmo
21 septembre 2022 @ 17:28
Acheté par Joséphine en 1810, le château de Bois-Préau est situé dans un parc à l’anglaise de 17 hectares qui était autrefois l’annexe du château de Malmaison. Il accueillait les logements du médecin et des invités de l’Impératrice. Reconstruit en 1855, il fut donné à l’Etat par le couple Tuck-Stell en 1929. Il fut transformé musée en 1958.
kalistéa
22 septembre 2022 @ 08:46
Eugène
kalistéa
22 septembre 2022 @ 08:49
Pardon…Je disais donc que de tous les « napoléonides », Eugène de Beauharnais , beau fils et fils adoptif de l’Empereur est le plus attachant par sa fidélité , son humeur égale et son affection sincère envers toute sa famille.
Carole
23 septembre 2022 @ 19:40
Week-end impérial à Rueim-Malmaison (92)
voir le site de la mairie de Rueil ou taper …jubilé impérial 2022
tout en costume d’époque
2 jours de reconstitutions, défilé, parade, camps de 800 militaires, démonstrations équestres, expositions sur la mode, « promenade de Joséphine et dames de la cour », château de Malmaison accessible gratuitement ainsi que le parc de Bois Préau,
samedi 24 le soir concert et feu d’artifice, etc etc …
Beque
24 septembre 2022 @ 09:41
Merci, Carole, pour ces infos.
J’ai lu que les « villes impériales » étaient les suivantes : Ajaccio, Biarritz, Boulogne-sur-mer, Châteauroux (ville natale du Général Bertrand), Fontainebleau, La Roche-sur-Yon, Maisons Lafitte (visites de Napoléon au maréchal Lannes en son château), Nice, Rambouillet, Saint-Cloud, Saint-Hélène, Autun, Boissy-Saint-Léger (château de Grosbois, propriété de Berthier), Brienne-le-Château, Châtillon-sur-Seine (legs du maréchal Marmont à sa ville natale), l’Ile d’Aix, Lamotte-Beuvron (château acquis par Napoléon III), Montereau-Fault-Yonne (bataille du 17 février 1814), Rueil-Malmaison, Saint-Germain-en-Laye (lieu de chasse pour Napoléon entre 1806 et 1809), Saint-Leu-La-Forêt (château de Louis Bonaparte et Hortense, sarcophages de Louis et Charles Bonaparte.
Carole
23 septembre 2022 @ 19:41
Rueil-Malmaison
kalistéa
25 septembre 2022 @ 09:28
Je crois que le château de st Leu-la forêt n’existe plus ; seule subsiste la chapelle dans la crypte de laquelle se trouve le sarcophage de Louis Bonaparte premier roi de Hollande. Il a été bien restauré d’ailleurs par des Hollandais reconnaissants . Le roi Lodevic 1e fut un excellent roi de Hollande.Après son abdication Louis prit le titre de comte de saint-Leu , mais c’est le roi Louis-Philippe qui donna à Hortense ex reine de Hollande le titre de duchesse de saint-leu.
Beque
26 septembre 2022 @ 19:22
Chère Kalistea, vous avez sûrement raison pour le château de Saint Leu.
Je viens de découvrir qu’une amie était descendante de « notre ami » Berthier, par sa fille Marie. Elle m’a dit que sa famille avait surtout fait des recherches sur leur côté paternel et non maternel. Je pense avoir compris pourquoi : mariée à Jules Lebrun duc de Plaisance et mère de Jeanne, Marie s’était enfuie avec Emilio de Belgiojoso avec qui elle avait vécu à la villa Pliniana sur le lac de Côme.
kalistéa
25 septembre 2022 @ 09:36
Oups! Pardon , je me suis trompée de roi: C’est Louis Xvlll qui décerna le titre de « duchesse de Saint-Leu » à la reine Hortense en 1814 .