Jusqu’au 22 mars 2015, le Jewish Museum de New York présente l’exposition « Helena Rubinstein : beauty is power ». Allure de diva et volonté de fer, Helena Rubinstein mérite bien son surnom d’impératrice de la beauté. Collectionneuse d’art, femme d’affaires impitoyable, elle consacra sa vie à effacer du visage des femmes les marques des temps. Faisant fi des préjugés de son époque, elle s’imposa au monde entier. Le show new-yorkais nous restitue sa saga et expose tous les portraits que firent d’elle Picasso, Marie Laurencin ou Graham Sutherland.
Née à Cracovie en 1870, elle quitte la Pologne à 21 ans pour Vienne puis part rejoindre un oncle en Australie. Elle y développe un onguent à base d’herbes et d’écorces et d’amande qui connaît rapidement un succès certain En 1908, elle épouse le journaliste américain Edward William Titus avec qui elle a deux fils Roy (1909-1989) et Horace (1912-1958). La famille s’installe à Londres.
En 1912, Helena Rubinstein s’établit à Paris où elle ne tarde pas à fréquenter le monde artistique comme Louise de Vilmorin, Chagall, Colette et Picasso qui ne termina jamais son portrait. Lors de la Première Guerre Mondiale, elle part aux Etats-Unis où elle se retrouve face à deux rivales dans le monde naissant des cosmétiques : Estée Lauder et Elizabeth Arden.
En 1928, elle vend ses affaires à Lehman Brothers pour une somme exceptionnelle pour cette époque à savoir plus de 7 millions de dollars. L’année suivante suite au crash boursier, elle rachète ses affaires pour que cet empire ne s’effondre pas définitivement.
Elle revient en France où elle se fait construire une résidence 24, quai de Béthune. Elle ouvre en outre un institut de beauté rue du Faubourg Saint Honoré. Helen Rubinstein a ce coup de génie de vendre ses produits venant d’Amérique, ce qui contribue au succès en Farce et en Europe.
En 1938, elle se remarie au prince géorgien Artchil Gourielli-Tchonokia. Helena Rubinstein est décédée en 1965 à New York. L’entreprise qu’elle avait créée à partir de rien, est aujourd’hui partie intégrante du groupe L’Oréal. (Merci à Bertrand Meyer)
DEB
11 novembre 2014 @ 09:01
Une pionnière dans les soins esthétiques, ayant saisi très tôt le pouvoir du marketing.
Installée très jeune en Australie, serveuse dans un salon de thé à Melbourne, elle comprend le pouvoir hydratant de la lanoline, extraite d’une graisse venant de la laine mérinos et trouve un admirateur pour financer la confection et le lancement de sa crème Valaze. Succès immédiat.
En 1902, elle invente de concept de salon de beauté.
En 1908, elle épouse un journaliste américain,E.W.Titus, petit génie du marketing.
1910, elle invente la classification des types de peau ( grasse, sèche, normale) qui nous paraît évidente aujourd’hui.
Elle soumet ses produits à des tests scientifiques rigoureux.
1910, elle invente le mascara pour les cils
1912, après avoir vécu à Londres,elle s’installe à Paris » les Françaises ayant plus le goût du maquillage que les Anglaises » dira-elle.
1915, elle émigre à New-york où elle développe un marketing efficace et un emballage de luxe.
1928, elle vend sa société à Lehman Brothers mais la rachètera en 1929, au moment du crash boursier…et elle s’y remet.
1939, elle améliore son mascara qui devient waterproof et organise le premier marketing événementiel en lançant ce produit au cours d’un ballet aquatique.
Elle divorce, se remarie avec un « prince » géorgien, de 23 ans son cadet.
Elle s’habille en haute couture, collectionne les œuvres d’art et les meubles précieux.
En 1965, à son décès, elle laisse à son fils une fortune colossale,15 usines et 30.000 employés.
Sa société passera dans le giron de colgate-palmolive en 1973 et dans celui de l’oréal en 1988.
Elle créa aussi en 1953 des fondations philanthropiques, œuvrant dans le domaine de la recherche ou attribuant des bourses à de jeunes Israéliens.
Elle découvrit aussi l’auto bronzant ( dans les années 40, je crois).
Claude-Patricia
11 novembre 2014 @ 09:55
Bonjour à tous,
Ce n’est pas sa vie romancée que Paul-Loup Sulitzer avait conté? Ou je confond avec Estée Lauder?
Et il y avait eu une série tv sur une telle success-story. Et là aussi je me demande si ce n’est pas « l’amour en héritage ».
Azilis
11 novembre 2014 @ 19:40
Non, vous avez raison. Le livre d’ailleurs s’appellait Hannah. Il retrace la vie d’Helena Rubinstein (of course, un peu romancé). C’est l’un des livres de P-Loup Sulitzer qui m’a le plus plu dans les années 80 parmi ceux que j’avais lus (Money, Cash, Fortune, Kate, Hannah).
Azilis
Palatine
12 novembre 2014 @ 00:18
Sulitzer avait un nègre, et c’est pour ça que Pivot n’a jamais voulu l’inviter dans ses émissions.
Azilis
12 novembre 2014 @ 08:30
Beaucoup d’encre a coulé sur ce sujet. Il me semble que P.-L- Sulitzer avait comme collaborateur Loup Durand dont j’ai lu Daddy et le Jaguar et à l’époque j’avais trouvé que cela ressemblait un peu à ce que Sulitzer avait publié mais il me semble également que le même Loup Durand avait refuté les propos de B. Pivot qui l’avait présenté comme le nègre littéraire de P.-L. Sulitzer.
Azilis
Palatine
12 novembre 2014 @ 15:45
Loup Durand était le nègre de Sulitzer, mais le propre d’un nègre c’est de rester au noir, donc il ne pouvait que réfuter. Un jour il a voulu voler de ses propres ailes et a eu un succès mérité. Pivot savait très bien ce qui se passait ds le milieu de l’édition.
Corsica
11 novembre 2014 @ 20:12
Si mes souvenirs sont bons, c’est dans Hannah que Sulitzer raconte la vie d’Hélène Rubinstein . Je me demande même s’il n’a pas écrit deux tomes mais je ne me rappelle plus vraiment .
Jean Pierre
11 novembre 2014 @ 10:36
Jean Yanne et Jacques Martin eurent un jour la dent très dure contre elle : « quand on la voyait on doutait de l’efficacité de ses produits ».
Zeugma
11 novembre 2014 @ 10:49
Certains se damneraient pour un bon mot, cruel et misogyne.
marianne
11 novembre 2014 @ 18:17
Je remarque que les « amuseurs » publics sont de plus en plus nombreux à se contenter d’ être méchants en se croyant drôles .
bianca
12 novembre 2014 @ 14:25
C’est aussi ce que j’observe marianne, dommage, la relève des beaux esprits n’est pas assurée !
Zeugma
11 novembre 2014 @ 10:48
Merci pour ce beau reportage sur cette exposition qu’iront voir les internautes de « Noblesse & royautés » qui auront la chance d’aller à New-York cet hiver.
Helen Rubinstein incarnait la beauté telle qu’on la concevait dans la haute société new-yorkaise à l’époque, impeccable et un peu froide,
La chasuble qu’elle porte ici est très belle.
JAusten
11 novembre 2014 @ 11:06
Quelle success story ! Ma mère a porté pendant très longtemps les produit HR et le jour où nous avons mis les pieds au Moyen Orient, cela a été terminé : aucun produit HR n’était vendu. Peut être à cause du nom un peu trop marqué dans ces contrées.
petillante
11 novembre 2014 @ 14:06
j ai lu son livre ecrit par michelle fitoussi;excellent;
elle disait ‘il n’y a pas de femmes laides,il n’y a que des femmes paresseuses »c’etait sa devise
Corsica
11 novembre 2014 @ 20:17
Ça me rappelle la phrase très sexiste de Clemenceau » il n’y pas de vieillard, il n’y a que des femmes qui ne savent pas si prendre » … Dans le domaine de la beauté comme dans l’autre, il y a des situations désespérées où les efforts féminins seront vains .
Corsica
11 novembre 2014 @ 21:58
Dèsolée, il fallait lire S’Y prendre .
MIKA
11 novembre 2014 @ 21:08
Peut être avait elle raison !! Car pour rester jolie et coquette, naturelle et non « nature », il faut du temps et des efforts, des gestes répétés… La beauté comme la santé se mérite !
Kamila
12 novembre 2014 @ 19:58
@ Pétillante: c’est un adage coréen, à l’origine; je pense que H. Rubinstein l’a repris à son compte…
Shandila
11 novembre 2014 @ 20:31
Merci pour ce reportage sur une femme exceptionnelle. Je pense que l’exposition sera des plus interessantes. Peut-être aurons nous la possibilité grâce à un internaute de voir quelques photos ?
Il me semblait que la phrase « il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que des femmes paresseuses » était de Madame Lauder ?
mimmi
12 novembre 2014 @ 13:56
Non, it was indeed Helena R. who said, « there are no ugly women, just lazy women ».
Je cite d’un livre fascinant, War Paint (Lindy Woodhead, 2003), l’histoire de Mme Rubenstein et Elizabeth Arden, qui etaient great rivals in New York.
Forgive my Franglais.
MIKA
11 novembre 2014 @ 21:10
Je répondais à Pétillante…
Palatine
12 novembre 2014 @ 15:47
Belle ou pas belle, fraiche ou décatie, moi j’admirerai toujours H. Rubinstein pour son sens des affaires, sa créativité. A partir d’une recette de grand mère fonder un empire du cosmétique, faut le faire.
Philippe gain d'enquin
13 novembre 2014 @ 11:18
Le masque est plus attrayant que la dame…
Francine du Canada
14 novembre 2014 @ 01:32
Oh… quelle délicatesse! FdC
Claude-Patricia
13 novembre 2014 @ 17:00
Mesdames,
Merci pour vos réponses,
Amitiés!
Je tenais à vous dire que je vais mieux, même si la question de la conduite n’est pas encore réglée.