Voici le résumé : « La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610. Le musée de l’Armée consacre une exposition à l’histoire fascinante et excessive des guerres de religion qui ont divisé le royaume, entre la mort accidentelle d’Henri II en 1559, et l’assassinat d’Henri IV en 1610.
Des rivalités politiques et conflits religieux à la maturation de l’Etat, votre guide conférencier vous présentera cette période de désordre et de déraison qui a marqué de manière indélébile notre mémoire et l’imaginaire collectifs.
Quels en sont les ressorts ? Les enjeux ? Les temps forts ? Les protagonistes ? Le parcours retrace ce moment-clef de l’histoire de la France et fait revivre ce premier conflit médiatique à travers des pièces d’équipements guerriers, portraits, documents d’archives et ouvrages anciens.
Les Guise, les Condé, les Montmorency, tous les grands acteurs de l’époque sont incarnés par des armures conservées dans les collections du Musée.
Grâce à une scénographie dramatique et rythmée, plongez lors de cette visite guidée dans une époque où le raffinement et le luxe cohabitent avec une frénésie nouvelle de violences afin de déchiffrer cette période complexe. Car c’est aussi le moment où se sont inventés la tolérance, le vivre-ensemble et nos formes modernes de gouvernement ». (Merci à Pistounette)
Pelikan du Danube
5 avril 2023 @ 06:47
’’ Rivalités politiques” , on fait bien de le rappeler.
Le conflit religieux a sans doute eu sa part mais pas seulement lui ,comme l’esclavage ne fut pas le seul mobile de la guerre de sécession .
Il est donc sans doute un peu grossier de mettre tous ces faits douloureux sur le seul compte de la religion. Ce n’est sans doute pas le cas pour les historiens modernes mais ça l’est encore souvent pour dénigrer la (ou les ) religions.
Marnie
6 avril 2023 @ 12:40
Très juste commentaire, cher Pelikan du Danube !
Bastide
6 avril 2023 @ 14:05
Hum, non, Marnie.
C’était la critique de l’interprétation des textes, les Évangiles, par le catholicisme.
C’était la volonté de permettre la lecture aussi en général.
Le prototype des revendications réformées, c’est au Pays-Bas qu’on le trouve, puisqu’ils demandaient aussi un gouvernement élu soit les États Généraux.
Bastide
6 avril 2023 @ 17:37
.. donc leurs Etats Généraux
Pelikan du Danube
7 avril 2023 @ 15:33
Qui sont bien évidemment du domaine de la théologie…
Bastide
8 avril 2023 @ 09:55
La lecture en langue locale des Textes est la première revendication de tous les Reformés. Luther par exemple a fixé le haut-allemand par sa traduction de la Bible. Cette lecture directe induit compréhension et responsabilité individuelle. Dans sa foi et dans l’élaboration des lois qui régissent la communauté des hommes. Donc oui, la théologie réformée a des conséquences sur l’organisation politique.
Pelikan du Danube
9 avril 2023 @ 09:09
Je ne peux pas vous donner tort .
Mais la question de la langue est-elle de la théologie ?
Je n’ai fait que reprendre une partie d’une phrase de la présentation du musée qui a fait écho en moi parce que j’ai déjà entendu qu’on avait un peu tendance à oublier qu’à côté des persécutions (apparemment surtout plus tardives) il y avait une volonté de certains chefs protestants de remplacer la religion d’État catholique et romaine par une religion d’État protestante comme cela s’est fait dans d’autres pays .
Jean Pierre
5 avril 2023 @ 09:54
Une guerre civile !
Marine2
5 avril 2023 @ 10:25
Merci. Exposition qui promet d’être passionnante…je note!
Passiflore
5 avril 2023 @ 12:31
Je me lance sans filets. Il est quasi impossible de dénombrer les églises et les abbayes qui furent démolies, incendiées, pillées par les huguenots, en particulier en l’année 1562, soit un an avant la Saint-Barthelemy (24 août 1572).
En Bourgogne, saccage de la cathédrale d’Auxerre, amputation de six travées dans la nef de l’abbatiale de La Charité-sur-Loire. En Normandie, à Caen ravage des deux abbayes aux Hommes et aux Dames et profanation des tombeaux de Guillaume le Conquérant et la reine Mathilde, pillage des abbayes de Jumièges et de Saint-Wandrille. Au Mans, destruction du jubé de la cathédrale ; à Orléans, incendie de la cathédrale (en 1568) ; destruction de la nef de l’église carolingienne de Germigny-les-Prés et du tombeau en bronze de Louis XI à Notre-Dame de Cléry. A Tours, pillage de la basilique Saint-Martin de Tours. A Poitiers, la cathédrale Saint-Pierre servit de cible aux boulets de Coligny, etc. etc.
Dans de nombreux départements (Aveyron, Lot, Loire, par exemple), je pensais que la décapitation des statues de saints (celles des rois étaient épargnées) s’était faite pendant la Révolution mais elle date des guerres de religion.
Passiflore
5 avril 2023 @ 12:36
soit dix ans avant la Saint Barthelemy.
Bastide
6 avril 2023 @ 14:12
Luther affiche ses propositions en 1517.
Soit 50 ans avant les faits que vous évoquez à juste titre. Mais 50 ans de guerre civile, le pire type de guerre, celui qui cause le pire enchaînement de violences et de vengeances.
Le désespoir d’Erasme était justifié.
Elisab
6 avril 2023 @ 19:24
Et ? Une justification des exactions contre les protestants ?
Juste une horreur cette période
Passiflore
7 avril 2023 @ 10:14
Elisabeth, je ne porte pas de jugement. Je dis les faits tels qu’ils se sont passés, que beaucoup ignorent : question d’honnêteté intellectuelle.
Perlaine
6 avril 2023 @ 15:08
Pour Passiflore , pourriez-vous me dire si d’aventure l’affrontement ente catholiques et protestants lors des guerres de la Ligue en Bretagne à peu près dans ces périodes là est en corrélation avec ce que vous évoquez ente Huguenots et Catholiques .
Je sais que par ex. 100 000 espagnols vinrent appuyer à Rosporden (Finistère Sud ) les catholiques . . Merci par avance .
Passiflore
7 avril 2023 @ 10:16
Perlaine, bien que Bretonne je ne connais pas l’épisode que vous évoquez mais je vais faire des recherches.
Perlaine
7 avril 2023 @ 14:13
Un peu gênée Passiflore de vous imposer des recherches mais la Ligue m’a été transmise par relations familiales cela a été un moment grave de l’histoire bretonne , cela n’a à l’évidence pas marqué les Français .Merci par avance pour votre obligeance
..
Passiflore
7 avril 2023 @ 13:18
Voici ce que j’ai trouvé sur Wilki, les faits se sont produits beaucoup plus tard.
En 1590, après l’assassinat du duc de Guise, Mercœur, gouverneur de Bretagne, se révolte contre l’accession au trône du protestant Henri de Navarre et obtient l’aide du roi Philippe II d’Espagne. Ce dernier lui envoie quelques milliers de fantassins espagnols qui débarquent au Blavet (futur Port-Louis), sous le commandement de Juan d’Aguila. Jérôme d’Arradon qui s’était vu confier par Mercœur le commandement d’Hennebont et de Blavet réalisa vite que les Espagnols se conduisaient en conquérants et ne reconnaissaient pas d’autre autorité que celle de leur roi, Philippe II.
Perlaine
8 avril 2023 @ 13:54
Merci Passiflore – C’est un peu partiel – Mercoeur oui mais le côté protestant est occulté , en revanche intéressant le fait que les Espagnols aient débarqué à ce qui est maintenant Port-Louis à savoir la rade de Lorient . Ce qui fait qu’il y a surement quelques descendants d’Espagnols qui s’ignorent dans le sud de la Bretagne ! Grand merci.
Hervé J. VOLTO
6 avril 2023 @ 21:28
Et en France, çà risque de redevenir d’actualité.
Perlaine
7 avril 2023 @ 14:29
Passiflore , comme j’ai aussi une ascendance morbihannaise , la Bretagne étant la dernière province « ligueuse » les Rohan étant dans l’ensemble protestants j’en ai eu des échos familiaux mais vous connaissez surement les gwerzou et donc par ces mélopées cette terrible époque a été chantée par des générations ,
» Le temps de la ligue outre les atrocités de la guerre, a été le plus souvent synonyme de misère et de malheurs : famines en 1591 et 1597, épidémie de peste en 1598. Le registre paroissial de Pontivy rapporte que « es moys de juillet, augt et septembre 1598 moururent à Pontivi environ troys centz personnes ».
Le souvenir des malheurs de ce temps s’est transmis oralement par des complaintes chantées (gwerzioù) reprises dans le Barzaz Breiz de La Villemarqué.
Religionnaire
8 avril 2023 @ 10:35
Et après les guerres vinrent les persécutions par les autorités.
Je pense au siège de La Rochelle (5000 survivants sur 28000 habitants tous morts de faim) aux dragonnades, les conversions forcées (abjurations), les condamnations des hommes aux galères, les enfants volés et placés dans les couvents, les femmes enfermées à vie dans des conditions atroces (tour de Constance à Aigues-mortes), la destruction des temples, l’interdiction de célébrer le culte (célébrations dans le « désert « ), l’exécution des pasteurs ( supplice de la roue, bûcher et pour les plus chanceux la pendaison), l’exil, même si quitter la France était interdit (on estime à 200 000 personnes les huguenots qui se sont installés dans les pays du « refuge »), …
Pour les brimades subies au quotidien on pourra lire « l’affaire calas » de Voltaire.
Passiflore
9 avril 2023 @ 09:28
Religionnaire, savez-vous qu’Agrippa d’Aubigné, grand’père de la future Madame de Maintenon, procéda à des conversions forcées vers le protestantisme, en particulier en Saintonge (nous en avons des traces dans des archives familiales) ? Beaucoup de villes en Europe ont pu prospérer grâce à l’arrivée des Huguenots, je pense en particulier à Berlin, qui était une petite ville, où 6.000 d’entre eux s’installèrent.
Perlaine
9 avril 2023 @ 10:44
Religionnaire après cet épisode de la Ligue en Bretagne , les parpaillots, huguenots etc … durent se réfugie pour la plupart dans une autre forêt sacrée moins connue que Brocéliande par les touristes mais unanimement respectée par les gens du cru , la Forêt de Laaz dans le nord-ouest de la Bretagne . Tous les proscrits , malheureux de tous les siècles se sont perdus pour leur sauvegarde dans sa profondeur . Mais j’ai pu constater que dans ma prime adolescence , il n’était pas bien vu de se déclarer protestante ! J’avais une amie qui l’était et ma propre grand-mère n’appréciait pas du tout cette amitié .
Bastide
9 avril 2023 @ 15:29
Votre chiffre ne concerne que les departs immédiats estimés par Vauban. Bien plus ont suivi. Les familles des premiers partis quand ils eurent trouvé où s’installer. Des départs plus discrets ensuite.