L’Institut du Monde arabe à Paris accueillera du 28 mars au 5 août 2018 l’exposition « L’épopée du canal de Suez des pharaons au XXIème siècle« . En voici le descriptif : « Le 6 août 2015, à l’issue d’une année de travaux titanesques, l’Egypte inaugurait un nouveau canal de Suez : 37 km doublant le canal « historique », lui-même élargi par ailleurs sur 35 km. Une magnifique occasion pour l’Institut du monde arabe de dédier une exposition à cette voie d’eau unique en son genre, percée entre 1859 et 1869 sous la direction de Ferdinand de Lesseps.
Bien plus qu’à une simple visite, c’est à une expérience immersive que convie l’exposition, au fil d’un parcours structuré en quatre temps. Et tout d’abord, bienvenue à l’inauguration du canal, en grande pompe, le 17 novembre 1869. Installez-vous dans une des trois tribunes officielles élevées pour l’occasion, plongez-vous dans le journal ou… regardez les actualités sur grand écran ! En présence de personnalités de premier plan des mondes arabe et européen, dont l’impératrice Eugénie et l’émir Abdelkader, revivez l’événement, préfiguration des expositions universelles et reflet de la volonté de modernisation de l’Egypte du xixe siècle.
Puis remontons le temps jusqu’aux origines du canal, quelque 1800 ans avant notre ère. Car l’idée est née très tôt de permettre à des embarcations de passer du Nil à la mer Rouge et ainsi, de fait, relier celle-ci à la Méditerranée. Nombreux seront les souverains à attacher leur nom au projet – Sésostris III, le premier à ordonner son creusement, puis Nékao II, le grand Darius, Ptolémée II Philadelphe, Trajan… Ce proto-canal sera régulièrement désembourbé, jusqu’au début de la conquête arabe.
Retour au XIXe siècle et place à la vie de chantier. Le creusement du canal est synonyme de corvée pour les fellahs, dont des dizaines de milliers mourront à la tâche. Puis survient la mécanisation, largement explicitée au fil de l’exposition en maquettes, photos et vidéos, des premières excavatrices jusqu’aux engins les plus récents, et l’ouverture aux travailleurs étrangers.
La vie autour du canal est marquée par le caractère cosmopolite de ses villes, mais également rythmée par les conflits. Le discours de Nasser et la nationalisation de 1956 marquent le second temps fort du parcours et ouvrent la dernière partie de l’exposition. Toujours au cœur des bouleversements politiques de la seconde moitié du XXe siècle, notamment des guerres avec Israël en 1967 et 1973, le canal est aussi synonyme pour l’Égypte d’outil majeur de développement économique. Témoins, les travaux récents d’extension et de doublement et les projets d’urbanisation.
L’exposition se clôt donc sur une vision perspective, doublée d’un regard intemporel : celui de la beauté des paysages, pour qui parcourt, de part en part, le canal de Suez. »
Robespierre
5 mars 2018 @ 11:53
Je n’ai plus les dates en tête mais ça c’est passé au début de la IIIe République. La France a eu l’occasion de racheter les parts du Khedive d’Egypte, ruiné. Celui-ci les proposait à la France, qui a refusé. Alors, la Grande-Bretagne qui avait essayé de mettre des bâtons dans les roues avant la construction du Canal, a été plus intelligente que la France et a racheté les parts du souverain egyptien. C’est ainsi qu’Albion a pratiquement mis l’Egypte sous son contrôle « pour la protéger ». L’influence française a décliné et les Britanniques ont considéré le pays des pharaons comme un de leurs fiefs.
Claudia
5 mars 2018 @ 13:42
Voilà une exposition qui promet !
framboiz 07
5 mars 2018 @ 14:15
On doit à ce canal , l’opéra Aïda …
Suzanne
5 mars 2018 @ 17:17
L’article est très intéressant et l’exposition doit l’être tout autant. Que je regrette de ne pas habiter Paris ! Un grand merci
AnneLise
5 mars 2018 @ 17:50
Oui, Robespierre les Britanniques avaient souvent du flair pour les affaires !
Il me semble que c’est à l’occasion de l’inauguration du canal que Verdi composa Aïda à la demande du Khédive qui avait peut être vu un peu grand, ce qui a certainement contribué à l’amener à se séparer de ses actions sur le canal.
Enfin Français et Britanniques se sont rapprochés au courant du 20è siècle, opérations militaires et zones d’influence obligent : « A toi la Syrie, à moi la Palestine » entre autre mais c’est ensemble qu’ils ont été « poliment » priés par Nasser d’évacuer le territoire !
Catoneo
5 mars 2018 @ 18:35
Lors de la nationalisation du canal, les employés européens ont été virés. C’est ainsi que la famille de Claude François s’est retrouvée « en exil » à Monaco.