Le musée d’Orsay à Paris accueillera du 28 mars au 23 juillet 2023 l’exposition « Manet/Degas ». Voici le communiqué : « Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) sont tous deux des acteurs essentiels de la nouvelle peinture des années 1860-80.
Cette exposition qui réunit les deux peintres dans la lumière de leurs contrastes oblige à porter un nouveau regard sur leur réelle complicité. Elle montre ce que la modernité picturale eut d’hétérogène, de conflictuel, et révèle la valeur de la collection de Degas où Manet prit une place plus grande après son décès.
Rapprocher des artistes aussi cruciaux que Manet et Degas ne peut se borner au repérage des ressemblances qu’offrent leurs corpus respectifs. Certes, chez ces acteurs essentiels de la nouvelle peinture des années 1860-80, les analogies ne manquent pas concernant les sujets qu’ils imposèrent (des courses de chevaux aux scènes de café, de la prostitution au tub), les genres qu’ils réinventèrent, le réalisme qu’ils ouvrirent à d’autres potentialités formelles et narratives, le marché et les collectionneurs qu’ils parvinrent à apprivoiser, les lieux (cafés, salles de spectacle) et les cercles, familiaux (Berthe Morisot) ou amicaux, où ils se croisèrent.
Avant et après la naissance de l’impressionnisme, sur laquelle l’exposition pose un regard nouveau, ce qui les différencia ou les opposa est plus criant encore. De formations et de tempéraments dissemblables, ils ne partagent pas les mêmes goûts en littérature et en musique.
Leurs choix divergents en matière d’exposition et de carrière refroidissent, dès 1873-1874, l’amitié naissante qui les lie, amitié qu’a renforcée leur expérience commune de la guerre de 1870 et des lendemains de la Commune. On ne saurait comparer la quête de reconnaissance du premier et le refus obstiné du second à emprunter les canaux officiels de légitimation. Et si l’on considère la sphère privée, une fois les années de jeunesse révolues, tout les sépare. À la sociabilité de Manet, très ouverte, et vite assez brillante, à ses choix domestiques, répondent l’existence secrète de Degas et son entourage restreint.
Dans Degas Danse Dessin, où il est beaucoup question de Manet, Paul Valéry parle de ces « coexistences merveilleuses » qui confinent aux accords dissonants. Parce qu’elle réunit Manet et Degas dans la lumière de leurs contrastes, et montre combien ils se définissent en se distinguant, cette exposition, riche de chefs-d’œuvre jamais réunis et d’un partenariat sans précédent, oblige à porter un nouveau regard sur l’éphémère complicité et la durable rivalité de deux géants.
Le parcours rend aussi plus saillant ce que la modernité picturale, en son point d’émergence, puis d’essor et de succès, eut de conflictuel, d’hétérogène, d’imprévu. Il donne enfin toute sa valeur à la collection de Degas où, après le décès de Manet, ce dernier prit une place de plus en plus impérieuse. La mort les avait réconciliés.
Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie et le Metropolitan Museum of Art, New York où elle sera présentée de septembre 2023 à janvier 2024. » (Merci à Pistounette)
Guizmo
24 janvier 2023 @ 07:51
Merci pistounette, je note cette exposition dans mon agenda. Bonne journée
Erato deux
24 janvier 2023 @ 10:06
Je vais tenter de réserver des billets, car nul doute que cette rétrospective unique à ce jour, sera un grand succès de public.
Marinella
24 janvier 2023 @ 11:48
Ce texte de présentation me semble quelque peu charabiesque ….
En somme , Manet et Degas se connaissaient très bien , fréquentait les mêmes personnes mais étaient très différents . Est ce que cela fait vraiment un thème d’ exposition ?
Au moins , il est certain qu’ il y aura de beaux tableaux … Pour ceux qui s’ intéressent à cette époque , je recommande la lecture du journal de jeunesse de Julie Manet ( en livre de poche ) . Ayant perdu jeune ses deux parents , elle a été très entourée par leur famille et amis : son oncle et parrain Edouard et Degas , Renoir , Mallarmé . C’est vivant et fûté
Leonor
24 janvier 2023 @ 11:55
Merci, Pistounette .
Mais, lequel d’entre les savantissimes conservateirs d’Orsay a pondu ce texte snobissime ?
Parce que, franchement, » (…) Elle montre ce que la modernité picturale eut d’hétérogène, de conflictuel » et le reste à l’avenant , ça fait un bail qu’on le savait !
Des trucs comme » Le parcours rend aussi plus saillant ce que la modernité picturale, en son point d’émergence, puis d’essor et de succès, eut de conflictuel, d’hétérogène, d’imprévu « , Seigneur, quel jargon !
Bon, on pourra voir et revoir de belles choses. C’est toujours ça.
Et surtout, ça fera courir le public américain et asiatique, d’abord. Parce que, à propos de succès, c’est bien ça qu’ils cherchent d’abord, ces conservateurs que je me fais une joie d’encenser .
😀Pistounette
24 janvier 2023 @ 13:36
D’accord vous, Marinella et Leonor… parfois un peu trop « élitiste », la présentation faite par les musées qui veulent présenter leur exposition ! Mais il ne faut pas que cela enlève l’envie d’aller visiter cette expo certainement très intéressante
Marnie
24 janvier 2023 @ 14:07
Marinella et Leonor : complètement de votre avis ! un jargon pseudo savant mais vraiment pédant et creux, qui cache une absence totale de fond scientifique… un blabla alambiqué, imprégné de cette nouvelle façon de parler venue de la politique, bourrée d’erreurs de syntaxe.
Un thème d’expo complètement tiré par les cheveux, malheureusement c’est désormais souvent le cas dans les grands musées, on cherche plus à attirer le chaland qu’à réfléchir ou faire réfléchir.
Seul intérêt, comme vous dites Leonor : voir réunies de belles oeuvres, ce ne sera pas du virtuel cette fois.
Zulma
24 janvier 2023 @ 22:04
Ce qu’ils cherchent aussi et surtout c’est leur nom en gros dans l’ours du catalogue, leur nom en gros à l’issue du parcours de visite, des articles dans les revues, plus d’expos que le collègue et des interviews ! Des interviews !!!
Danielle
24 janvier 2023 @ 19:23
Une exposition à ne pas manquer.